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Les conséquences socio-économiques des accidents de la route et leur prise en charge au Burkina Faso: cas de Ouagadougou


par Théophile 2e Jumeau KABRE
Université Joseph Ki-Zerbo - Master de recherche en géographie 2016
  

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4.1.6. Les itinéraires thérapeutiques

La notion d'itinéraire thérapeutique, selon WEDRAOGO A. (2004), désigne les étapes permettant à la victime d'accéder à la guérison, en ayant recours parfois à plusieurs systèmes médicaux différents de façon successive ou simultanée. Le choix de cet itinéraire dépend de l'environnement social et spirituel en oeuvre dans la société ou de l'environnement de vie du malade.

Nous avons relevé trois principaux itinéraires thérapeutiques adoptés par les victimes de notre échantillon. Ces itinéraires thérapeutiques sont modelés suivant trois recours thérapeutiques :

? l'automédication au moyen de produits pharmaceutiques ou traditionnel ou base de plantes médicinales ;

? la médecine traditionnelle qui se traduit par le recours aux tradipraticiens ;

? la biomédecine qui est le recours à la médecine moderne à travers la consultation médicale à l'hôpital ou dans d'autres structures de soins médicaux.

4.1.6.1. Le premier itinéraire thérapeutique : la biomédecine

Ici l'itinéraire thérapeutique s'apparente au recours thérapeutique. La biomédecine11, nouvelle appellation de la médecine moderne, est l'itinéraire thérapeutique le plus utilisé. Elle concerne près de 87% des victimes. Une partie de ces victimes (soit 35,5%) a eu recours à la consultation médicale dans les CSPS, ou dans les CMA, avant d'être conduite au CHU-YO. Les élèves et les étudiants sont les plus représentés dans cet itinéraire thérapeutique (Cf. Figure 15). La majorité des prescriptions réalisées concerne les médicaments et les pansements. Ce résultat serait dû au fait que les blessures des victimes ne sont pas graves dans la plupart des cas. C'est pourquoi les traitements réalisés se limitent le plus souvent à l'achat des médicaments et à la réalisation des pansements, soit à domicile, soit dans une structure de santé proche.

11 La biomédecine est une science médicale qui implique une approche biologique de la médecine

soutenue par une technologie de plus en plus sophistiquée (FERRONI S., 2009)

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Figure 15: Profession des victimes ayant opté pour la biomédecine

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

4.1.6.2. Le deuxième itinéraire thérapeutique : biomédecine-tradipraticien

Selon l'OMS, le tradipraticien est « une personne reconnue par la collectivité dans laquelle elle vit, comme compétente pour dispenser les soins de santé, grâce à l'emploi de substances végétales, animales et minérales, et d'autres méthodes, basées aussi bien sur les fondements socioculturels et religieux, que sur les connaissances, les comportements et les croyances liées au bien-être physique, mental et social ainsi qu'aux causes des maladies prévalant dans la collectivité » (RWANGABO P.C., 1993). Il existe plusieurs catégories de tradipraticiens mais les plus fréquentés par les victimes des accidents de la route sont les rebouteurs. Le rebouteur est une personne réputée pour son habileté à remettre en place un membre foulé, déboité ou démis.

Ce second itinéraire thérapeutique concerne 12,4% des victimes. La plupart de ces victimes suivent les prescriptions de soins faites par les agents de santé mais refusent l'application d'un plâtre, prétextant son coût élevé. Dès leur sortie de l'hôpital, elles vont se soigner chez le rebouteur. D'autres acceptent la position du plâtre mais elles vont l'enlever après leur sortie pour pouvoir aller chez le rebouteur. Leur bilan lésionnel montre qu'elles souffrent dans la majorité des cas de fractures fermées sévères. Ce type d'itinéraire thérapeutique concerne principalement les victimes du secteur informel, c'est-à-dire les ouvriers, les employés et les commerçants (Cf.

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Tableau 5). Les victimes relevant du cadre supérieur ne sont pas concernées par ce type d'itinéraire. Ce résultat s'expliquerait par le fait que les victimes du secteur informel ne disposent pas de moyens financiers qui leur permettent de suivre tous les traitements médicaux jusqu'à la guérison.

Tableau 5 : Profession des victimes ayant fréquenté les rebouteurs

Profession

Nombre

Proportion

Agriculteur/Cultivateur/Éleveur

3

2,40%

Commerçant, Commerçant ambulant

24

19,50%

Cadre supérieur (médecin, pharmacien, avocat, chef d'entreprise, etc.)

0

0,00%

Profession intermédiaire (instituteur, secrétaire, fonctionnaire, etc.)

20

16,30%

Employé/Ouvrier (mécanicien, garagiste, serveur, etc.)

37

30,10%

Service domestique (servante, chauffeur pour un particulier, etc.)

7

5,70%

Élève, Étudiant

13

10,60%

Sans profession (ne travaille pas, ménagère, etc.)

8

6,50%

Autre

14

11,40%

TOTAL

123

100,00%

 

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld