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Les causes et les conséquences du non enregistrement des naissances a l’état civil en république démocratique du congo: cas de la ville de bukavu, chef-lieu de la province du sud à¢â‚¬â€œ kivu.


par Innocent KADEKERE KWIGOMBA
Distant Production House University  - MASTER DEVELOPMENT MANAGEMENT 2015
  

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II.7.6. La Démographie de la Ville de Bukavu

De 1909 à 2009, sur une période de 100 ans, les effectifs de la population urbaine de Bukavu sont passés de 114 à 668.033 habitants, soit près de 6.000 fois la population initiale. Arithmétiquement, l'augmentation de cette population urbaine est de l'ordre d'une moyenne de 668 nouveaux citadins par an durant ce centenaire. Ce calcul a l'avantage de fournir à titre indicatif certaines valeurs- repères de ce peuplement de la ville de Bukavu, mais ne peut traduire fidèlement son déroulement dans le temps. La ville de Bukavu, traditionnellement terre des pâturages verdoyants de la famille du Mwami KABARE, va devenir progressivement habitat des colons belges et de la main d'oeuvre autochtone à leur service. Au départ son peuplement est lent et sera aussi soumis plus tard à un contrôle rigoureux de la part de l'administration coloniale. Avant l'accession de notre pays à l'indépendance, la stabilité démographique était assurée par deux mécanismes régulateurs importants :

a) la planification démographique urbaine qui limitait à 50.000 les habitants des centres extra-coutumiers (12.500 à Kadutu , 12.500 à Bagira et 5.000 à Cyangugu au Rwanda)-initialement appelées villes indigènes et de la commune rurale de Kasha (20.000 habitants) ;

b) et le Service du Bureau des Passeports dont le rôle était d'enregistrer et de contrôler les

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mouvements migratoires de la population à l'intérieur de la ville et des milieux ruraux environnants vers elle (exode rural). Au rythme actuel de 28.000 à 30.000 nouveaux citadins par an, les récentes projections démographiques mettent entre 2020 et 2022 la période où la ville de Bukavu atteindra son premier million d'habitants. Cela prendrait ainsi plus de 110 ans .Mais, il est à retenir qu'il a fallu à cette population : 16 ans pour passer de la centaine au millier ; 19 ans du millier à la dizaine de milliers ; 22 ans de la dizaine à la centaine de milliers ; et 40 ans pour franchir la barre du demi-million d'âmes. On peut dire, sans risque de se tromper, que la population urbaine de Bukavu, de 1909 à 2009, s'est dédoublée tous les 7 à 8 ans et a connu une croissance exponentielle (BIREMBANO, R, 2013)

II.7.7. Les Naissances et le Taux de natalité de la population urbaine de Bukavu

La ville de Bukavu, au cours de ses quarante premières années de création, a connu de très forts taux de natalité dépassant excessivement la première catégorie d'Etats au monde qui se situent à plus de 40 pour mille. Cette période de surnatalité est surtout celle de l'implantation dans la ville d'une nombreuse population autochtone en provenance des milieux ruraux environnants en quête de l'emploi. Sans transition et presqu'entièrement analphabète, elle a quitté les villages périphériques pour s'installer en ville. En réalité, cela a été vécu au départ comme un simple changement de lieu, c'est-à-dire un transfert du village à la ville avec tout son cachet culturel (aménagement de l'espace, type d'habitat, place de l'enfant et du mariage dans les relations sociales,...).L'administration coloniale belge a laissé faire pendant ce temps car la ville était au début de son peuplement mais concernait plus les centres extra-coutumiers, ou villes indigènes, que la Ville européenne de laquelle a été progressivement extirpée la population autochtone. Mais à la longue ce mouvement des populations rurales vers la ville a été soumis à un contrôle de l'administration coloniale qui imposera un certain nombre de seuils d'habitabilité dans sa planification urbaine. La période du laisser-faire est révolue et l'autorisation de séjourner en ville est conditionnée par l'obtention d'un emploi, conséquence logique de l'accès à un certain niveau d'études, surtout primaires à l'époque, pour pouvoir communiquer avec le patron blanc. Cela va naturellement favoriser une sélection des catégories de personnes devant vivre en ville. Les jeunes « instruits » et célibataires, dont certains en provenance des autres provinces du Congo, vont constituer le gros de ces flux de la population vers la ville. Ce premier changement socio-économique aura comme retombées positives le désir général de confort et de valorisation de l'enfant à qui on veut assurer une promotion sociale .Par conséquent, contrairement au milieu rural , cela va se traduire socialement par le relèvement de l'âge du

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mariage .C'est ainsi que depuis 1944 ces taux de natalité n'ont que continuellement baissé jusqu'à atteindre le niveau le plus bas en 1996 (03.4 pour mille).Nous pensons ,sans qu'on ait jusqu'ici atteint le niveau des villes des pays développés , que le planning familial tel que recommandé par l'administration coloniale au départ , puis relayée après l'indépendance du pays par des organisations internationales spécialisées en matière de la population , a réalisé de bons scores dans le domaine des naissances désirables que dans les villages. A voir le nombre de mariages bénis annuellement dans la ville de Bukavu ,entre 1100 et 1300 couples civilement et religieusement unis, on ne peut que rester sceptiques dans l'optique de la réduction durable des naissances à Bukavu. Avec près de 110 mariages par mois, 3 à 4 par jour, il ya lieu d'être réservés si on n'arrive pas à déterminer clairement les caractéristiques démographiques de nouveaux mariés, surtout dans une population avec une forte proportion des jeunes et des adultes (moins de 18 ans : 55,16% ; 18 à 60ans :43.22%). Bien qu'il y ait encore beaucoup à faire, les efforts déployés pour la revalorisation du statut de la femme (nombreuses associations féminines, organisation de la marche mondiale de la femme,...), au-delà de simples questions de prise de conscience, pourront en améliorer lesdits scores. Mais il ne faudrait pas qu'on s'en réjouisse outre mesure en espérant ainsi s'aligner dans la catégorie de villes aux populations suffisamment stabilisées qui auraient résolu les grands problèmes de sa démographie galopante et de son hypertrophie. Le problème de la ville de Bukavu est ailleurs et exigerait des taux de natalité inférieurs à ceux d'aujourd'hui pour espérer arrêter dans les vingt ans qui viennent la sursaturation de son espace. Elle n'est pas la seule solution à envisager mais devra se faire accompagner par d'autres comme la création des métropoles d'équilibre dans les territoires ou un projet de refonte urbaine. (BIREMBANO R, 2013).

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe