3.1.3. Activités économiques des chefs de
ménages réfugiés au Mali, une prédominance des
agriculteurs et des commerçants
Les activités exercées par les
réfugiés enquêtés au niveau de leurs
localités d'origine sont l'agriculture, l'élevage, le commerce,
la pêche, l'artisanat et les cultures maraichères. Cependant le
commerce et l'agriculture constituent les activités les plus
exercées par les réfugiés au Mali (figure 4).
3%
1%
21%
14%
32%
29%
Figure 4 : Profession des chefs de ménages
réfugiés dans les villages d'origine Source : Enquête
terrain, 2021.
On constate que l'agriculture est la principale
activité qu'exerçaient les réfugiés au Mali avec
une proportion de 32%. Ensuite vient le commerce qui est la seconde
activité (29%). L'élevage et l'artisanat ne sont pas aussi
négligeables dont respectivement 21% et 14% de chefs de ménage
pratiquaient ces activités.
3.1.4. Taille de ménage des refugiés
Nos résultats montrent que les ménages de
réfugiés maliens vivant dans la ville d'Ayorou sont de tailles
relativement importantes (Tableau 2). En effet, 4% de nos enquêtés
ont jusqu'à 14 membres dans leurs ménages et 36% ont des tailles
qui varient de 6 à 8 membres. L'importance de la taille de ménage
s'explique surtout par le nombre considérable des enfants au sein des
ménages réfugiés.
28
Tableau 2: Répartition des ménages
réfugiés par taille
Répartition des ménages par taille
|
Effectifs
|
Fréquence(%)
|
Moins de 6
|
27
|
27
|
De 6 à 8
|
36
|
36
|
De 8 0 10
|
17
|
17
|
De 10 à 12
|
8
|
8
|
De 12 à 14
|
13
|
13
|
De 14 à plus
|
4
|
4
|
Total
|
100
|
100
|
Source : Enquête terrain, 2021
Le tableau 2 montre aussi que 27% de ménages ont
seulement 6 membres et 17%,8% et 13% ont jusqu'à 10 à 14 membre.
On remarque que la majorité des ménages de réfugiés
qui sont dans la ville d'Ayorou sont des tailles importantes.
3.2. Provenance des réfugiés maliens
Les réfugiés dans la ville d'Ayorou sont
majoritairement originaires de la région de Gao. En effet ils viennent
pratiquement de cinq(5) communes du cercle d'Ansongo dont Ansongo ; Bourra,
Ouattagouna, Tessit et Tin-hama avec des pourcentages relativement importants
(Tableau 3). Il faut noter que toutes ces quatre communes font partie
administrativement de la région de Gao. Les résultats montrent
que la plupart de réfugiés viennent de la commune de Ouattagouna
et Ansongo avec respectivement 42 et 20% de nos enquêtés. Ensuite
vient la commune de Bourra avec 14% et une faible partie de nos
enquêtés proviennent de la commune de Tessit avec 11% et Tin-hama
avec 13%.
29
Commune de provenance
|
Effectifs
|
Fréquence(%)
|
Ansongo
|
20
|
20
|
Bourra
|
14
|
14
|
Ouattagouna
|
42
|
42
|
Tessit
|
11
|
11
|
Tin hama
|
13
|
13
|
Total
|
100
|
100
|
Tableau 3 : Communes de provenance des
réfugiés Maliens
Source : Enquête terrain, 2021
On remarque que la région de Gao est la principale
provenance de nos enquêtés. En plus de la proximité entre
la région de Gao et la commune d'Ayorou, ces deux localités
partagent des liens sociaux et des réseaux commerciaux. C'est ce que
confirment ces propos du chef de canton d'Ayorou, « Gao est la
principale région de provenance des réfugiés car nous
sommes frontaliers et beaucoup de facteurs nous lient comme le commerce et le
lien de parenté ». Ainsi la figure 5 présente les
communes de provenance des réfugiés maliens. Il sera question
ensuite de montrer le contexte de ces communes.
Figure 5 : les communes de provenance des réfugiés
enquêtés Source : ABDOULAYE BOUREIMA H, 2021
30
On remarque que la majorité des refugiés
viennent des communes de Ouattagouna(42%) et de Ansongo(20%). Le reste des
réfugiés sont originaires des communes de Tessit(11%),
Tin-hama(13%) et de Bourra(14%).
Comme nous l'avons déjà mentionné plus
haut, la région de Gao constitue la principale provenance de
réfugiés qui se trouvent dans la ville d'Ayorou. Cette
région couvre une superficie de 170572 Km2 avec 544120
habitants. Elle fait partie de la zone de l'Azaouad, une zone qui est sous
contrôle terroriste depuis 2012 où le MNLA (mouvement national de
la libération de l'Azaouad s'attaqua à l'armée malienne.
En dehors de la proximité géographique entre la région de
Gao et notre zone d'étude, Il convient de souligner que ces deux zones
partagent plusieurs réalités. Car la région de
Tillabéry de manière générale, en plus de la
continuité géographique avec le Mali, présente les
mêmes communautés ethniques dont les Touaregs et les Sonraïs
qui peuplent la zone de part et d'autre de la frontière. Les populations
de part et d'autre des deux frontières ont été
divisées depuis le temps de la colonisation. Les Touaregs ou les
Sonraïs de Gao sont les mêmes que ceux d'Ayorou.
|