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Etude sur la participation de la femme dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix dans le territoire de rutshuru, de 2010-2016.


par Emmanuel BILLAY MUSSAMBA
Distant Production House University  - Master 2016
  

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Historique des accords de paix dans le territoire de Rutshuru

Les différentes dynamiques des conflits observées dans les deux chefferies du territoire de Rutshuru conduisent depuis toujours aux conflits récurrents qui écument cette zone. Des efforts ont été entrepris par certains acteurs issus de divers milieux (associatifs, politiques, société civile, etc) pour essayer de réfléchir sur des pistes de sortie de ce cercle vicieux. Par

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ailleurs, sur un autre chapitre, le cycle de violences continuent à s'y observer et à prendre de l'ampleur. Cette situation bipolaire a poussé certains acteurs à creuser profondément dans le processus de recherche de la stabilité et ont abouti sur des dialogues/pourparlers sanctionnés par des accords entre les participants.

Plusieurs séances des dialogues ont été tenus regroupant divers protagonistes (qui sont constitués d'une part, soit des communautés ethniques, des groupes armés trop souvent à connotation ethnique, et de l'autre part soit par des autorités politico-administratives, la société civile et les ONG) qui ont abouti à la conclusion des divers accords pour tenter de trouver des réponses à certaines dynamiques de ces conflits.

De ce fait, voici deux cas qui mettent en exergue ces efforts dont l'un porte sur « le protocole concernant le zonage du Domaine de chasse de Rutshuru à Kahunga en vue de la protection des cultures et de la faune46 » et l'autre concerne « La déclaration finale réunissant des notables locaux et des chefs des groupes armés dans le Bwito, Lubero et le nord-Walikale dans la province du Nord-Kivu/RDC47 ». En outre, il existe d'autres cas reprenant des accords passés entre différents protagonistes dans cette zone et dont malheureusement nos efforts s'étaient avérés vains pour nous procurer des copies attestant leur effectivité et/ou matérialité. Pour ce faire, nous allons seulement nous limiter à les citer, il s'agit des accords qui sont supposés viser le renforcement de la cohabitation pacifique et la cohésion sociale entre diverses communautés et ethnies localisées dans cette contrée, en l'occurrence :

? Les accords de paix signés entre les représentants des ethnies hutu et nande en 2015 à Nyamilima/territoire de Rutshuru ;

? Les accords de paix signés entre les twa (pygmées) et les ethnies tutsi et hutu à Bunagana/territoire de Rutshuru

? Etc.

46 Le secrétariat administratif de la chefferie de Bwisha/Territoire de Rutshuru/Province du Nord-Kivu/RDC

47 Le secrétariat administratif de la chefferie de Bwito/Territoire de Rutshuru/Province du Nord-Kivu/RDC

Par l'entremise de ces travaux, les participants cherchaient à trouver une voie de sortie de la crise qui sévissait dans ces zones et mettant en mal la cohabitation pacifique entre les

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Pour ce qui concerne le premier cas c'est-à-dire « le protocole concernant le zonage du Domaine de chasse de Rutshuru à Kahunga en vue de la protection des cultures et de la faune », il s'est agi d'une situation de conflit qui a longtemps opposé l'ICCN et les populations riveraines du PNVi et articulée autour d'intérêts des uns et des autres. Ces populations déclarent être victimes des agissements de l'ICCN qui ne prend pas en compte leurs intérêts c'est-à-dire ne profitent pas pleinement des dividendes générés par le parc, mais aussi les prive d'exercer leurs activités agropastorales soubassement fondamental de leur survie et de l'autre côté,

l'ICCN estime que ces populations ont violé les limites préalablement établies du parc en y exerçant leurs activités agropastorales mettant ainsi en danger la vie des bêtes.

Cette situation a longtemps été sujet à débat entre les deux parties et qui a conduit à la signature de plusieurs protocoles d'accords entre elles mais jusque là le conflit persiste car chaque partie s'estime être lésée d'une manière ou d'une autre. Le protocole susmentionné a réuni autour d'une même table la chefferie de Bwisha représentée par son grand chef le coutumier (mwami ou roi) et l'ICCN, ce dialogue a abouti sur la signature faisant référence à l'engagement des deux parties à respecter les causes de ce dernier.

Le deuxième cas, celui de la « déclaration finale » a concerné des travaux portant sur les échanges entre les acteurs issus de diverses provenances : société civile, ONG, autorités politico-administratives et coutumières, des services de sécurité, etc. de la chefferie de Bwito et des territoires de Walikale et Lubero dans la province du Nord-Kivu. Ces travaux avaient été initiés par la Caritas diocésaine de Goma, de l'association Homme de Dieu et des églises avec l'appui de la Monusco. Ces travaux ont réuni autour d'une même table des notables en provenance des milieux susmentionnés et représentant des communautés ethniques hutu, nande, nyanga et hunde ; mais également des chefs des différents groupes armés opérant dans ces milieux y avaient pris part.

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membres des communautés ci-haut citées. Par une approche historique, les participants ont passé en revue les histoires de succès et d'échec de tous les efforts entrepris par le passé dans le cadre de recherche de la paix entre ces communautés et à l'issue de laquelle des recommandations avaient été formulées vis-à-vis de ces différents groupes des participants notamment, ils devraient tous travailler pour promouvoir la paix et la cohabitation pacifique et s'efforcer d'évoluer vers le vivre-ensemble dans un milieu sans conflit et violence.

De ce qui précède, il ressort clairement le souci et l'intérêt manifesté par les uns et les autres pour tenter de fédérés la vision et perception de tous les acteurs impliqués de près ou de loin dans des conflits violents et récurrents, caractérisant ces contrées. En scrutant profondément ces efforts, quatre situations se dégagent :

1. Aucune séance de travail (table ronde) n'a été faite clairement sous l'initiative des femmes de ces contrées

2. Le rôle des femmes dans ces séances de travail ne pas clairement défini ou mieux, mis en évidence

3. La participation des femmes dans le cercle des décideurs laisse à désirer

4. Aucune allusion faite quant à l'attribution aux femmes d'un rôle au premier plan et/ou stratégique dans le processus de maintien et de la consolidation de la paix.

Ce cliché donne l'image des perceptions négatives et ahurissantes qui continuent à être véhiculées dans ces contrées contre la femme, considérée comme étant un être « faible » et incapable. Néanmoins, cette situation alarmante vis-à-vis de la femme devrait être positivée par cette dernière, en la considérant comme un stimulus qui la pousse à explorer ses potentialités pour afin bien asseoir son influence au sein de la communauté et cesser de se victimiser tout le temps. La femme de cette zone devrait plutôt travailler, batailler durement pour mériter le respect et considération dont elle a besoin et qui lui reviennent de jure, au lieu d'attendre que ça soit les autres qui les fassent à sa place pourtant, elle est la seule qui sent et qui connait le mieux ses intérêts et besoins.

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C'est ainsi que les femmes de Rutshuru pourront rentrer en harmonie et faire leur, ce que nous avons appelé « l'accroissement de la participation intelligente » dans les processus de réconciliation et de consolidation de la paix.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery