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La biomasse, activité alternative au développement des zones rurales


par Marie Suraud
UCL Louvain la Neuve - Master in European Studies 2001
  

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b) Les cultures non alimentaires

La biomasse reste la principale source d'énergie renouvelable. Le bois issu des forêts constitue le bio-combustible le plus ancien et le plus répandu. Mais le secteur agricole fournit une part croissante de la biomasse utilisée à des fins énergétiques. En effet, des cultures ligneuses27(*) sont progressivement implantées sur des terres d'origine agricole, en particulier dans le cadre de dispositifs introduits lors de la réforme de 1992, tels le soutien au boisement des terres agricoles et le gel des terres. En effet, un agriculteur a le droit de cultiver des plants non-alimentaires sur les terres en jachère.

Les cultures non alimentaires sont pratiquées de longue date dans le cadre de l'agriculture communautaire. Traditionnellement, la production se limitait très souvent aux fibres textiles (lin, coton et chanvre), à l'amidon pour différents usages industriels, aux huiles végétales, aux produits chimiques ou pharmaceutiques et aux plantes médicinales. Bien d'autres utilisations non alimentaires ont été développées entre-temps ou sont à l'étude actuellement.

Le lin est traditionnellement utilisé pour de nombreux usages et par ses qualités naturelles et ses performances exceptionnelles, il est un composant important d'un grand nombre de produits actuels. Il rend les revêtements de sol ou autres plus respectueux de l'environnement, le béton plus résistant et les produits à base de fibres plus solides. Le lin est aussi largement employé pour la fabrication de papier fin, de produits composites et d'huile dans l'industrie cosmétique.

Le maïs est également utilisé de plus en plus fréquemment dans l'industrie, y compris à des fins autres que bioénergétiques. Les rafles de maïs présentent un grand intérêt pour différents processus industriels, tels que le traitement des surfaces ainsi que l'isolation thermique et phonique. Les épis de maïs peuvent aussi être utilisés dans l'industrie du conditionnement pour le transport de marchandises fragiles.

Les fabricants se tournent aujourd'hui vers de nouveaux produits à base d'huile de lin, utilisés dans les peintures et comme agent adhésif dans les panneaux de fibres ordinaires. Ces composants à base d'huile de lin remplacent certains solvants et dérivés pétrochimiques dans la formulation des produits et contribuent ainsi à la lutte contre la pollution atmosphérique. Le linoléum, revêtement de sol plastique plus résistant, se présente comme un produit attrayant à l'aube du XXIe siècle. Contenant environ 30 % d'huile de lin, il est biodégradable et se décompose entièrement lorsqu'il est mis au rebut.

La bioénergie est le secteur qui, actuellement, suscite le plus grand intérêt; en dehors de la combustion directe, elle ne représente cependant qu'une part marginale dans la palette des combustibles. Les coûts de production des bio-combustibles restent très élevés par rapport aux combustibles fossiles et ne sont pas compétitifs dans les conditions actuelles, dans la mesure où leurs avantages environnementaux par rapport aux combustibles traditionnels ne se reflètent pas dans les prix. Dans son Livre blanc sur les sources d'énergie renouvelables, la Commission indique que « les bio-combustibles présentent un bilan énergétique globalement positif, bien que celui-ci varie d'une culture à l'autre et dépende aussi de la culture qui a été remplacée »28(*).

La réforme de la PAC a encouragé l'utilisation de superficies agricoles pour la pratique de cultures non alimentaires. Les terres gelées sont rapidement devenues l'un des principaux fournisseurs de superficies consacrées aux cultures non alimentaires au sein de la Communauté (17 % en 1993/94 pour l'UE-12 et même 44 % en 1995/96 pour l'UE-15). Des estimations récentes font apparaître une stabilisation à 20 %. Le colza représente environ 80 % de la superficie des cultures non alimentaires bénéficiant du régime de gel des terres. Il s'agit d'une culture énergétique clé, utilisée essentiellement pour la production de Diester (bio-diesel) (Annexe 14).

Avec une part égale, avant 1993/94, à environ 30 % de l'ensemble de la superficie consacrée aux cultures non alimentaires, soit cinq à sept fois la superficie réservée à la production de fibres de lin, le coton a traditionnellement été la principale culture non alimentaire. Il est cultivé en Grèce (plus de 400 000 ha en 1995), en Espagne (35 000 ha en 1995 et 65 000 en 1990) et, dans une moindre mesure, en Italie. En 1993/94 (UE-12), le coton était la première culture non alimentaire, mais à partir de 1994/95 (UE-15), le colza non alimentaire l'a supplanté au cours des trois campagnes suivantes. Depuis la campagne 1997/98, le coton occupe de nouveau la première place. La superficie consacrée au colza non alimentaire est liée directement au taux de gel des terres, décroissant en même temps que ce dernier.

La fibre de lin est une autre culture non alimentaire traditionnelle, pratiquée principalement en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Depuis 1994/95, la superficie cultivée en lin augmente, en moyenne, de près de 20 % par an pour l'UE-15, ce qui représente l'un des taux d'accroissement les plus élevés parmi les cultures non alimentaires. Contrairement aux graines de lin utilisées pour la production d'huile, le lin textile n'est pas susceptible de bénéficier du régime de gel des terres pour la production de cultures non alimentaires.

Le lin destiné à la production d'huile est la culture non alimentaire dont la superficie cultivée progresse le plus rapidement. Grâce aux progrès réalisés tant dans les techniques de récolte que dans les techniques de transformation, la production a augmenté, en moyenne, de près de 40 % au cours des cinq dernières années.

Parmi les cultures non-alimentaires sur les terres en jachère, les oléagineux occupent la plus grande superficie, pour l'élaboration du bio-diesel. Les bio-carburants sont exposés à la concurrence des carburants d'origine fossile, et leur développement dépend de l'application d'instruments fiscaux appropriés, dans le cadre de la politique énergétique et/ou environnementale

* 27 Définition du Petit Robert illustré, les cultures ligneuses « sont les cultures qui proviennent du bois », p 840

* 28 COM(97) 599 final du 26.11.1997, « Energie pour l'avenir : les sources d'énergie renouvelables » - Livre blanc établissant une stratégie et un plan d'action communautaire, Commission européenne, p7

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand