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L'interprétation de la Loi par l'historien du droit et le Juge

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par Jean-Luc Malango Kitungano
Université Grégorienne/ Faculté de philosophie saint Pierre Canisius - Bachelier en philosophie 2006
  

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CONCLUSION GENERALE

Nous voici au terme de notre lecture philosophique sur le problème de l'application dans Vérité et Méthode de Gadamer.

En trois chapitres, nous avons essayé de comprendre la signification exemplaire de l'herméneutique juridique et son extension à la compréhension dans les sciences humaines

Dans le premier chapitre, en partant de l'idée du bien chez Platon, nous avons relevé que ce qui fascine Gadamer dans la sagesse éthique d'Aristote, c'est le fait qu'Aristote montre que le savoir moral échappe à l'objectivation. Se refusant à l'objectivation, le savoir pratique ne peut être appris comme on apprend à appliquer le savoir de l'artisan. Dans le savoir moral, il ne s'agit pas de se mettre soi-même entre parenthèse si l'on veut comprendre ce qui est juste. C'est justement le modèle de savoir moral qui pousse Gadamer à l'étendre à une interprétation du droit naturel chez Aristote et l'interpréter afin de l'appliquer à la problématique herméneutique du comprendre dans Vérité et Méthode.

Dans le second chapitre, dans une première section, nous avons essayé d'étayer la thèse de la signification exemplaire de l'herméneutique juridique en confrontant l'herméneutique juridique à celle historique dans la manière dont le juriste et l'historien du droit interprètent une loi en vigueur. De cette confrontation, nous sommes arrivés à une conclusion selon laquelle le juriste et l'historien du droit en interprétant une même loi en vigueur n'ont pas la même perspective même s'ils nécessitent la même obligation de s'appliquer le sens compris dans la tradition juridique et historique. Nous avons montré par le fait même que l'application de la loi par le juge a des conséquences immédiates : il institue le droit. L'application historique n'institue pas le droit.

Néanmoins, et c'est ici que la thèse de l'unité de l'herméneutique juridique et historique commence à s'éclairer, la compréhension juridique et celle historique sont partagées entre deux caps, celui de la loi du passé et celui du cas présent. Cette bipolarité vaut pour toute compréhension et c'est aussi en ce sens que l'herméneutique juridique jouit d'une première signification exemplaire.

Une deuxième signification exemplaire de l'herméneutique juridique se rattache au fait qu'à la lumière de l'herméneutique juridique on peut réviser les faux modèles d'objectivité qui ignorent la situation herméneutique de l'interprète. Le cas de l'herméneutique juridique n'est pas en réalité un cas à part ; mais il est propre, au contraire, à restituer à l'herméneutique historique son extension intégrale et à rétablir ainsi l'unité ancienne du problème herméneutique, dans laquelle le juriste et le théologien rencontrent le philologue.

La seconde section visait à clarifier en quoi, l'herméneutique juridique à une signification exemplaire pour l'unité des sciences humaines dans l'application. Nous avons relever le rôle central joué par la langue / le langage humain. Celle-ci/ celui-ci permet que dans tout comprendre dans les sciences humaines, il y ait la compréhension de soi de celui qui comprend. La réflexion sur les sciences humaines a pour tâche de mettre en lumière la réalité de l'histoire au sein de la compréhension. C'est ce que Gadamer nomme le « principe de l'histoire de l'action ».

A ce titre, le concept de méthode est inadéquat pour décider de la légitimité des sciences humaines. L'idéal de la connaissance objective dans les sciences humaines devrait davantage se compléter par l'idéal de participation dans la mesure où une élucidation complète de nos propres motivations dans les recherches en sciences humaines laisse un excédent des questions et des réponses. Dans les sciences humaines, on ne retrouve pas l'idéal de maîtrise du monde qui caractérise les sciences de la nature. Les sciences humaines se rencontrent dans leur forme de participation à la tradition. Elles introduisent dans la vie du scientifique et de sa communauté un savoir - produit par l'imagination herméneutique par delà les méthodes - qui n'est pas dominateur mais qui est important comme savoir de la culture.

Le chapitre troisième s'est penché sur deux auteurs qui développent des réflexions qui se placent aux antipodes de la thèse de Gadamer et le critique, lui et son maître Heidegger.

Le premier, Emilio Betti, part du modèle cognitif de l'interprétation philologique. Au lieu de partir du même modèle de l'interprétation philologique et historique visant une compréhension d'un sens objectivé, Gadamer se réclame du modèle pratique des herméneutiques juridique et théologique afin de repenser à nouveaux frais l'interprétation philologique et historique, et partant, ce que sont les sciences de l'esprit.

La distinction entre les interprétations cognitive, normative et reproductive n'a aucune validité fondamentale pour Gadamer, mais ne fait que transcrire un phénomène unitaire. Distinguer une fonction normative et une fonction cognitive ou encore reproductive serait démembrer ce qui, de toute évidence, n'est qu'un. De même, application, explication, compréhension doivent être saisies dans un processus unitaire.

Des critiques de Pascal Michon, nous avons relevé qu'elles tiennent essentiellement sur le langage qui aurait été mal compris par Heidegger et Gadamer. Ceux-ci ont réduit le langage à la langue. Tout en se réclamant de la tradition, Gadamer principalement n'a pas rendu justice aux auteurs tels (Schopenhauer, Nietzsche, Saussure, Durkheim, Freud, Marx, etc.). Et plus particulièrement aux linguistes dont Saussure vient en tête pour sa révolution par le structuralisme en linguistique.

Nous avons également relevé la confusion courante qui se glisse chez les critiques de Gadamer et dans laquelle tombe Pascal Michon, à savoir opposer vérité à méthode, alors que Gadamer estime que les méthodes sont nécessaires mais il faut les remettre à leur place quand il s'agit de l'interprétation dans les sciences humaines.

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