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Analyse géographique de l'offre et du recours aux soins de santé primaires dans une commune rurale: cas de Diofior


par Boucar DIOUF
Université Cheikh Anta DIOP - Master 2012
  

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1.1.4 I-3/ OBJECTIFS DE RECHERCHE

Objectif Général

L'objectif de cette étude est d'analyser la situation de l'offre et du recours aux soins de santé primaires dans un contexte d'extension spatiale, de croissance démographique. Il s'agira aussid'analyser le système développé par les populations pour apporter des solutions aux problèmes de Santé auxquels ils sont confrontés.

Objectifs Spécifiques

Cette étude se propose comme objectifs spécifiques de :

- Evaluer la desserte et l'accessibilité au Centre de Santé

- Déceler les problèmes rencontrés dans la gestion du centre de santé pour mieux connaître les problèmes liés à l'offre et au recours aux soins de santé primaires.

- Sur la base d'enquêtes, d'entretiens avec la population et le personnel du centre de santé, formuler des recommandations par rapport aux problèmes soulevés dans le but d'aider à la prise de décision.

I-4/ HYPOTHESES

Hypothèse Générale

A Diofior, l'offre des soins de santé primaires n'assure pas la satisfaction de la population, car n'étant pas de qualité. Cela est à l'origine du recours faible au Centre de Santé. Les populations se dirigent ainsi vers d'autres types d'offres de soins à leur portée.

Hypothèses Spécifiques

- Le plateau technique et la qualité de l'accueil sont améliorés ;

- Les structures de santé de proximité attirent une population soucieuse de la qualité, de la quantité et du coût des soins ;

- A Diofior, l'offre de Soins est insuffisante et pose plus un problème de soins de qualité qued'accessibilité physique.

- La problématique de la conformité coût/efficacité et quantité/qualité est résolue.

1.1.5 I-5/ APPROCHE CONCEPTUELLE

L'approche conceptuelle est une étape importante de la recherche. Elle permet de donner plus de cohérence au travail et de faciliter la compréhension des informations qu'il contient.

Cependant l'analyse de l'offre et du recours aux soins de santé exige la définition de certains concepts de base en géographie de la santé tels :

Santé : Il n'est pas aisé de définir la santé. Les définitions diffèrent selon le regard que l'on adopte.

La santé est « l'état de quelqu'un dont l'organisme fonctionne normalement » (dictionnaire Larousse en cinq volumes).

Pour le docteur Leriche (chirurgien), en 1936, « La santé, c'est la vie dans le silence des organes».

Et selon Georges Canguilhem, la santé « C'est la capacité de surmonter les crises ». C'est une vision dynamique de la santé.

En 1946, pour l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infimité ».

Offre de Soins : c'est un termegénérique qui couvre tous les services de santé, les professions médicales (médecins), les auxiliaires médicaux, les établissements de soins publiques et/ou privés et leurs équipements (clinique, hôpital). Elle constitue l'ensemble des moyens d'un système soins au sein d'un système de santé et donc est tributaire du niveau de développement de la population d'un Etat, d'une région, d'une ville ou d'une campagne données.

Plus ou moins abondante et diversifiée, plus ou moins bien répartie (desserte médicale, concentration/dispersion, diffusion, centralité) plus ou moins accessible (accessibilité), l'offre de soins est jugé être responsable de la croissance de la demande de soins et des dépenses de santé. Elle détermine le degré de médicalisation d'une société et traduit sa capacité d'investissement dans le secteur de la santé.

Selon Van Lerberghe W. il est défini comme : « unensemble des infrastructures, des ressources et des activités mobilisées pour assurer des prestations de soins et de services en vue de répondre aux besoins de la population ».

Il existe plusieurs caractéristiques revêtues par l'offre de service de santé, on peut retenir :

- Les soins de santé constituent le bien offert à la fois par des producteurs individuels ou par des entreprises multi produits. Au sein de ces dernières, on trouve des prestations réalisées par plusieurs catégories (médecin, infirmier) ;

- Les soins de santé peuvent être réalisés grâce à une technologie traditionnelle ou technologie moderne ;

- L'offre de santé, une certaine complémentarité : dans plusieurs milieux, on observe la dépendance entre plusieurs prestataires ;

- Cette offre présente des externalités positives, il en est de même pour la demande de soins de santé.

- La structure de l'offre est fortement influencée par l'importance géographique du milieu ; compte tenu de la nature du bien ou service et surtout de la transférabilité limitée des consommateurs en urgence ;

- Dans la plupart des pays en développement, l'offre de santé est rationnée. En effet, les soins de santé ont été pendant longtemps distribués presque gratuitement étant donné les externalités positives qui en découlent. Cependant, toutes les études montrent que cette gratuité revient à un rationnement indirect à cause du temps qu'on doit mettre pour être en contact avec les praticiens et la mauvaise qualité d'accueil dans les hôpitaux publics.

Recours aux soins : le recours aux soins est l'appel aux services de santé et au système de soins. Il est l'expression et la manifestation de la morbidité ressentie et diagnostiquée. Toutefois, le recours aux soins varie en fonction de déterminants socio-économiques, socio-sanitaires, socioculturels, et géographiques.

Il est définit par PICHERAL (I1. 985) comme : « l'expression et la manifestation de la morbidité ressentie et/ou diagnostiquée qui se traduit dans la consommation médicale. Le recours aux soins est un acte social qui est modulé par tout un système de soins qui est la somme des moyens matériels et humains mis à la disposition des populations par une politique de santé ».

Système de soins :Il est définit en 1983 par San Martin comme « l'ensemble des activitésofficielles ou non, publiques ou privés, cohérentes interdépendantes qui organisent (agissent) de façon continue suivant des objectifs communs et des programmes de manière à produire un effet total souhaitable et évaluable dans une population donnée».

L'OMS définit le système de soins comme « toutes les activités officielles ou non qui portent sur les services de santé qui sont mis à la disposition de la population et sur l'utilisation de ces services par la population».

Santé Publique :L'OMS en 1952, en donne la définitionsuivante : « La santé publique est la science et l'art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et d'améliorer la santé et la vitalité mentale et physique des individus, par le moyen d'une action collective concerté visant à :

1- Assainir le milieu ;

2- Lutter contre les maladies ;

3- Enseigner les règles d'hygiène personnelle ;

4- Organiser les services médicaux et infirmiers en vue d'un diagnostic précoce et du traitement préventif des maladies ;

5- Mettre en oeuvre des mesures sociales propres à assurer à chaque membre de la collectivité un niveau de vie compatible avec le maintien de la santé ».

Soins de Santé Primaires : Ils ont été définis à Alma Ata commeétant « des soins de santé essentiels », fondés sur des interventions scientifiquement éprouvées. Ces services devaient être rendus universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles à un coût que la communauté et le pays puissent assumer. Les soins de santé primaires devaient comprendre huit éléments : une éducation concernant les problèmes de santé; une nutrition adéquate; des soins de santé maternelle et infantile; des mesures d'assainissement de base; un approvisionnement suffisant en eau salubre; la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, la prévention et le contrôle des endémies locales; le traitement des maladies et blessures courantes; et la fourniture de médicaments essentiels.

L'accès aux soins :C'est la capacité matérielle d'accéder aux services desanté ; l'accessibilité aux lieux de soins en fonction du rapport distance/temps qui devient alors un indicateur social et de santé.

L'Initiative de Bamako : C'est un programme d'approvisionnement et de gestionautonome des soins de santé primaires. Les communautés à travers des comités de santé sont chargées de commercialiser les médicaments essentiels et les tickets de consultation. Les fonds générés servent ainsi à financer les programmes de santé en vue d'assurer la pérennité des actions. Mais surtout, ce système devait permettre aux populations dont le pouvoir d'achat est assez faible d'acquérir les médicaments plus facilement et à des prix abordables. Le nouveau système doit de ce fait améliorer la rentabilité des services de santé, car la disponibilité des médicaments est un élément essentiel de la fréquentation des structures de soins.

Accessibilité aux soins : c'est la capacité matérielle d'accéder aux ressources sanitaires et services de santé. Elle présente au moins deux dimensions : matériel et social ;

1-L'accessibilité traduit la possibilité de recourir aux prestataires de soins et n'a donc qu'une valeur potentielle (desserte). Elle est surtout fonction du couple distant/temps, donc de la proximité ou de l'éloignement du cabinet médical, de l'établissement de soins et de la longueur du trajet à parcourir. Indicateur social (inégalités) et indicateur de santé fréquemment utilité, l'accessibilité est une condition de l'accès aux soins mais ne détermine pas à elle seule le recours aux soins effectifs.

2-L'accessibilité se dit aussi de la possibilité financière de recourir à des services de santé (couverture, assurance sociale) ou une innovation médicale (pratique, technique, équipement, diffusion). La plus grande accessibilité est ainsi un des objectifs premiers de tout système de santé dans sa dimension sociale (équité).

Dans les deux cas, l'accessibilité est maintenant considérée comme un déterminant de santé et un éventuel facteur de risque.

Activité :en économie de la santé, l'activité est considérée comme un outil de gestion et d'évaluation des professions de santé, d'un cabinet, d'un laboratoire, d'un service hospitalier, d'un établissement de soins, dispensaire ou hôpital.

L'activité sert alors d'indicateur de santé et se mesure par le nombre absolu d'actes ou d'entrée, la file active ou sous forme d'indices : actes par praticien, durée moyenne de séjour (DMS), coefficient d'occupation (de rotation) des lits.

...On utilisera en particulier le taux d'attraction et de fréquentation d'un établissement pour mesurer son champs d'action, son territoire (espace hospitalier, espace médical, bassin de santé).

Besoin de santé : il exprime des carences effectives, un manque ou état nécessitant une intervention médicale préventive ou curative : douleur, maladie, handicap, incapacité (déficience)... Il traduit aussi la perception d'un malaise, voire un sentiment d'inadaptation (ou mal adaptation) et d'insatisfaction (absence ou manque de bien être).

Ressenti et exprimé, il en découle une demande de soins (mais pas forcément un recours aux soins). Latent, muet, ou inconnu de l'individu, de son entourage ou du service de santé, le besoin de santé n'en est pas moins réel et ne se révèle qu'après un diagnostic.

La satisfaction des besoins de santé individuels ou collectifs reste un objectif théorique : son émergence croît avec l'amélioration des niveaux de vie et l'augmentation du niveau culturel (éducation, consommation de soins) mais aussi avec le développement de l'offre de soins.

L'identification et la mesure des besoins de santé sont donc complexes et se fondent sur de multiples indicateurs de santé.

Consommation médicale :c'est l'utilisation de biens et services médicaux, marchands ou non, proposés par le système de soins. Elle traduit les dépenses de santé des individus et des ménages. La consommation médicale constitue l'expression comptable de la morbidité diagnostiquée et du recours aux soins. Sa part dans le budget des ménages augmente avec le niveau de développement à mesure que diminue celle de l'alimentation (« loi d'Engels » 1853) (économie de la santé). Son volume et sa nature varient avec des facteurs démographique (âge, sexe), socio-économiques et socioculturels (revenu, niveau d'éducation, chômage, comportements...) mais aussi selon le type (urbain ou rural) et la région de résidence.

Desserte médicale :c'est la mesure de la répartition spatiale du corps médical et paramédical dont dispose une population ou un espace donné. Mieux que la densité médicale, cet indicateur de santé concerne à la fois le volume de la clientèle théorique et médicale et exprime ainsi le niveau de médicalisation d'une population dans un espace donné, son degré d'encadrement, et répond mieux aux principes et objectifs de la santé communautaire. Elle se calcule par le rapport de la population sur le nombre de praticiens (par exemple : un médecin généraliste pour 400 habitants, une infirmière pour 300 habitants etc.).

Médecine traditionnelle : Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la médecine traditionnelle est définie comme « l'ensemble des connaissances et pratiques, explicables ou non, utilisées pour diagnostiquer, prévenir ou éliminer des maladies physiques, mentales et sociales et qui peuvent se fonder exclusivement sur une expérience et des observations passées transmises de génération en génération, oralement ou par écrit ».

Pour le Docteur Mamadou NGOM de l'OMS, « En Afrique, la pratique de la médecine traditionnelle remonte aux temps anciens ». Il ajoute « qu'elle emploie des médicinale, alimentaires, l'eau, des pierres, des parties d'animaux, des matières minérales, des incantations, des procédures mystiques».

Cependant, il existe des tradipraticiens honnêtes, il n'en existe pas moins des charlatans sans compétence aucune, qui, sans scrupule, interviennent dans la pratique et cause plusieurs dommages aux populations. C'est pourquoi l'OMS a mis sur pieds des critères pour définir le vrai guérisseur. Ce sont notamment la notoriété, la sédentarité et les résultats.

Le guérisseur : le dictionnaire HACHETTE définit le guérisseur comme « une personne qui traite sans avoir le titre de médecin, par les méthodes extra médicales ». « Il peut ainsi tomber sous le coup de la loi punissant l'exercice illégale de la médecine ». Il transparaît dans cette définition le fait selon lequel le guérisseur n'a pas une reconnaissance officielle. Cependant, l'OMS le définit de façon plus précise. Pour l'OMS en effet, le guérisseur est toute personne reconnue compétente par la collectivité dans laquelle il vit, pour diagnostiquer, pratiquer des soins et/ou des activités selon des techniques et méthodes se référant aux fondements socioculturels indigènes et concourants à la santé et au bien être physique, mental et spirituel des membres de ladite collectivité. Le guérisseur appartient à plusieurs catégories de professionnels : tradithérapeutes, phytothérapeutes, ritualistes, kinésithérapeutes, accoucheuses traditionnelles, herboristes, médico-droguistes, etc. Quiconque ne peut donc devenir guérisseur. Le guérisseur est formé, reconnu et à des compétences réelles.

Itinéraire thérapeutique : Selon Pichéral, « C'est le recours successif à plusieurs traitements pour un même épisode morbide ». En d'autres termes, c'est le fait de ne pas suivre un seul type de cure pour se faire traiter mais d'en recourir à plusieurs.

Le concept d'itinéraire thérapeutique met plutôt en évidence la succession des types de recours. Ainsi le premier recours peut être soit la médecine traditionnelle, soit la médecine moderne. La perception que la famille a de la maladie, et le critère de proximité motive le premier recours. Il fait souvent l'objet d'une délibération de la part des membres de la famille ou du malade.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King