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E-Presse : Presse en danger ou complément de l'information


par Thierry Schiltz
Université de Bordeaux 3 - Maà®trise de communication sociale 2002
  

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CONCLUSION PREMIERE PARTIE

En conclusion de cette partie, Il est important de dire qu'il faut relativiser la notion de révolution sociale que laissent prétendre certains.

Internet n'arrivera pas à créer une société où toute information circulerait librement et pacifiquement. Il n'arrivera pas non plus à changer considérablement les rapports sociaux.

C'est un outil performant qui va nous aider dans de nombreuses activités qu'elles soient économiques, culturelles, communicationnelles et autres mais il ne bouleversera pas fondamentalement notre société mondiale.

C'est un outil qui n'est pas encore inséré dans notre société et qui cherche à prendre sa place.

Son développement est certes loin d'être à maturité, mais il ne semble pas avoir pour destinée de créer un monde nouveau et meilleur.

INTRODUCTION DEUXIEME PARTIE

Cette partie a pour objectif de vérifier cinq hypothèses qui concernent essentiellement la mise en version électronique des quotidiens de la presse écrite française.

Internet, associé à sa promesse de développement, nous a fait réfléchir sur l'éventualité d'une baisse, voire d'un remplacement de la presse écrite par la presse électronique.

Cette partie va nous permettre, par de la théorie, d'analyser ce point et d'avoir un aperçu sur les paradigmes de la presse électronique.

Il est question d'analyser les possibilités, le fonctionnement, les acteurs, le statut et l'état du marché actuel de cette nouvelle activité de presse en vérifiant cinq hypothèses.

Il y a donc dans cette partie cinq sous parties comprenant chacune une hypothèse vérifiée théoriquement l'une après l'autre.

Une fois après avoir validées ou non les hypothèses alors nous aurons fait le tour théorique de cette analyse.

II. DU SUPPORT PAPIER AU SUPPORT ELECTRONIQUE 

De nombreux quotidiens sur support papier ont créé une version sur support électronique.

Cette deuxième hypothèse énonce que la version électronique va concurrencer la version papier des quotidiens actuels.

1 . Concurrence ou complémentarité 

1.1 Les débuts de la presse en ligne 

Les débuts de la presse en ligne remontent à 1992 aux Etats-Unis; en France, il faut attendre 1995. La première expérience de mise en ligne a été faite par le Chicago Tribune au début de l'année 1992. Mais le quotidien qui fait figure de cas d'école est le Mercury News, créé en mai 1993 par un quotidien de la Silicon Valley, le San José Mercury News. Son succès rapide est à mettre en relation avec les caractéristiques bien particulières de la vallée californienne: plus de 60 % des foyers possèdent un ordinateur et la vie économique et culturelle est centrée sur la recherche et les nouvelles technologies.

L'exemple de Libération. Dès le début de l'année 1995, Libération14(*) lance un supplément hebdomadaire consacré au multimédia (paraissant le vendredi). Constatant le succès de ces pages, la direction du quotidien décide de mettre le cahier multimédia en ligne. Depuis, le contenu du site s'est largement développé: rubriques spécialement conçues pour la version électronique, riche iconographie, archives du journal payantes.

Par la suite de nombreux quotidiens régionaux ou nationaux se sont lancés dans l'aventure Internet comme le quotidien Sud-Ouest, Ouest France, Le Monde....

Selon une étude de Benchmark Group15(*) d'avril 2001, sur 3400 titres de presse français, plus d'un tiers est désormais présent sur Internet.

Le débat sur l'avenir de la presse écrite traditionnelle oscille actuellement entre optimisme béat et vision apocalyptique. Certains prophétisent la mort des journaux et même celle des journalistes, tandis que d'autres refusent d'entendre parler du support numérique et des conséquences qui découlent de son utilisation.


Avant de tenter d'examiner les changements, les contraintes et les atouts que représentent l'émergence du nouveau support interactif, une remarque s'impose: dans l'histoire de la communication, jamais une innovation n'a fait disparaître les technologies qui lui préexistaient. Seuls les modes et les instruments de production ont changé. Ainsi, l'arrivée de la radio et de la télévision a influé sur le devenir de la presse écrite, mais celle-ci n'a pas pour autant disparu.

C'est une des premières questions qui vient à l'esprit, à savoir les conséquences que la presse on line peut provoquer à la presse écrite.

Contrairement à ce que disent certaines personnes, qui placent Internet au-dessus de tout, la presse écrite va avoir de beaux jours encore devant elle. Il faut savoir qu'à l'heure où commence l'émergence de la presse en ligne, la presse mondiale écrite consomme elle, près de 53 millions de tonnes de papier chaque année dont plus de 2 millions pour la France16(*).

Internet est encore un nouveau media qui soufre d'un faible taux d'équipement de micro-ordinateurs. Ce qui entraîne que seulement encore une minorité de la population française a accès au réseau des réseaux.

Faisons donc, dans un premier temps, un premier point sur l'équipement des ménages, ce qui permettra de faire par la suite une comparaison avec les autres médias. Ceci va nous permettre de nous montrer, en l'état actuel, la place que prend Internet dans les ménages.

1.2 chiffre clés 

INTERNET :

 17(*)

2e tri 2002

1er tri 2002

4e tri 2001

3e tri 2001

2e tri 2001

Nombre de foyers équipés micro-ordinateur

8 894 000

soit 36,1 %
des foyers

8 806 000

soit 35,7 %
des foyers

8 685 000

soit 35,6 %
des foyers

8 680 000

soit 35,6 %
des foyers

8 420 000

soit 34,5 %
des foyers

Nombre de foyers ayant accès à Internet

5 410 000

soit 22,0 %
des foyers

5 384 000

soit 21,9 %
des foyers

5 196 000

soit 21,3 %
des foyers

4 387 000

soit 18,0 %
des foyers

4 445 000

soit 18,2 %
des foyers

36.1% des foyers sont équipés en micro-ordinateurs et 22% ont accès à Internet.

2

Juin 2002

Mai 2002

Avril 2002

Mars 2002

Nombre d'individus de 11 ans et plus déclarant s'être connectés à Internet au cours du dernier mois, quel que soit le lieu de connexion

16 528 000

soit 32,5 %
des Français

16 970 000

soit 33,4 %
des Français

16 591 000

soit 32,6 %
des Français

16 472 000

soit 32,4 %
des Français

Il y a 32.5% de la population qui déclare s'être connectées au moins une fois dans le mois.

 COMPTES D'ACCES A INTERNET OUVERTS PAR LES MEMBRES DE L'AFA18(*)

 

 19(*)

Abonnements individuels

(payants ou actifs à 40 jours / particuliers et professionnels)

Heures de connexions

(Réseau Téléphonique Commuté)

mars 2002

7 725 000

dont 734 500 accès haut débit

80.895.000

décembre 2001

6 986 500

dont 601 500 accès haut débit

73.640.000

sept. 2001

6.318.000

dont 420 000 accès haut débit

69.072.000

juin 2001

6.177.000

dont 351 000 accès haut débit

67.558.000

mars 2001

5.968.000

71.393.000

décembre 2000

5.263.000

54.600.000

septembre 2000

4.590.000

40.007.000

juillet 2000

4.281.000

33.786.000

avril 2000

4.105.000

34.811.800

janvier 2000

3.030.000

25.265.000

octobre 1999

1.925.000

17.025.000

juillet 1999

1.642.000

14.050.000

avril 1999

1.500.000

12.930.000

janvier 1999

1.280.000

11.200.000

octobre 1998

960.000

8.000.000

juillet 1998

802.000

6.140.000

avril 1998

697.000

5.200.000

janvier 1998

540.000

4.000.000

septembre 1997

400.000

3.000.000

septembre 1996

150.000

600.000

 

7 725 00 abonnements ouverts par les membres de l'AFA.

Dans ces tableaux on peut donc s'apercevoir qu'il y a 22 % soit 5 410 000 de foyers ayant accès à Internet et qu'il y a eu une augmentation de 4% en un an.

Par ailleurs on peut comparer ce chiffre au taux d'équipement de deux autres médias.

La télévision :

L'histogramme20(*) ci dessous nous montre qu'il y a 93% des foyers qui sont équipés d'une télévision .

TAUX D'EQUIPEMENT AUDIOVISUEL DES FOYERS ENTRE 1981 ET 2001

 

La radio :

Un équipement par foyer de six postes en moyenne.

Pour la presse on ne peut pas parler d'équipement puisque tout le monde est censé pouvoir s'acheter un quotidien. Néanmoins, il y a selon media poche, environ 42% de la population française qui lisent au moins un quotidien. Ces chiffres font déjà apparaître un point essentiel, Internet est un media qui, comparé aux autres, a encore un faible taux de pénétration dans les foyers.

Internet est encore un nouveau media mais il faut préciser qu'il est en évolution constante, il suffit de voir le nombre d'abonnés à l'AFA pour s'apercevoir que l'on est passé de 150 000 abonnés en 1996 à 7 725 000 en 2002.

Il a fallu une quarantaine d'année pour que la radio atteigne une audience de 50 millions et prés d'une quinzaine pour la télévision, Internet est à 7 millions en 5 ans.

1.3 Des lectorats différents 

Pas plus que la radio et la télévision n'ont mis au pilon la presse et l'édition, Internet ne supplantera pas les journaux imprimés.

C'est au contraire un moyen pour la presse écrite de se diversifier et de répondre à de nouveaux besoins.

Dans un premier point, les éditions en ligne des journaux permettent souvent de toucher des lecteurs qui ne lisent pas l'édition papier.

Par exemple, dans le cas du quotidien les Echos21(*), 60 %22(*) des lecteurs ne lisent pas l'édition papier. De même, près de deux tiers des abonnés du Wall Street Journal23(*) interactif ne sont pas abonnés au journal traditionnel.

Il faut savoir que l'un des drames de la presse écrite est dans le peu d'intérêt que lui portent les jeunes générations. D'autant que la lecture d'un quotidien relève d'une habitude qui s'apprend très tôt dans la vie, sinon elle ne s'acquiert que très difficilement. Les Internautes sont justement plus jeunes que le lecteur traditionnel. C'est un nouveau public inespéré pour les quotidiens trop souvent réservés à « papa ». Le web doit pouvoir fédérer ces deux générations, en leur proposant une information plus crédible et plus attractive.

Il signale même que les jeunes internautes français, les 15-34 ans, sont ceux qui se rendent le plus fréquemment dans un kiosque à journaux pour acheter un magazine ou un quotidien. C'est ce que révèle une étude rendue publique fin 1999 par bva/diffusion contrôle24(*). Surfer sur l'information les inciterait finalement plus, que leurs

aînés, à feuilleter les journaux avant de les acheter. Plus de la moitié des internautes sont abonnés à des journaux alors que les autres ne sont seulement qu' un tiers.

1.4 Convergence des deux supports 

Effectivement la presse sur la toile va permettre à la presse écrite de se diversifier en touchant un nouveau public tout en répondant à un autre besoin de son lectorat habituel.

La presse sur la toile va venir complémentariser la presse écrite imprimée et on peut déjà donner certains grands avantages que donnent cette complémentarité nouvelle.

Modernité. L'arrivée sur la toile de la presse écrite lui confère une nouvelle image de modernité qui était auparavant l'apanage de la télévision et, dans une moindre mesure, de la radio. Il devient possible d'adjoindre à l'écrit, pour le rendre plus attractif, plus réactif, du son et des images.

Valorisation du fond documentaire. Les services en ligne de nombreux journaux mettent à la disposition du lecteur une partie de leur archives. La recherche est facilitée par un classement thématique et l'utilisation de moteurs de recherche. La mise en ligne permet également de valoriser le fond documentaire des journaux par l'accès aux bases de données développé par les services de documentions et les journalistes.

Profondeur de l'information. Grâce aux hyperliens, l'information acquiert une nouvelle dimension, une nouvelle profondeur. On relie l'article à des documents complémentaires tels que des cartes géographiques, des notices biographiques, des textes officiels, des informations de nature économique, culturelle, des articles antérieurs... Le journaliste peut également mettre à la disposition du lecteur une partie de ses sources, afin d'étayer ce qu'il avance. La presse écrite s'affranchit, en quelques sortes, des contraintes espace-temps et peut espérer augmenter son crédit auprès des lecteurs. L'arrivée sur la Toile de la presse écrite élargit le contenu de l'information offerte: les sites web des journaux sont désormais à même de proposer à la fois, comme le précise Dominique Wolton25(*), de " l'information événement" et de "l'information connaissance". On trouve également, sur les sites des journaux, de "l'information service" et de "l'information loisir", ce qui peut parfois poser un problème de confusion entre ce qui relève de la pratique du journalisme et de celle du commerce.

1.5 l'interactivité :

        L'interactivité entre le journaliste et son lecteur n'est pas née avec Internet puisque, depuis l'invention du courrier des lecteurs, émetteurs et récepteurs dialoguent. Mais Internet donne une ampleur nouvelle à l'interactivité, transforme les rapports entre le journaliste et son lecteur. Grâce au courrier électronique, le lecteur peut réagir sur un article, demander des précisions à son auteur.

Par-là même, la fonction communautaire du journal (et la fidélité pour la publication) se renforce, comme en témoigne la multiplication des forums de discussions sur les sites web des journaux. La discussion porte sur  des thèmes lancés par le journal ou même par les lecteurs. Le fait que le lecteur soit de plus en plus critique, et surtout qu'il dispose désormais des moyens de faire part de ses réactions, oblige le médiateur à rechercher une plus grande fiabilité, à faire preuve d'un plus grand sérieux.

Un exemple d'interactivité sur Aftonbladet Online26(*) : Dag Kättsröm, journaliste Internet au quotidien suédois, est allé au Japon pour couvrir les jeux olympiques à Nagano en décembre 1997 . Au-delà des images, du son et de la vidéo, son intervention en tant que journaliste multimédia consistait à accéder à Internet quotidiennement grâce à son ordinateur portable et à animer des forums de discussion (chats) en donnant la parole à différents champions sportifs présents là-bas. Les internautes pouvaient directement poser des questions aux sportifs.

1.6 Personnalisation de l'offre

 

* 14 http://www.liberation.fr/

* 15 http://www.benchmark.fr; L'expertise Internet au service des entreprises

* 16 Charles de Laubier ; « La presse sur Internet » ; Ed. Que sais je ?; 2000 ; Pages 6

* 17 http://www.mediametrie.com

2 http://www.mediametrie.com

* 18Association des Fournisseurs d'Accès à des Services en ligne et à l'Internet

* 19 http://www.mediametrie.com

* 20 http://www.media-poche.com/home.htm

* 21 http://www.lesechos.fr/

* 22 Charles de Laubier ; « La presse sur Internet » ; Ed. Que sais je ?; 2000 ; Pages 14

* 23 http://interactive.wsj.com/home.html

* 24 www.bva.fr

* 25 Dominique Wolton ; Internet et après ; ED. Flammarion ; 2000

* 26Cette exenple est cité dans l'ouvrage de Charles de Laubier ; La presse on line en Europe ; http://www.scd.univ-tours.fr/Epress/sommaire.html; Chapitre 3

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand