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Les conséquences socio-économiques des accidents de la route et leur prise en charge au Burkina Faso: cas de Ouagadougou


par Théophile 2e Jumeau KABRE
Université Joseph Ki-Zerbo - Master de recherche en géographie 2016
  

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3.2.4. Les dépenses mensuelles du ménage

En l'absence de données sur les revenus des victimes, nous nous sommes intéressés aux dépenses mensuelles des ménages. Les données collectées indiquent que plus de la moitié des victimes chefs de ménage (51%) dépensent par mois 30 000 à 79 000 francs CFA, ce qui équivaut à une moyenne de 54 500 francs CFA, pour satisfaire les besoins de base de leurs familles (eau, nourriture, électricité,...). Les dépenses mensuelles variant entre 80 000 et 130 000 francs CFA concernent 23% des victimes et 19% pour l'intervalle 130 000-300 000 francs CFA. Les ménages qui dépensent plus de 300 000 francs CFA représentent une faible proportion de notre échantillon (Cf. Figure 7).

Figure 7 : Répartition des victimes en fonction des dépenses mensuelles

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

CHAPITRE IV : LA PRISE EN CHARGE DES VICTIMES

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La prise en charge des victimes des accidents de la route dépend de la gravité de leurs blessures, de leur niveau de revenu et de celui de leur ménage et entourage. Il s'agit dans ce chapitre de présenter les différents traumatismes subis par les victimes, d'analyser les modes de prise en charge et de déterminer les conséquences des accidents de la route pour les victimes et leur entourage.

4.1. Les caractéristiques cliniques des victimes 4.1.1. Les traumatismes des victimes

Les accidents de la route engendrent plusieurs catégories de lésions8 plus ou moins graves. Le nombre moyen de lésions constatées est estimé à trois lésions 9par victime. Cette moyenne cache cependant de nombreuses disparités. Car, une répartition des lésions par classes d'amplitude deux et selon les victimes, montre que la classe de 2 à 4 lésions concentre une proportion importante de victimes, soit 46,80%. Le nombre de victimes diminue progressivement au fur et à mesure que les lésions augmentent. Ainsi, les classes de 8 à 10 lésions et plus concernent une faible proportion de victimes (0,2%). Une confrontation des différentes classes de lésions avec le moyen de transport des victimes permet de constater que les usagers des engins à deux roues motorisées sont les plus nombreux à avoir plusieurs lésions. Les données montrent que les classes de 8 à 10 lésions et plus concernent exclusivement les usagers des deux roues motorisées (Cf. Tableau 4).

8 Un accident de la route peut provoquer plusieurs types de lésions dont les plus fréquentes sont les plaies,

les fractures, les luxations, les entorses.

9 Une victime peut avoir, à elle seule, au moins une lésion et au maximum 12 lésions et plus.

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Tableau 4

: Répartition des lésions par victime selon le mode de transport utilisé

 

Nombre de
lésions/Type
de Véhicule

Camion

Camionnette

Voiture

Deux-roues motorisées

Tricycle
(taxi-

moto)

Bicyclette

Piéton

Charette

Autre

Moins de 2

1

0,6

1,6

84,2

1

5,4

6

0,3

0

De 2 à 4

0,4

0,2

0,9

88

0,9

4,7

4,5

0

0,4

De 4 à 6

0

0

0

89

0,7

4,5

5,8

0

0

De 6 à 8

0

0

2,3

90,9

2,3

2,3

2,3

0

0

De 8 à 10

0

0

0

88,9

0

0

11,1

0

0

De 10 à 12

0

0

0

100

0

0

0

0

0

12 et plus

0

0

0

100

0

0

0

0

0

TOTAL

0,5

0,3

1

87,1

0,9

4,7

5,1

0,1

0,2

 

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

Les multiples lésions des usagers deux roues motorisées s'expliqueraient d'une part, par le fait qu'ils subissent un double impact lors de l'accident. Dans un premier temps, la collision de l'usager de l'engin à deux roues avec d'autres véhicules (deux roues ou pas), crée de nombreuses lésions, car presque toutes les parties de son corps sont exposées au choc. Dans un second temps, le contact entre la victime et le sol multiplie le nombre de lésions. La victime retombe au sol où elle subit de nouvelles lésions en plus de celles déjà créées par l'impact du véhicule (LE COZ J-Y et al (2012). Enfin, la vitesse excessive de ces usagers contribue à augmenter le nombre de lésions et leur gravité.

La répartition du cumul des lésions en fonction de l'âge montre une nette prédominance des lésions pour les jeunes de 25 à 34 ans, soit 36% de l'ensemble des lésions (Cf. Figure 8). Le nombre de lésions reste légèrement important pour les tranches d'âge 18-24 ans et 35-49 ans, qui représentent respectivement 22% et 20% des lésions. Les moins de 18 ans et la tranche d'âge 50-64 ans totalisent chacune 10% de l'ensemble des lésions. Les victimes âgées de 65 ans et plus subissent moins de lésions avec seulement 3% et se déplaceraient moins que les jeunes. La forte proportion des lésions chez les jeunes de 25-34 ans s'expliquerait par leur surreprésentation parmi les victimes et leur grande mobilité. En outre, les jeunes se déplacent beaucoup plus que les autres victimes.

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Figure 8 : Répartition du cumul des lésion des victimes en fonction de l'âge

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015 4.1.2. Le niveau de gravité des blessures des victimes

Le niveau de gravité est déterminé grâce à l'échelle abrégée de la blessure appelée AIS (Abbreviated Injury Scale). C'est une échelle conventionnelle mondiale, utilisée pour déterminer le niveau clinique des blessures. L'échelle AIS classe les blessures selon un degré de sévérité allant de 1 à 610 (des blessures mineures aux blessures maximales).

Le niveau de gravité des victimes de notre échantillon varie inversement avec le nombre de lésions constatées aux urgences traumatologiques (Cf. Figure 9). En effet, la plupart des lésions des victimes des accidents de la route, soit 40,62%, sont des lésions mineures. Ensuite viennent respectivement les lésions modérées, les lésions sérieuses, les lésions sévères. Les lésions critiques et maximales ne concernent qu'une infime partie des victimes. Les données ne nous permettent pas d'établir une relation entre le niveau de gravité et les caractéristiques socioprofessionnelles, le type de véhicule ou encore l'âge des victimes.

10 CHIRON M. et al., 2004. « Description et gravité des lésions traumatiques selon les classifications AIS

1998 et IIS 1994».

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Figure 9 : Niveau de gravité par rapport au cumul des lésions

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

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