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Gestion du burnout par le personnel soignant du pavillon Lagarde de l'HCV.


par Lionel Bonga
Rosière supérieur - Diplôme d'état infirmier 2017
  

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I.5.2.5. Les différentes étapes du Burn-out.

Selon le Service de Prévention et de Médecine du Travail des communautés françaises et germanophone de Belgique (S.P.M.T, 18 mars 2013), le burnout peut être décrit en trois ou quatre étapes, selon qu'on présente une étape préalable ou non visant à contextualiser le phénomène. Ces étapes sont franchies plus ou moins rapidement selon la tolérance de la personne au stress. Mais dans leur dossier, ils ont présenté son mécanisme suivant quatre étapes :

Ø La première étape est celle de l'enthousiasme idéaliste, où la personne a un très haut niveau d'énergie, où elle est remplie d'ambitions, d'idéaux et d'objectifs très élevés. Elle se consacre entièrement à l'organisation qui l'emploie, même si son travail est extrêmement exigeant et que les conditions dans lesquelles elle l'effectue ne sont pas nécessairement favorables ;

Ø La seconde est celle du plafonnement ou plateau. C'est le moment où la personne se rend compte que, malgré ses efforts constants, les résultats atteints ne sont pas à la hauteur de ses attentes. Le contexte exige toujours plus d'elle ; la personne redouble d'ardeur, des signes d'épuisement chronique peuvent alors être observés ;

Ø Troisième étape ; la désillusion : ici la personne est fatiguée et déçue. Elle perçoit que les attentes de l'organisation sont démesurées et la reconnaissance se fait encore attendre. Elle se dit qu'elle ne pourra jamais y arriver. Elle devient alors impatiente, irritable et cynique ;

Ø La dernière étape est celle de la démoralisation/apathie où la personne perd tout intérêt à son travail et à son entourage, se démotive, se décourage et devient inefficace. Elle a brûlé toutes ses réserves. C'est le stade ultime du Burn-out. L'ensemble du processus peut, pour s'installer, s'étendre sur plusieurs années.

I.5.2.6. Les manifestations du Burn-out.

D'après Wilmar Schufeli et Dirk Enzmann (1998), on en dénombre cent-trente deux, mais ces derniers préviennent qu'en réalité,  « la plupart de ces symptômes proviennent d'observations cliniques incontrôlées ou d'interviews analysées de façon impressionniste et non spécifiée plutôt que d'études quantitatives conçues rigoureusement et conduites précisément. » Autrement dit, bon nombre de ces symptômes ont été repérés quand ont débutées les premières recherches. La liste des symptômes mis à jour par des études empiriques solides est longue du fait de l'existence de plusieurs formes d'épuisement professionnel, s'exprimant chacune à travers des manifestations spécifiques, réalisées au cours leur développement chez le même individu et selon la phase d'évolution ; il s'agit en effet d'une symptomatologie aspécifique organisée ainsi qu'il suit :

a- Symptomatologie aspécifique.

- Signes physiques ou somatiques :

Ici, nous relevons des plaintes diffuses telles que l'asthénie, l'insomnie, les troubles digestifs, les troubles alimentaires, les variations pondérales, les troubles du cycle menstruel, les céphalées, lombalgies, tensions musculaires, dermatoses, infections virales prolongées ou répétées ; les troubles avec un degré de participation psychosomatique comme l'ulcère gastrique, les pathologies coronariennes, les pathologies chroniques parmi lesquelles nous citons l'asthme, le diabète ou encore la polyarthrite rhumatoïde ; les réactions physiologiques de réponse au stress, notamment la tachycardie et l'hypertension artérielle.

- Signes affectifs :

Ici nous avons la perte d'intérêt et l'ennui, l'auto-dévalorisation avec sentiments d'incompétence, d'incapacité, d'infériorité, d'impuissance ; la perte de l'estime de soi, la culpabilité, labilité émotionnelle, l'irritabilité, la diminution du contrôle émotionnel favorisant des accès de colère ou d'anxiété, le cynisme, l'impatience, le désespoir, le découragement, la diminution de l'empathie et de la tolérance à la frustration.

- Signes cognitifs :

Ils comprennent les difficultés de prise de décisions, un manque de concentration et d'attention, des troubles mnésiques et une désorganisation du travail.

- Signes comportementaux :

Tels que la procrastination, les attitudes défensives avec tendance au négativisme et au pessimisme, une rigidité, un repli de soi, une résistance excessive au changement ou encore une méfiance, une agressivité envers autrui, un abus de substances psycho-actives (alcool, médicaments), etc.

Généralement nous constatons une réaction de déni préalable de l'individu concerné, qui à une tendance à banaliser la situation et à se livrer à un présentéisme et un hyper-activisme contrastant avec une singulière diminution d'efficience.

Au-delà de tous ces signes, nous chutons sur des signes caractéristiques, spécifiques au Burn-out et que nous décrit Christina Maslach (1980) dans sa triple dimensionnalité.

b- Syndrome tridimensionnel de Christina Maslach et instrument de mesure.

Ø Syndrome tridimensionnel de Christina Maslach.

L'auteur, après analyse des résultats de ses recherches, basées sur des entretiens avec des personnes de diverses professions, détermina ainsi trois dimensions fondamentales de l'épuisement professionnel que sont : l'épuisement émotionnel, la dépersonnalisation, et la réduction de l'accomplissement personnel.

- L'épuisement émotionnel.

Cette dimension décrit le manque d'énergie exprimé et ressenti par l'individu, qui a l'impression d'être déborder d'émotions ; il se sent « vidé » de ses ressources et éprouve une difficulté croissante d'accueillir et gérer les émotions d'autrui en particulier celles du patient ; c'est une personne démotivée par son travail qu'il considère comme une corvée en ce moment. Elle ne réalise plus ses tâches qu'elle effectuait auparavant, ne ressent que frustration et tensions, ce qui affecte ainsi son expression et sa verbalisation. Le plus souvent, cet état est lié au stress et à la dépression ; ce que signe extérieurement à la personne une labilité émotionnelle avec des paroxysmes d'hypersensibilité ou de colère, ou inversement une froideur donnant l'apparence trompeuse d'un hyper-contrôle d'émotions.

- La dépersonnalisation.

C'est la dimension interpersonnelle même du syndrome d'épuisement professionnel après l'épuisement émotionnel. Elle est synonyme de déshumanisation et renvoie au développement d'attitudes impersonnelles, détachées, négatives, cyniques, envers les personnes dont on s'occupe. Celle-ci traduit un état de défense pour l'individu face au débordement émotionnel qu'il subit ; ne se sentant plus concerné par son travail, il crée ainsi une distance avec autrui dans les relations interpersonnelles ; désigner le patient comme un « cas » ou par un « numéro de chambre » en est une simple illustration de cet état.

- La réduction ou manque de l'accomplissement personnel.

Ici, l'individu se sent complètement dévaloriser non seulement dans son travail, mais aussi dans ses compétences ; il est dans un état de démotivation professionnelle totale, incapable d'accomplir les tâches recommandées par sa profession ; il est embarrasser car pense et/ou croit ne pas atteindre ses objectifs, c'est ainsi qu'il se laisse facilement convaincre par son inaptitude et entrainé par des actes tels que le désertage de fonctions ou inversement un présentéisme vain ; l'accomplissement personnel correspondrait donc à la dimension auto-évaluative du Syndrome d'épuisement professionnel, mais seulement le passage à cette étape se fait soit directement à partir de l'épuisement émotionnel ou indirectement en passant par la dépersonnalisation.

Ø Le Maslach Burn-out Inventory (M.B.I).

Le Maslach Burnout Inventory (M.B.I), est un instrument de mesure parmi tant d'autres mis au point par l'auteure comme référence d'évaluation psychométrique du S.E.P. Cette échelle a fait l'objet de nombreuses traductions internationales, et elle comporte deux variantes principales : le M.B.I-G.S (Général Survey) avec 16 items, applicable à tous les métiers, et le M.B.I-H.S.S (Human Services Survey) spécifique aux professions d'aide. L'outil comprend dans son ensemble 22 items répartis selon les 3 dimensions classiques du concept : 9 items concernent l'épuisement émotionnel, 5 pour la dépersonnalisation de la relation à autrui et 8 pour l'accomplissement personnel. Sa version initial propose pour chaque item une double évaluation de fréquence (de 0 pour jamais à 6 pour chaque jour) et d'intensité (de 1 pour très peu à 7 pour énormément), alors que la version couramment utilisée de nos jours ne comporte que le critère fréquence. L'adaptation francophone a été réalisée par Fontaine en 1985 et le temps de passation est estimé à10/15 mns environ.

Un Burn-out selon cette échelle serait donc  évalué en fonction des scores de ses trois dimensions comme suit :

· L'épuisement émotionnel sera :

- Elevé lorsque le M.B.I.  30 ;

- Moyen lorsque le M.B.I sera compris entre 14 et 29 (14 M.B.I 29)

- Bas lorsque le M.B.I 17 ;

· La dépersonnalisation sera :

- Elevé lorsque M.B.I 12 ;

- Moyen lorsque M.B.I compris entre 6 et 11 (6 M.B.I 11) ;

- Bas lorsque M.B.I 5 ;

· Et l'accomplissement personnel sera:

- Elevé lorsque M.B.I 40 ;

- Moyen lorsque le M.B.I compris entre 34 et 39 (34 M.B.I 39)

- Bas lorsque M.B.I 33 ;

Selon le M.B.I le Burn-out est élevé lorsque les scores de l'épuisement émotionnel et de dépersonnalisation sont élevés et associés à un score d'accomplissement personnel faible. En cas d'atteinte d'une ou de deux dimensions seulement, le degré d'atteinte est respectivement faible ou modéré.

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