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Inventaire phytosanitaire de 5 variétés de pomme de terre (solanum tuberosun l.) cultivées dans la commune de Ouassa Péhunco au Bénin


par Aimé AGBIZOUNON
Université d’Abomey-Calavi - Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA)/FSA/RPPC 2014
  

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INTRODUCTION

Contexte et justification

La pomme de terre est le quatrième produit nutritif par ordre d'importance après le riz, le blé et le maïs, et est vitale pour des millions de personnes en tant que source de nutrition et de revenu (Milbourne et al., 2007; AIP, 2008). La pomme de terre est cultivée à travers le monde pour sa valeur nutritive. Elle est riche en amidon, en vitamine C et en potassium (Gagnon et al., 2007). La pomme de terre a été ramenée des Andes en Europe au 16ème siècle par les conquérants espagnols. Dès lors, elle fait le tour du globe passant par l'Asie au 17ème siècle et l'Afrique au 19ème siècle (AIP, 2008). La pomme de terre à l'instar de l'igname (Dioscorea spp.) est une plante à tubercules. Son nom scientifique est Solanum tuberosum L. et elle appartient à la famille des Solanaceae. Sa culture avait été introduite au Bénin dans les années 50 par les européens ayant séjourné dans la région de Malanville (Dossou et Worou Séko, 2010). Depuis ce temps, plusieurs tentatives d'organisation de la filière pomme de terre ont vu le jour dans la région.

La production mondiale en pomme de terre dépasse 300 millions de tonne par an. Les pays en développement produisent environ 4,7% de cette production mondiale. Au Bénin, cette production demeure très faible et a évolué en dents de scie soit 504 tonnes en 1998 ; 183 tonnes en 2006 et 305 tonnes en 2009. Cette situation est liée à la non disponibilité des semences certaines années. Les producteurs ont aussi d'énormes difficultés à commercialiser leur produit. Cependant, il faut noter que les besoins du Bénin en pomme de terre de consommation sont largement supérieurs à la production nationale qui ne dure pas plus de deux mois sur le marché dans l'année. En effet, les semences de pomme de terre sont importées et ainsi non seulement la commande peut prendre du temps à parvenir aux agriculteurs mais aussi il y a des années où les semences n'arrivent point (Dossou et Worou Séko, 2010).

La culture de la pomme de terre a été introduite en 2002 dans la Commune de Ouassa-Péhunco (Dossou et Worou Séko, 2010).

La culture de la pomme de terre est considérée être très rentable. Selon le degré de suivi des pratiques culturales, il est estimé entre 900 000 et 2 000 000 FCFA de rendement financier par hectare en trois mois (Dossou et Worou Séko, 2010).

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Ceci suggère que la culture de la pomme de terre dans la Commune de Ouassa-Péhunco pourra contribuer à la réduction de la pauvreté dans la région et à la réduction de la malnutrition surtout au niveau des enfants en bas âge.

Cependant, la culture de la pomme de terre au Bénin rencontre beaucoup d'obstacles au nombre desquels:

· Le coût élevé des semences qui doivent être importées chaque année. Aucune structure ni privée ni publique nationale ne s'est engagée dans l'importation des semences de pomme de terre contrairement à la situation au Mali et au Burkina Faso où la filière est bien organisée.

· Les grands centres de consommation tels que Cotonou, Porto-Novo, Parakou, etc. sont très éloignés des régions de production.

· La pourriture des tubercules à la récolte et au cours de la conservation peuvent causer d'énormes pertes allant jusqu'à 60% de la production.

· La non-maîtrise des techniques culturales et la mauvaise conduite de l'irrigation peuvent être à l'origine des faibles rendements et de pourriture des tubercules (Dossou et Worou Séko, 2010).

· La forte sensibilité de la culture aux insectes et maladies du semis à la récolte.

L'action combinée des insectes et des maladies entraine une importante baisse du rendement en tubercules et une grave incidence sur leur qualité. Il est de ce fait impérieux, dans une région qui entreprend de développer la culture de la pomme de terre, de mieux connaître les contraintes phytosanitaires à sa production.

C'est ce qui justifie la conduite de cette étude intitulée: « Inventaire phytosanitaire de cinq variétés de pomme de terre cultivées dans la commune de Ouassa-Péhunco au Bénin ».

Questions de recherche

Cette étude a été initiée suite à plusieurs questionnements à savoir :

4 Quels sont les insectes inféodés à la culture de la pomme de terre dans la Commune de Ouassa-Péhunco au Nord-ouest du Bénin ?

4 Quels sont les symptômes de maladies ou maladies retrouvés dans les champs de production de pomme de terre à Ouassa-Péhunco ?

4 Quelles sont les variétés sensibles à la fois aux insectes et aux maladies ?

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Objectifs de la recherche Objectif général

L'objectif général de cette étude est de dresser un tableau synoptique des principaux insectes, symptômes de maladies et maladies de la pomme de terre dans la Commune de Ouassa-Péhunco au Nord-ouest du Bénin.

Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques sont:

+ Faire la collecte et déterminer les insectes collectés dans la zone d'étude ;

+ Identifier les symptômes de maladies et les maladies retrouvées dans les champs de

pomme de terre de la zone d'étude ;

+ Déterminer les pathogènes responsables de la pourriture des tubercules de pomme de

terre cultivées à Ouassa-Péhunco ;

+ Etablir la dynamique des populations d'insectes dans la zone d'étude ;

+ Comparer la sensibilité des variétés testées à l'invasion des insectes et au développement

des symptômes de maladies dans les champs.

Hypothèses de la recherche

Pour pouvoir atteindre ces objectifs, les hypothèses ci- après ont été formulées :

+ Il existe plusieurs familles d'insectes et de catégories de maladies et symptômes de maladies rencontrés sur la pomme de terre à Ouassa-Péhunco;

+ Il existe plusieurs pathogènes responsables de la pourriture des tubercules de pomme de terre cultivées à Ouassa-Péhunco ;

+ Les populations d'insectes varient suivant les stades phénologiques de la pomme de terre ;

+ Toutes les variétés testées sont sensibles aux ravageurs et aux symptômes de maladie et aux maladies.

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REVUE DE LITTERATURE

1 Généralités sur la pomme de terre

La pomme de terre est la plante alimentaire et économique la plus importante de la famille des Solanaceae et la quatrième culture alimentaire mondiale après le riz, le blé et le maïs. Elle est cultivée dans plus de 150 pays et est placée en tête des plantes à racine et tubercule à l'échelle mondiale. En 2007, la production totale mondiale était de 325 millions de tonnes sur une surface totale cultivée de 19,3 millions d'hectares avec un rendement mondial moyen de 16,8 tonnes par hectare. Elle s'élève actuellement à 330 millions de tonnes par an (FAOSTAT, 2007) dont 18 % pour l'Union européenne.

Depuis le début des années 90, la production et la demande ont augmenté en Afrique, en Asie et en Amérique latine et pour la première fois, en 2005, les pays en développement ont dépassé les pays développés en termes de production. La Chine s'est hissée au rang de premier producteur mondial et produit avec l'Inde près du tiers de la récolte mondiale (FAO, 2008a).

Lors de la 55ème Assemblée Générale des Nations Unies, huit objectifs du Millénaire pour le Développement à atteindre d'ici l'année 2015 ont été adoptés. Ces objectifs prennent en compte entre autre la réduction de la faim et la lutte contre l'extrême pauvreté (UN, 2000). Il est estimé selon la même source que 40% des Africains vivent de moins d'un dollar par jour (UN, 2000). Du fait que la grande partie de la population vit dans les zones rurales, il est impérieux que la lutte contre la pauvreté commence particulièrement dans ces régions rurales. Il s'agit donc d'appuyer les producteurs afin qu'ils se départissent totalement de la production de subsistance et arrivent à produire des excédents qu'ils peuvent vendre sur des marchés régionaux. Ainsi, ils contribueraient non seulement à stabiliser l'économie rurale mais aussi l'économie nationale et continentale.

De nos jours, la demande en pomme de terre est largement supérieure à la production nationale. Chaque année, plusieurs tonnes de pommes de terre sont importées de la France et de l'Afrique du sud. En outre, des pommes de terre en provenance des pays limitrophes, surtout du Nigeria, sont vendues sur les marchés. Contrairement aux pays voisins tels que le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria, où les superficies emblavées en pomme de terre sont respectivement de 3240 ha, 1290 ha et 120 000 ha, le Bénin n'a pu qu'emblaver en 2009 que 11 ha de pommes de terre (FAO, 2011).

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1.1 Origine et taxonomie

La pomme de terre Solanum tuberosum L. serait originaire des hauts plateaux de la Cordillère des Andes, près du Lac Titicaca, à environ 3800 m au-dessus du niveau de la mer, à la frontière entre la Bolivie et le Pérou. Elle y était déjà cultivée il y a 9000 ans. (Rousselle et al., 1996).

L'espèce a été décrite par Linné en 1753. Elle appartient au Règne « Plantae » ; au sous-règne « Tracheobionta » ; à la Division « Magnoliophyta » ; à la Classe « Magnoliopsida » ; à la Sous-classe « Asteridae » ; à l'Ordre « Solanales » ; à la Famille des Solanaceae à la Sous-famille « Solanoideae » et partage le genre Solanum avec au moins 1000 autres espèces, dont la tomate. Ce genre ne compte qu'un petit dixième de Solanacées tubéreuses, réparties en 200 espèces, entre autres, Solanum brevicaule Bitter, Solanum juzepczukii Buk., Solanum stenotum Juz. et Buk., Solanum curtilobum Juz. et Buk.. On retrouve la plus grande variabilité de ces espèces au coeur des Andes (Pérou, Bolivie) où ont été répertoriés plus de 100 espèces sauvages et 400 cultivars de pommes de terre indigènes. Le genre Solanum est divisé en sous-genres, sections, sous-sections, super-séries et séries. Solanum tuberosum L. appartient au sous-genre Potatoe (G. Don) D'Arcy, à la section Petota Dumort, à la sous-section Potatoe G. Don, à la super-série Rotata et la série Tuberosa (cultivées). L'espèce est divisée en deux sous-espèces : tuberosum subsp. tuberosum et tuberosum subsp. andigena Hawkes (Rousselle et al., 1996 ; Milbourne et al, 2007).

La sous-espèce Solanum tuberosum andigena (Juz. et Buk.) est adaptée aux jours courts de 9 à 12 heures et est principalement cultivée dans la région andine d'Amérique du Sud entre 2500 m et 4000 m (zones montagneuses du Nord-est de l'Argentine, « Puna et Pré-Puna de Bolivie, centre et sud du Pérou, plateaux équatoriens, Colombie et Venezuela). Par contre, Solanum tuberosum tuberosum est plantée dans le monde entier et provient sans doute d'une introduction de andigena qui s'est adaptée à des durées de jour plus longues (Ochoa, 2001 ; FAO, 2008b).

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote