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Les facteurs entravant la performance de l’équipe mobile au niveau de la province d’Agadir Idaoutanan


par Rachid EL HAFSI
Institut de formation aux carrières de santé d'Agadir - Diplôme de surveillant des services de santé 2012
  

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VIII. Interprétation et discussion des résultats

Interprétation et discussion des résultats :

La population de l'étude est de 26 professionnels de santé avec une prédominance du sexe masculin qui représente 54% de l'échantillonnage de l'étude alors que le sexe féminin représente un pourcentage de 46%.

Les caractéristiques des personnes enquêtées sont comme suit: les infirmiers diplômés d'état (42%) et les médecins généralistes (23%). Les autres sont les infirmiers auxiliaires (23%), les sages femmes (12%) et les techniciens d'hygiène (8%).

La majorité du personnel de santé a une ancienneté d'exercice au niveau de l'EM inférieure à 10ans (69%) et une ancienneté d'exercice au niveau des ESSB qui varie entre 5 et 20 ans (53%). La tranche d'âge prédominante du personnel varie entre 41 et 50 ans avec un pourcentage de 54%.

Il est à noté aussi que 73% du personnel de santé questionné exerce au niveau des centres de santé communaux avec ou sans maison d'accouchement.

Facteurs liés au paquet d'activités et prestations offertes :

D'après les résultats obtenus, le paquet d'activités réellement délivré par l'EM connaît beaucoup d'insuffisances aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif. Ainsi, 70 à 75% du personnel affirme que les activités qui sont régulièrement délivrées se limitent aux activités liées à la vaccination des enfants et la planification familiale ( distribution des pilules ).

Ceci corrobore par Cayla (2002) qui voit que la non diversification des interventions de l'équipe mobile répercute négativement sur la promotion de la santé chez les populations définies . En plus, la négligence des autres volets qui sont

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en relation avec l'hygiène du milieu ou de la surveillance épidémiologique est due au rôle restreint des équipes mobiles qui est limité (BARBIERI, n.d).

Dash et al (2009) Soulignent que les services offerts par les unités mobiles de santé (UMS) ne pouvaient pas traiter des maladies chroniques, ou de fournir des autres soins complémentaires. En d'autres termes, malgré les efforts réalisés par l'ensemble des acteurs, les services rendus à la clientèle de l'EM doivent être révisés en fonction de l'évolution du profil épidémiologique de la population cible (CHUM. 2000).

Ces résultats sont confirmés par 60% du personnel qui déclare que la consultation médicale et le suivi des malades souffrant des maladies chroniques (diabète ou HTA) n'est pas toujours réalisée.

En plus les personnes enquêtées assistent à des cas de références qui sont adressés soit au centre de santé pour suivi et contrôle, soit à l'hôpital pour examens complémentaires, bilans biologiques et radiologiques. Ce constat concorde avec des écrits, selon le ministère de la santé (2008), la référence des malades au niveau de la prévention doit se faire à tous les niveaux y compris la stratégie mobile.

Le rendement de l'équipe mobile est aussi influencé par la qualité des prestations. Cette situation est confirmée par la majorité des personnes enquêtées qui soulignent que le paquet d'activité ne satisfait pas totalement les besoins de la population. Dans ce sens, Mino (2007) souligne que la qualité des prestions reste limitée vue que la gestion des symptômes et des pratiques sont affectées dans le temps (à quelques visites), dans leurs objectifs (régler ponctuellement un problème clinique).

De même on ne peut pas parler de qualité sans avoir du temps suffisant pour réaliser à chaque patient des soins minutieux (Michaud, 2005). Les résultats

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confirment ce volet vu que 70% des personnes questionnés soulignent que le temps alloué à chaque point de rassemblement ne dépasse pas 2 heures au maximum. Ce temps consacré est insuffisant pour permettre à la population des localités, souvent dispersées et éloignées de s'y rendre. Une absence de corrélation entre la distance kilométrique et le temps nécessaire pour arriver au PDR. Ce dernier, en plus du temps consommé pour la préparation des sorties influence le temps alloué à chaque PDR.

Facteurs liés aux moyens et ressources :

Plus de 80% du personnel n'est pas satisfait de la composition des équipes mobiles. Cette situation de régression est liée à l'effectif insuffisant, la démotivation du personnel devant les faibles indemnités de déplacement en relation avec les sorties de l'équipe mobile et le manque de sécurité contre les risques encourus et à la faible implication du médecin dans les sorties de l'EM. D'ailleurs, le premier problème des équipes mobiles est lié à la faiblesse des ressources humaines (Mino, 2007). Girard, Estecahandy et Chauvin (2009) constatent qu'il est très difficile de réaliser les activités lors des EMS vu leur cadre d'intervention qui est très large et complexe.

Or, selon un interviewé, l'absence de la culture de participant à l'équipe et d'un cadre juridique donnant le pouvoir aux responsables locaux de redéployer le personnel, constituent des obstacles du bon fonctionnement de l'EM. Ce résultat affirme que l'insuffisance en ressources humaines freine le déroulement normal des activités de l'équipe mobile (Meda, 1993).

Pour le volet de la formation, la plupart des personnels pratiquants l'équipe mobile n'ont reçu aucune formation autour de la gestion des équipes mobiles. Ce résultat est confirmé par colin(2003) qui explique que les réalisations médiocres

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concernant l'équipe mobile sont dues essentiellement au manque de compétence et l'absence d'une filière spécifique à l'équipe mobile.

En termes de moyens de mobilité propre à chaque circonscription sanitaire, ces derniers n'existent pas réellement sur le terrain, alors que 65% estiment que les moyens de mobilité ne sont pas adaptés au transport du matériel utilisé lors des équipes mobiles. Parmi les contraintes soulevées par les responsables locaux, à travers l`entretien, c'est la non disponibilité de la délégation d'un véhicule spécifique à l'équipe mobile. Ces résultats correspondent à celles d'Atif et Touil (2005) qui soulignent que les réalisations médiocres au niveau de l'équipe mobile sanitaire sont dues essentiellement, à l'insuffisance de moyens de déplacement pour le personnel de santé.

Le personnel a déclaré aussi, des contraintes liées aux médicaments et aux équipements médico-techniques. 91% des enquêtés confirme l'absence d'une dotation propre et réservée à l'EM et l'absence aussi d'un système d'information permettant la gestion des médicaments utilisés par l'EM. Le sous-équipement des EM, en particulier en matériel pour la vaccination et la santé maternelle et infantile (matériel de santé maternelle et infantile comme les pèse-bébés et les trousses d'accouchement), et les fréquentes ruptures de stocks de médicaments sont encore des problèmes aigus (Mohamed Nezhir Ould Hahmed, 2004).

Dans la même optique, et selon un responsable interrogé, la contrainte budgétaire peut influencer le programme de sorties des EM. Ainsi, la gestion de la nature des véhicules qui sont mises à la disposition de l'équipe mobile, l'augmentation des prix du carburant et les frais d'entretiens supplémentaires répercutent sur le fonctionnement des équipes mobiles (Pepin et al, 1989). En réalité,

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ce qui est reproché aux équipes mobiles c'est le coût élevé de leurs opérations (Laveissiere et Med, 1993)

Facteurs organisationnels:

Plus de 70% des personnes enquêtées soulignent que le rythme de passage n'est pas toujours régulier eu égard à des contraintes géo-climatiques, à la non disponibilité du personnel . La rythmicité du passage de l'équipe mobile se fait une seule fois tous les 3mois dans la plus part des temps, ce qui montre que le problème de la planification des activités de l'équipe mobile reste une entrave pour la majorité des CS. Pepin et al (1989) affirment que le Problème de la programmation des sorties de l'équipe mobile reste un point noir pour les gestionnaires de santé. En plus, Mantovani (2002) a mis l'accent sur des problèmes en relation avec la planification des EM qui sont : L'irrégularité du passage, le moment d'intervention (fin de journée), le temps d'intervention.

La difficulté liée à la programmation des PDR a été soulevée et celle-ci a été justifiée par le fait que la visite à un point de rassemblement se fait sur la base de la performance par programme ou par couverture sanitaire. De plus, le choix des PDR se fait surtout au niveau des centres de santé. En outre, les équipes mobiles échouent à cause d'une simple faute de planification ou d'organisation à la sortie (Laveissiere et Meda, 1993).

La coordination est un volet déterminant avec les autres niveaux de référence qui est la cause des résultats médiocres en termes d'absence de standard de référence et de contre référence. Nectoux et al (2008) affirment que, la coordination et le travail en partenariat entre les équipes mobiles et les secteurs coexistant semblent encore peu développés et ne sont pas formalisés.

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92% de personnes enquêtées affirment qu'ils n'ont reçu aucune supervision lors de l'exercice de l'équipe mobile. Ce résultat est confirmé aussi par Dash et al (2009) qui soulèvent que l'absence d'une démarche évaluative et des outils de supervision retentissent négativement sur l'intervention des équipes mobile sur le terrain. l'intégration de soins par les équipes mobiles, le nombre de passages porté de 3 à 6, une tentative de recherche active des enfants (registre des maternités, convocation des enfants déjà vaccinés une fois) et une supervision plus serrée, devraient permettre de continuer d'améliorer cette situation (Médecine d'Afrique Noire, 1992).

En outre, 67% des professionnels de santé n'ont pas participé directement ou indirectement à l'évaluation des activités de l'équipe mobile. Ce constat rejoint celui de Chauvin (2009) qui déclare qu'aucune démarche évaluative n'était proposée ni même évoquée pour de telles évaluations des activités de l'équipe mobile .

Le système d'information, constitue aussi une contrainte. Le personnel de santé souligne que dans la plupart du temps (85%), il n'y a pas un système d'information réservé à la traçabilité des différentes activités offertes par ces équipes mobiles.

Ce constat est largement conforté par les données de l'interview qui confirment que l'absence ou la non actualisation du système d'information entraîne plusieurs conséquences. Constitue aussi une contrainte, Le système d'information actuel ne permet pas de connaître la population des points programmés et celle visités pour pouvoir estimer la couverture de la population par l'EM. L'absence des outils standardisés et l'information sur le niveau et le type d'intervention et les problèmes rencontrés rend difficile l'adaptation des besoins et des modes d'intervention de l'équipe mobile sur le terrain (Mantovani et Cayla, 2002).

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Facteurs liés à la participation communautaire :

Selon le responsable de santé de la préfecture d'Agadir, le problème qui est en relation avec la participation communautaire réside dans la pérennisation et la continuité de l'appui de l'équipe mobile dans le temps. Certaines actions sont relativement liées à des périodes restreintes pour répondre à des agendas politiques ou autres.

Dans le même sens la majorité du personnel enquêté dans notre étude voient que l'implication des communes et des autorités locales est faible au niveau de la programmation et de la mise en oeuvre. Par contre, l'information et la participation de la population sembleraient être plus efficaces. Donc ces résultats sont conformes avec des écrits. Ainsi Nectoux et al (2008) soulignent que dans la réalité, le renforcement de la collaboration et de la coopération entre les unités mobiles de santé avec d'autres ministères et collectivités locales n'est pas toujours pleinement opérationnel et leur financement reste incertain.

Les Facteurs Environnementaux :

Plus que la moitié du personnel affirme que la culture ne constitue aucun obstacle de communication et la bonne compréhension de l'information par la

population. D'ailleurs, comme preuve sa présence en masse aux points de
rassemblements. Ces résultats sont contradictoires à ce que soulève la littérature. La banque mondiale en Amérique latine et des Caraïbes (2009), estime que la langue et les barrières culturelles sont des obstacles qui freinent la communication entre le professionnel de santé avec la population lors des sorties de l'équipe de santé.

Cependant, le plus souvent, les membres de l'équipe mobile respectent les patients en termes de justice, égalité en termes de confidentialité, l'intimité est relativement respectée (57%) chez la population prise en charge (Markstein, 2003).

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La Confidentialité, secret professionnel, intimité sont autant de questions éthiques auxquelles sont confrontées les équipes mobiles dans chaque pays. Cette situation trouve son explication dans l'absence des locaux appropriés et la diversification de l'équipe en termes de genre (sexe féminin).

Le climat et l'accessibilité géographique entravent la réalisation des équipes mobiles. Selon le personnel questionné les passages de l'équipe mobile ne sont pas réguliers dans 73% des cas. Cette situation est due dans 26% au climat et à la qualité des routes. Les UMS n'atteignent pas les communautés très éloignées pendant les saisons pluvieuses (Garin, Mouleingui, Dutailly, Brasseur, Hamono, 1992 ; Lubrano, 2010). Ces éléments concourent vers les déclarations des interviewé qui soulignent que même s'il existe des équipes mobiles fonctionnelles et efficaces, la nature des voies d'accès, la saison des pluies et la localisation des malades dans l'espace ne leur permettent pas de viser ce qu'il faut quand il le faut.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore