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Analyse géographique de l'offre et du recours aux soins de santé primaires dans une commune rurale: cas de Diofior


par Boucar DIOUF
Université Cheikh Anta DIOP - Master 2012
  

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1.1.6 II/ METHODOLOGIE

1.1.7 II-1/ REVUE DOCUMENTAIRE

Si certains auteurs ont porté leurs analyses sur les facteurs étiologiques qu'ils soient socio-économiques, environnementaux et géographiques concourant à l'aggravation de la morbidité, d'autres pensent que l'inefficacité des politiques de santé caractérisée par l'insuffisance de l'offre des soins ainsi que les difficultés à y recourir sont les principales raisons qui rendent les populations vulnérables face à certaines pathologies.

Gérard SALEM, dans son ouvrage publié en 1998 et intitulé : « La santé dans la ville : géographie d'un petit espace dense (Pikine) affirme que : « l'insuffisance des ressources allouées au secteur de la santé, conjuguée à un environnement naturel souvent défavorable a conduit à une situation épidémiologique où cohabitent à la fois les maladies infectieuses et parasitaires typiques des pays en développement (paludisme, tuberculose, rougeole) et les maladies dites de civilisation typiques des pays industrialisés (maladies cardiovasculaires, pathologies psychiatriques, maladies dégénératives, traumatisme liés aux accidents de travail et de la circulation)».

Il ajoute dans un autre registre que : « la faiblesse du couvert végétal, la diminution des surfaces d'infiltration ; corollaire obligé de l'urbanisation, les densités de population, la présence de nombreux cimetières, l'usage de fertilisants pour les cultures périurbaines constituent autant de facteurs de risques additionnés sur de petits espaces».

Il évoque ainsi à travers cet ouvrage les sérieux problèmes de santé publique dus à la croissance brutale et imprévue des villes mais aussi à l'absence de moyens. Il montre clairement les aspects essentiels des problèmes de santé en milieu urbain.

En outre, le Rapport sur la santé dans le monde 2007 expliquant les menaces sur la santé publique mondiale au 21ème siècle montre que : « la mobilité, l'interdépendance, l'interconnexion extrême du monde d'aujourd'hui, créé une multitude de conditions favorables à la propagation rapide des maladies infectieuses, [....]. L'extension géographique des maladies infectieuses progresse désormais à une allure plus soutenue que jamais. »

Dans le bulletin de santé : Population Reference Bureau on note que : « le lien entre comportement et santé ressort d'autant plus claire lorsqu'on examine les dix principaux facteurs de risques identifiés par l'OMS pour les décès et les maladies évitables à l'échelle mondiale : insuffisance pondérale de la mère et de l'enfant, pratiques sexuelles à risques, hypertension, tabagisme, alcoolisme, insuffisance des ressources en eau potable, services d'hygiène et d'assainissement inadéquats, niveaux élevés de cholestérol, fumées émanant des combustibles solides à l'intérieur des foyers, carences en fer et indice élevé de masse corporelle (IMC) ou surcharge pondérale. Selon l'OMS 40% des décès à l'échelle mondiale sont attribués à l'un de ces six facteurs. L'espérance de vie pourrait augmenter de cinq à dix ans si ces risques pouvaient être réduits par des décisions plus saines qu'elles soient prises par les individus, les communautés, les systèmes de santé ou les gouvernements».

Les différents auteurs du système de santé ont leur conception de la qualité privilégiant les dimensions qui sont à leurs yeux essentiels. Le système de soins inclus dans le système de santé, comprend l'offre et le recours des soins de santé. Cependant le système de soins est définis par PICHERAL(1984)comme : « l'organisation des soins d'un point de vue administratif, juridique, économique, social et spatial».

DUSSAULTetal pensent que chaque individu a ses motivations personnelles à fréquenter une structure de santé. Pour eux : « si on se place dans l'optique du patient, ce sera son niveau de satisfaction personnelle. Après l'accès géographique à la formation sanitaire, le patient sera surtout sensible à la qualité de l'accueil et de la relation avec le prestataire (écoute et respect), aux délais d'attente pour obtenir rendez-vous et soins, à la qualité du cadre et l'agrément du cabinet de consultation, au caractère adéquat de l'information fournie ; un professionnel privilégiera la conformité du traitement aux indications de la science généralement admise (évidence, base de la médecine) et aux meilleures pratiques (le regard et la vision de ces paires), les gestionnaires seront soucieux de la conformité des soins à des standards définis pour la prestation de services ou le traitement».

L'accès aux soins est soumis en premier lieu aux facteurs géographiques. La distance physique et l'organisation socio-spatiale du système de soins peuvent constituer une contrainte ou un avantage séparant ou rapprochant le malade du service de soins auquel il prétend. La distance est un indicateur de la qualité de la desserte des populations et de leur accessibilité. Selon Pichérall'accessibilité est fonction du couple distance/temps donc l'éloignement d'établissements de soins et de la longueur du trajet à parcourir.

JOSEPH et PHILLIPS affirment également que l'accessibilité de situation relève directement de la proximité physique et peut se mesurer à l'aide d'une unité de longueur. Certains indicateurs comme l'indicateur d'accessibilité aux soins de santé primaires, le rayon moyen d'action (RMA) ou l'espace médical (EM) permettent généralement de mesurer l'accessibilité physique des structures de soins.

« Le taux d'utilisation des services sert, avec les aires de recrutement à mesurer « l'attractivité » des différentes structures de santé» NIANG, (1997).

On note que beaucoup d'auteurs ont axé leurs études sur les facteurs socioéconomiques et environnementaux et le déficit d'infrastructures sanitaires comme contraintes majeures à la santé des populations. Mais l'accessibilité géographique est sans commune mesure le facteur qui influe le plus sur la fréquentation des services de soins. La distance est l'une des raisons qui limite l'accès aux soins. Plus la distance que doit parcourir une population pour ses besoins de santé est grande, moins le recours est important.

Cette contrainte que constitue la distance est perçue par Bryant(1972)dans le recours aux soins. Des calculs qu'il a effectués en Ouganda ont montré que « la fréquentation des hôpitaux diminue de moitié tous les 3,2 km ».

Le recours aux soins est corrélé à la distance. Cette dernière influence positivement ou négativement sur l'attractivité de la structure santé. Ce que Joseph et al(1994)affirment à en ces termes « l'accessibilité de la structure relève directement de la proximité physique et peut se mesurer à l'aide d'une unité de longueur» et queArreghini(1989)confirme en ces propos : « l'accès aux soins est soumis en premier lieu aux facteurs géographiques». Cependant, elle seule ne commande pas le recours aux soins. La proximité du centre de santé par rapport au lieu d'habitat pousse la population à recourir aux soins de santé. Mais pour des raisons financières, la population s'oriente vers les structures de santé où les coûts de prestations sont de moins en moins élevés voire gratuits. D'autres facteurs comme les facteurs économiques, socioculturels, psychologiques peuvent être un avantage ou une contrainte pour le malade à recourir à la structure de soins.

Selon les normes de l'OMS, le recours, donc l'accès aux soins de santé est satisfaisant si la fréquentation atteint un taux de 70%, soit un contact de 0,7 par an et par personne.

Le taux de fréquentation étant défini comme le rapport entre le nombre total de consultants déclarés d'un lieu sur la population totale de ce lieu durant une période donnée.

Même si à première vue la densité sanitaire paraît satisfaisante, il semble que les moyens de la rendre efficace diminuent notamment les moyens matériels. De surcroît, l'allocation des ressources se fait de plus en plus en faveur des hôpitaux, aussi bien en ce qui concerne le personnel que les médicaments, les services de santé de base et les services de prévention reçoivent une part décroissante de médicaments et de matériel. De plus fortes disparités caractérisent l'allocation des ressources comme le personnel.

Cependant, la pauvreté reste la source principale de toute vulnérabilité à certaines pathologies surtout celles liées à l'environnement. Combattre les facteurs de risques reviendrait avant tout à combattre la pauvreté. Ce que les auteurs manquent de signaler. Le système de santé moderne exclu les couches pauvres de la population, par une privation de plus en plus marquée et la cherté des consultations et des prescriptions médicales. Ainsi des réseaux de santé parallèles se développent comme le commerce illicite de médicaments qui constitue une réponse sociale des catégories défavorisées aux difficultés d'accès aux médicaments par les voies officielles. Ce système, que les autorités tolèrent malgré elles, semble plus conforme aux habitudes des ménages à faibles ressources. Par la pratique de la vente à l'unité, les familles peuvent ainsi acheter leurs médicaments en fonction de leurs bourses, mais ce système favorise aussi l'automédication. La ville est donc le lieu d'une pratique dualiste de santé : la consultation au dispensaire n'excluant pas le recours aux thérapeutes traditionnels, ou le retour au village.

En outre, les auteurs des ouvrages consultés se sont appesantis sur le rapport distance/coût et l'organisation spatiale du système de soins comme contraintes à l'offre et au recours aux soins de santé ménageant un fait très important très pris en compte par les populations en terme des soins de santé : le rapport qualité/quantité.

S'il est vrai que les villes concentrent l'essentiel des ressources sanitaires (médecins, hôpitaux, plateaux techniques de qualité) l'offre de soins y est cependant géographiquement mal répartie et socialement peu accessible. Le recours aux soins des citadins est mal en point en quantité et en qualité, il est d'un mauvais rapport qualité/prix tel que finalement, le coût économique et social des soins de santé de la maladie est élevé en ville, pénalisant ainsi les plus pauvres. L'offre de soins ne détermine que peu la santé d'une population et toutes les études montrent que les plus pauvres des citadins ont un état de santé comparable, voire plus mauvais, que les ruraux les plus défavorisés.

Le système de soins publics sénégalais est inefficient : il faut diversifier l'offre de soins pour améliorer la qualité de la prise en charge. On a longtemps considéré que l'insuffisance de l'offre des soins expliquait la mauvaise couverture sanitaire de la population. Il s'en suivit une multiplication des structures de soins qui finalement sont très souvent sous utilisés. Les patients sanctionnent en fait un système de soins au mauvais rapport qualité/prix.

Dans la vague actuelle de libéralisation à tout va, sous les pressions de grandes agences de financement, on a encouragé le développement du secteur privé, arguant de l'ajustement naturel entre l'offre et la demande de soins et les bienfaits de la concurrence. Si la multiplication et la diversification de l'offre ne garantissent pas un meilleur accès aux soins, elles ne garantissent davantage une meilleure qualité des soins. La multiplication d'officines, de cabinets d'infirmiers libéraux, de l'hospitalisation privée se fait le plus souvent sans contrôle réel des autorités qui tardent à organiser véritablement la libéralisation des soins.

La santé est un droit inaliénable pour tout être humain. Claude Le Pen Président des économistes de la santé de Paris constate que c'est un paradoxe que services de santé et couverture médicale des « biens » de première nécessité, obéissent à la loi des biens de luxe : plus on est riche, plus on en consomme !

La santé est un droit fondamental et un investissement social. C'est pour cela qu'elle doit être prise en compte dans toutes les stratégies de développement.

C'est ce même constat qu'on trouve dans un extrait de la charte d'Ottawa de Novembre 1986 parrainée par l'OMS qui stipule que : « La bonne santé est une source majeure pour le développement social, économique et individuel et une importante dimension de la qualité de vie. Divers facteurs économiques, sociaux, culturels, environnementaux, comportementaux et biologiques-peuvent tous la favoriser ou au contraire lui porter atteinte. La promotion de la santé à précisément pour but de créer, grâce à un effort de sensibilisation, les conditions favorables indispensables à l'épanouissement de la santé.

L'effort de promotion de la santé vise à l'équité en matière de santé. Le but est de réduire les écarts actuels dans l'état de santé et de donner à tous les individus les moyens et les occasions voulus pour réaliser pleinement leur potentiel de santé. Cela suppose notamment que ceux-ci puissent s'appuyer sur un environnement favorable, aient accès à l'information, possèdent dans la vie les aptitudes nécessaires pour faire des choix judicieux en matière de santé et sachent tirer profit des occasions qui leurs sont offertes d'adopter une vie saine.»

Auparavant la santé était considérée comme étant l'état contraire à la maladie. S'occuper à l'accès à la santé revenait à lutter contre les maladies. Avec la définition de l'OMS la prévention et les soins ne sont pas les seuls moyens au service de la santé, il y a aussi les lois, les règlements, les orientations politiques en environnement, aménagement du territoire. La santé de la population devient une responsabilité collective. La santé est un phénomène individuel et social. Les problèmes d'accessibilité sociale freinent l'accès aux soins. Le recours aux soins est d'abord fonction de la représentation que vous avez de la maladie et la représentation de la maladie détermine le recours aux soins.

Les soins de santé sont essentiels et doivent être universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la communauté par des moyens qui leur sont acceptables avec leur pleine participation et à un coût abordable pour la communauté et le pays.

A Alma-Ata la stratégie des soins de santé primaires comprenait des actions médicales directes (vaccination contre les grandes endémies infectieuses : diphtérie, coqueluche, tétanos, rougeole, poliomyélite et la tuberculose ; prévention et contrôle des maladies parasitaires par élimination des vecteurs au niveau communautaire ; fourniture des médicaments essentiels : soins prénataux ; assistance à l'accouchement), des actions dans le domaine de la nutrition (promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles) et des actions plus indirectes, qui relèvent du domaine social global plutôt que spécifiquement de la santé (éducation des populations en matière de santé, d'hygiène et de prévention des maladies ; approvisionnement en eau potable et assainissement du milieu ; planification familiale). Les soins de santé qu'ils soient primaires ou secondaires deviennent alors essentiels en milieu rural comme urbain d'autant plus qu'ils prennent en charge des pathologies sévissant dans la campagne et dans la ville.

Le paludisme constitue dans notre zone d'étude l'une des principales causes de morbidité et de mortalité. Les moustiques trouvent des espaces favorables à leur épanouissement et à leur transmission.

En outre,Diofior connaît un problème d'approvisionnement en eau potable. Pour parer à ceci les populations utilisent l'eau des puits traditionnels. Les procédés techniques de rendre cette eau potable n'étant pas totalement maîtrisées, sa consommation dont son approvisionnement ne s'est pas fait dans les règles d'hygiène engendre des risques de contamination chimiques et bactériologiques (maladies gastriques, des voies urinaires, parasitoses...) et est donc sources de problèmes de santé.

Quant à la malnutrition, «sa question pose l'épineux problème à une alimentation équilibrée dans une société où la rareté des ressources ne permet pas toujours de satisfaire l'essentiel des besoins alimentaires de la population»TINE, (1999).

Les pathologies traditionnelles telles que la malnutrition, les maladies infectieuses liée à la pauvreté, à l'ignorance, à l'insalubrité, affaiblissent l'organisme qui est exposé à toutes sortes de maladies mêmes les plus bénignes. Elles sont souvent mortelles. Ce que confirme ERIK (1979) en ces termes : « là où règne la sous-alimentation, les maladies infectieuses et la mortalité sont courantes»

Les ouvrages consultés ont tous montré l'importance des ressources économiques dans l'accès aux soins de santé. Ils ont dans la même lancée souligné tous les facteurs de risques qui concourent à l'apparition de pathologies qui gangrènent la vie des populations ainsi que les causes d'inégalités aux soins tels que les facteurs socioculturels, géographiques, etc.

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