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E-Presse : Presse en danger ou complément de l'information


par Thierry Schiltz
Université de Bordeaux 3 - Maà®trise de communication sociale 2002
  

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Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
 La force presque paradoxale de l'Internet est de s'adresser, comme aucun mass-media n'a pu le faire jusqu'à ce jour, au plus grand nombre, mais aussi de pouvoir retenir l'attention de public bien ciblé pour leur offrir une information spécifique ou personnalisée. La presse on line peut ainsi conjuguer maxi audience et micro-lectorats. Internet marque l'avènement du « one to one ». Cette nouvelle pratique
venue du marketing direct pourrait faire des émules chez les éditeurs tentés de livrer en ligne une édition unique pour chaque lecteur, en fonction de ses besoins.
Avec la pratique personnalisée du « push », le télénetspectateur est né.
Néanmoins, la pratique du push, notamment à partir des listes de diffusion, peut être une restriction à la liberté de l'internaute d'accéder au contenu de son choix lorsque elle est utilisée sans son consentement préalable. Cette mise en garde a été formulée par le conseil supérieur de l'audiovisuel qui considérait néanmoins cette technique comme un progrès dés lors qu'il est mis en oeuvre avec le consentement de l'internaute.
Pour exemple, le second quotidien économique français, la tribune27(*), propose un abonnement annuel de 185 euros qui comprend notamment la possibilité de construire son propre journal personnalisé en fonction de ses rubriques favorites, ses thèmes préférés et les noms des sociétés recherchés. Sans oublier la réception automatique en « push » de sa « newsletters » quotidienne et de pouvoir gérer son portefeuille boursier à distance.
Les journaux en ligne peuvent trouver également dans la réalisation et l'envoi périodique de lettres électroniques un moyen d'alerter, de fidéliser et d'informer l'internaute sur le contenu évolutif de leur site. De nombreux journaux en ligne proposent aussi, afin de faciliter la tache de l'internaute, d'envoyer tous les matins toute ou une grosse partie de l'édition on line. L'internaute n'a même plus besoin d'aller sur le site pour avoir le quotidien.

1.7 Analyse d'hypothèse

Cette deuxième hypothèse n'est pas non plus vérifié ; dans le sens que la réponse démontre qu'Internet est un nouveau media complémentaire à la presse écrite et qu'il offre des possibilités nouvelles à celle ci. On a vu précédemment tous les atouts qu'offrent ce nouveau media aux quotidiens.

Pour cela la presse écrite ne doit pas se cantonner à reproduire sur le net exactement la version imprimée. Elle doit se tourner vers une nouvelle forme pour délivrer ses informations.

On va donc se tourner avec ce nouveau media vers une nouvelle forme de journalisme mais la question qui nous vient est de savoir si l'information transmise par ces journalistes sur le web reste aussi crédible que la presse écrite traditionnelle.

2. La fonction de journaliste est elle crédible sur Internet ?

Cette troisième hypothèse émet que les informations journalistiques transmises sur Internet sont moins crédibles que les informations transmises par la presse écrite traditionnelle.

        Dans le monde de la presse en ligne, la fonction journalistique perd ses repères traditionnels. Si la plupart des grands quotidiens se sont lancés sur le réseau, aucun ne livre une réplique identique de l'édition papier. Comme on l'a vu précédemment il est préférable pour eux au contraire d'offrir au lecteur un contenu différencié, enrichi grâce aux ressources qu'offre le nouveau support. De l'article,  le journaliste doit passer au traitement multimédia du sujet : de la structure linéaire, il passe à la structure en étoile, son style se rapproche de l'oralité, les sujets sont remis en contexte et surtout, le journaliste perd le monopole qu'il détenait sur l'accès aux sources d'information et en conséquence le monopole de leur diffusion.

2.1 La démonopolisation de l'information

         Le journaliste perd ses privilèges. L'accès comme la diffusion de l'information sont démocratisés et ouverts à tous pour un moindre coût sur le réseau. Et cela constitue un des défis majeurs pour la profession. La démonopolisation  de l'information est la conséquence directe de la capacité du World Wide Web. La Toile donne en effet accès à toutes sortes de données, provenant des origines les plus diverses et accessibles par un clique de souris à tout le monde. Et c'est précisément cette logique de diffusion des informations tous azimuts qui remet en question certain des attributs traditionnels du journaliste. En premier lieu, il perd son monopole d'accès aux sources officielles d'information que sont les agences de presse. En second lieu, la diffusion de l'information peut désormais se faire sans la courroie de transmission que sont les journalistes : n'importe qui est en droit de mettre en ligne un site se proclamant informatif, et chaque acteur de l'actualité (politique, économique, syndicale, culturelle...) peut diffuser directement et avec une grande facilité les informations le concernant ou liées à son domaine d'activité.

2.2 Libre accès aux sources

      Internet a mis fin de manière définitive à ce qui était souvent perçu comme un privilège injustifié : le monopole des journalistes sur l'accès aux dépêches des agences de presse officielles. Traditionnellement, dans la presse écrite, les rédactions suivaient heure par heure les évènements importants qui se déroulaient à travers le monde grâce aux fils de presse des grandes agences comme l'AFP28(*). Pendant longtemps, les journalistes ont profité de cet avantage qui leur permettait de limiter la concurrence de l'information au sein des organes de presse. Ainsi, les particuliers n'ayant pas accès à ces sources d'information, seuls les médias, juridiquement reconnus comme organes de presse, étaient habilités et matériellement capables de diffuser l'information. Le réseau des réseaux remet tout cela en cause en mettant à disposition des internautes l'intégralité des informations distribuées par les agences de presse. Tout le monde peut désormais accéder au même titre qu'un journaliste à ces sources essentielles d'information.

2.3 Diffusion de l'information

       A cette démonopolisation de l'accès aux sources s'ajoute la démonopolisation de la diffusion de l'information. Dans la mesure où l'accès aux sources d'information est ouvert à tous, il n'est plus matériellement nécessaire d'être juridiquement reconnu comme journaliste pour diffuser de l'information. Quelle nécessité y aurait-il à entrer dans une profession qui a perdu ses privilèges ? La création d'un webzine est libre et peu onéreuse. Quiconque peut s'auto proclamer cyber-journaliste. De plus, grâce au faible coût que suppose la création d'un site web, la plupart des acteurs des évènements politiques, économiques, sociaux... peuvent désormais diffuser et échanger directement leur information originale sans nécessairement passer par la courroie de transmission de la presse et le filtre subjectif des journalistes.

Ainsi, la plupart des institutions administratives se sont dotées d'un site web pour mieux répondre aux questions et demandes des Français. De même, les entreprises ou les partis politiques ont tous leur site afin de pouvoir communiquer directement avec l'électeur ou le consommateur. Ce qui est également intéressant, c'est de constater qu'en plus de ces sites liés à des institutions permanentes, de très nombreux sites sont créés au jour le jour, en fonction de l'actualité, pour réagir, exprimer des opinions ou apporter des compléments d'information sur les évènements.  Les acteurs de l'actualité trouvent sur Internet l'opportunité de pouvoir exprimer facilement un droit de réponse aux rumeurs ou opinions divulguées à leur sujet.
        Ainsi, Internet donne accès au monde jusqu'ici interdit des communiqués de presse, des dépêches, des législations, des rapports administratifs et permet à chacun de jouer au journaliste. Cependant, la possibilité ouverte à tous de se proclamer journaliste soulève de nombreuses difficultés. En plus d'être une formidable source d'information, le réseau peut également être un dangereux outil de désinformation.

2.4 Perte de crédibilité 

        La surabondance et l'absence de contrôle de l'information risque de faire de la Toile une sorte de boîte de Pandore. Le réseau véhicule, en effet, un très grand nombre de bruits de couloirs, de propagande ou d'infos non vérifiées ce qui amène certains observateurs à penser qu'Internet serait un média pervers voire dangereux car défait de tout contrôle et sans déontologie unifiée. On peut donner pour exemple de mentionner le Drudge Report29(*) comme le prototype du site divulguant de l'information fondée sur des rumeurs; ce type d'adresse, qui s'est multiplié depuis l'affaire Monica Lewinski,  est absolument condamnable même s' il est reconnu comme une règle du jeu que toutes les informations ne sont pas vraies (Drudge avoue que 20 % de ses informations sont fausses). En effet, ces reporters auto-proclamés offrent aux lecteurs un mélange d'infos et d'intox que rien ne permet de séparer. Ils prennent donc la responsabilité de porter indûment atteinte à la dignité de personnes médiatisées en semant le doute dans l'esprit du lecteur. Et ce doute est d'autant plus accentué du fait de la crédibilité qu'a acquis Matt Drudge en amorçant le Monicagate.

L'affaire Salinger constitue également un exemple de désinformation provoqué par Internet. Salinger, ancien secrétaire d'Etat de Kennedy, avait, sur la foi d'un document circulant sur le réseau, prétendu que l'avion de la TWA qui s'était écrasé près de New York en juillet 1996, avait été descendu par un missile de l'armée américaine.

Un autre danger réside dans la falsification de documents facilitée par les possibilités technologiques immenses qu'offre la numérisation. Il devient aisé de véritablement manipuler l'information, de créer de faux événements avec photos, films ou bandes audio à l'appui.  Le réseau peut laisser passer une quantité considérable de propos sectaires, haineux, de recettes terroristes, d'images pornographiques, de complots, d'idées révisionnistes...

Le contrôle très facile en presse écrite demeure en grande partie inefficace sur le web.

Enfin, l'information peut parfois être étroitement mêlée au commerce électronique au risque d'une confusion des genres. En effet, les journaux en ligne, pour la plupart disponibles gratuitement, recherchent des moyens de devenir rentables et la pratique du commerce électronique commissionné en est un. Les journaux en ligne peuvent passer des accords avec des sites marchands et proposer à leur lecteurs de devenir acheteurs. L'idée qui pose difficulté est de proposer par exemple, à la fin d'un article critique sur un livre ou un disque, de l'acquérir par un simple clique (et un numéro de carte bleue). La correspondance entre l'information et la proposition d'achat, source de revenu pour le journal, pose bien évidemment la question de la crédibilité et de l'indépendance de l'information. On peut se demander si un journaliste n'est pas tenté d'être complaisant, si ses propos sont susceptibles d'augmenter les gains de  son entreprise, ou encore si les sujets ne risquent pas d'être choisis en fonction de leur capacité à faire vendre.

2.5 Ou hyper-crédibilité.

        Contre ces différentes sortes d'atteinte à la crédibilité de l'information diffusée sur le réseau, ce dernier possède des capacités de résistance. En premier lieu, il permet une riposte instantanée à toute attaque fondée sur la désinformation. Les faux bruits peuvent être contrecarrés par des sites s'inscrivant en faux contre une rumeur et ce d'autant plus facilement qu'ils auraient par ailleurs eux-même une légitimité plus forte. Il est probable qu'une rumeur non fondée lancée par Matt Drudge se trouverait vite décrédibilisée si le Washington Post30(*) la contredisait. Par ailleurs, le réseau offre une capacité nouvelle au lecteur de vérifier toutes les assertions. Une des garanties de la véracité d'une information se trouve dans leur remise en contexte, par le biais des liens hypertextes. Les articles en ligne fournissent souvent les adresses de leurs sources et laissent au lecteur le loisir de remonter à l'information brute. La crédibilité se mesure bien souvent au degré de transparence des sources d'information.

L'accès direct depuis l'article aux communiqués de presse, aux dépêches et autres documents originaux ne peut que fournir une crédibilité accrue, même par rapport aux journaux classiques. L'article en ligne est désormais accompagné d'archives historiques, ou d'une grande diversité de textes produits sur le sujet.

Enfin, Internet permet de mêler les informations issues des quotidiens, des radios, des chaînes télévision, des agences de presse et met ainsi fin à l'unicité des sources. Comme pour la presse traditionnelle, le journaliste en ligne, pour être crédible doit faire ses preuves. Les grands quotidiens papier qui ont crée une édition en ligne offrent à cette dernière toute la crédibilité de leur nom.

Il est logique que l'image de crédibilité atteint sur le support écrit se poursuit sur le support internet. La question de la crédibilité de l'information renvoie fondamentalement à la mission sociale du journaliste qui consiste à peser, jauger, interpréter les diverses sources. L'abondance des données disponibles sur le net ne fait que rappeler la nécessité de la fonction de médiateur du journaliste.

2.6 Analyse de l'hypothèse

En effet par cette analyse, cette hypothèse a tendance à se vérifier même si on a vu que le réseau offre tout de même des possibilités de crédibiliser cette information.

En effet la crédibilité des informations est touchée par la nature de ce media. Ce gigantesque gisement de données accessibles à tout le monde, que ce soit pour y diffuser ou y prendre de l'information, entraîne une baisse de la véracité de cette information.

3. Du journaliste au cyber-journaliste

Cette quatrième hypothèse émise énonce que le métier de cyber-journaliste est une profession à part entière.

C'est à dire que c'est une profession qui demande une formation et une expérience pour l'exercer.

Il ne suffit pas d'être très bon journaliste sur support papier pour aussi être très bon journaliste sur support numérique.

3.1 Une forte déontologie

        Non seulement le journaliste n'a aucun droit immanent au monopole de l'information, mais il ne doit pas craindre que le public ait désormais accès à des sources brutes d'informations sans passer par eux. Bien au contraire, le nombre quasi illimité d'informations disponibles sur le Web et la difficulté d'évaluer leur crédibilité rend plus nécessaire que jamais la fonction de médiateur que doit jouer le journaliste. Ce dernier doit donc apporter de la valeur ajoutée à l'information disponible en ligne. Et cela ne semble possible que dans un cadre déontologique précis.

        La surabondance de l'information disponible grâce au Web rend cruciale la fonction de journaliste. Nous l'avons vu, les infos sur Internet sont de diverses qualités. Et sur un sujet que le lecteur connaît mal, il aura le besoin précieux d'un médiateur pour assurer le tri des données, la validation des sources, la remise en perspective des événements... Les journalistes doivent assumer la fonction essentielle de critique du cyber-espace pour qu'il ne s'agisse pas d'un immense fourre-tout, dans lequel chercher un renseignement crédible reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin.

Distinguer le vrai du faux, contrecarrer une intox ou une désinformation de propagande est un travail extrêmement difficile et qui s'avère être d'une grande utilité dans un espace où le contrôle est faible. Internet est un lieu privilégié de la liberté d'expression et il convient de ne pas confondre l'expression d'une opinion avec de l'information brute. Parmi les mille métiers de la communication qui trouvent un terrain propice à leur fonction sur le Web, le journaliste doit assumer la responsabilité de garder un oeil critique sur l'ensemble de leur diffusion et doit pour cela traiter l'information avec plus de soin et plus de rigueur.

Ainsi, la valeur ajoutée que le journaliste apporte à l'information devient très précieuse dans ce nouveau contexte. La nécessité d'un triage intelligent se fait plus pressante dans cette pluie d'informations. De nombreux moteurs de recherche assument déjà une fonction de tri fondé sur des critères donnés par l'internaute. Cela permet de se faire livrer rapidement un grand nombre de documents sur un sujet choisi. Cependant, en bonne machine informatique, le moteur de recherche n'est pas à même de distinguer le vrai du faux et de faire une sélection qualitative des données. Il incombe donc au journaliste de classer qualitativement l'information et de la présenter épurée. De cette manière, l'information pourra avoir diverses qualités.

Et si aujourd'hui, la faiblesse de la demande, le principe de la gratuité du net empêche en général les journaux en ligne d'être payants, il semble qu'à court terme la valeur ajoutée d'une information devienne onéreuse. Internet risque de devenir un class media. La qualité de l'information aura son prix. Ceux qui pourront payer auront accès à une information triée et remise en perspective; les autres seront livrés à leur propre discernement dans la jungle de l'information commune. Déjà, des sites comme la tribune31(*), les échos32(*) ou le Wall Street journal33(*) proposent des informations

financières et économiques onéreuses.

Il en est de même avec l'actualité générale avec par exemple le monde34(*) qui vend une partie de son contenu.

Quoi qu'il en soit, le journaliste doit pour le moment distinguer son information de la liberté d'expression de tout un chacun.

3.2 L'écriture sur le web

L'écriture sur le web comme la presse écrite a ses propres règles dont on peut déjà dégager les parentés avec les médias traditionnels.

Le web est proche de la presse écrite de par sa méthode de production: mise en page, création et renouvellement de la une sont autant d'étapes que l'on retrouve dans la presse écrite. De la même façon, avec l'hypertextualité, on peut se contenter de lire le premier niveau d'information. Comme sur le papier on lit le titre, le chapeau et les premiers paragraphes.

En matière d'écriture, le style a beaucoup de points communs avec la radio. Phrases courtes, textes courts, syntaxes simples semblent être les critères les plus adaptés pour faciliter la lecture sur le Net, et donc sur écran. Le texte sur le Web doit être plus percutant que le texte sur papier. On s'approcherait plutôt de l'écriture type d'approches, "bref et complet", "une phrase, une idée".

Néanmoins, la grande nouveauté que nous apporte ce média est l' l'hypertextualité.

En effet la longueur de l'information est définie par l'équipe éditoriale, à savoir que par exemple un quotidien comme Sud-Ouest35(*) va préférer diminuer l'actualité générale afin de ne pas donner toutes les infos qu'il y a dans la version papier par contre elle va donner plus d'informations sur d'autres sujets qui seront dans les rubriques annexes (Voir entretien avec Frédéric Saller à la troisième partie de ce mémoire).

Quoi qu'il en soit l' l'hypertextualité offre aux journalistes de nombreuses possibilités afin de diffuser leurs informations.

En effet grâce aux multiples liens hypertextes, l'article d'un journaliste peut devenir en quelque sorte la « capsule » permettant de pénétrer dans la galaxie multimédia de l'information. L'article n'est plus une fin en soi. Sur le web, il devient une fenêtre qui s'entrouvre sur le monde.

Les techniques journalistiques induites par Internet permettent, pour la première fois de pouvoir restituer l'information dans son contexte historique, économique ou encore géographique, grâce aux liens documentaires activés d'un simple « clique ».

L'internaute passe ainsi, en un clin d'oeil, de l'information à l'état des connaissances s'y rapportant.

3.3 Une lecture plus fatigante 

Le texte à l'écran est différent du texte papier d'abord parce qu'il est à l'écran : luminosité et scintillement provoquent de la fatigue et peuvent gêner la lecture.

De plus, à l'écran, on n'a qu'une vue partielle du texte. A aucun moment il n'est possible d'avoir une représentation physique exacte de la totalité du texte, ou alors il faut l' imprimer pour le retrouver sur support papier.

Un effort de mémoire est parfois nécessaire, le retour en arrière est moins évident et moins souple que sur le support papier (il dépend complètement de la navigation prévue par l'auteur).

Pour peu que l'on utilise les possibilités d'animation, les effets d'apparition et de disparition, l'écriture multimédia est donc bien plus riche que l'écriture sur papier, mais aussi plus limitée à cause de la nature et de la taille même de l'écran.

De plus, selon Jakob Nielsen36(*), la lecture à l'écran est 25% plus lente que la lecture sur papier. D'où la nécessité d'être plus "indulgent" avec le lecteur Internet et d'augmenter la concision ainsi que la mise en relief des textes en ligne.

Il y a selon cette même étude 79% des utilisateurs qui survolent les textes et 16% qui lisent mot à mot.

Il paraît clair que la lecture à l'écran est moins confortable qu'une lecture sur papier surtout du fait de la luminosité et de la taille de l'écran. On a une plus grande vue d'ensemble quand c'est sur support papier.

C'est un point important aux freins du développement de la presse numérique.

Le confort de la lecture d'une presse sur support papier sera très difficilement remplaçable par le support électronique.

3.4 Une nouvelle écriture du fait d'une nouvelle lecture

L' « attaque » et la « chute » ne constituent plus les limites d'un texte ce qui entraîne que la lecture ne se fera plus nécessairement de façon linéaire. Les « encadrés », « sous-papiers », et autres « angles » de la mise en page traditionnelle laissent place à des liens hypertextes renvoyant à d'autres niveaux d'information.

Le mode de lecture va donc être modifié et c'est aux journalistes du net de réussir à l'orienter par des signalétiques claires et une mise en ligne intuitive. La mise en page n'est plus désormais en une seule dimension.

Il faut que les liens soit clairs et logiques et qu'il permettent aux lecteurs d'aller vers l'information désirée.

Il ne suffit pas d'être un pro de l'informatique pour connaître le comportements et les habitudes d'un Internaute. C'est pour cela que le journaliste du web doit bien connaître l'univers du web pour y guider ses lecteurs de façon la plus intelligente possible.

Il y a quatre ans, selon une étude réalisée par media source37(*), le journaliste sur Internet se plaignait de n'être là que pour transformer la version écrite en numérique, mais on s'aperçoit que maintenant les grands quotidiens ont compris les possibilités de ce media et tendent vers des nouvelles rubriques qui ont un contenu original. Le cyber journaliste avec son nouveau media est donc en train de naître.

Jacob Nielsen explique que comme le lecteur de la presse écrite, le lecteur on line va généralement commencer par survoler la page qu'il a devant lui plutôt que de lire mot à mot. C'est une fois qu'il a repéré ce qui l' intéressait qu'il va commencer à lire attentivement le texte.

En conséquence le journaliste doit, encore là, utiliser des textes faciles à survoler à l'oeil nu, grâce à des mots clés utilisés comme liens hypertextes ou alors colorés, des sous-titres explicites, et une idée par paragraphe.

Dans tous les cas, et quoi qu'il en soit de la politique éditoriale du quotidien, Internet est un media, qui comme tous les autres, demande une écriture propre et qui de plus, par sa technicité permet d'approfondir l'information.

Le journaliste du net doit arriver à exploiter intelligemment les atouts qu'offre Internet pour arriver à donner une information qui soit claire, vivante et complète.

Il semble que nous sommes encore dans les prémisses de cette écriture mais on sent déjà que la profession commence à se développer dans ce sens.

On peut s'apercevoir, de par l'émergence progressive des formations qui sont en train de naître, que le cyber-journalisme a certes, besoin des qualités du journaliste des médias traditionnels, mais qu'il a aussi besoin d'autres qualités pour sa nouvelle profession.

3.5 Formation

        La majeure partie des journalistes qui travaillent sur le web n'a reçu au départ aucune formation spécifique pour ce support. Ils se sont formés sur le tas et se distinguent de ceux de leurs collègues qui n'utilisent pas encore l'outil Internet par un goût souvent prononcé pour la micro-informatique. L'exemple du responsable du service web de Ouest France38(*) est significatif: professionnel expérimenté et intéressé par tout ce qui touche à la micro-informatique et à l'information scientifique et technique, Bernard Boudic (chef de service des informations générales) se tourne vers le support interactif en 1996.

On peut aussi noter des formations académiques qui se sont mis en place afin de donner une formation théorique à ceux qui veulent s'orienter vers ce nouveau métier.

Il y a par exemple l'école JMK de journalisme en Suède qui dispose depuis 1996 d'un cursus de cinq mois baptisé Global Electronic Journalism (GEJ) et dédié à la formation au journalisme sur Internet.  Le principal centre de formation JMK est situé à l'Université de Stockholm et forme au journalisme pendant trois ans, avec désormais l'option de pouvoir rajouter un semestre de formation au sein du GEJ.

Cette formation au journalisme sur Internet consiste à apprendre la mise en page au format HTML de journaux on line en s'inspirant des choses déjà existantes sur le web, ainsi qu'à savoir rechercher et trouver l'information,  en naviguant sur le web au travers des moteurs de recherche.

Même si la déontologie par rapport à ce nouveau média n'est pas au coeur de cette formation, elle va sensibiliser à la manière de traiter l'information.

En Espagne, l'université Pamplona propose aussi une formation de journalisme on line.

En France, il faut noter que l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille avait instauré la filière "journalisme multimédia" qui cherchait à améliorer les connaissances théoriques et techniques des journalistes chevronnés ou fraîchement diplômés. Cette formation était censée permettre au journaliste multimédia de mieux dialoguer avec les autres corps de  métier opérant dans les services web des journaux: informaticiens, graphistes... Elle était également censée lui apprendre à adapter son savoir-faire en matière de traitement de l'information aux supports multimédias. Le contenu de la formation était complet: histoire, économie, droit, éthique  des médias et du multimédia; notion de programmation informatique et de langage HTML et Java script; infographie...

Cette formation a été arrêtée au bout d'un an seulement.

3.6 Analyse de l'hypothèse

Cette quatrième hypothèse a été vérifiée par la recherche théorique effectuée.

Un passionné de l'informatique et d'Internet ne peut pas se prétendre être un bon journaliste sur le web, tout comme un bon journaliste de la presse écrite ne peut pas se prononcer être un bon journaliste sur Internet.

Ce métier consiste à avoir une formation en la matière ou d'apprendre par l'expérience comme pour tout autre métier.

4.Rentabilité de la presse sur support électronique 

Nous avons, depuis le début de cette partie, démontré que la presse sur support électronique venait se complémentariser avec la presse sur support papier, qu'elle faisait perdre de la crédibilité à la fonction de journaliste et qu'elle donnait lieu à une nouvelle profession. Maintenant, la cinquième hypothèse est de vérifier si par son faible coût de production et de diffusion, la version électronique va devenir plus rentable que celle du papier.

Le passage à un « mode de transport » plus rapide, entrant directement chez le consommateur et nécessitant des charges de fabrication, bien moindres comparées à l'imprimerie, ne pouvaient qu'intéresser la presse. En effet, les coûts du prépresse à l'impression et de la distribution sont des coûts qui sont lourds pour les comptes des journaux.

Ainsi, l'un des atouts majeurs de la cyber presse tient à la disparition de la fabrication physique. Ce n'est plus le journal qui investit dans la diffusion, mais l'acheteur qui doit s'équiper en matériel de réception (ordinateur personnel, modem, abonnement). Ceci étant d'ailleurs un frein pour l'accès à la presse électronique.

4.1 Principe de la gratuité

Il suffit de naviguer sur la plupart des quotidiens sur le net pour s'apercevoir que la plupart de ces journaux en ligne ont renoncé à instaurer un abonnement à l'entrée.

La gratuité s'est imposé avec Internet car ce fut l'esprit même des pionniers universitaires et scientifiques de partager librement entre eux l'information sur le réseau des réseaux.

Jean Miot dans son rapport sur « les effets des nouvelles technologies sur l'industrie de la presse » déclare que « la tare originelle d'Internet est la gratuité ».

On pourrait presque comparer cela à la radio qui, elle non plus, n'est pas payante pour obtenir les informations. Le problème c'est comme on l'a vu au début de la partie, un foyer a en moyenne six postes de radio sans compter les voitures presque toutes équipées d'une radio à l'intérieur.

Internet lui est présent dans seulement 22% des foyers.

Si la presse en ligne veut être rentable en restant gratuite, il va falloir qu'elle tire ses ressources essentiellement de la publicité et donc pour intéresser les annonceurs, elle devra avoir une forte audience, ce qui actuellement, par rapport aux autres médias n'est pas le cas.

Le taux de 10 % des foyers ayant accès à Internet est, selon l'institut d'étude Jupiter Communications39(*), un seuil minimal à partir duquel les responsables marketing estiment que cela vaut la peine d'investir dans de la publicité sur Internet.

On a dépassé ces 10% mais le prix des bandeaux reste faible, de par la faible audience.

C'est déjà pour une de ces raisons et comme on va le voir plus tard, que de nombreux quotidiens ont choisi la version mixte, c'est à dire, faire payer une partie de leur journal et laisser une autre partie gratuite.

La partie payante sera bien sur de l'information qui aura une valeur ajoutée par rapport à la partie gratuite. Cela peut être par une meilleur hiérarchisation, être plus personnalisée, plus pertinente, plus difficile à trouver, plus complète....

Pour Philippe Jannet, responsable du site web des « Echos », l'accès payant à l'information sur Internet tombe sous le sens40(*). "C'est logique: on ne peut pas donner de l'information. Quand on donne de l'information, c'est qu'il y a un problème sur la qualité même de l'information. La publicité n'est pas suffisante pour financer tout cela. Si on veut vraiment avoir des produits de qualité ou des bilans mis à jour tous les jours, cela vaut de l'argent", estime-t-il. En dehors des « informations à valeur ajoutée », qui sont payantes, le reste est gratuit. A savoir : les titres et les résumés de tous les articles des Echos.

4.2 Publicité sur le web.

Emile de Girardin fut le fondateur de la presse moderne mais aussi de la publicité.

En effet c'est grâce à lui et pour financer son journal qu'est apparue la première publicité sur son quotidien la « presse ».

Après, au fil des temps, chaque media qui est apparu, a lui aussi fait de la publicité puisque la possibilité offerte par un media est de toucher une large partie de la population.

Chaque media, de par sa nature, va avoir son propre fonctionnement pour la publicité (radio :spots de 20s, presse :encart publicitaire...) alors qu'en est-il de la presse sur Internet.

Pour commencer, Internet offre la possibilité aux annonceurs d'avoir accès en ligne aux plannings de réservation du journal papier et du site web, ainsi qu'au suivi périodique des résultats de leur campagne publicitaire.

En effet des outils comme « dart » de doubleclik et « open ad stream » de real media permettent et à l'éditeur et à l'annonceur de connaître instantanément la progression de l'impact d'une campagne en ligne, quitte à ajuster le message ou à changer d'emplacement en cours de route.

Les annonceurs sont désormais en droit d'exiger des résultats immédiats sur leurs investissements Internet, finies les études post campagnes, place aux « taux de cliques » enregistrés par le bandeau et calculés par rapport aux nombres de visiteurs.

Un annonceur va donc calculer à combien lui revient un clique et choisir le site ou le coût d'un clique est le moins cher.

Ce procédé semble être bien pour les annonceurs qui peuvent calculer l'impact de ces campagnes mais certains éditeurs sont actuellement en train de lever un débat contre cette méthode.

Leurs propos est que ce système ne permet d'obtenir des recettes que lorsque les internautes cliquent sur le bandeau publicitaire des annonceurs qui encombrent les sites. Appliqué à la télévision, ce concept reviendrait à ne payer TF1 que si les téléspectateurs se ruaient dans les magasins des annonceurs juste après la diffusion de leurs spots.

Il faut savoir que le taux de cliques moyens sur les bannières des sites de presse écrite est inférieur a 1%41(*).

Il y a sur Internet des bandeaux placés sur le site mais il existe aussi d'autres formes de publicité sur le web.

Une autre forme est ce que l'on appelle le « pop up », cette publicité consiste à déclencher automatiquement l'ouverture d'une page web qui prend la place généralement du tiers de l'écran.

Il y a aussi les « interstitielles » qui sont aussi des pages de pub mais qui eux vont s'ouvrir en plein écran durant un court temps avant d'arriver aux vrais sites demandés par l'internaute.

Voici comment fonctionne en généralité la publicité dans la presse on line.

4.3 L'E-espionage

Internet offre la possibilité aux éditeurs de mesurer l'audience exacte de leurs sites à l'internaute prés.

Il peut aussi analyser les comportements de lectures liens par liens et rubriques par rubriques.

Cette possibilité peut être vue comme une tentation à gérer les informations en fonction de l'objectif d'audience à atteindre, il faut prendre garde.

Ces analyses vont aussi permettre à l'éditeur et à l'annonceur de pouvoir cibler et mesurer avec plus de performance les messages publicitaires.

Pour exemple un organisme comme doubleclick42(*) va observer les habitudes des millions d'Internautes et connaître leurs caractéristiques pour placer les bandeaux publicitaires des annonceurs à l'endroit le plus stratégique pour lui.

Un lecteur qui va sur le site est susceptible de laisser des informations sur ses centres d'intérêts, ses besoins d'information, ses loisirs, voire son niveau de vie et sa catégorie socioprofessionnelle.

Ces données sont collectées souvent à son insu et vont permettre de mieux cibler les impacts publicitaires ou autres.

L'E-espionnage est bien présent sur le World Wide Web.

4.4 L' E-publipostage

Effectivement, qui n'a pas reçu dans sa boite aux lettres ce que l'on appelle des mailings ? Ce sont des lettres personnalisées avec des mots types.

Sur Internet se produit le même phénomène avec les boites E-mails.

En effet pour s'abonner au journal ou pour d'autres raisons, l'internaute va laisser sa boite E-mail à l'éditeur qui va la classer dans une base de données.

Il lui suffit après, d'envoyer un courrier électronique, en proposant par exemple des nouvelles modalités d'abonnement et d'y insérer un lien vers un annonceur.

Généralement le quotidien prend tout de même la peine en vertu de la protection de la vie privée de donner la possibilité de ne plus faire partie de la liste de ce publipostage électronique.

En effet en 1999, le New York Times a utilisé les E-mails de ses abonnés pour leur envoyer un publipostage électronique avec le nom de ses annonceurs.

A la même période le Wall Street journal43(*) s'est servi de ses 400 000 abonnés pour vendre sa base de données à des annonceurs.

En effet cette base de données était intéressante puisqu'elle décrivait au maximum les caractéristiques de ce public, à savoir leurs professions, la taille de l'entreprise, les transactions boursières etc....

Si un journal peut envoyer des informations personnalisées à ses abonnés c'est qu'il connaît bien leurs centres d'intérêts.

Il y a aussi le phénomène des « cookies » qui sont des petits fichiers envoyés sur l'ordinateur de l'internaute sans qu'il s'en aperçoive et qui permettent de voir sa traçabilité sur un site web.

Cela permet de créer des bases de données sur le comportement des internautes et ainsi de mieux les cibler.

4.5 Presse électronique et commerce électronique

En effet la presse sur Internet a la possibilité de faire des partenariats avec de gros commerçants afin de donner de l'information sur tel ou tel produit et par la suite proposer un lien pour acheter ce produit .

Cette nouvelle convergence entre média et commerce, remet à la fois en cause le rôle du journaliste et celui du lecteur: le premier se transforme en vendeur, au risque de perdre l'objectivité que nécessite son travail, quant au second, il aurait tendance à lire son journal électronique comme on feuillette un catalogue de vente.

Le Monde44(*) donne ainsi la possibilité sur son site d'acheter des livres en partenariat avec Alapage. Ce n'est pas tout, encore en partenariat avec la FNAC il donne la possibilité d'acheter de la musique, des DVD,des logiciels, des jeux, des places de spectacles.....

Tout est ainsi mis en place pour permettre à l'internaute de s'informer puis de consommer, d'un même geste, en favorisant avant tout les "achats d'impulsion". Bien entendu, le site de presse reçoit une commission sur chaque vente réalisée avec ses lecteurs.
Certains groupe de presse ont préféré éviter cela et créer d'autres sites qui sont dédiés exclusivement à des fins commerciales comme le groupe Sud-Ouest dont on traitera un peu plus loin.

4.6 Les petites annonces

Grande source de revenus pour les médias imprimés, les petites annonces représentent entre 30 et 50% des revenus des journaux45(*). Or les possibilités interactives rendent les annonces sur la Toile bien plus intéressantes et efficaces que dans les journaux.

Il est en effet beaucoup plus facile de gérer des petites annonces sur la Toile que sur un support imprimé, car leur renouvellement et leur mise à jour peuvent se faire quasiment immédiatement. En outre, les renvois par liens hypertextes donnent au lecteur la possibilité d'en savoir plus que n'en dit le premier texte: présentation de l'entreprise faisant offre d'emploi, visite en trois dimensions d'un appartement en vente.

De plus les petites annonces ne sont plus désormais limitées au seul périmètre de diffusion du journal imprimé.

Ces avantages ne sont pas passés inaperçus aux yeux des éditeurs de presse: en effet, pour renforcer leur offre, six quotidiens américains (Boston  Tribune, Chicago Tribune, Los Angeles Times, New York Times, San José Mercury News et Washington Post) ont ouvert, à la mi-octobre 1995, un service commun sur Internet, Career Path, qui permet de consulter l'ensemble des  annonces classées publiées par les six titres. De cette façon, la presse écrite fournit aux annonceurs un service complet. Les petites annonces parues dans le support écrit, peuvent renvoyer à un complément d'information sur Internet. Voilà un moyen de s'adapter.

Il est aussi à prévoir que les annonceurs commerciaux s'orienteront de plus en plus vers le cyberespace

On peut même se demander que si les journaux sont menacés, c'est moins du côté des lecteurs ( des gens vont rester attachés à l'impression papier), que du côté des annonceurs.
 

Du coté de la France, Ouest France46(*) quotidien français a lancé ses propres sites d'annonces comme ouest france automobile47(*) ou ouest france immobilier48(*).

Sud ouest n'a pas laissé passer cette opportunité en créant lui aussi ses propres sites de petites annonces.

Il y a 5 sites de petites annonces pour sud-ouest :

-sudouest-immo.com

-sudouest-auto.com

-sudouest-emploi.com

-kitrouve.com

-reflex-immo.com

Après avoir montré les principaux moyens qu'offrait Internet pour se financer, on peut faire un petit état actuel de la rentabilité des quotidiens en ligne dans le monde à cette date.

4.7 Etat actuel de la rentabilité des quotidiens sur la toile.

En effet comme on l'a vu auparavant pour qu'un journal se rentabilise et fasse des bénéfices grâces à la publicité, il a besoin d'une forte audience ce qui n'est pas encore le cas d'Internet.

Il y a un ou deux ans les quotidiens pensaient que leurs sites, grâce à la richesse qu'offre le multimédia, allait avoir une meilleure audience. Mais la progression n'est pas aussi forte qu'il ne le pensait, ce qui a amené les quotidiens à se tourner vers d'autres mesures.

La première grosse mesure est de faire payer une partie de leurs contenus mais aussi de licencier des employés qu'ils avaient pris dans l'euphorie d'une montée en puissance de l'Internet.

A cette époque, l'audience des sites ne cessait de croître, ils faisaient figures de poules aux oeufs d'or. Au point que les investisseurs qui sont entrés en 2000 dans le capital de Libération49(*), comme le fonds de capital-risque britannique, étaient surtout alléchés par ses éditions électroniques.

La fin de l'année 2001 a été terrible. Liberation.fr, créé en 1995, a perdu les deux tiers de ses effectifs : il reste 11 salariés sur 32. Le site de Libération n'a récolté que 0,5 million d'euros de recettes publicitaires contre les 2,3 millions prévus au budget. Du coup il a perdu 1,5 million d'euros... Un petit résultat qu'il faut relativiser du fait de l'édition papier qui a perdu, elle, plus de 7,6 millions.

Ailleurs, ce n'est pas mieux : le site du Parisien50(*) s'est séparé de 10 de ses 23 employés. Celui des Echos51(*), d'une dizaine sur 50. Quant au site du Figaro52(*), décapité, il n'a conservé que 3 personnes sur 30.

Les autres sites ont un peu mieux résisté, mais beaucoup d'entre eux, y compris celui du Nouvel Observateur, ont revu leurs budgets et leurs ambitions à la baisse. Même la tribune.fr53(*), qui a dégagé des (petits) profits pour la première fois en 2001, se serre la ceinture en attendant la reprise. « On a été prudent. On a un plan stratégique et on doit rendre des compte tous les mois à notre actionnaire LVMH 54(*)», dit Emmanuel Cacheux, directeur multimédia du quotidien économique. Grâce au soutien de son associé, le groupe Lagardère, le site du Monde , leader du secteur, continue dans une bonne voie, avec une équipe de 55 personnes.

Mais l'ambiance n'est plus à la sérénité. « Il y a deux ans, c'était presque une promotion d'aller travailler sur le web, raconte un journaliste du Monde interactif. Aujourd'hui on se sent menacés55(*) ».

Il faut préciser que les derniers résultats publiés, à l'instant du nombre d'abonnements, fait apparaître 13 000 abonnements ce qui est loin au dessus de l'objectif prévu et qui permet d'envisager une amélioration de l'ambiance.

Le problème ne vient pas seulement de l'audience mais également de la manière très contestée de la vente d'espaces publicitaires en se basant au taux de cliques sur les bandeaux. Ce n'est pas très porteur.

Ainsi, en 2000, l'Express a réalisé 230 000 euros de recettes publicitaires sur son site contre 53 millions d'euros pour la version papier.

Le problème aussi est la gratuité et c'est aussi sur cela que les éditeurs sont en train de réagir.

« Après la gifle de 2001, le défi est de trouver un modèle économique. On ne peut plus espérer tirer 80% des revenus de la publicité »56(*) explique Benoît Lucciani, directeur général du Parisien.com57(*), qui développe le sponsoring. A chacun sa recette: l'Observateur58(*) s'est lancé dans le commerce électronique avec sa boutique « L'objet du mois ». L'Express mise sur les petites annonces. Le site de la Tribune59(*) a échappé au marasme parce qu'un tiers de ses revenus annuels, qui ont dépassé largement les 5 millions de francs , provient de la vente de contenus à des entreprises, essentiellement des banques et des assurances.


Déjà tous les sites, ou presque, font payer la consultation de leurs archives. Une activité peu lucrative, même pour « Le Monde » qui revendique 700 à 1 000 articles vendus chaque jour.

Il est très dangereux pour un quotidien de passer du tout gratuit au tout payant, c'est presque l'effondrement assuré.

Le Monde lui comme d'autres a dorénavant une partie de l'information gratuite et une autre partie à valeur ajoutée payante. Cette partie est à cinq euros le mois ce qui paraît raisonnable.

Le Monde vient de publier ses résultats et il enregistre 13 000 abonnements. Ce résultat est au dessus des objectifs escomptés.

Les échos proposent une partie payante et un abonnement à 299 euros par an qui comprend :

· Tout le Quotidien Les Echos en ligne dès 3 heures du matin
(heure de Paris).

· L'accès à 100 articles par mois au choix extraits des archives.

· Les 10 dernières éditions du quotidien.

En globalisant un peu, Le groupe Innovation International Media a mené en mars dernier une nouvelle enquête pour le compte de la World Association of Newspaper. Cette étude mondiale, réalisée à partir des informations fournies par 429 journaux, se penche sur la stratégie et la viabilité des développements Internet dans la presse. Une viabilité encore fragile, puisque seuls 17 % des journaux interrogés indiquent aborder l'année 2002 en disposant d'une activité Internet rentable. Ils étaient 15 % en 2000. Ce niveau de rentabilité varie selon l'implantation géographique : 39 % des journaux nord-américains indiquent aujourd'hui être rentables sur le Web. Cette proportion tombe à 7 % en Europe et à 5 % en Amérique du Sud.

La rentabilité des activités Internet de la presse en 2002
(source Innovation International Media)

 

Mondial

Europe

Amérique du Nord

Perte

58 %

71 %

35 %

Equilibre

25 %

22 %

26 %

Profitable

17 %

7 %

39 

Reste que parmi les titres interrogés, 2002 apparaît comme une année charnière puisque 25 % des journaux au plan mondial comptent atteindre l'équilibre sur Internet sur l'exercice en cours. Cette perspective est soutenue par la montée en charge des services payants : 46 % des journaux admettent comme "très probable" ou "probable" le lancement d'offres premiums d'ici 2003. Selon l'étude, la marge de progression en la matière apparaît élevée, 84 % des titres présents sur le Net tirant leurs revenus uniquement de la publicité.

Types de services payants proposés sur les sites Internet journaux
(source Innovation International Media, 2002)

.

Mondial

Europe

Amérique du Nord

Abonnements

20 %

19 %

20 %

Services à la carte

70 %

67 %

75 %

Les deux

10 %

14 %

5 %

Sur le plan de l'activité, 48 % des journaux interrogés disposent de deux sites et plus. Ces niveaux d'audience ne semblent pas affectés par l'arrivée de services premiums : 68 % des journaux qui ont lancé des offres payantes n'ont constaté aucune érosion de leur trafic et 14 % une baisse inférieure à 10 %.

4.8 Analyse de l'hypothèse

Cette hypothèse ne semble pas se vérifier par les recherches théoriques.

Du moins dans l'état actuel et dans l'état proche à venir, la version électronique des quotidiens semble, pour la plupart, avoir du mal à ne pas faire de perte et les bénéfices se font très rare.

Le problème vient essentiellement d'un manque d'audience et du principe de la gratuité mais on a vu que ce nouveau media offrait de bonnes possibilités de devenir rentable si l'audience venait à grimper fortement.

Il paraît clair que l'avenir proche risque d'être difficile pour les quotidiens électroniques mais dans un avenir un peu plus lointain !!!

5. Statut de la presse sur Internet

Cette sixième et dernière hypothèse énonce que le statut et les règles juridiques applicables à la presse papier sont similaires à ceux de la presse sur Internet.

L'avènement de cette presse web ne tarde pas à questionner le juriste. En effet, cette presse nouvelle qui utilise un support de diffusion nouveau et complexe ne se laisse pas toujours aisément intégrer dans le cadre déjà ancien de la presse traditionnelle.

Il convient à cet égard de rappeler très succinctement, que la presse française s'est très tôt vue encadrer par le législateur, même si, dans de nombreux textes, il est rappelé que la presse est libre en France.

5.1 Historique du droit de la presse

En effet la presse est libre en France grâce au principe de la liberté d'expression qui a été posé par l'article 11 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Elle énonce que « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».

Principe énoncé au début de chacune des lois constitutives du Droit français de la communication et surtout de la loi du 29 juillet 1881 qui marque la vrai naissance de la liberté de la presse et de la sanction de ses abus.

Le droit de la presse va évoluer au rythme des technologies de la communication, et si en 1881, il n'est question que de presse écrite, la loi a été appliquée au cours du siècle à toutes les inventions nouvelles telles que la photographie ou la radio.

L'apparition de la télévision va néanmoins provoquer l'intervention du législateur pour encadrer juridiquement ce mode de communication de masse.

La loi de 1982 proclame que «  la communication audiovisuelle est libre » et met fin au monopole de l'état sur la télévision.

En réalité, la presse audiovisuelle, tout en étant soumise à certaines règles juridiques spécifiques, a repris à son compte l'essentiel des règles de la presse écrite et il en va de même pour la presse sur Internet.

5.2 Le statut de la presse en ligne.

L'entreprise de presse n'est pas définie ni régie par un statut particulier. Aucune obligation particulière n'est prévue quant à la forme juridique que doit revêtir une société éditant une publication de presse, qu'elle soit éditée sous forme papier ou sous forme électronique.

Au cas particulier de la constitution d'une SARL, l'article L 491 du code des sociétés prévoit que les SARL éditant une publication au sens de l'article premier de la loi du 1er août 1986 sont autorisées à limiter leur capital social à 2000 F. La définition de "mode écrit de diffusion de la pensée mis à la disposition du public et paraissant à intervalles réguliers" n'est pas circonscrite aux seules publications éditées sur papier et peut s'étendre aux publications éditées sur support électronique dès lors qu'elles répondent à ces caractéristiques.

 Les services d'informations diffusées sur Internet constituent des services de communication audiovisuelle au sens de la loi du 30 septembre 1986 modifiée par la loi du 1er août 2000, et au sein de ceux-ci des services de communication en ligne. La communication en ligne est définie comme un sous-ensemble de la communication audiovisuelle qui se caractérise par le fait qu'elle est transmise sur demande individuelle.


Afin d'affirmer le principe de liberté prévalant sur l'Internet, la loi du 1er août 2000 a procédé à la suppression de la formalité déclarative pour les services de communication en ligne.

Par contre, l'éditeur de sites Internet doit mettre à la disposition du public, son nom et son adresse s'il s'agit d'une personne physique, sa dénomination et son siège social s'il s'agit d'une personne morale, ainsi que le nom du directeur de la publication, ou le cas échéant, celui du responsable de la rédaction au sens de l'article 93-2 de la loi du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle. L'éditeur doit également indiquer la raison sociale et l'adresse du prestataire qui est lié contractuellement avec lui pour la mise en ligne de ses pages Web. Ce dernier cas désigne en principe l'hébergeur.
Par exception, les personnes physiques ou morales, éditant à titre non professionnel, peuvent conserver leur anonymat en n'indiquant que le nom, la dénomination et l'adresse de leur hébergeur sous réserve que celui-ci ait reçu préalablement l'identification du responsable de l'édition.


En conséquence, l'hébergeur qui serait incapable ou qui ne voudrait pas fournir les renseignements relatifs à l'éditeur serait probablement considéré comme responsable si le site était légalement répréhensible.

Aussi le régime de déclaration prévu par la loi du 29 juillet 1881 se trouve-t-il réservé à la presse papier. Il en est de même des formalités de dépôts (dépôt administratif et judiciaire, dépôt légal auprès de la Bibliothèque nationale).

Les infractions de presse et le régime procédural particulier qui s'y attache s'appliquent quel que soit le mode de communication utilisé. Ces différentes infractions visant à instituer un équilibre entre la liberté d'expression et la protection des personnes sont susceptibles d'être caractérisées quel que soit le support et le moyen de l'expression (écrit, parole ou image sur la voie publique, presse, télévision...) dès lors qu'il y a publication. Il en est de même pour les dispositions pénales visant les actes de publication et renvoyant au régime particulier de responsabilité en cas d'infractions de presse (publication de messages à caractère pornographique ou violent (article 227-24 du code pénal), atteintes à l'intimité de la vie privée).

Tout ceci trouve application dans la loi du 29 juillet 1881 mais on peut dorénavant ajouter une règle qui pose problème avec l'arrivée d'Internet.

Cette règle est la prescription des infractions de presse.

En effet, la règle la plus particulière des délits de presse est, sans conteste, la prescription de trois mois. On considère que l'information n'est préjudiciable que pendant un temps très court.

Ainsi dans un procès de presse, les magistrats doivent rechercher la date du premier acte de publication, car les infractions de presse sont des délits dits instantanés. Il faut connaître le moment à partir duquel le public a eu accès au document litigieux, moment qui donne le point de départ de la prescription de trois mois.

De ce fait, pour les émissions audiovisuelles, c'est le jour de la première diffusion, pour les mensuels et éditions de livre, le jour effectif de la mise à disposition du public.

Le problème qui a été posé pour les sites de presse sur Internet est de savoir si les articles sont considérés comme des publications continues lorsqu'ils restent disponible au public sur le site.

En effet un journal est une matière périssable et furtive alors qu'Internet, de part ses caractéristiques techniques, laisse la possibilité plus facilement à l'Internaute de lire l'article longtemps après la premier publication.

Le délit de presse peut être considéré comme une publication continue puisque l'auteur a décidé de le maintenir sur son site et que la mise à disposition au public reste continue. La prescription de trois mois ne serait donc pas applicable à la presse sur le net.

C'est en tous cas ce qu'a déclaré la décision de la Cour d'appel de Paris du 15 décembre 1999 dans l'affaire Costes qui semblait trancher le débat. La Cour y conclut que la publication sur Internet est un acte continu. Donc, le délai de prescription recommence à courir chaque jour.

Cette mesure risque d'être un danger pour la mise en mémoire des articles sur Internet. En effet si on considère les articles comme des parutions continues, un site peut être attaqué à tout moment dés l'instant qu'il garde en archives des articles !!

Néanmoins, dans une décision récente (Cass.crim., 30 janvier 2001, Annie Rousseau c/ A. Benssalem), la Cour de Cassation a confirmé l'application du délai de prescription de trois mois avant la date de la citation. Selon cette décision mettant fin aux hésitations jurisprudentielles, le délai commence à courir au jour du premier acte de publication et non de celui de la connaissance par la partie civile des propos diffamatoires.

Aussi, le raisonnement de la Cour de Cassation permet de conclure que la publication sur Internet n'est pas un acte continu.

Il faut tout de même s'interroger sur une éventuelle interprétation, aux termes de laquelle l'acte de publication serait renouvelé à chaque modification ou actualisation d'un site, et constituerait un nouveau point de départ de la prescription, l'éditeur choisissant de maintenir ou non un contenu.

Voyons maintenant un autre point que soulève la presse en ligne de par son nouveau support de diffusion. Il concerne les aides à la presse données par l'état pour faciliter l'édition.

Cette aide à l'édition doit permettre d'aider la diffusion et de préserver l'indépendance financière des entreprises de presse. Ceci doit aider indirectement le lecteur a avoir accès à une meilleure diffusion.

Au titre des aides à la diffusion figurent : les tarifs postaux préférentiels, l'aide à l'expression de la presse française à l'étranger, l'aide au portage.

Au titre des aides destinées à protéger l'indépendance financière figurent: un taux réduit de TVA de 2,1% sur les ventes, un régime spécial de provisions pour investissements (article 39 bis du code général des impôts), l'exonération de la taxe professionnelle, des fonds d'aides directs aux quotidiens d'information politique et générale, le fond de modernisation de la presse quotidienne et assimilée.

La plupart des aides, directes et indirectes, qui fondent le régime économique de la presse ne sont pas applicables à la presse multimédia.

Les aides postales et d'imposition doivent être agréées pour être applicables par la commission paritaire des publications et agences de presse répondant aux critères des articles D 18 et suivants du code des postes et télécommunications et 72 et 73 de l'annexe III au code général des impôts : présenter un intérêt général quant à la diffusion de la pensée, porter les mentions légales, paraître régulièrement au moins une fois par trimestre, consacrer moins des deux tiers de leur surface à la publicité, faire l'objet d'une vente effective.

Dans un avis en date du 23 juin 1959 délivré au sujet d'une publication de presse diffusée par voie de télécopie, le conseil d'Etat a précisé qu'il convenait de limiter le bénéfice du régime économique de la presse aux « publications imprimées, permettant par lecture immédiate la diffusion de la pensée et ne nécessitant pas un appareillage spécial ». Cette interprétation a été confirmée par la haute juridiction dans un arrêt du 23 novembre 1987 refusant l'extension de l'aide à la presse télématique.

De plus dès lors qu'elle n'obéit pas aux même contraintes particulières de fabrication et de distribution, la presse en ligne n'est pas susceptible de bénéficier des mêmes aides que la presse papier. Le bénéfice du régime économique de la presse est justifié par les contraintes matérielles supportées (fabrication, impression et distribution des exemplaires papier) non supportées par la presse en ligne. L'absence de charges liées à la production papier (impression, tirage) réduit les frais de réalisation du journal à environ 50 % des coûts, pour ne limiter ceux-ci qu'aux seuls coûts de collecte et de rédaction de l'information.

La TVA à 2.1% n'est pas applicable n'on plus à la vente des journaux numériques comme elle l'est pour la vente sur support papier.


Les propositions d'allègement fiscal pour les journaux en ligne ou divers produits multimédias n'ont pas été retenues dans la loi de finances pour 2002.

Le député RPR Patrice Martin-Lalande n'a pas réussi son coup de pouce. Il avait proposé d'alléger la fiscalité pour la presse en ligne à 2.1%.

Définitivement adopté par l'Assemblée nationale le 19 décembre, le budget 2002 ne contient pas cette disposition.

La raison de ce refus reste toujours que la presse électronique n'est pas soumise aux même frais que la presse écrite.

La vente d'un journal numérique reste donc à 20.6%.

En dehors de cela, la presse numérique va tout de même bénéficier de certaines aides.

Au titre des aides dont peut bénéficier la presse électronique, doit être mentionné le fond d'aide presse et multimédia.

Plusieurs titres ont également pu bénéficier du fond de modernisation de la presse pour aider à des projets de diversification et de développement numérique.

5.3 Droit d'auteur

        La question des droits d'auteur n'est pas nouvelle, dans la mesure où le pillage des oeuvres de l'esprit n'a pas attendu Internet pour commencer. Pourtant le réseau risque de lui donner une ampleur inquiétante.

Juridiquement, le droit d'auteur se définit comme "la prérogative attribuée à l'auteur d'une oeuvre de l'esprit". Cette prérogative comporte un droit pécunier qui est le droit de tirer profit de l'oeuvre, et un droit moral qui est le droit de l'auteur d'une oeuvre littéraire, artistique, ou scientifique de la divulguer, d'en fixer les conditions d'exploitation et d'en défendre l'intégrité. Le respect du droit moral donne au journaliste une possibilité de contrôle, inaliénable sur l'usage qui est fait de son oeuvre. Toute utilisation de cette dernière ne peut être faite sans son accord préalable.

La présence d'une oeuvre sur Internet implique préalablement sa numérisation. Or, un tel acte correspond non seulement à une reproduction de l'oeuvre, mais aussi à son adaptation, du fait de la transformation de données analogiques en données binaires. A cet égard, le Livre Vert de la Commission Européenne sur les droits d'auteur et les droits voisins (Juillet 1995) établit que la numérisation d'une oeuvre doit tomber sous l'empire du droit de reproduction, de même que le chargement de celle-ci sur la mémoire centrale d'un ordinateur.

La numérisation d'une oeuvre doit donc être préalablement autorisée par le titulaire des droits.

La question qui nous intéresse essentiellement est de savoir si un journaliste qui travaille pour le quotidien d'une presse écrite va pouvoir faire valoir son droit d'auteur quand l'article est transposé sur le support numérique.

En effet, Les éditeurs de presse versent volontiers le contenu de leurs publications traditionnelles sur la Toile. Mais quand personne ne demande l'accord des journalistes, procès et négociations se succèdent.

Le premier procès qui a été le symbole de la position de la jurisprudence française est le procès des Dernières Nouvelles d'Alsace60(*) (DNA).

Février 1998, c'est une première dans la presse française : le tribunal de Grande Instance de Strasbourg donne raison aux journalistes du quotidien alsacien dans le conflit qui les opposait à leur direction sur la rétribution des articles diffusés sur Internet61(*).

Le quotidien strasbourgeois diffusait alors gratuitement depuis deux ans une version Web de son journal papier. Pour les syndicats qui ont porté l'affaire devant la justice, la question est de savoir si les journalistes ont des droits sur leur production. A côté d'une rétribution minime, ils réclament surtout d'être associés au produit diffusé. En clair : avoir un droit de regard.

Pour la direction, le web constitue un mode de diffusion et non pas une autre publication. L'ordonnance rendue va l'obliger à revoir sa copie et à ouvrir des négociations. Le tribunal a jugé en effet que le " journaliste limite la cession de son droit d'auteur à une première publication, et que la reproduction de l'oeuvre d'un journaliste professionnel dans un autre périodique est soumise à autorisation " .

Le 9 avril 1998, les journalistes et la direction finissent par tomber d'accord. Les journalistes percevront 8% des recettes engendrées par les produits payants et 10% de la marge nette des produits gratuits avec un minimum de 200 F pour les permanents et 30 F pour les pigistes .

Cette solution sera confirmée dans une seconde affaire impliquant la société de gestion du Figaro Magazine.

L'éditeur avait procédé à la publication télématique de ses archives et proposait l'envoi de copies d'articles par fax ou e-mail... sans l'accord de ses journalistes. Devant le tribunal, la défense essayait à nouveau de faire admettre que " l'édition télématique n'est qu'un prolongement de la diffusion du journal ", ne nécessitant pas un nouvel accord des journalistes.

Mais, le 14 avril 1999, le Tribunal de grande instance de Paris conclut de manière générale que toute reproduction, " sur un nouveau support résultant de la technologie récente ", à savoir le Minitel, Internet, et sur CD-ROM, exige non seulement une nouvelle rétribution des journalistes mais, surtout, le consentement express des ayants droit62(*).

L'enseignement a déjà porté ses fruits puisque la direction des Échos a accepté de négocier le sort des articles de ses journalistes.

L'accord autorise l'utilisation gratuite des articles pour l'édition électronique du jour. En revanche, les journalistes recevront une rémunération pour toute consultation des articles tombés dans les archives payantes. Une solution raisonnable : elle ne compromet pas la mise en ligne de la presse traditionnelle.

Le Monde a lui aussi passé des accords avec ses journalistes afin d'autoriser une reproduction des articles sur le numérique. Ces accords semblent montrer que les journalistes ne sont évidemment pas hostiles à la publication de leurs articles sur le réseau mais refusent d'être totalement mis a l'écart.

5.4 Carte de journaliste 

La carte est délivrée par la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP)63(*) .

Cette commission est composée à parité de représentants des éditeurs de journaux et de syndicalistes élus par les journalistes, cette commission est chargée par la loi de délivrer une carte professionnelle aux journalistes qui peuvent y prétendre. Car cette loi, adoptée sans débat à l'unanimité du Parlement en mars 1935, donne pour la première fois un statut professionnel aux journalistes qui en étaient dépourvus.

Pour délivrer la carte, la commission va analyser chaque dossier de l'ensemble des demandes pour décider d'attribuer ou non le statut de journaliste.

Elle va se baser sur une définition qui caractérise la fonction de journaliste.

"Le journaliste professionnel est celui qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une publication quotidienne ou périodique éditée en France ou dans une agence française d'informations et qui en tire le principal des ressources nécessaires à son existence".

Il faut savoir que l'on peut avoir une activité de journaliste sans avoir la carte mais la convention collective nationale de travail des journalistes interdit d'employer pendant plus de trois mois des journalistes professionnels et assimilés qui n'en seraient pas titulaires ou pour lesquels cette carte n'aurait pas été demandée.

Depuis le 22 mai 1936, date à laquelle se réunie la commission pour la première fois, les journalistes de la presse écrite peuvent avoir par cette carte un statut de journaliste.

Plus tard, l'apparition des journalistes sur radio ou sur télévision n'a pas empêché la commission de leur délivrer des cartes mais qu'en est-il pour les journalistes du multimédia ?

Face à l'évolution des techniques et des métiers, la commission supérieure de la carte d'identité professionnelle des journalistes n'exclut pas la reconnaissance d'une activité de journaliste au sein d'une entreprise d'information multimédia, bien que ce ne soit pas un cadre d'activité expressément reconnu par le code du travail.


En conséquence, les journalistes exerçant leur activité au sein d'une telle entreprise peuvent présenter une demande de délivrance de carte professionnelle auprès de la commission. Ils doivent alors être en mesure d'apporter la preuve du caractère principal et régulier de leur activité de traitement de l'information.
En effet, la commission effectue un examen strict du caractère journalistique de l'activité du demandeur au vu d'une description précise des tâches, d'une liste des sujets traités et des services sur lesquels ils sont offerts au public. Elle exige en outre que le demandeur soit rattaché à la convention collective nationale de travail des journalistes et à l'une de ses qualifications.


Le statut social afférant à la qualité de journaliste (l'allocation pour frais d'emplois des journalistes et les taux de cotisations réduits de sécurité sociale dus par les entreprises de presse pour l'emploi) trouve application.

En résumé un journaliste sur Internet peut avoir la carte de presse si il répond a trois principaux critères :


1. Travailler comme journaliste dans une structure indépendante.
2. Avoir pour mission principale, celle d'informer le public.
3. Relever de la convention collective des journalistes et être rémunéré comme tel.

5.5 Analyse de l'hypothèse

Cette hypothèse n'a pas été réellement vérifiée du fait que la presse sur Internet s'est vu octroyée quelques règles juridiques propres à son statut.

En effet, elle fait partie d'un sous-ensemble du domaine de la communication audiovisuelle.

Les règles, qui dirigent la presse sur Internet, vont en général trouver application dans la vieille loi de la presse de 1881 mais elle va aussi avoir ses propres règles qui proviennent de ses caractéristiques techniques nouvelles.

Elle n'aura pas, par exemple, de déclaration préalable à faire comme elle n'aura pas non plus accès à des aides qui sont prévues pour la presse écrite et qui ne s'appliqueront pas à la presse électronique.

Il reste à noter qu'il n'y a pas de changement fondamental entre les règles qui s'appliquent à la presse écrite et les règles qui s'appliquent à Internet.

CONCLUSION DEUXIEME PARTIE

La vérification théorique de ces hypothèses nous a démontrés dans un premier point que la version électronique des quotidiens allait venir complémentariser la version papier.

En effet elle offre de nombreuses possibilités à celle ci de se développer par ce nouveau média.

Comme l'a fait la radio et la télévision, Internet est un nouveau média qui va se complémentariser avec les autres.

La vérification théorique de ces hypothèses a également mis en avant cette activité comme étant une nouvelle profession avec des nouveaux professionnels et un statut particulier.

En ce qui concerne son état dans le marché économique, on ressent bien que la presse électronique souffre d'un manque d'audience.

Internet est un media encore peu utilisé par rapport aux autres et quand il est utilisé ce n'est pas essentiellement pour aller sur les sites de presse.

La rentabilité de cette presse électronique est en général à l'heure actuelle pas source de profit.

INTRODUCTION TROISIEME PARTIE

Cette partie va être essentiellement consacrée à des recherches pratiques.

Il y a en effet le rapport d'un entretien effectué auprès de Monsieur Frédéric Saler, journaliste multimédia au quotidien électronique Sudouest.com.64(*)

A également été effectuée une enquête auprès de la population du Sud Bassin avec un échantillon de 150 personnes.

Ces recherches visaient plusieurs objectifs.

Le premier était de présenter le groupe Sud Ouest et son quotidien Sudouest.com.

En second lieu, ces recherches vont analyser le comportement et les attitudes de la population du Sud Bassin pour accéder à leurs informations régionales.

Enfin, elles ont pour objectif d'appuyer nos recherches théoriques afin de vérifier nos hypothèses.

III. La presse quotidienne régionale sur Internet.

1. Groupe Sud-Ouest

1.1 Présentation du quotidien

* 27 http://www.latribune.fr/

* 28 Agence France Presse

* 29 http://www.drudgereport.com/

* 30 http://www.washingtonpost.com/

* 31 http://www.latribune.fr/

* 32 http://www.lesechos.fr/

* 33 http://interactive.wsj.com/home.html

* 34 http://www.lemonde.fr/

* 35 www.sudouest.com

* 36 Auteur de « Désigning web usability : The practice of simplicity » ; New riders publishing ; 1999; On peut voir son site aux www.useit.com

* 37 http://www.mediasource.com/

* 38http://www.france-ouest.com/

* 39 European online advertising ; par Jupiter communications ; 1998

* 40 Charles de Laubier ; La presse on line en Europe ; http://www.scd.univ-tours.fr/Epress/sommaire.html; Chapitre 9

* 41 Charles de Laubier ; « La presse sur Internet » ; Ed. Que sais je ?; 2000 ; Pages 92

* 42 http://www.doubleclick.com

* 43 http://interactive.wsj.com/home.html

* 44 http://www.lemonde.fr/

* 45 Charles de Laubier ; « La presse sur Internet » ; Ed. Que sais je ?; 2000 ; Pages 96

* 46 http://www.france-ouest.com/

* 47 http://www.ouestfrance-automobile.com

* 48 http://www.ouestfrance-immobilier.com

* 49 http://www.liberation.fr/

* 50 http://www.leparisien.fr/

* 51 http://www.lesechos.fr/

* 52 http://www.lefigaro.fr/

* 53 http://www.latribune.fr/

* 54 discours cités par stephane Arteta ; « Sale temps pour la presse en ligne » ; Nouvel observateur ; 2002 ; http://www.nouvelobs.com/articles/p1946/a11757.html.

* 55 Idem a la note 1

* 56 Idem a la note 1

* 57 http://www.leparisien.fr/

* 58 http://www.nouvelobs.com/

* 59 http://www.latribune.fr/

* 60 http://www.dna.fr/

* 61 « Ordonnance de l'affaire DNA » ; Juriscom.net ;1998 ; http://www.juriscom.net/txt/jurisfr/da/tgistrasbourg19980204.htm

* 162 « Jugement de la société Figaro » ; juriscom.net ; 1999 ; http://www.juriscom.net/txt/jurisfr/da/tgiparis19990414.htm.

* 63 http://www.ccijp.org/

* 64 http://www.sudouest.com/

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault