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Intégration socio-économique des réfugiés maliens à  Ayorou (Niger)


par Hassane Abdoullaye Boureima
Université de Niamey  - Master 2019
  

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3.3. Accueil et localisation des réfugiés dans la ville d'Ayorou

Cette section présente les conditions dans lesquels les réfugiés ont été accueillis dans la ville et les acteurs ayant intervenu dans cet accueil.

3.3.1. Choix d'Ayorou comme destination

Dans l'analyse de la migration forcée, le choix de la destination est très important. Ce choix laisse voir les facteurs ayant poussé les migrants vers la localité d'accueil.

Plusieurs raisons ont été avancées par les réfugiés pour avoir choisi Ayorou comme lieu d'accueil (Figure 4). En effet, 72% de nos enquêtés ont avancé la connaissance de la localité et le lien de parenté et 28% de réfugiés, ont avancé la proximité géographique qui serait le motif du choix de la ville d'Ayorou. A ces facteurs déterminants dans le choix, notons également le rôle de la route nationale et du fleuve qui relient facilement les deux pays. Elle est d'une importance dans les échanges entre les populations de deux pays. C'est pourquoi, il y'a des fortes interactions entre les communes frontalières du Mali et du Niger notamment Ansongo, Labzanga, Ouattagouna, Ayorou,Inates et Abala.

proximité
géographique

; 28%

lien de
parente; 30%

connaissance de la localite;

42%

31

Figure 4: Raisons du choix d'Ayorou comme lieu d'accueil Source : Enquête terrain, 2021

3.3.2. Accueil des réfugiés dans la ville d'Ayorou et les acteurs

Plusieurs acteurs ont participé à l'accueil des réfugiés maliens dans la ville d'Ayorou. En effet, il ressort de nos résultats que les réfugiés sont accueillis par l'Etat, les acteurs humanitaires, les chefs coutumiers, les autorités municipales et les associations de jeunes. L'Etat du Niger fut le premier à réagir face à l'arrivée des réfugiés maliens dans la ville d'Ayorou à travers le renforcement de la sécurité dans la zone pour la population et les réfugiés. L'accueil et surtout la gestion des réfugiés imposent à tout Etat une organisation et un aménagement particulier. De ce fait l'accueil des réfugiés au Niger est soumis à la commission nationale d'éligibilité au statut de réfugiés(CNE). Cette commission avait pour rôle de recenser les réfugiés et de leur distribuer des tickets (token) qui leur serviront des cartes de ration lors des distributions alimentaires avant qu'ils aient l'attestation de réfugié.

Comme les réfugiés nigérians dans la ville de Diffa (BELLO AMADOU M, idem) accueillis dès leur arrivée par le gouvernement nigérien, il en est de même pour les réfugiés maliens qui depuis leur arrivée dans la ville d'Ayorou sont accompagnés par la CNE. Elle accompagne les réfugiés de l'enregistrement jusqu'à l'attribution du statut de réfugié. Ce statut est attribué de façon collective (« prima faciès ») c'est-à-dire sans passer par une procédure individuelle en vertu de l'arrêté pris par l'Etat nigérien. Ce statut leur donne droit à l'aide humanitaire et à la protection. Il faut préciser que ces réfugiés ont majoritairement obtenu le statut avant même d'arriver dans la ville d'Ayorou. Les autorités coutumières ont aussi participé à l'accueil des réfugiés. En effet dès l'arrivée des réfugiés dans les villes les chefs de quartiers se sont mobilisés pour solliciter la population à héberger les réfugiés chez eux, dans les champs ou dans des parcelles non loties. Par contre d'autres réfugiés ont été par leurs parents ou leurs connaissances dans la ville. Ensuite les associations des jeunes aussi ont mené des campagnes de sensibilisations auprès de la population pour qu'elle autorise les réfugiés à s'installer chez elle. Ces sensibilisations sont organisées dans tous les quartiers par les structures de jeunes. Quant à la mairie, avec l'arrivée massive des réfugiés dans la ville, elle a cherché des partenaires pour renforcer les services sociaux afin d'alléger la pression. Ces propos du maire d'Ayorou confirment cela « Quand les réfugiés étaient venus dans la ville d'Ayorou, nous

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avons renforcé les services sociaux (service d'eau, écoles, services sanitaires), et d'autres partenaires comme le HCR, la CICR et le MSF nous assistent dans ce domaine »(Entretien 15/O8/2021)

La mairie a aussi fait des ventes à prix modérés des produits alimentaires aux réfugiés et à la population hôte. Il faut noter que c'est surtout les solidarités parentales qui ont favorisé l'accueil de ces réfugiés dans la ville. Car la population hôte et les réfugiés sont liés par plusieurs facteurs notamment la langue, le mariage...etc.

En effet les Touaregs, les Peuls et les Sonraïs d'Ayorou parlant la même langue et partagent les mêmes traditions et coutumes que ceux de la région de Gao. C'est le même peuple séparé par les frontières héritées de la colonisation (SIDIBE M (2019).La plupart de nos enquêtés sont accueillis par leurs parents (46%) et par des connaissances (26%), cela témoigne de la solidarité parentale et locale qu'a fait preuve la population hôte vis-à-vis des réfugiés.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984