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Les enjeux de la conservation de la biodiversité pour les pays du bassin du Congo: cas du parc national de Lobéké au Cameroun


par Jean Marie Bakeleki Bohin
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master en Relations Internationales 2023
  

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1. La théorie de la gouvernance

La gouvernance est un chantier de recherche qui concerne les formes de coordination, de pilotage et de direction des secteurs, des groupes et de la société, au-delà des organes classiques du gouvernement. Ce n'est évidemment pas une idée neuve, on en trouve par exemple des traces dans le latin médiéval avec le terme Gubernantia, mais dans un contexte de restructuration et de décentralisation des États d'Afrique centrale, cette question de direction se pose à nouveau. L'intérêt actuel pour ces questions de gouvernance répond en effet à la transformation du rôle de l'État et des modes de régulation politique qui s'y attachent. L'État, et plus précisément une partie spécialisée, le gouvernement central est en charge, d'une partie de la direction de la société et de l'agrégation des différents intérêts pour la définition de l'intérêt général. Dans les sociétés européennes, le gouvernement central réduit sa charge décisionnelle au profit de la périphérie et des régions. Cependant l'européanisation et la globalisation notamment remettent en cause les conceptions traditionnelles de l'autorité telle que culturellement partagée dans les traditions africaines. Rendant complexe l'action publique et la notion de gouvernance.62

La question de gouvernance est donc profondément liée à celle de gouvernement, car elle est pensée par rapport à lui. La notion même de gouvernance émerge face au diagnostic d'une « incapacité » des gouvernements à répondre aux problèmes contemporains qui leurs sont soumis et à s'ajuster à de nouvelles formes d'organisations sociales, économiques, politiques, écologiques, technologiques, stratégiques et culturelles. Alors que le terme «gouvernement» décrit le type d'autorité, hiérarchique et contraignante, qui s'exerce dans la plupart des États, «Gouverner» :

«C'est prendre des décisions, résoudre des conflits, produire des biens publics, coordonner les comportements privés, réguler les marchés, organiser les élections, extraire les ressource naturelles tout en les conservant, affecter les dépenses publiques etc.».

La notion de «Gouvernance» désigne quant à elle une forme plus souple de pouvoir politique et consiste dans l'interaction d'une pluralité d'acteurs (Gouvernants) qui ne sont pas tous étatiques ni même publics. Mais, quel est le contenu précis de cette notion de « Gouvernance »?

Elle peut être définie comme un processus de coordination d'acteurs, de groupes sociaux et d'institutions, en vue d'atteindre des objectifs définis et discutés collectivement. La gouvernance renvoie alors à l'ensemble d'institutions, de réseaux, de directives, de règlementations, de normes, d'usages politiques et sociaux ainsi que d'acteurs public et privés qui contribuent à la stabilité d'une société et d'un régime politique, à son orientation, à la

62Patrick Le Galès, « Gouvernance », in Dictionnaire des politiques publiques, Boussaget, L., Jacquot, S., Ravinet, P. (Dir.), 3ème édition actualisée et augmentée- Paris : presses de sciences Po, collection Références, 2010, p. 36.

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capacité de diriger, et à celle de fournir des services et à assurer sa légitimité. Plus précisément, quatre (04) traits permettent de caractériser ce qu'est la gouvernance:

· Le polycentrisme institutionnel (système politique qui admet plusieurs centres de décision), soit l'existence d'une grande complexité institutionnelle qui empêche de distinguer un lieu unique de pouvoir, de décision et d'exécution;

· Une frontière public/privé plus floue, avec une ouverture des processus de décision en direction de la société civile et l'inclusion d'acteurs privés dans le processus politique;

· L'accent mis sur la dimension procédurale de l'action publique, les formes et instruments de l'action publique sont parfois privilégiés sur la substance même des programmes publics;

· Un rapport différent à la contrainte et à l'autorité, vécue et conçue de façon plus horizontale, coopérative et souple, avec le développement d'instruments d'action publique plus contraignants.63

Pour mieux comprendre l'applicabilité de la théorie de la gouvernance dans la conservation de la biodiversité, il est également important d'analyser le fonctionnement des instruments d'action publique.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci