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Etude sur la participation de la femme dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix dans le territoire de rutshuru, de 2010-2016.


par Emmanuel BILLAY MUSSAMBA
Distant Production House University  - Master 2016
  

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CHAPITRE IV. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES

3.4.1. Traitement des données

Graphique n°1. Répartition des associations par année de création

Fréquences

 
 
 

95

 
 
 

32 33

 
 
 

16

 
 
 
 
 
 

7

7

 
 
 
 
 
 
 

1991-1996

1996-2001

2001-2006

2006-2011 2011-2016 Total

Année

L'intervalle 1991-2016 correspond au boum d'associations et/ou organisations plus particulièrement les associations féminines et ayant comme domaine d'intervention la consolidation de la paix dans cette zone. Cette situation s'explique d'une part, par le fait que durant ces deux décennies la problématique des conflits, tensions et violences (entre communautés et/ou groupes armés) dans cette zone ; avait atteint son paroxysme avec un passif teinté des conséquences désastreuses en l'occurrence des meurtres, des déplacements massifs des populations à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, des famines et autres formes de souffrances dont ses populations furent victimes.

D'autre part, cette période correspond au début de la lutte menée par les activistes de la paix pour l'éveil des consciences sur la problématique « droits de la femme, la parité et le genre ».

Par ailleurs, cela est la conséquence directe de la recrudescence des conflits (ethniques, armés) et apparition des certains groupes armés et rebellions (CNDP, M23) dans cette zone occasionnant des conséquences humanitaires incommensurables.

48

En outre, cette situation est aussi liée à l'engagement significatif des certains acteurs de la société civile dans la lutte pour la promotion des droits et la défense de la femme face aux nombreuses violations de ses droits auxquelles elle était soumise et la léthargie dont a longtemps fait montre l'Etat congolais face à cette question.

Graphique n°2. Répartition des associations selon le sexe de dirigeants

Total Masculin Feminin Missing

 

Fréquence

0 20 40 60 80 100 120

Le graphique ci-haut indiquent que 43 femmes soit 39.4% sur les 109 interrogées dirigent (coordonnent) leurs associations contre 63 hommes soit 57.8% qui dirigent les associations de nature féminine.

La lecture de ces données indiquent clairement la situation sur le plan managérial des associations des femmes dans la zone. Avoir un effectif plus important d'hommes qui dirigent les associations sensées être féminines, ouvre le débat sur la capacité des femmes de cette zone à prendre en main leur destin à travers la gestion, direction et coordination de leurs associations.

Ces résultats ramènent un certains nombres des chercheurs dans la zone à spéculer sur la capacité d'un bon nombre des femmes à assumer certains postes de responsabilité, entre autres : la confiance en soi, le niveau d'instruction, l'attachement aux us et coutumes (barrières culturelles), la religion (croyances occultes), etc.

49

En se référant toujours à ces résultats, un autre aspect important transparait, celui de la remise en cause des capacités managériales d'une partie de ces femmes, qui nécessite la mise en place des mesures d'accompagnement pour booster les énergies de celles qui présentent des signaux de potentialités probables.

Graphique n°3. Répartition des enquêtées par chefferie d'origine

100%

Bwisha Bwito Total

Chefferie

Pourcentage

0.9%

25.7%

73.4%

Les femmes des deux chefferies du territoire de Rutshuru ont été concernées par ce travail dont la chefferie de Bwito et celle de Bwisha. 28 femmes soit 25.7% représentant les associations féminines de la chefferie de Bwito ont été interrogées contre 80 soit 73.4% des femmes interrogées et représentant les associations féminines de Bwisha.

Cet énorme écart entre d'une part les effectifs des femmes contactées et interrogées dans ces deux chefferies du territoire de Rutshuru traduit les résultats des deux situations : premièrement, le contexte sécuritaire : la situation sécuritaire a été beaucoup plus volatile (instable) dans les sites concernés par cette étude, surtout les sites se trouvant dans la chefferie de Bwito où pendant la période de ces enquêtes on enregistrait des nombreux cas d'affrontements entre l'armée régulière et des groupes armés et/ou les affrontements entre les groupes armés rivaux mais aussi les exactions commises par les membres de ces groupes armés.

Mean

Median

Mode

Minimum

Maximum

N

Valid

Missing

102

7

34.14

33.00

28

19

64

Sur les données valides de 109 femmes interrogées, l'âge maximum des femmes interrogées a été de 64 ans contre 19 ans comme l'âge des femmes les moins âgées.

50

Cette situation a occasionné des déplacements massifs des populations, situation qui a été à la base de ce faible taux de participation des femmes beaucoup plus pour cette chefferie. En second lieu, il s'est remarqué la méfiance d'un bon nombre des femmes membres des associations féminines vis-à-vis des enquêteurs et dont le mobil n'a pas été véritablement exprimé.

60 50 40 30 20 10 0

 
 
 
 

Series1

Célibataire Divorcée Mariée Veuve

Graphique n°4. Etat matrimonial des enquêtées

Parmi les répondantes contactées et interrogées, 54 soit 49.5% ont déclaré être mariées ; 6 soit 5.5% des divorcées ; contre 10.1% des veuves et 28.4% des célibataires.

Tableau n°5. Age des enquêtées

Parmi les femmes membres activistes de la paix interrogées dans tous les sites, 12 soit 11% sont cultivatrices contre 6.4% des commerçantes,

51

Tableau n°6. Répartition des enquêtées par niveau d'étude

 

Niveau d'études

Fréquence

Pourcentage

 
 

20

18.3

Primaire

4

3.7

Secondaire

56

51.4

Supérieur et universitaire

29

26.6

Total

109

100.0

Sur les 109 femmes interviewées, 4 soit 3.7% ont atteint le niveau de l'école primaire contre 29 soit 26.6% qui ont atteint le niveau supérieur et universitaire. Par ailleurs, 56 soit 51.4% de ces femmes ont atteint le niveau secondaire. En scrutant ces résultats, il se remarque que le niveau d'étude des femmes qui interviennent dans ces associations reste moyennement apprécié c'est-à-dire qu'elles ont un niveau d'étude relativement moyen (soit le niveau d'études secondaire).

Tableau n°7. Professions des répondantes

Profession

Fréquence

Pourcentage

 
 

78

71.6

Agent de l'Etat

1

.9

Agent de santé

1

.9

Juriste

1

.9

Commerçante

7

6.4

Ouvrière

1

.9

Agent de développement

1

.9

Couturière

1

.9

Cultivatrice

12

11.0

Ménagère

1

.9

Enseignante

4

3.7

Etudiante

1

.9

Total

109

100.0

52

3.7% des enseignantes et le reste soit 0.9% sont soit agent de l'état, agent de développement, ouvrière, agent de santé, étudiante, couturière, ménagère et juriste. D'après ces résultats, le gros des activistes féminines de la paix se retrouvent dans la catégorie des cultivatrices, ce qui signifie qu'une attention particulière devrait être accordée à ces femmes car occupant la plus grande proportion par rapport à d'autres secteurs de la vie dans cette zone qui est en grande partie rurale.

53

Tableau n°9. Répartition des enquêtées selon le poste occupé dans l'association

Poste

Fréquence

Pourcentage

 
 

12

11.0

Administratice financière

1

.9

Animatrice

6

5.5

Assistante psychosociale

1

.9

Chargée de plaidoyer

1

.9

Caissière

4

3.7

Chargé de VSBG

1

.9

Chef d'antenne

1

.9

Comptable

3

2.8

Conseillère

9

8.3

Coordinatrice

18

16.5

Coordinatrice adjointe

1

.9

Cuisinière

1

.9

Evaluatrice

1

.9

Formatrice

1

.9

Chargée d'hygiène

1

.9

Médiatrice

3

2.8

Membre

26

23.9

Monitrice

1

.9

Point focal

2

1.8

Présidente

3

2.8

Réceptionniste

1

.9

Secrétaire

5

4.6

Sensibilisatrice

1

.9

Agent sociale

1

.9

Trésorière

1

.9

Vice-Présidente

3

2.8

Total

109

100.0

Au vu de ces résultats, il s'observe un constat selon lequel 26 femmes interrogées soit 23.9% sont des simples membres des associations; contre 16.5% d'autres qui occupent le poste de coordinatrice ; 8.3% autres sont commises au poste de conseillère ; 5.5% jouent le rôle d'animatrice, 4.6% sont affectées au poste de secrétaire ; 3.7% occupent le poste de caissière ; 2.8% ont à leur charge le poste de médiatrice, présidente du conseil

Une portion des répondantes interrogées soit 4.6% ont déjà totalisé 1 an au service de leurs associations contre celles qui ont totalisé successivement 2 et 3 ans soit 20.2% ; 6,7%.

54

d'administration et vice-présidente du conseil d'administration, et 1.8% occupent le poste de Point focal. Par ailleurs, 0.9% des femmes ont été aussi interrogées et affirment assumer le reste des postes notamment assistante psychosociale, chargée d'hygiène, réceptionniste, etc.

Il est à noter que la plus large proportion des femmes interviewées soit 23.9% se retrouvent dans la tranche des femmes n'ayant presque pas du tout de responsabilité dans leurs organisations contre 16.5% des femmes qui ont à leur charge des postes de responsabilité. Cette situation peut conduire à la frustration de certaines membres, car ne se sentant pas vraiment concernées/impliquées directement dans la vie (activités) de l'association en dépit du fait que tout le monde ne peut pas occuper tous les postes surtout ceux de responsabilité.

Tableau n°10. Ancienneté des répondantes dans les associations

Ancienneté (Année)

Frequency

Percent

Valid

1

5

4.6

2

22

20.2

3

22

20.2

4

18

16.5

5

13

11.9

6

5

4.6

7

5

4.6

8

6

5.5

9

2

1.8

10

2

1.8

15

1

.9

16

5

4.6

19

2

1.8

Total

108

99.1

Missing

System

1

.9

Total

109

100.0

Lors de l'organisation des marches contre la violence, 77.1% des femmes interrogées ont témoigné y avoir déjà pris part, contre 22% qui ont affirmé n'avoir pas encore participé à une

55

Par ailleurs, 4.6% ont déjà réalisé 16 ans au service de leurs associations, par rapport à 2 autres soit 1.8% qui ont réalisé 19 ans. De ces résultats, aucune femme interrogée n'a réalisé plus de 20 ans d'ancienneté dans la lutte quotidienne pour la consolidation de la paix dans leurs contrées respectives.

Tableau n°11. Participation des répondantes à une formation ou séminaire sur la paix

Participation

Fréquence

Pourcentage

 

Non

5

4.6

oui

104

95.4

Total

109

100.0

104 femmes sur 109 soit 95.4% des femmes membres des associations interrogées ont affirmé avoir participé aux diverses séances de renforcement de leurs capacités principalement en « consolidation de la paix », contre 4.6% d'autres femmes membres des associations déclarant n'avoir pas encore participé à une quelconque séance de renforcement de leurs capacités en « consolidation de la paix ».

Ces femmes ont témoigné n'avoir pas encore eu d'opportunité pour participer à une séance de renforcement de leurs capacités par rapport aux thématiques liées à la paix, en dépit de leur manifestation d'intérêt quant à ce. Elles ont renchéri en disant que cette situation serait due à plusieurs facteurs en l'occurrence l'amateurisme caractérisant certains dirigeants (es) de leurs associations respectives et parfois, l'inadéquation constatée entre leurs horaires de travail avec ceux de leurs associations, etc.

Tableau n°12. Participation aux marches contre la violence

Participation

Fréquence

Pourcentage

 
 

1

.9

Non

24

22.0

Oui

84

77.1

Total

109

100.0

56

quelconque marche contre la violence. La marche pacifique est l'une des nombreuses méthodes de revendication non violente des droits, sur ce, elle requiert une motivation immatérielle c'est-à-dire la sensibilisation/conscientisation par rapport à une question bien déterminée et constituant le centre d'intérêt d'un certain groupe des personnes bien identifié.

La participation à une marche contre la violence devrait faire l'objet d'une préparation minutieuse de la part des organisateurs pour que le groupe pour qui cela est destiné, comprenne tout d'abord son mobil et par la suite puisse s'en approprier. De l'autre côté, un certain nombre des facteurs limitants peuvent être abordés, mettant en évidence certains faits qui sont de nature à entraver la participation à une manifestation (pacifique) quelle que soit sa nature : la brutalité des forces de l'ordre, les us et coutumes, communication moins élaborée, etc.

Tableau n°13. Organisation de formation de restitution sur la paix

 

Fréquence

Pourcentage

 

4

3.7

Nom

6

5.5

Oui

99

90.8

Total

109

100.0

90.8% des associations interrogées ont déclaré organiser des séances de restitution sur leur domaine d'intervention la « paix », contre 5.5% d'autres associations intervenant dans la « paix », déclarant n'avoir pas encore organisé une quelconque séance de restitution sur la « paix », bien qu'étant leur domaine d'intervention. La restitution tient lieu de la redevabilité, faire la restitution dépend de la manière dont cela est prévu (perçu) selon les dispositions et/ou les textes juridiques régissant l'association, à cela viennent se greffer la disponibilité des moyens matériels et financiers pour y parvenir.

57

Tableau n°14. Participation à la formation sur la paix

 

Fréquence

Pourcentage

 
 

7

6.4

La Coordination

7

6.4

Ceux qui savent lire et écrire, disponibles

1

.9

Les membres de la

communauté du coordinateur /de la coordinatrice

18

16.5

Choisis par la coordination

1

.9

Ceux qui sont disponibles

5

4.6

Les anciennes membres dans l'organisation

4

3.7

Tous les membres de

l'organisation

4

3.7

Uniquement les femmes de l'organisation

1

.9

Femmes de responsables

1

.9

Uniquement les hommes

5

4.6

Seuls les hommes et femmes qui savent lire et écrire

1

.9

Je ne sais pas

1

.9

Les femmes de l'association avec les autres femmes non membres de l'association

48

44.0

Toutes les femmes de

l'association

5

4.6

Total

109

100.0

 
 
 
 

Comme indique les résultats de ce tableau, 5 femmes sur 109 soit 4.6% des femmes enquêtées déclarent que ce sont toutes les femmes de leurs associations qui participent aux formations sur la paix, contre 18 soit 16.5% toujours de ces enquêtées qui affirment plutôt que ce sont les membres de la communauté du coordinateur ou de la coordinatrice qui participent aux formations. Néanmoins, 0.9% des enquêtées dit ne pas être au courant sur la qualité ou l'identité des gens qui participent aux différentes séances de formation au sein de

Aucune femme qui a atteint le niveau d'études primaire parmi les femmes interviewées n'a été associée à une quelconque séance de résolution de conflits, ainsi que 4 du niveau

58

leurs associations, contre 44% qui déclarent que ce sont plutôt les femmes membres de l'association avec les autres femmes non membres qui participent aux formations.

Etablir la nature de la personne qui doit participer ou non à une séance de renforcement de capacités relève des dispositions réglementaires régissant l'association, y déroger serait une entorse et la viabilité de l'association devra en pâtir d'une manière ou d'une autre.

Tableau n°15. Le fait d'être associé à la résolution de conflits

 

Fréquence

Pourcentage

 
 

4

3.7

Non

8

7.3

Oui

97

89.0

Total

109

100.0

Ces résultats renseignent que 8 soit 7.3% des femmes membres des associations n'ont pas encore été associées à la séance de résolution des conflits, contre 89% toujours de ces femmes qui affirment avoir été associées à la séance de résolution des conflits.

Ce qui revient à dire qu'un bonne partie de ces femmes connaissent déjà la manière dont se déroule une séance de résolution des conflits quelles que soit les qualités, les capacités et les compétences des médiateurs y impliqués.

Tableau n°16. Le fait d'être associée à la résolution de conflits par rapport au niveau d'études

 
 

Niveau d'études

 
 
 
 

Supérieur et

 
 
 

Primaire

universitaire

Secondaire

Total

 

1

0

2

1

4

Non

3

0

1

4

8

Oui

16

4

26

51

97

Total

20

4

29

56

109

59

secondaire et 1 du niveau supérieur et universitaire. Par contre, 4 femmes ayant atteint le niveau d'études primaire ont affirmé avoir été associées à la séance de résolution des conflits, contre 26 femmes qui ont atteint le niveau supérieur et universitaire, ainsi que 51 femmes qui ont atteint le niveau d'études secondaire. Ici, aussi les femmes ayant atteint le niveau secondaire se démarquent par rapport aux autres catégories avec un effectif plus élevé que le reste du groupe.

Tableau n°17. Qualité pour assister à la séance de résolution de conflit

Qualité

Fréquence

pourcentage

 
 

19

17.4

AUTRE

1

.9

CONSEILLERE

32

29.4

FEMME SAGE

1

.9

LEADER

3

2.8

Modératrice

9

8.3

Modératrice conseillère

7

6.4

MEDIATRICE

8

7.3

MEMBRE

3

2.8

Observateur

11

10.1

PARTICIPANT

1

.9

RAPPORTEUR

3

2.8

SUIVI DE RESOLUITION

1

.9

Témoin

10

9.2

Total

109

100.0

Un bon nombre des femmes interrogées ont participé à la séance de résolution des conflits comme conseillère soit 29.4% ; contre 0.9% des femmes qui y ont participé en tant que soit « femme sage, participante ou membre du comité de suivi des recommandations ». Par ailleurs, 10.1% de ces femmes déclarent avoir participé à cette séance comme « observateur » ; 2.8% d'autres femmes y ont participé comme soit « rapporteur, membre ou leader ». De l'autre côté, 8.3% de ces dernières affirment y avoir participé à titre de « modératrice » ; contre 6.4% qui témoignent y avoir participé en tant que « modératrice conseillère » ; et en dernier lieu, d'autres soit 7.3% affirment prendre part à cette séance comme « médiatrice ».

60

Il revient de constater de par ces résultats le degré d'importance du rôle de la femme dans le processus de résolution et transformation des conflits dans cette zone. Faire partie du cercle des décideurs confère à une personne une certaine considération, un certain poids social/respect vis-à-vis de ses pairs, par conséquent cela génère des retombées positives sur la confiance et l'estime de soi.

Tableau n°18. Considération de sa qualité pour assister à la résolution de conflit par rapport au Niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 
 

8

1

4

6

19

AUTRE

0

0

0

1

1

CONSEILLERE

4

1

11

16

32

FEMMESAGE

0

0

0

1

1

LEADER

0

0

0

3

3

Modératrice

1

0

3

5

9

Modératrice conseillère

5

0

1

1

7

Médiatrice

0

0

1

7

8

Membre

0

2

0

1

3

Observateur

1

0

3

7

11

Participant

0

0

0

1

1

Rapporteur

0

0

3

0

3

Suivi de résolution

0

0

0

1

1

Témoin

1

0

3

6

10

Total

20

4

29

56

109

7 femmes interrogées et jouant le rôle de « observateur » affirment avoir participé dans la séance de résolution de conflits avec un niveau d'études secondaire; 6 avec le niveau de supérieur et universitaire et aucune de niveau primaire ; par contre, 16 autres femmes et

61

jouant le rôle de « conseillère » déclarent y avoir participé avec un niveau d'études secondaire, 11 avec un niveau supérieur et universitaire et 1 avec un niveau d'études primaire. Se référant aux données des tableaux ci-haut développés, le niveau d'études secondaire bat encore une nouvelle fois le record comparativement à d'autres niveaux d'études.

Tableau n°19. Le fait de n'avoir pas été associée à la résolution de conflits

 

Fréquence

Pourcentage

 

102

93.6

Jamais vu

1

.9

Je ne sais pas

1

.9

Manque de temps

1

.9

Non invité

1

.9

Pas concernée

1

.9

Pas motivée

1

.9

Traumatisée

1

.9

Total

109

100.0

Une seule proportion transparait de ce tableau soit 0.9% des répondantes interrogées disent soit n'avoir jamais vu quelqu'un pour les y intéresser, soit elles ne se sentent pas concernées, soit elles n'ont pas le temps, soit elles ne sont pas invitées, soit elles ne sont pas motivées, soit encore elles se sentent traumatisées pour prendre part à ce genre d'assises.

En dépit de cette faible proportion mise en relief, il revient aux chercheurs de creuser pour arriver à connaitre les véritables motivations qui peuvent paraitre pour des entraves devant ces femmes interrogées pour qu'elles ne soient pas associées à une quelconque séance de résolution des conflits dans leurs communautés respectives.

62

Tableau n°20. Echange sur la cohabitation pacifique au sein de la famille selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 

Non

1

0

1

2

4

Oui

19

4

28

54

105

Total

20

4

29

56

109

54 femmes interviewées et ayant atteint le niveau d'études secondaire ; 28 ayant atteint le niveau supérieur et universitaire et 4 du niveau primaire témoignent partager avec les membres de leurs familles des notions portant sur la « cohabitation pacifique » ;

contre 2 femmes du niveau secondaire ; 1 du niveau supérieur et universitaire et aucune du niveau primaire déclarent ne pas parler de la « cohabitation pacifique » au sein de leurs familles respectives. Au regard de ce tableau, il s'observe qu'une bonne partie de ces femmes membres des associations fournissent un effort pour tenter de partager, discuter, débattre avec les membres de leurs familles sur les matières portant sur la cohabitation pacifique dans leur zone.

Le développement des nouvelles stratégies par les autres acteurs impliqués dans ce secteur pourra être perçu comme un nouveau souffle dont a besoin cette aura dont font montre ces femmes.

63

Tableau n°21. La qualité de l'interlocuteur selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 

6

0

5

10

21

Epoux

1

0

1

1

3

Epoux et Enfants

0

0

5

3

8

Epoux, enfants, Parents

0

0

0

1

1

Enfants

3

1

0

5

9

Enfant, parents

1

0

5

4

10

Epoux, Parents

3

0

0

1

4

Parents

2

0

3

5

10

Tous

4

3

10

26

43

Total

20

4

29

56

109

10 femmes interrogées du niveau d'études secondaire, 5 du niveau supérieur et universitaire affirment en parler avec leurs époux ; contre 1 du niveau secondaire, 1 du niveau supérieur et universitaire déclarent en débattre avec plutôt leurs époux et enfants. Néanmoins, 26 femmes ayant atteint le niveau secondaire, 10 le niveau supérieur et universitaire, 3 le niveau primaire déclarent en partager avec tous ; contre 5 ayant le niveau secondaire, 1 le niveau primaire qui disent en parler avec les enfants uniquement.

La part importante des femmes interrogées et ayant un niveau d'étude plus avancé affirment partager, débattre ce sujet avec tout le monde dans leurs familles c'est-à-dire époux, enfants et parents. Pour arriver à parler avec les catégories des personnes ci-haut présentées, la femme est sensée être tout d'abord informée/capacitée en la matière pour être en possession des arguments convaincants et susceptibles de changer la perception (erronée) des uns et des autres sur ce sujet.

64

Tableau n°22. La manière d'aborder ce sujet avec les petits enfants selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 
 

0

0

3

5

8

AUTRE

1

0

0

1

2

CINEMA

0

0

0

1

1

Contes et légendes

5

0

7

26

38

Contes et légendes,

conséquences de la violence

0

0

0

2

2

Conséquences de la violence

9

1

4

4

18

Exemples de non violences

4

3

15

16

38

Exemples de la non violence, contes et légendes

1

0

0

1

2

Total

20

4

29

56

109

1 femme du niveau d'études secondaire, déclare aborder ce sujet avec les petits enfants à travers le cinéma ; alors que 26 autres du niveau secondaire, 7 du niveau supérieur et universitaire déclarent l'aborder à l'aide des contes et légendes. Par contre, 4 femmes ayant le niveau d'étude secondaire, 4 ayant le niveau supérieur et universitaire, 1 ayant le niveau primaire préfèrent aborder ce sujet avec les petits enfants par l'entremise des conséquences issues de la violence ; 1 femme ayant le d'étude secondaire déclare partager ce sujet avec les petits enfants à travers les exemples de la non violence, contes et légendes ;

de l'autre côté, 2 femmes avec un niveau d'études secondaire disent aborder ce sujet avec les petits enfants en faisant recours aux contes, légendes et conséquences de la violence.

De ce qui précède, il apparait que l'approche la plus utilisée par ces femmes (du niveau secondaire en l'occurrence) pour partager ce sujet avec les petits enfants est celle qui porte sur les contes et les légendes, ceci se justifierait premièrement par la place que les sociétés africaines en général accordent aux contes et légendes dans leur vécu quotidien et deuxièmement par le fait que aborder ce sujet avec les petits enfants n'est pas du tout aisé

65

compte tenu de sa délicatesse mais aussi du niveau de compréhension/d'appréciation de ces enfants qui plus est, un facteur primordial à considérer quant à ce.

Tableau n°23. La manière d'aborder ce sujet avec les grands enfants (fille ou garçon) selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 
 

4

0

4

4

12

Autres

1

0

0

1

2

Chanson

1

2

2

3

8

Chanson et conséquence de la violence

0

0

0

1

1

Chanson et exemple de la non violence

0

0

1

0

1

Conséquence de la violence

10

1

18

35

64

Conséquence de la violence,

exemple de la non violence

0

0

1

3

4

Exemple de la non violence

4

1

3

9

17

Total

20

4

29

56

109

Les femmes ayant atteint le niveau d'études secondaire soit 35, 18 du niveau supérieur et universitaire et 1 du niveau primaire, déclarent aborder ce sujet avec les grands enfants par des récits décrivant les conséquences de la violence ; d'autres encore ayant atteint le niveau secondaire soit 9, 3 du niveau supérieur et universitaire et 1 du niveau primaire, affirment débattre ce sujet avec ces grands enfants à travers des exemples de la non violence.

Tandis que 2 femmes du niveau primaire, 2 du niveau supérieur et universitaire et 3 du niveau secondaire disent l'aborder avec ces grands enfants par la chanson. Aborder ce sujet avec les grands enfants parait relativement aisé qu'avec les jeunes enfants car, ces derniers ont un niveau d'appréhension/appréciation plus avancé que celui des jeunes enfants,

66

mais en réalisé il peut sembler aussi délicat d'aborder ce sujet avec les jeunes qui vivent en marge des réalités de leurs contrées ou carrément qui ne se sentent pas vraiment concernés d'une manière d'une autre par ce qui se passe dans leurs milieux.

Le choix d'un bon nombre de ces femmes (quel que soit leur niveau d'instruction) d'opter pour l'approche des histoires reprenant les conséquences bien entendu néfastes de la violence renseigne sur un certain nombre des choses par rapport à ce qui vient d'être susmentionné.

Tableau n°24. Echange aisé avec le conjoint selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 

Non

8

1

14

23

46

Oui

12

3

15

33

63

Total

20

4

29

56

109

33 femmes du niveau secondaire, 15 du niveau supérieur et universitaire et 3 du niveau primaire, affirment en parler avec leurs époux de manière aisée ; tandis que 1 femme du niveau d'études primaires, 14 du niveau supérieur et universitaire et 23 du niveau secondaire, disent au contraire ne pas en parler avec leurs époux de manière aisée.

Le fait pour ces femmes qui en parlent aisément avec leurs époux relève de plusieurs facteurs notamment, la perception qu'elles ont par rapport à la sensibilité de ce sujet, leur souci de jouer pleinement leur rôle d'artisan de la paix tout en sachant que la famille est la cellule de base de toute stabilité dans la vie d'un homme, faire participer les siens dans le processus de la recherche et consolidation de la paix, chercher à savoir si l'on partage la même perception ou si les idées convergents dans la même direction sur ce sujet avec son conjoint, etc. Par ailleurs, pour celles qui affirment ne pas en parler aisément avec leurs époux, il y a lieur d'avancer d'autres facteurs dépendants ou indépendants tels que :

67

Facteurs dépendants : les us et coutumes, la non maîtrise de la quintessence de la problématique (quel que soit son niveau d'instruction), le fait de ne pas se sentir concernée par cette problématique, le fait de ne trouver aucun intérêt (personnel) par rapport à ce qui se passe, la relation entre les deux époux, la volonté/motivation d'en parler, etc.

Facteurs indépendants : Ne pas être impliquée totalement dans le processus de recherche de la paix, communication défectueuse (canaux de communication très peu élaborés : sensibilisation), etc.

68

Parmi les femmes interrogées, 43.1% d'entre elle déclarent faire leur restitution auprès des membres de l'église ; contre 0.9% qui disent faire leur restitution aux membres de l'asbl et

Tableau n°25. La destination de la restitution des formations et réunions concernant la paix?

 
 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage valide

 
 

8

7.3

7.3

7.3

Amis

4

3.7

3.7

11.0

Ami et famille

1

.9

.9

11.9

Ami,Famille,Membre de

l'église

2

1.8

1.8

13.8

Ami, membre de l'ASBL

1

.9

.9

14.7

Ami, membre de l'église

2

1.8

1.8

16.5

Autres

1

.9

.9

17.4

Famille

9

8.3

8.3

25.7

Famille,membres de l'ASBL

6

5.5

5.5

31.2

Famille, membre de ASBL,

Membre de l'église

1

.9

.9

32.1

FAmille,membre de l'ASBL,

membres de l'église,Autres

3

2.8

2.8

34.9

membres de l'ASBL

6

5.5

5.5

40.4

membres de l'église

47

43.1

43.1

83.5

Membre de l'ASBL, Amis

1

.9

.9

84.4

Membres de l'ASBL ET

ASSOCIATION DE FEMMES

1

.9

.9

85.3

Membre de ASBL membre de l'église

4

3.7

3.7

89.0

Membre de ASBL, Population locale

1

.9

.9

89.9

Membres de ASBL, autres

associations

3

2.8

2.8

92.7

Tous

8

7.3

7.3

100.0

Total

109

100.0

100.0

 

69

associations de femmes mais aussi auprès des amis et familles; en outre, 7.3% de ces femmes déclarent qu'elles font la restitution des enseignements reçus auprès de tout le monde ; tandis que d'autres soit 2.8% d'entre elles affirment faire la restitution auprès des membres de famille, asbl, église et autres. Ces résultats démontrent de manière globale la faible culture de redevabilité de la part des enquêtées ; ce qui revient à mettre en évidence un autre aspect important portant sur le renforcement de leurs capacités en matière de redevabilité.

Faire de la redevabilité son lot quotidien implique la familiarisation des concernés par ce concept, et ainsi ils pourront comprendre que la culture de rendre compte peut être aussi bonne pour les siens (membres de l'asbl, famille, église, amis) que pour le reste du monde (les autres acteurs intervenants dans divers domaine, etc).

Tableau n°26. La qualité de l'interlocuteur en général selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

A qui parlez-vous ?

 

2

0

1

3

6

Amis

0

0

0

1

1

Collègues

1

2

0

4

7

Membres de la communauté autre que la vôtre

2

0

4

6

12

Membres de la communauté autre que la vôtre, collègues

0

0

2

0

2

Membres de votre

communauté

3

0

5

4

12

Partie adverse

0

0

1

3

4

Tous

0

1

4

5

10

Voisins

0

1

7

10

18

Voisins, Collègues

0

0

0

1

1

70

Total

Voisin, Collègues, Partie

adverse

1

0

0

0

1

Voisins, membres de l'autre

communauté

0

0

2

5

7

Voisins, membres de l'autre

communauté, collègues

1

0

1

2

4

Voisins, membres de l'autre

communauté, Membres de
votre communauté

4

0

0

1

5

Voisins, membres de l'autre

communauté, Membres de
votre communauté, collègue

4

0

1

2

7

Voisins, membres de l'autre

communauté, Membres de
votre communauté, collègue, Partie adverse, Autre

0

0

0

1

1

Voisins, Membres de la

communauté, autres, membres de votre communauté, partie adverse

0

0

0

2

2

Voisins, membres de l'autre

communauté, Membres de

votre communauté, Partie
adverse, Autre

0

0

0

1

1

Voisins, membres de votre

communauté

2

0

0

2

4

Voisins, membres de votre

communauté, collègues

0

0

1

2

3

Voisins, membres de votre

communauté, partie adverse

0

0

0

1

1

20

4

29

56

109

Par rapport au niveau d'étude secondaire, 1 femme affirme parler de la cohabitation pacifique avec ses voisins, membres de sa communauté et partie adverse ; 1 autre ayant le même niveau d'études dit qu'elle en parle avec ses voisin, les membres de l'autre

Ceci a permis à la femme de militer pour la défense des droits des femmes et cela lui a beaucoup aidé à entrer en contact avec les réalités liées à cette question et donc lui a offert

71

communauté, les membres de sa communauté, la partie adverse et les autres. Par contre, 10 femmes du niveau d'études secondaire, 7 du niveau supérieur et universitaire et 1 du niveau primaire, déclarent en parler avec leurs voisins ; contre 1 femme du niveau primaire, 4 du niveau supérieur et universitaire et 5 du niveau secondaire qui déclarent échanger sur cette problématique avec tout le monde.

Le choix d'un interlocuteur avec qui débattre/parler sur un ce sujet qui peut paraître dans certaine mesure comme étant sensible peut faire objet de débat. Choisir le point d'adresse ou de destination d'une information ou d'un sujet relève d'une panoplie de raisons en l'occurrence : le contexte dans lequel cela doit être fait, l'analyse des facteurs limitants ou favorisants pour le faire, l'idée/l'appréhension que l'on a de ce point de destination,

le canal de communication utilisé, etc. Les quelques éléments ci-haut développés, laissent croire qu'ils peuvent jouer le rôle de directives pour déterminer le point d'adresse/destination d'un sujet ou information.

DISCUSSIONS DES RESULTATS

La recrudescence de l'insécurité en territoire de Rutshuru depuis maintenant plusieurs années n'a pas laissé les femmes indifférentes. C'est précisément avec le départ miraculeux de la rébellion du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) en 2008 que les femmes ont commencé à constater la montée des cas de violations graves de droits de l'homme, principalement à l'égard de la femme de Rutshuru. Ceci a été à la base de la création d'un espace facilitant la libre expression de la femme, dénommé: "Voix de la femme Congolaise "où la femme de Rutshuru pourrait faire passer ses joies (idées, intentions) et ses peines (problèmes et difficultés). Voilà qu'en 2010, cet espace a vu le jour regroupant trois associations (EPSPT, BOSAM & AFEDKI). D'autres associations y ont adhéré progressivement et depuis 2012, cet espace est devenu une Synergie de 20 associations féminines à Rutshuru dont 5 de la Chefferie de Bwito.

Par ailleurs, dans sa lutte de tous les jours elle se bute en tant que femme, à des nombreux défis en l'occurrence, les us et coutumes rétrogrades, le rôle d'observateur et non de

72

des nouvelles perspectives dans cette lutte. En outre, cela lui a ouvert de nombreuses portes et casser d'autres obstacles dans son travail de plaidoyer.

Avec sa participation dans différentes séances de renforcements des capacités en diverses matières : droits humains, consolidation de la paix, voyages d'échanges d'expériences, etc. Elle a la grande responsabilité de conscientiser la population en générale, les femmes en particulier et leur partager le peu de connaissances en matière de paix et développement qu'elle dispose notamment la sensibilisation des communautés à la cohabitation pacifique et la cohésion sociale, la résolution pacifique des conflits,...

Actuellement, elle recherche la paix à tout prix. Dans le domaine de la réconciliation et la consolidation de la paix, elle organise au sein de son organisation ou sa plate-forme de femmes artisans de paix, des décentes sur terrain surtout là où l'on observe le début, naissance et/ou latence des conflits ou des conflits ouverts comme c'est le cas actuellement à Bwito/Kibirizi, Bambo...dans le Rutshuru et même en dehors de ce territoire, à Lubero/Luhanga... et sensibilise/prêche la cohabitation pacifique et la cohésion sociale entre communautés, tout en se servant des exemples concrets vécus notamment les retombés de guerres sur ces mêmes communautés. Sans compter l'apport de la résolution 1325 dans le processus de paix.

Cette résolution a facilité des changements significatifs à tous les niveaux de la vie dans la société pour les femmes: politique, économique, culturel, social, etc. depuis l'avènement de cette résolution. Elle place des balises qui les protègent et les soutiennent face à des nombreux défis qui les guettent. Si, aujourd'hui elles parviennent à hausser leurs voix, à militer pour la paix, c'est grâce à elle. Voilà qu'elles réalisent des plaidoyers, formulent des alertes, dénoncent de cas de violation des droits humains,... Nous revendiquent leurs droits sans violence en ayant aux méthodes non-violentes (memo, sit-in, marche pacifique, prières, boycotts, etc).

45 Resolve network/RDC, « Projet de stabilisation impliquant les groupes de personnes à haut risque dans le territoire de Rutshuru»,2015-2016.

73

décideur lors des assises de paix de type formel comme informel, la mise en application/exécution des arrêtés et décrets portant sur la participation effective (parité) de la femme dans des institutions publiques, etc. Certaines femmes font face au problème de niveau d'instruction (relativement bas/analphabétisme) occasionnant la crise de confiance en soi ; la crainte d'être tenue pour responsable une fois qu'elle va dénoncer le mal qui ronge sa communauté ainsi que ses auteurs, etc.

A ceci s'ajoute le défi sécuritaire, toujours comme femme, elle est affectée par les conflits armés, à telle enseigne qu'elle ne vaque plus librement à ses activités : travaux champêtres, commerce, etc. par crainte d'atrocités (viols, meurtres). En outre, la femme et les enfants restent vulnérables lors d'un conflit armé, ils en sont les premières victimes même.

Raison pour laquelle dans les efforts de reconstruction de la paix post-conflit, il s'avère impérieux d'y faire participer la femme comme partie prenante du grand ensemble qui est la communauté.

La faire participer à ces efforts contribuerait d'une part à sa revalorisation dans la communauté et d'autre part à sa détraumatisation, sans oublier qu'elle a des attributs liés à sa féminité (en tant que mère et épouse) qu'elle peut toujours mettre à profit lors du processus de paix. Une bonne partie des femmes interrogées (en dépit de leur poids social) n'avaient jamais participé à une quelconque cérémonie d'accord de paix entre les communautés en conflit, et celles qui y ont déjà participé y ont assisté comme participantes, observatrices et/ou représentantes d'une institution/organisation donnée et dont les interventions n'avaient pas vraiment d'effet sur les décisions arrêtées.

De l'autre côté, nous nous sommes servis des résultats du projet de « stabilisation impliquant les groupes des personnes à haut risque dans le territoire de Rutshuru/chefferie de Bwisha45» de l'ONG Internationale Resolve network qui intervient dans cette zone, relevant l'écart constaté entre les efforts de la femme dans la reconstruction de la paix dans

Au regard de ces statistiques, il se remarque une grande asymétrie sur le plan paritaire soit 37.2% des femmes ayant participé à ces différents dialogues contre 62.8% des hommes.

74

une zone post-conflit et son niveau d'implication ; résultats qui illustrent le caractère « figuratif » de la femme dans le processus de paix dans le territoire de Rutshuru en général et la chefferie de Bwisha en particulier.

Dans son opérationnalisation, ce projet avait comme entre autres activités : la tenue des dialogues pour renforcer la participation de la femme dans le processus de paix dans un milieu post-conflit. Pour ce faire, les dialogues communautaires, démocratiques et sociaux ont été tenus. Dans sa philosophie de travailler avec les populations vulnérables (à la base), différentes couches de la population prenaient part à ces assises. Comme ces populations vulnérables (à la base) sont oubliées intentionnellement ou non et/ou ne sont pas trop souvent conviées à participer aux dialogues communautaires en grand format, les dialogues en petit format sous la forme de micro-dialogues étaient tenus pour espérer atteindre cette population à la base, dont l'objet ultime portait sur la consolidation de la paix à travers le renforcement de la cohabitation pacifique, cohésion sociale, le rapprochement des communautés en conflit, le rapprochement entre la population et les autorités locales ainsi que la restauration de l'autorité de l'Etat. Pour illustrer cela, nous avons constaté pendant l'implémentation de ce projet ce qui suit:

Statistiques du niveau d'implication des femmes dans le processus de paix

Dialogues

Nombre

Femmes

Hommes

Total Effectif

Effectif

%

Effectif

%

Micro-dialogues communautaires

261

415

36.4

725

63.5

1140

Dialogues

démocratiques

3

51

34

99

66

150

Dialogues sociaux

3

66

48.8

75

53.2

141

Total général

267

532

37.2

899

62.8

1431

75

Signalons que la catégorie « femmes » ici, était constituée des femmes des diverses classes sociales notamment : femmes leaders, femmes politiques et autres (femmes agricultrices, commerçante et déseouvrées).

Cette organisation renseigne qu'à chaque activité, un terme de référence était établi mentionnant l'aspect paritaire par rapport au nombre des participants soit 50% hommes et 50% femmes et les invitations étaient établies en fonction de ce principe. Mais, à chaque activité il se remarquait un effectif des femmes inférieur à celui d'hommes.

En sus, ceci pourrait être à la base du fait qu'elles ont difficile et/ou ne parviennent toujours pas à faire entendre leurs voix comme elles le souhaitaient dans leur lutte quotidienne qui est celle de la consolidation de la paix.

Les résultats ci-haut décrits poussent à chercher les raisons tout d'abord de cette asymétrie paritaire, ensuite chercher à connaitre le niveau de contribution de ces femmes dans le processus de paix. Par rapport à l'asymétrie paritaire, comme évoqué dans les lignes précédentes, ceci se justifierait par certains interdits coutumiers (une femme ne peut pas assister à une réunion d'hommes et si elle y assiste elle n'a pas droit à la parole), le manque de confiance qui peut être dû à un niveau d'instruction relativement bas/l'analphabétisme, l'ignorance, une mauvaise communication, le contexte du milieu (sécurité). Par rapport au niveau de contribution de ces femmes au processus de paix, le rôle de ces dernières se limite plus à l'observation qu'en décideur et celles qui ont la chance de se retrouver dans le cercle des décideurs sont en infériorité numérique pour que leurs voix se fassent entendre comme elles peuvent le souhaiter.

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