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Quel avenir pour la presse quotidienne nationale française ?

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par Marc LEIBA
Ecole Supérieure de commerce de Reims - Master in Management 2006
  

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3.3.5 Freedom of Spitz !

Une alchimie emblématique des rapports - parfois tendus - entre le marketing et le rédactionnel a été formulée par Bernard Spitz, auteur d'un rapport intitulé Les jeunes et la lecture de la presse quotidienne d'information et de politique générale105(*). L'auteur diagnostic, études à l'appui, trois obstacles à la lecture de la PQN généraliste par les jeunes de 15 à 25 ans : un prix trop élevé, une distribution inadaptée et des contenus trop éloignés de leurs préoccupations. Le problème capital est que d'après une analyse des comportements de lecture des quotidiens depuis 1945, la fréquence de lecture de la presse quotidienne vers l'âge de 20 ans est au mieux conservée, mais jamais augmentée. On en déduit fatalement que « le renouvellement démographique entraînera mécaniquement un fort déclin de la diffusion de la presse quotidienne à moyen terme »106(*). L'avenir de la PQN parait alors aussi sombre que celui des fabricants de tabac sur les marchés européens. Les propositions avancées par Bernard Spitz ambitionnent d'une part de réconcilier cette tranche d'âge avec la PQN, et d'autre part d'inciter les journaux à reconquérir ce segment crucial du lectorat. En excluant d'entrée le recours à une énième forme d'assistance, le rapport met en exergue une logique de marché et de concurrence.

Les propositions avancées par l'auteur ne concerneraient que les éditeurs de presse volontaires et nécessiteraient l'accord des chefs d'établissements. Ainsi, Bernard Spitz propose, entre autres, d'offrir aux jeunes atteignant l'âge de 18 ans un abonnement limité au quotidien de son choix. Ensuite, il préconise d'introduire la vente des quotidiens dans les lycées à des prix défiants toute concurrence, adaptés aux bourses des jeunes. L'auteur du rapport entend également développer la presse comme support pédagogique des classes de lycée avec un crédit annuel de 40 euros, tandis que les étudiants se connectant à partir de leur université sur les sites de quotidiens bénéficieraient d'un accès libre aux archives. De plus, Bernard Spitz propose de consacrer une partie du fonds de modernisation des entreprises de presse à encourager les quotidiens qui élaborent des contenus dédiés pour les jeunes sous forme de supplément ou cahier spécial.

Conscient que, s'aliéner les 15-25 ans revient à condamner à plus ou moins long terme son lectorat, Bernard Spitz recommande donc aux éditeurs de repenser contenus et maquettes, d'accepter des concessions financières parfois importantes pour créer une accoutumance des jeunes à l'information payante, et d'aller démarcher les futurs lecteurs sur leur lieu d'études. Peut être que de cette façon, l'ancienne « prière laïque » deviendra « l'opium du peuple », mais de cette drogue il n'y a pas lieu de se méfier. De toute façon, la volonté politique de mettre en oeuvre de telles propositions s'est évanouie après un remaniement ministériel.

* 105 Bernard Spitz, Rapport au Ministre de la culture et de la communication, Les jeunes et la lecture de la presse quotidienne d'information et de politique générale, 6 octobre 2004.

* 106 Rapport Spitz, p.5.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon