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Les Etats face aux Drogues


par Eric Farges
Université Pierre Mendès France - IEP Grenoble 2002
  

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1.1.2 Epidémiologie des substances et des consommateurs

La connaissance quantitative et qualitative des usages de substances psychoactives constitue un point de départ logique à l'action publique en matière de toxicomanie. Pourtant l'action précède le plus souvent la connaissance. On se trouve confronté en matière de toxicomanie à un « déficit de savoirs »89(*). La production de savoirs épidémiologiques en matière de toxicomanie est ainsi demeurée très faible en France jusqu'à la fin des années quatre-vingt90(*). Les enquêtes qui se sont multipliées au cours des années soixante-dix offraient peu de données sur le nombre de consommateurs, l'évolution des consommations et les dispositifs d'intervention. L'approche épidémiologique de la toxicomanie est restée longtemps à l'état léthargique en raison de nombreux obstacles : la conception de la toxicomanie comme un phénomène ponctuel et de court terme, les résistances des intervenants de la toxicomanie, la peur de dramatiser l'épidémie de toxicomanie au sein de l'opinion publique91(*).

Henry Bergeron considère que l'absence d'un institut d'analyse spécialisé et indépendant a constitué un manque précieux à l'épidémiologie française des toxicomanies92(*). Le besoin d'une telle structure fut pourtant exprimé par les autorités responsables des plantes de lutte contre la toxicomanie. Ce n'est qu'en 1993 que naît l'Observatoire national des drogues et des toxicomanies qui ne fonctionnera effectivement qu'à partir de 1995 après être devenu l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)93(*). De même, Nizzoli note le manque de données précises qui existe en Italie en matière de toxicomanie. Le recueil des données est effectué par le Ministero della Sanità directement auprès des unités sanitaires spécialisées en toxicomanie, toutefois seuls 500 des 556 services spécialisés ont répondu à la précédente enquête de données ce contribue à fausser les résultats d'un dixième94(*).

L'épidémiologie en matière de toxicomanie n'a été perçue que très récemment comme une priorité de l'action publique. Les politiques présentent donc déjà un premier handicap initial du fait d'une mauvaise comptabilisation et compréhension du phénomène. La présentation des substances, de leurs usages et de leurs consommateurs constitue une étape d'autant plus importante dans cette réflexion.

1.2.2.1 Les substances et leur usage

Les substances sont généralement regroupées en trois groupes95(*) : les psycholeptiques ou dépresseurs de l'humeur (cannabis, barbituriques, opiacés, etc.), les psychoanaleptiques ou psychostimulants (cocaïne, amphétamines, ecstasy, etc.) et enfin les psychodysleptiques ou hallucinogènes (LSD, kétamine ou encore les champignons hallucinogènes, etc.). L'épidémiologie a toujours mis en avant la nécessité de ne pas distinguer l'étude des substances licites et illicites à partir du simple fait qu'elles reposent toutes sur des mécanismes neurobiologiques identiques.

L'alcool est une substance fortement hédonique et socialisante, ce qui explique probablement qu'elle soit l'une des substances psychoactives les plus consommées96(*) (la seconde dans le monde après le café) et les plus acceptées socialement97(*). Elle est fréquemment présentée comme étant inoffensive car liée à un contexte de convivialité. Le rapport Roques publié en 1998 constitua un pavé dans la mare en affirmant que l'alcool serait une drogue « dure », au sens de « à risque élevé »98(*). Elle comporte un mécanisme de dépendance beaucoup plus diffus et progressif que celui des morphiniques. L'alcool comporte enfin une forte toxicité organique à des doses facilement atteintes. La consommation d'alcool peut provoquer de nombreuses pathologies : cancers, maladies du foie et du pancréas, troubles cardiovasculaires, nerveux ou encore psychiques. En France, en 1995, on recensait 27 000 décès directement liés à l'alcool dont 23 700 de maladies (le reste étant dû aux accidents de la route, aux accidents domestiques et aux suicides)99(*).

Le tabac est le troisième produit psychoactif le plus consommé après le café et l'alcool. La proportion de fumeurs dépendants dépasse de loin celle des buveurs, le tabac tend à devenir un produit quotidien tandis que l'alcool reste plus généralement occasionnel. En France, on compte 10 millions de fumeurs dépendants. Le tabac est doté d'une forte toxicité en raison de la nicotine où des additifs qui sont à l'origine de nouveaux composants (monoxyde de carbone, goudrons). En France, on estimait en 1999 que 60 000 décès étaient liés à la consommation de tabac, dont 95% chez les hommes. Cette mortalité est due au cancer (31 500), aux maladies cardiovasculaires (13 700) et aux maladies respiratoires (11 000)100(*).

Les médicaments psychotropes constituent le dernier type de substances psychoactives licites. Leurs effets varient en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent (les tranquillisants ou les anxiolytiques, les somnifères ou les hypnotiques, les neuroleptiques ou les antipsychotiques, les antidépresseurs). La consommation de médicaments psychotropes est très importante. En France, elle représentait en 1991 un adulte sur dix pendant au moins six mois dans l'année101(*). Leur usage continue fortement de progresser : entre 1991 et 1997, les ventes d'antidépresseurs ont augmenté de 40%102(*). Les médicaments psychotiques peuvent présenter de nombreux risques. On peut par exemple citer le flunitrazépan commercialisé en France sous le nom de Rohypnol, qui est un efficace somnifère104(*). Il possède un potentiel hédonique fort qui incite à l'abus et à l'autoadministration. Ces consommations abusives sont à l'origine d'une haute toxicité organique (dépression respiratoire, coma et décès). Le flunitrazépan est pour ces raisons considéré comme une drogue « dure » par certains spécialistes qui demandent son retrait du marché médical.

Le cannabis est fréquemment la drogue illicite la plus consommée. Elle représente en France 21,6% d'expérimentateurs et 2,2 millions de consommateurs occasionnels105(*). Le cannabis peut se présenter sous diverses formes : l'herbe ou marijuana qui se présente sous la forme de feuilles séchées qui se fument mélangées le plus souvent à du tabac ; le haschich ou shit, est une résine obtenue à partir de la fleur ; elle apparaît sous forme de plaques et se fume également en compagnie de tabac ; l'huile est une préparation plus concentrée en principe actif dont l'usage est peu répandu. Le cannabis est l'une des substances psychoactives illicites qui porte le plus à polémiques. Le rapport Roques publié en 1998 sur la dangerosité des drogues aboutit à la conclusion que le cannabis, dont le principe actif est le THC, a un profil de dangerosité nettement moins marqué que l'alcool106(*). Des risques de toxicité à long terme ne sont pas exclus, ses principaux dommages restent cependant les effets dysleptiques liés à une consommation quotidienne (problèmes de mémoire et de concentration, baisse de motivation et de la capacité à choisir, etc.)107(*). Le cannabis possède enfin de fortes vertus hédoniques et socialisantes qui ont contribué à le démystifier en tant que « stupéfiant ». Les personnes dépendantes au cannabis représentaient en France 10% des prises en charge en 1997108(*).

L'héroïne appartient à la famille des opiacés qui sont des molécules d'origine naturelle (le latex recueilli du pavot appelé opium) ou synthétique qui se comportent comme des agonistes vis-à-vis des récepteurs à endorphine109(*). De nombreux opiacés existent : outre l'opium, la morphine et l'héroïne, on trouve la codéine, le naltrexone, la méthadone, la buprénorphine qui font notamment l'objet d'usages thérapeutique. L'héroïne est le plus puissant des opiacés110(*). Elle se présente comme une poudre blanche et cristalline mais contient rarement plus de 2% de produit pur. Le mode d'utilisation le plus courant, bien qu'elle puisse être snifée ou fumée, reste l'injection intraveineuse qui présente de nombreux risques mais qui apporte un violent effet de flash recherché par les usagers. L'effet immédiat est alors de type « orgasmique », il est suivi d'une sensation d'euphorie puis fréquemment de somnolence voire de nausées et de vertiges. Les doses utilisées excèdent rarement un gramme par jour. L'héroïne est l'un des produits au pouvoir hédonique le plus important111(*). Elle possède en revanche un pouvoir addictif considérable qui est accru par la voie injectable. L'usage hédonique qui impose de fortes doses et une consommation répétée n'est donc que très difficilement contrôlable. A de faibles doses, l'héroïne -comme toutes les molécules de la famille des morphiniques- est douée de propriétés antalgiques remarquables tout en étant dénuée de toxicité organique. Le principal risque présenté par l'usage d'héroïne reste l'overdose ou la surdose qui peut provoquer une insuffisance respiratoire entraînant une perte de connaissance et éventuellement la mort112(*). Le nombre de surdoses mortelles reste cependant relativement faible. Ce chiffre est passé en France entre 1994 et 1998 de 564 à 143 dont 92 liées à l'héroïne (les autres décès étant liés à l'association de plusieurs produits)113(*).

La cocaïne est une substance psychoactive extraite des feuilles de cocaïer114(*). Elle se présente le plus fréquemment sous forme de sels (poudre blanche) qui sont sniffés à l'aide d'une paille (la ligne ou le rail). L'administration intraveineuse s'est particulièrement développée notamment chez les polyconsommateurs. La cocaïne peut également être fumée sous forme de pâte de coca. Le crack est un dérivé de la cocaïne, destiné à être fumé. C'est un mélange de cocaïne, de bicarbonates de soude et d'ammoniaque présenté sous forme de petits cailloux. Il provoque des effets plus intenses que ceux de la cocaïne : le produit arrive plus rapidement au cerveau, la durée de son effet est plus brève. Sa consommation régulière crée rapidement une forte dépendance psychique et une neurotoxicité très forte. Le crack pose un problème majeur de santé publique aux Etats-Unis par exemple où son faible prix le rend attractif notamment vis-à-vis des adolescents. La consommation de cocaïne reste en revanche marginale dans les pays européens. Le nombre de consommations déclarées (au moins une fois dans la vie) est par exemple en France inférieur à 2% de la population115(*). La cocaïne est à l'origine de 2% des demandes de prise en charge en premier produit, elle est revanche fréquemment associée puisqu'elle est citée comme second produit dans 11% des demandes de traitement.

La principale innovation du point de vue des substances est sans nul doute le développement des nouvelles drogues synthétiques (ecstasy, LSD, amphétamines, poppers, Gamma 0H ou le GHB, Protoxyde d'azote ou gaz hilarant). Les quatre principaux produits de synthèse utilisés en France selon une enquête réalisée en 1998 seraient l'ecstasy, le LSD, les amphétamines et la kétamine. Cependant, l'ecstasy serait la seule vraie nouvelle drogue puisque le LSD et les amphétamines circulaient déjà depuis un certain temps. La molécule active de l'ecstasy, le MDMA, a été synthétisée par les laboratoires Merck en 1912 dans un but militaire116(*). Elle a fait l'objet d'usages ponctuels en psychiatrie en Californie dans les années 1970. Mais l'ecstasy fur surtout employée à partir des années soixante-dix et plus récemment en Europe dans un cadre récréatif lors de soirées « tecnho ».

En quoi consiste la nouveauté de ces drogues synthétiques? Elles marquent avant tout un renouveau de l'usage des substances117(*). En effet, elles présentent la particularité d'attirer beaucoup de jeunes dans un cadre culturel spécifique (en fin de semaine dans les discothèques ou les rave parties, dans les stades et les occasions de divertissement collectif). Elles attirent par leur mode de consommation plus sûr. Ainsi comme le rappelle Simonetta Piccone Stella « une gélule qu'il suffit d'avaler, sans aucune préparation, à n'importe quel moment, est une consommation facile, propre, apparemment innocente, non contagieuse. Très différent du rite complexe de l'héroïne et très loin des risques liés à l'usage d'une seringue intraveineuse »118(*). Ces drogues sont également appréciées pour leur faculté à favoriser un état proche de la transe, qui multiplie l'effet des rythmes et des décibels et qui empêche de ressentir la fatigue. Les défenseurs de la culture techno et de l'usage d'ecstasy ont tenté, sous l'égide du mouvement « Safer Dancing » né en Grande-Bretagne à la fin des années quatre-vingt, de légitimer leur consommation en l'associant à un phénomène festif, doté de mécanismes de régulations comparables à ceux de l'alcool119(*). L'usager des drogues de synthèse appartient par conséquent à un nouveau type de consommateur qui refuse d'être reconnu comme « drogué » mais qui décrit son comportement comme un usage récréatif.

« L'usage des drogues dans les clubs n'est pas un phénomène de dépendance, c'est un phénomène récréatif. C'est une activité de loisirs. Il importe de ne pas confondre, et de bien voir la différence fondamentale entre l'usage récréatif d'une drogue- la fièvre du samedi soir si vous préférez - et la dépendance »120(*)121(*)

Les risques encourus par les consommateurs semblent nettement moins élevés que pour les autres drogues. Il n'y a pour l'instant aucun cas de dépendance aux nouvelles substances, ni un cas de mort par overdose, attribuables exclusivement à ces drogues qui n'aient été relevés. La dangerosité des drogues synthétiques peut sembler au premier regard bien faible en comparaison des drogues « dures » comme l'héroïne122(*). On doit toutefois souligner que le manque de données à cet égard est notable. De même si les drogues de synthèse, massivement diffusées, représentent en France une part minime à l'origine des prise en charge (2% en 1998), ceci est davantage à mettre en lien avec l'attitude des usagers de drogues de synthèse et leur non-reconnaissance du statut de toxicomane qu'avec la non-dangerosité de ces drogues123(*).

Les substances se sont considérablement multipliées au cours des vingt dernières années. Leurs usages ont connu de nombreuses variations aussi bien en raison de l'attente des consommateurs, que de l'offre de drogues mise sur le marché124(*). La description des substances licites et illicites ne doit néanmoins pas amener à penser qu'il existerait une distinction nette entre les consommateurs d'alcool, de tabac d'une part et les consommateurs de cannabis et d'héroïne de l'autre, et encore moins entre les consommateurs de cannabis ou ceux de cocaïne et d'ecstasy. L'épidémiologie a, au contraire, mis en évidence que l'abus d'une substance favorise le recours aux autres : en d'autres termes « un abus peut en cacher un autre »125(*)126(*). A contrario, la monoconsommation d'un produit illicite constitue un phénomène rare. La multiplication des usages a fait apparaître les termes de « polytoxicomanies », « polyconsommations » ou « polyexpérimentations ». Mais quelle réalité recouvre ce changement sémantique ? L'usage de ces termes ne traduirait, selon Pascal Courty, que « la reconnaissance d'un phénomène ancien puisque déjà évoqué dans le Rapport Pelletier en 1978 ». La multiplication des enquêtes épidémiologiques ne ferait que « lui conférer une réalité statistique ». Cette « re-découverte » aurait pour origine une meilleure prise en considération des substances licites (alcool, tabac, médicaments) en tant que substances addictives. Il est possible de distinguer, comme le fait Pascal Courty127(*), trois types de polyconsommations :

n Les polyconsommations d'entraînement : « Ce sont des sujets qui sont dépendants des opiacés au départ avec toujours de façon occasionnelle ou exclusive de l'héroïne. Par la suite, et à cause du prix relativement élevé de cette substance, se mettent en place des stratégies d'auto-substitution ». Ce type de patients témoignent, selon Pascal Courty, de la nécessité d'user des thérapies à partir de produits de substitution telle que la méthadone.

n Les polyconsommateurs d'ennui ou d'oubli : « Elles sont le fait de jeunes qui ont connu des ruptures familiales et sociales nombreuses [...] Ils semblent avoir été repérés par le système mais n'avoir jamais été réellement pris en compte [...] Leur consommation est anarchique et elle concerne tous les produits. Leur mode de consommation est impulsif avec tout ce qui leur tombe sous la main. Le but ultime est de « ne plus penser ». On peut les qualifier de zonards, jeunes en errance, SDF ou marginaux sans bien toujours savoir à quoi renvoient ces termes »127(*). Cette catégorie met en évidence les difficultés de prise en charge que le système socio-sanitaire rencontre.

n Les polyconsommations actuelles ignorées ou déniées : « Pour nous c'est l'aspect le plus préoccupant car il y a peu de consultations spontanées de la part des consommateurs [...] Lorsque nous avons la chance de les rencontrer, ils ne reconnaissent pas de dépendance à un ou plusieurs produits malgré une consommation quotidienne. [...] Ce sont le plus souvent des lycéens ou des étudiants avec une bonne insertion économique de façade [...] Ils revendiquent très souvent une situation professionnel stable des parents et un train de vie confortable [...] Nous les qualifierons plutôt de « polyexpériementateurs ». Ils se présentent toujours en disant qu'ils font des expériences de leur consommation et ils gardent, comme nos anciens patients toxicomanes, longtemps l'impression du contrôle des doses et des effets ». Ce dernier cas correspond le plus souvent aux consommateurs de drogues de synthèse. La polyconsommation est ainsi très fréquente lors des soirées techno où elle correspond à une recherche d'effets spécifiques. L'association la plus courante au cours de ces soirées reste l'alcool, le cannabis et les produits de synthèse.

Le phénomène de la polyconsommation a mis fin à de nombreux clichés sociologiques sur les toxicomanes. Ainsi l'image du cocaïnomane riche et nettement distingué socialement du consommateur d'héroïne est en train de s'affaiblir. Il est désormais nécessaire d'utiliser l'expression de « poly/toxicomanies » du fait que la personne dépendante passe souvent de sa drogue « primaire » à d'autres substances. L'idée de polyconsommation est toutefois trompeuse selon Alain Morel : elle sert avant tout à masquer le fait que la présence d'une telle conduite va de pair très souvent avec la présence d'autres troubles (scolaires, judiciaires, etc.)128(*)129(*). Ces phénomènes constituent autant d'indicateurs de risque des populations toxicomanes. Les différences entre usage, abus et dépendance ne reposent que partiellement sur les substances consommées. Elles tiennent pour beaucoup au contexte individuel et social dans lequel s'inscrit cet usage.

* 89 Faugeron Claude, Kokoreff Michel, « Il n'y a pas de société sans drogues » : Un processus de normalisation ?, in Faugeron C., Kokoreff M., Société avec drogues. Enjeux et limites, op.cit, pp.7-31

*

90 L'épidémiologie est un mode de raisonnement statistique et probabiliste au niveau des populations (ou de groupes de sujets) introduit en médecine depuis fort longtemps pour l'étude des maladies transmissibles. L'étude des comportements entraîne des adaptations de la méthode et s'apparente à l'épidémiologie clinique, peu développée en France, contrairement à d'autres pays, tel que le Canada où par exemple Jenick a contribué à établir les bases scientifiques de cette approche nécessitant une coopération multidisciplinaire. Facy F., « Outils de mesure spécifiques pour l'approche des toxicomanes », in Angel P., Richard D., Valleur. M, Toxicomanies, op.cit., p.2

* 9

91 Anne Copel écrit : « Le refus de la dramatisation est également constitutif de la position des professionnels du soin dans le débat public sur la drogue [...] Dénoncer la gravité de l'épidémie, c'est alimenter la peur et la demande de contrôle social ». Anne Copel, « Les intervenants en toxicomanie, le Sida et la réduction des risques », art.cit., p.86

* .92 Henri Bergeron, L'Etat et la toxicomanie. Histoire d'une singularité française, op.cit., p.205

* .

93 Outre la nécessité nationale, la mise en place de l'OFDT est sans nul doute fortement corrélée à la création de l'Observatoire européen qui s'appuie dans chaque pays sur un organisme relais

* .

94 Nizzoli Umberto, «Assistere persone con Aids, tossicodipendenti e no», La cura delle persone con Aids. Interventi e contesti culturali , Nizzoli Umberto, Oberto Bosi (dir.), Eric kson, Trento, 2001, pp.13-48.

* k95 Senon J.-L., « Les principales drogues », in Angel P., Richard D., Valleur. M, Toxicomanies, op.cit, p.80

* .96 L'alcool représente le psychotrope le plus répandu en France avec 44 millions de consommateurs occasionnels et 3 millions de consommateurs à problème. « Savoir plus, risquer moins », op.cit., p.80.

* 97 Morel A.(dir.), Prévenir les toxicomanies, op.cit., p.124

* .

98 Roques (Pr. Bernard), Problèmes posés par la dangerosité des « drogues ». Rapport du Professeur Bernard Roques au Secrétaire d'Etat à la Santé, 1998. 197p.

* 99 Cf. CFES/MILDT, Drogues. Savoir plus. Risquer moins., op.cit., p.71

* . Valleur M. ; « Eléments épidémiologiques », in Angel P., Richard D., Valleur. M, Toxicomanies, op.cit, pp.22-28.100 OFDT, Drogues et toxicomanies. Indicateurs et tendances, Paris, 1999

* .

101

* .102 Valleur M. ; « Eléments épidémiologiques », in Angel P., Richard D., Valleur. M, Toxicomanies, op.cit, p.26. 103 Morel A.(dir.), Prévenir les toxicomanies, op.cit., p.142

* .

104 Ibid., p.125

* .

105 CFES/MILDT, Drogues. Savoir plus, risquer moins., op.cit., p.34

* .

106 Roques (Pr. Bernard), Problèmes posés par la dangerosité des « drogues ». Rapport du Professeur Bernard Roques au Secrétaire d'Etat à la Santé, op.cit.

* 107 CFES/MILDT, Drogues. Savoir plus. Risquer moins., p.125

* .

108 Ibid., p.34

* .

109 Un agoniste est une molécule qui mime l'action du neurotransmetteur vis-à-vis de son récepteur. Un agoniste se caractérise par son affinité, c'est-à-dire la force avec laquelle il se lie au récepteur. Richard D., Pirot S., Senon J.-L., « Les drogues et leur mode d'action», in Angel P., Richard D., Valleur. M, Toxicomanies, op.cit, p.66

* .

110 Richard D., Pirot S., Senon J.-L., « Les principales drogues », in Angel P., Richard D., Valleur. M, Toxicomanies, op.cit, p.92

* .

111 Morel A.(dir.), Prévenir les toxicomanies, op.cit

* ., p.124. 112 L'overdose advient lorsqu'un usager d'héroïne utilise une dose trop forte par rapport à celle que son organisme a l'habitude de supporter. Ces accidents interviennent le plus souvent soit lorsque l'usager utilise la même dose qu'un autre, à laquelle il n'est pas habitué, soit lorsqu'il utilise sans le savoir un produit insuffisamment dilué ou coupé avec d'autres substances qui augmentent les risques, soit enfin lorsqu'il associe sa consommation avec d'autres substances. Les risques de surdose interviennent notamment après un arrêt prolongé de la consommation, alors que l'organisme n'est plus accoutumé au dosage habituel. CFES/MILDT, Drogues. Savoir plus. Risquer moins., op.ci

* t., p.143.

113 CFES/MILDT, Drogues. Savoir plus. Risquer moins., op.cit., p.62

* .114 Richard D., Pirot S., Senon J.-L., « Les principales drogues », in Angel P., Richard D., Valleur. M, Toxicomanies, op.c

* it.

115 CFES/MILDT, Drogues. Savoir plus. Risquer moins., op.cit., p.143.

* 116 Richard D., Pirot S., Senon J.-L., « Les principales drogues », in Angel P., Richard D., Valleur. M, Toxicomanies, op.cit, p.110

* .

117 Une seconde particularité des drogues de synthèse drogues consiste dans le fait qu'elles sont produites, contrairement aux drogues d'origine naturelle cultivées dans l'hémisphère Sud, au Nord, notamment en Europe (Pays-Bas, Espagne, Tchéquie, Pologne). Elles relèvent le plus souvent d'un mode de fabrication très artisanal

* .

118 Pascal Courty rappelle en outre que l'injection constitue l'un des tabous de notre société, elle est fréquemment présentée comme une agression de notre corps. Cet interdit constituera d'ailleurs l'un des obstacles à la mise en vente libre et à la distribution des seringues aux toxicomanes. Courty P, Le travail avec les usagers des drogues, op.cit., p.55.

* 119 Morel A.(dir.), Prévenir les toxicomanies, op.cit

* . , p.133.

120

* 121 Gilman M., « Discours inaugural de la First International Conference on Safer Dancing », Manchester, mars 1995, in Saunders N., E comme Ecstasy, MDMA, raves et cultures techno, Paris, Ed. du Lézard, pp.218-221

* .

122 « Tandis qu'une injection d'héroïne peut tuer une personne en quelques secondes sur un banc des jardins publics ou dans les toilettes dans bars, l'ensemble des circonstances qui peuvent induire la mort par ecstasy est beaucoup plus complexe 

* ». Piccone Stella S., Droghe e tossicodipendenza, op.cit.

123 Tellier S., Palle C., Les usagers de drogue suivis dans le système médico-social en novembre 1997, DREES, Etudes et Résultats

* .

124 La consommation de substances doit également être lié à l'offre qui est proposée sur le marché et qui influe sur la variation du cours des prix. On observe de façon générale une baisse des prix des drogues illicites notamment des drogues de synthèse (le LSD est passé de 100 FF en 1988 à 50 FF en 1998) mais aussi de la cocaïne (le gramme de cocaïne est passé de 1000 FF en 1988 à 500 FF en 1998). Le gramme d'héroïne est passé de 1000FF à près de 400 FF. Selon enquêtes CIRED/ OFDT, 1993-1995-1998, cité dans Colombié Thierry, Lalam Nacer, « L'évolution des filières d'ecstasy en France au cours des années 1990. De l'approvisionnement direct à l'intervention des milieux criminels dans le marché », in . Colombié T., Lalam N., Sciray M, Drogues et techno. Les trafiquants de rave, Par

* is, Stock, 2000, p.208.

125

* 126 Des études mettent par exemple en évidence que 50% des toxicomanes présenteraient un abus ou une dépendance à l'alcool. Morel A.(dir.), Prévenir les toxicomanies, op.cit., p.144

* .

* 127 Courty P, Le travail avec les usagers des drogues, op.cit., p.44.

* y

128

*

129 Morel A.(dir.), Prévenir les toxicomanies, op.cit., p.146

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