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La biomasse, activité alternative au développement des zones rurales


par Marie Suraud
UCL Louvain la Neuve - Master in European Studies 2001
  

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3- Le monde rural

Le nombre d'emplois agricoles continue à décroître. La cellule familiale reste la structure de base de l'exploitation. Cependant, de nouvelles formes d'emplois (activités de diversification) et de nouveaux types d'organisations (exercice à temps partiel) voient le jour.

a) Les mutations

L'emploi dans la production agricole est plus important dans le Sud de l'Europe. Il décroît globalement, bien qu'à un rythme moindre depuis la réforme de la Politique agricole commune (PAC) entreprise en 1992. L'emploi dans le secteur agroalimentaire, par contre, se maintient. La part relative de chacun de ces secteurs dans l'emploi total s'amenuise. Dans les zones rurales, le rôle de l'agriculture comme pourvoyeur d'emplois tend à décroître même si son rôle quant à la préservation des paysages ruraux demeure essentiel. Dans l'ensemble, la part relative de l'emploi agricole par rapport à l'emploi total est supérieure à la part de la valeur ajoutée brute


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agricole dans le P.I.B. Ceci peut être interprété comme un besoin d'ajustement structurel mais reflète aussi l'importance du travail familial et du temps partiel en agriculture. La diminution du nombre d'exploitations et l'accroissement de leur taille ne vont pas systématiquement de pair avec une augmentation de la main-d'oeuvre salariée.

En 1997, environ 7,4 millions de personnes travaillaient dans le secteur agricole (agriculture, chasse, sylviculture et pêche) dont 7,2 millions dans l'agriculture proprement dite (en excluant la pêche). En 1997, la part des emplois relevant de l'agriculture s'élève en moyenne, dans l'UE, à 5 %. Elle est supérieure à 10 % dans les trois pays couverts en intégralité par l'objectif 1 du FEOGA : la Grèce, le Portugal et l'Irlande (Annexe 10).

La répartition de l'emploi agricole sur le territoire européen doit en outre, être mise en perspective avec le type de productions. Ainsi, là où les productions méditerranéennes, plus exigeantes en main-d'oeuvre, dominent (Italie, Espagne, Grèce et Portugal), le taux d'emploi moyen est de 9 %. Les grandes cultures et l'élevage, plus présents dans les pays d'Europe du Nord, ont des besoins moindres (taux moyen d'emploi de 3 % pour le Danemark, les Pays Bas, la Finlande, la Suède et le Royaume Uni) (Annexe 11).

Le nombre d'emplois dans le secteur agricole diminue de façon continue. Il s'agit là d'une tendance lourde et irréversible, liée au développement économique global et qui est observée dans l'ensemble des pays technologiquement avancés. Les augmentations observées en 1986 et en 1995 sont liées à l'adhésion de l'Espagne et du Portugal, d'une part, de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède, d'autre part. Cette diminution affecte tous les Etats membres mais plus particulièrement les principaux pays pourvoyeurs d'emplois agricoles (Italie, Espagne, Portugal, France). Ces quatre pays ont perdu chacun entre 1987 et 1997, plus d'un tiers de leurs emplois en agriculture (contre une perte communautaire moyenne d'un quart). Le Danemark semble également être fortement touché, mais cette perte paraît plutôt être artificielle et due au développement de structures parallèles dont les emplois sont classés hors du secteur agricole. La Belgique ne perd en revanche sur la décennie, que 5 % de ses emplois agricoles (Annexe 12).

L'année 1992 marque un point d'inflexion dans cette évolution. Suite à la réforme de la PAC, le rythme de disparition des exploitations s'est sensiblement ralenti . De -5,2 % en 1991, il est passé progressivement à -1,6 % en 1998; à l'échelle communautaire.

Des différences apparaissent entre le Nord et le Sud de l'UE dans la distribution de la pyramide des âges des chefs d'exploitations. La part d'exploitants âgés est généralement plus élevée dans les pays méditerranéens : pratiquement un exploitant sur 2 a plus de 55 ans contre seulement 1 % des exploitants allemands. Seuls 4 % des exploitants portugais et 6 % des exploitants italiens sont âgés de moins de 35 ans (pour 1 sur 10 en moyenne communautaire).

La main-d'oeuvre familiale est prépondérante en agriculture. En 1995, quatre emplois sur cinq sont de la main-d'oeuvre familiale. Le nombre de salariés non familiaux est le plus élevé au Royaume Uni et au Danemark. L'exploitation agricole reste une affaire de famille partout ailleurs. Par exemple, en Finlande, la part de la main-d'oeuvre agricole familiale dépasse 97 %.

La réduction du nombre d'exploitations et l'accroissement de leur taille n'ont pas forcément conduit à un accroissement proportionnel de la main-d'oeuvre salariée. Les impacts sont différents selon les Etats membres. Certains pays, tels le Danemark et la Grèce, voient leur nombre d'emplois agricoles salariés augmenter fortement. C'est encore vrai mais dans une moindre mesure pour la Belgique, l'Espagne, les Pays-Bas et le Luxembourg. Ces évolutions sont liées à des accroissements de compétitivité et de productivité.

D'autres pays enregistrent une diminution simultanée du nombre d'exploitations et de la main-d'oeuvre salariée : l'Allemagne, le Portugal, l'Italie, et d'une façon moins marquée, l'Irlande et la France (Annexe 13).

Pour l'ensemble des pays de l'UE, la disparition des exploitations entraîne, comme dans tout autre secteur économique, la mise au chômage de la main-d'oeuvre salariée. Ce n'est pas le seul effet induit par ces disparitions puisque la main-d'oeuvre familiale concernée vient généralement grossir les rangs du chômage.

L'emploi féminin en agriculture représente un tiers du total des emplois dans l'Union européenne. Il est très présent au Portugal et en Autriche (respectivement 52 % et 49 %).

Le niveau d'étude des agriculteurs tend à progresser. Plus d'un agriculteur sur dix a effectué des études supérieures en Allemagne, au Royaume Uni et en Irlande (respectivement 17 %, 11 % et 10 %) pour une moyenne communautaire de 6%. Dans le cadre de ses travaux sur les indicateurs agri-environnementaux, l'OCDE a retenu le niveau d'étude comme un indicateur arguant qu'« il est généralement convenu que plus le niveau d'études est élevé, plus les aspects environnementaux deviennent une préoccupation des agriculteurs »26(*).

Entre 1975 et 1995, la production agricole s'est concentrée, la surface moyenne s'est accrue et les exploitations se sont spécialisées, en favorisant la monoculture. La production végétale s'est intensifiée, en ayant davantage recours aux intrants (semences, fertilisants, pesticides) et en substituant le capital au travail (machines, irrigation, aménagements fonciers). Cette agriculture de pointe, plus intensive, a eu un impact global sur l'environnement au cours des 15 dernières années.

En terme d'occupation des sols et de paysage, les agriculteurs européens gèrent et entretiennent 44% de l'espace européen par le biais de la Surface Agricole Utile (SAU), et si on prend en compte les autres espaces qu'ils détiennent en propriété et/ou en location et qu'ils exploitent, ils gèrent plus de la moitié du territoire européen.

La superficie agricole a diminue de façon sensible sur les deux dernières décennies. Certaines zones de l'Union européenne ont été abandonnées ou marginalisées soit parce que difficiles d'accès ou peu propices aux activités agricoles suite, en particulier, à la baisse des prix agricoles (tendance économique lourde liée aux transferts de gains de productivité), soit sous la pression de l'urbanisation et du tourisme, soit comme résultat du processus de développement économique général qui se manifeste en particulier à travers l'exode rural.

* 26 document internet, www.ocde.org//agr/ministerial/min981f.pdf, consulté le 15.04.01

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld