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Crise Agricole dans une vallée de Casamance: Le bassin de Goudomp (Senegal)

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par Insa MANGA
Université de Rouen - Maitrise Géographie 2003
  

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TROISIEME PARTIE : CRISE, STRATEGIES PAYSANNES ET PERSPECTIVES

CHAPITRE I : ANALYSE DU CONTEXTE ACTUEL DE LA CRISE

I- Crise agricole et mutations

La crise dans le bassin de Goudomp est le produit d'un processus historique dont les éléments les plus marquants et qui ont le plus pesés sur la vulnérabilité des familles et des individus sont la sécheresse et ses conséquences, la crise casamançaise et les politiques de désengagement de l'État. Certains événements sont devenus structurels et s'ajoutent a d'autres facteurs qui entretiennent la pauvreté et la reproduit dans la zone.

I- 1 Le recul des cultures traditionnelles

Les principales spéculations traditionnelles rencontrées dans le bassin sont : le mil sanio, le maïs, l'arachide, le sorgho et le riz. D'autres cultures, d'importance moindre, comme la patate douce, le manioc, le fonio et le niébé, viennent compléter la gamme. Toutes ces cultures ont subit de pleins fouets, les effets de la crise.

I- 1- 1- Les cultures vivrières victimes de la salinisation, de la pauvreté et de l'abandon des terres

La baisse de la production des cultures est essentiellement liée aux aléas climatiques, mais également a l'insécurité qui est le principal facteur de l'abandon des terres par les paysans.

Le mil sanio, seul variété a être cultivée dans notre zone d'étude, est sans doute le plus touché par la crise. Jadis, la première culture vivrière de par la superficie de terres allouées, on ne le retrouve aujourd'hui que dans les environs immédiats des villages (notons

de passage qu'il occupait avec l'arachide l'essentiel des terres des champs de brousse) Les raisons sont notamment la pauvreté des sols qui supportent mal la répétition de cultures mais aussi le manque de jachère. Conséquence : baisse généralisée du rendement confirmée par la presque totalité des paysans interrogés lors de notre enquête.

Même cas de figure avec le riz dont la principale contrainte reste la salinisation des sols. L'arrêt des pluies précoces assèche beaucoup plus tôt la réserve utile pour les plantes

et les variétés traditionnelles n'arrivent plus a maturité. Dans les bas- fonds, la baisse de la nappe consécutive a la détérioration du climat, limite les phénomènes de remontée de nappe aux zones les plus basses et empêche le bon déroulement de la riziculture inondée en zone haute ; les phénomènes de remontée de sel dans la zone plus basse en bordure du fleuve

du fait de la diminution du lessivage durant l'hivernage inhibe la croissance du riz. Les rendements obtenus (1,2 a 1,5 t / ha5) sont loin des 2,5t / ha enregistrés du temps de la MAC (voir tableau 10) En outre, l'arrêt brutal de ce projet a constitué un brusque retour a la case départ pour les producteurs. Les machines agricoles qui avaient servi dans le projet lorsqu'elles tombaient en panne, il n'y avait plus d'argent pour les faire réparer ou acheter la pièce de rechange qui convenait. Les producteurs ont alors recours pour leur survie a leurs

instruments aratoires et leurs techniques traditionnelles.

5 Estimation d'après l'enquête ménage

Depuis plusieurs années, la superficie de terres rizicultivées n'a cesser de diminuer et malgré l'aménagement de la digue anti- sel, plusieurs hectares restent encore inexploitables

en aval du bassin. Par ailleurs, pour fuir les exactions des bandes armées, les populations des villages de Bindaba I et II, Akintou I et II, en amont du bassin, ont dU abandonner leurs terres portant ainsi un sérieux coup a la production qui ne cesse de baisser.

Quant au maïs, il est cultivé en général dans les champs de case et bénéficie a cet effet d'une fumure organique constituée par les déchets ménagers. L'estimation des quantités produites est difficile car la récolte des épis se fait au fur et a mesure de leur maturité. La commercialisation du maïs, introduite par le PRS, a permis le développement de cette culture qui occupait alors de grandes superficies des champs de brousse. La fin du projet a signifié le confinement de la culture du maïs dans ses bases traditionnelles c'est a dire dans les champs de case où il reste encore présente car sa précocité entraIne une consommation immédiate comme vivre de soudure.

I- 1- 2 Effondrement de la production arachidière et conversion à l'arboriculture fruitière

La culture de l'arachide est très développée dans le bassin de Goudomp. Cet oléagineux, d'introduction «récente» apparaIt comme la production permettant l'obtention des quantités massives aux achats monétaires. Aujourd'hui, elle est, a l'instar des autres cultures, victime

a la fois de l'insécurité sévissant dans la région et d'une mauvaise politique agricole. En effet, l'arachide, fleuron d'un âge d'or désormais révolu, n'en finit pas d'agoniser. Les champs s'appauvrissent d'année en année et sont plus ou moins délaissés. Les faibles rendements ne reflètent qu'un triste mais logique écho de cet abandon. Ces dernières années la production a connu une baisse notoire (pour illustrations : seulement 815t de graines ont été collectées lors de la campagne 99/2000 contre 1210t en 90/91 !) Les campagnes agricoles se suivent et se ressemblent avec son lot de problèmes : baisse continue du prix de l'arachide au kilogramme, manque de semences et de matériels, bons impayés, etc.

Dans ce contexte, l'arboriculture fruitière dont l'exploitation constitue désormais la principale source de revenus des producteurs, a économiquement joué un rôle de substitution au recul

de la culture de l'arachide.

Cette arboriculture6 se développe sur les versants et sur les plateaux au grand dam des cultures traditionnelles. En effet, les paysans transforment systématiquement les champs «improductifs» en plantations fruitières. Les espèces rencontrées sont le manguier, l'anacardier, l'oranger. La cueillette qui a lieu en novembre et décembre pour les oranges, d'avril a aoUt pour les mangues et l'anacardier, permet aux producteurs d'acquérir des

6 L'arboriculture a toujours été présente dans le bassin de Goudomp mais entièrement destinée a

l'autoconsommation, nous insistons ici sur le nouveau rôle (source de revenus) de premier plan qu'il joue aujourd'hui après l'effondrement de la culture de l'arachide.

revenus qui souvent les mettent a l'abri du besoin durant toute la saison. Ces revenus peuvent ainsi servir a l'achat des biens alimentaires ou matériels. Très florissante dans la zone, l'arboriculture constitue aujourd'hui le nouveau pilier de l'économie locale. Des plantations se multiplient au fil des années et dans des zones comme Bacoundi et Birkama chaque famille possède au moins une plantation de manguier. A Goudomp et a Akintou, la prédominance de l'anacardier est incontestée mais ne concerne notamment a Goudomp que quelques rares producteurs.

L'estimation de la production fruitière est difficile compte tenu de l'exploitation anarchique et de la commercialisation informelle dont elle est l'objet. On estime entre 1000

et 1500 t de mangues ou de noix de cajou qui sont acheminés chaque année vers les grandes villes du Sénégal (Dakar, Kaolack via Ziguinchor)

L'arboriculture souffre de plus en plus de manque de clients. En effet, en raison de l'insécurité, rares sont les acheteurs qui s'aventurent dans le secteur par peur de représailles des «coupeurs de route» qui font souvent leur loi sur le seul tronçon qui traverse le bassin, la Nationale 6 reliant Ziguinchor et Kolda, les deux principales villes de cette partie du Sénégal. Ceci nous permet d'introduire la question de la crise séparatiste, sa place dans le mal développement du bassin.

I- 2 Le tribut du conflit casamançais

Suite a l'insécurité civile, beaucoup de paysans ont dU abandonner leur activité agricole. Le bassin déja déficitaire dans sa production est confronté a une insécurité alimentaire croissante en raison également des faibles possibilités de développement des activités génératrices de revenus. A proximité des zones de conflit (Bindaba, Akentou, Diouniki...), des milliers de familles terrorisées ont abandonné tous leurs biens (maisons, troupeaux, vergers et champs) pour chercher refuge a Goudomp, Birkama ou Bacoundi. Ce qui créa dans ces zones dites sécurisées, une explosion démographique avec comme corollaires le déséquilibre population/ressources et des bouleversement des structures agraires. Il s'en suit une redistribution foncière (morcellement des parcelles) pour satisfaire les nouveaux venus ; la location monétarisée des terres (des rizières essentiellement) se développe a un rythme effréné ceci d'autant plus que les nouveaux venus, principalement mandjaques, bénéficient dans leur majorité du soutien financier de leurs parents émigrés en Europe.

Les personnes déplacées sont généralement hébergées par des familles modestes qui ont du mal a se prendre elles- mêmes correctement en charge et a fortiori d'autres personnes encore plus nécessiteuses. Les mécanismes de solidarité et de régulation sociale

se désintègrent sous le poids des migrants. Dans les familles déplacées, les études des enfants sont souvent interrompues ou retardées par des difficultés de recasement.

I- 3- Crise et système de production : le retour à la case départ

Le système de production dans le bassin de Goudomp a connu plusieurs bouleversements

au cours de l'histoire. Entre le système traditionnel (détaillé dans la première partie de ce mémoire) caractérisée par un outillage rudimentaire propre aux différentes ethnies en présence et une agriculture basée sur l'autosubsistance et la situation actuelle, différentes tentatives de modernisation de l'agriculture ont été initiées par les pouvoirs publics et les partenaires au développement (notamment la MAC) L'introduction de la culture de l'arachide, l'intensification de la riziculture ont profondément transformé la structure agraire et les pratiques paysannes : irrigation, motoculture, culture attelée, utilisation de l'engrais chimique... supplantent les pratiques traditionnelles.

On a longtemps cru, en effet, qu'il suffisait d'appliquer des modèles agronomiques éprouvés dans les pays avancés pour augmenter d'un seul coup la production agricole : l'expérience a montré que ces modèles ne s'exportent pas tels quels. On ne bouleverse pas par décret les rapports séculaires entre les paysans et la terre, il n'est pas de baguette magique qui fasse soudainement passer de l'autosuffisance a l'économie de marché (POURTIER R., 2001) La plupart des projets ont échoué pour avoir oublier que l'acteur du développement ne se réduit pas a un banal «facteur» de production. Faute d'avoir tenu compte de la culture des peuples, de leurs rapports avec la terre, de la structuration de leur société, les innombrables projets venus «d'ailleurs» ont souvent manqué leur objectif.

Aujourd'hui, la crise contraint les paysans a tout abandonner et a se retourner aux pratiques traditionnelles car, a quoi sert la meilleure technologie du monde si on n'a pas les moyens matériels de sa mise en pratique ? La culture mécanisée et l'irrigation ont disparu dans l'ensemble du bassin. La culture attelée quant a elle, seuls quelques dignitaires en font usage. Les bas- fonds ne servent plus qu'a la riziculture pluviale et restent entièrement a la charge des femmes ; les hommes convertis a l'arboriculture consacrent de moins en moins

de temps et d'espace aux cultures sèches.

II- Les fondements de la crise

De nature variée, les causes profondes dont la conjugaison explique le déficit vivrier actuel

du bassin sont diverses. Ces facteurs qui n'ont souvent pas la même importance explicative dans l'avènement de la crise agricole qui s'approfondit d'année en année, sont principalement de quatre ordres: les facteurs naturels; les contraintes socioéconomiques, politico- culturelles et la nature des politiques agricoles des pouvoirs publics.

II- 1 L'influence des facteurs naturels

Même si la période de sécheresse est passée, il reste que de manière générale la pluviométrie a baissé dans la région et on remarque une réduction du cycle pluviométrique. Les conséquences sont énormes pour les populations qui se voient imputées d'une partie importante de leur capital foncier, principale base de la sécurité alimentaire. Le potentiel de production est fortement affecté au moment où les besoins en terre augmentent avec la

croissance démographique et l'arrivée de nouveaux ménages dans les familles. On assiste ainsi a un processus de morcellement des parcelles pour satisfaire les nouvelles générations.

II- 2 Le poids de l'insécurité

Le déclenchement du séparatisme au début des années 80, conjugué a l'avènement du Programme d'Ajustement et le début du désengagement de l'État ont sonné le glas d'une nouvelle ère marquée par une précarisation accrue du niveau de vie d'une population qui a déja du mal a se remettre de la sécheresse.

En début des années 90, l'intensification de la lutte armée prend des proportions importantes et entraIne des déplacements forcés des populations de leurs villages, une généralisation de l'insécurité, des basculements brutaux dans la vie des familles qui abandonnent toutes leurs richesses. C'est aussi l'éclatement des familles, les morts dans les combats et les nombreux orphelins et handicapés. Cette insécurité générale conduit au départ des projets et de certaines ONG, et même certains agents des structures d'encadrement de l'État, tournant le dos a une population de plus en plus malheureuse, livrée a elle-même.

Sur le plan social, les mécanismes de régulations avec les diverses assemblées et réunions

de famille, villageoises, et mouvements associatifs ne sont plus fonctionnels, compte tenu du contexte d'insécurité et de suspicion qui ne favorise pas les regroupements. Les initiatives locales de développement sont aussi inhibées.

II- 3 Les contraintes socioculturelles

C'est l'ensemble des faits sociaux construits par les acteurs et groupes sociaux et qui pèsent sur le vécu. Notons a ce propos que les modes de vie des populations du bassin ont beaucoup contribué a fragiliser et paupériser les ménages.

Dans la tradition socioculturelle mandingue, bien ancrée dans le bassin, la femme occupe une place secondaire dans la distribution et le contrôle du pouvoir et des richesses même si le régime traditionnel mandingue fonctionne par le régime de la séparation des

biens.

Les femmes, le plus souvent exclues des centres de décision, bénéficient peu de ressources communautaires et ont des conditions de vie particulièrement précaires. Et pourtant, dans tout le bassin, elles participent largement a la production économique, exécutent quasiment seules les activités de production, sont responsables des besoins essentiels de la famille où elles investissent une bonne partie de leurs revenus, ont une large charge de travail bien supérieure a celle des hommes. Mais cet effort féminin ne trouve pas

de répondant chez les hommes qui ont la réputation de se laisser entretenir par les épouses.

Malheureusement, les ruptures intervenues avec l'intrusion marine et la difficile reconversion

des femmes dans le maraIchage, dans les activités de cueillette ou du petit commerce ont complètement bouleversé le modèle et précipité les populations dans la paupérisation.

II- 4 Les facteurs économiques

Le potentiel agricole du bassin reste sous valorisé. D'une part, les fruits et légumes dont regorgent la zone ne sont pas transformés sur place et pourrissent par défaut de moyens de transport, de conservation ou de transformation.

Au niveau des systèmes de production, les paysans ont du mal a adopter leurs calendriers culturaux au nouveau contexte pluviométrique.

Les prix des denrées de consommation courantes sont très élevés a Goudomp du fait

de la distance (de Dakar) alors que les revenus des populations restent faibles. Les chefs de ménage supportaient plus facilement cette situation du fait de revenus complémentaires tirés

de l'exploitation ou de vergers dans les villages environnants ou des plantations de bananes, d'ananas et de papaye dont disposaient jadis Goudomp, Bacoundi et Birkama et qui employaient en permanence plusieurs centaines d'agriculteurs. Depuis une dizaine d'années, ces vergers ne sont plus accessibles du fait de l'insécurité, quant aux plantations, elles sont tombées en faillite faute d'une bonne gestion, laissant derrière elles leurs forages

en panne et des «carcasses» d'infrastructures.

D'autres facteurs économiques expliquent la crise dans le bassin a l'instar de l'ensemble du monde rural sénégalais : il s'agit notamment de l'introduction de la culture arachidière durant la colonisation puis l'orientation de l'encadrement dans la primauté accordée a cette culture au détriment des cultures vivrières après les indépendances qui ont fragilisé la logique de subsistance qui pourtant dominait fortement. C'est également la fragilité de la production agricole due essentiellement a la vétusté du matériel agricole, l'absence ou la faiblesse de l'épargne mobilisable.

L'insuffisance des infrastructures de communication constitue un facteur économique majeur de la crise, du fait des surcoUts créés par l'approvisionnement en intrants et denrées

de première nécessité, mais aussi pour la commercialisation des productions locales.

II- 5 Politiques et programmes ayant provoqué ou renforcé la vulnérabilité et la pauvreté des populations

Les villages du bassin de Goudomp ont bénéficié de plusieurs projets et programmes qui se sont succédés mais qui dans leur grande majorité n'ont pas eu de suivi réel a la fin de leur mission. La fin d'un projet signifie la perte d'emploi, d'encadrement et de soutien financier et provoque une rupture qui, a la limite, peut fortement perturber la capacité de résistance des ménages paysans. La fin du PRS, l'arrêt de la MAC et plus récemment la fin de la mission du PROGES ont été autant de points de rupture qui ont marqué les populations du bassin. Par ailleurs :

- l'arrêt du programme agricole,

- le désengagement de l'État laissant le paysan démuni sans moyen de se défendre,

- les politiques d'ajustement structurel (qui ont alourdi le poids de charges domestiques),

- la dévaluation du franc CFA,

sont autant de facteurs qui ont été a la base ou renforcé la vulnérabilité. A la fragilité de l'économie locale s'ajoute la dépréciation du prix au producteur, le renchérissement de denrées de première nécessité. Ce qui contribue largement a la précarisation des populations du bassin.

Par ailleurs, outre la «brusque» réforme administrative et territoriale de 1990 érigeant Goudomp comme commune, la loi sur la décentralisation et le transfert des compétences aux collectivités locales de 1996, n'ont pas bénéficié de mesures d'accompagnement nécessaires a un développement local autonome. Au contraire, les collectivités locales et les populations se sentent « asphyxiées » par l'ampleur de leurs tâches et leur absence de moyens. Ce qui n'est pas sans conséquence sur le cadre de vie.

Face a ces contraintes de nature diverse, les paysans ne sont pas restés passifs. Ils ont au contraire développé toute une série de stratégies qui visent a contrecarrer plus ou moins les caprices de la nature et a assurer leur survie.

III- Stratégies paysannes : des initiatives face aux contraintes qui minent l'agriculture

Le tableau ci-dessous résume les principales contraintes qui minent le développement agricole et les stratégies adoptées par les populations paysannes, avec parfois l'appui des partenaires au développement, pour minimiser les maux.

Conclusion

La mise en valeur des bas-fonds de Goudomp et Birkama est confronté a diverses contraintes dont l'ampleur rend urgent des solutions ou issues palliatives. Des efforts doivent être fournis par les pouvoirs publiques et les acteurs privés pour soutenir l'action des paysans qui n'ont pas attendu pour réagir face a ces difficultés. Les producteurs, de leur côté, doivent faire des progrès notamment sur le plan organisationnel, mais également aller,

au dela des considérations d'ordre socioculturel, participer physiquement aux travaux des rizières.

CHAPITRE II : POUR UNE NOUVELLE APPROCHE DU DEVELOPPEMENT LOCAL

Introduction

Quelle mise en valeur pour le bassin de Goudomp ? Cette question, au vue de l'enjeu qu'elle représente, interpelle tous les acteurs du développement local (paysans, collectivités locales, pouvoirs publiques, partenaires privés...) Il urge aujourd'hui d'apporter des réponses claires

aux interrogations des différents acteurs afin de parvenir a un développement agricole rural intégré tant souhaité.

I- Pourquoi repenser la mise en valeur du bassin de Goudomp ?

Depuis plusieurs décennies le secteur agricole (principal secteur dans le bassin) traverse une crise qui s'explique notamment par la baisse des précipitations, le désengagement de l'État et la redéfinition de la politique agricole (suppression des subventions) ainsi que la chute des prix des produits sur les marchés internationaux. Cette crise s'explique aussi par

le fait que le secteur agricole est durement éprouvé par le manque de compétitivité et certaines pratiques traditionnelles.

A la suite de la sécheresse des années 70, les villageois du bassin de Goudomp ont exprimé leur volonté d'aménager les bas- fonds contre les intrusions salines qui gagnaient

les terres rizicultivées. Les pouvoirs publics ont répondu par l'élaboration de multiples programmes de mise en valeur (MAC, PRS, PROGES...) mais les résultats furent mitigés. Les contre- performances notées après l'arrêt de ces projets traduisent l'échec dans le transfert de technologie. Des franges importantes de la population ont vu leur situation économique et sociale se dégrader d'année en année. Une nouvelle forme de pauvreté, qui s'exprime par un besoin de survie notamment en terme de nourriture, s'est installée dans la zone; une situation a forte prévalence aggravée par l'insécurité.

Par ailleurs, la principale leçon retenue de la longue expérience de mise en valeur des terres est que les villageois et les collectivités locales ne sont disponibles que s'ils sont véritablement maItres et responsables de leur terroir. Aujourd'hui, avec l'avènement en 1997

de la politique de la décentralisation/ déconcentration (loi 96.07) transférant aux collectivités locales de nouvelles compétences entre autre en matière de gestion de ressources naturelles et de l'environnement (ceci implique la gestion du terroir villageois) et le Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE)7, on dispose d'un cadre juridique plus que jamais propice pour une intervention associant les paysans, principaux concernés. Néanmoins, si l'on reconnaIt qu'il est nécessaire de déléguer davantage de responsabilités aux utilisateurs en l'occurrence les producteurs, il faut aussi reconnaItre qu'ils ne sont pas suffisamment formés ou équipés pour prendre en main des fonctions de gestionnaires, et qu'ils ne sont pas en mesure de faire les investissements nécessaires pour adapter et assurer le bon fonctionnement des infrastructures aménagés, d'où la nécessité d'un soutien surtout financier de la part des partenaires.

D'autre part, les paysans du bassin de Goudomp manquent cruellement de moyens

et l'accès au crédit reste hors de portée de leurs maigres bourses. La CNCAS qui finance les agriculteurs, propose des lignes de produits a des taux d'intérêt variant entre 6,8% a 12,5%.

7 Le PNAE accorde une grande priorité a la mise en oeuvre de nouvelles approches d'aménagement et de

gestion de terroirs fondées sur une responsabilisation des populations et des collectivités dans la planification, l'exécution et le suivi- évaluation des actions

L'accès au lignes de crédit est conditionné par un apport personnel d'au moins 10% et la domiciliation du compte du promoteur dans les livres de l'institution. Ce qui est inaccessible pour les paysans de notre bassin dont le revenu mensuel ne dépasse guère 5000 FCFA (environ 8 euros)

La crise casamançaise qui dure depuis deux décennies et surtout la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994, bouleverse complètement les repères. Le pouvoir d'achat déja faible se dégrade davantage. Les intrants agricoles (engrais, insecticides et herbicides) destinés aux cultures et l'équipement agricole encore existant (charrue, semoir, animaux de trait) sont vendus au marché noir pour faire face a la soudure ou aux dépenses urgentes du ménage. Le conflit armé a, quant a lui, entraIné une importante vague de déplacement de populations des zones de combat vers les villages plus ou moins sécurisés créant d'un côté

un phénomène d'abandon de terres et de l'autre une « surpopulation » qui n'est pas sans conséquences sur la répartitions des ressources naturelles.

Pour toutes ces raisons, il paraIt logique de redéfinir une nouvelle stratégie pour une mise en valeur réaliste qui tient en compte les aspirations des paysans et les conditions générales qui prévalent dans le bassin.

II- Quelle politique de développement agricole ?

Diverses innovations doivent être apportées au secteur agricole pour lever les contraintes qui handicapent son développement. Assurer la sécurité alimentaire et asseoir un développement agricole durable deviennent a cet effet les défis majeurs a relever pour un épanouissement de la condition paysanne.

II-1- Les objectifs prioritaires

II- 1- 1 OEuvrer pour un retour définitif de la paix et de la sécurité dans la région

Si le conflit casamançais n'est pas la cause de la crise du monde rural balantacoudais, il en est réellement le catalyseur. En effet, l'intensification des combats entre indépendantistes et forces armées Sénégalaises, l'apparition de mines anti- personnelles, les exactions contre

les populations ont fini par semer le chaos dans toute la zone. Un sentiment d'insécurité généralisée s'installe, entraInant la réticence d'éventuels investisseurs et contraignant les partenaires déja sur place a se retirer. La situation est telle aujourd'hui qu'il urge que l'État

du Sénégal prenne des initiatives hardies, invite les maquisards a la table de négociations pour dessiner les perspectives de sortie de crise car la logique actuelle de ni guerre, ni paix, lourde de danger et propice aux malfaiteurs, ne permet aucun développement d'une quelconque nature.

II-1-2- Relever le défi de la sécurité alimentaire

L'insécurité alimentaire et la pauvreté constituent des défis majeurs auxquels les autorités compétentes doivent faire face dans le bassin. L'option est d'assurer la sécurité alimentaire

par une production locale diversifiée capable de promouvoir des revenus agricoles. L'analyse des déterminants des faiblesses de la compétitivité de la production locale révèle qu'elle repose pour l'essentiel sur des coUts de facteurs élevées, des technologies peu évoluées, sur des pratiques extensives. A ces contraintes s'ajoute la dégradation des termes de l'échange des produits agricoles.

Il apparaIt donc que la compétitivité du secteur agricole dépendra de sa capacité a moderniser ses techniques, ses outils et ses moyens. A cet effet, les pouvoirs publics ont pour devoir de développer dans le secteur une politique d'incitations et d'investissements conséquentes capable d'induire des transformations positives dans les pratiques culturales

et permettre a la fois de résorber le déficit vivrier local et d'améliorer le revenu des paysans.

II-1-3- Asseoir un développement agricole durable basée sur l'entreprise familiale

L'agriculture, activité principale du bassin, est a la base de l'économie locale. Elle traverse

en même temps que les sociétés rurales, des mutations profondes posant de facto des défis aux acteurs du développement rural que sont les organisations paysannes, les pouvoirs publics, les collectivités décentralisées et les partenaires au développement. La particularité

de l'agriculture dans le bassin de Goudomp réside dans le fait qu'elle est essentiellement, voire exclusivement familiale. Son développement passera alors indubitablement par une politique douée d'apporter des progrès jusqu'au niveau de l'exploitation paysanne.

Il demeure néanmoins important que les options de développement agricole retenues pour améliorer les revenus et assurer la sécurité alimentaire ne se réalisent au détriment de l'équilibre de l'environnement. Les paysans, acteurs directs du terrain, constituent les véritables garants d'une politique de développement agricole durable eu égard au rôle qu'elles jouent aussi bien dans la production agricole que dans la protection du milieu. A cet effet, une approche participative dans la gestion du terroir sera d'un apport positif dans la vision et les stratégies agricoles8.

II- 2- Les orientations stratégiques pour une agriculture «émancipée»

II- 2- 1- Faire de la diversification et de l'intensification de la production une priorité

La diversification de la production agricole est une réalité dans le bassin de Goudomp. Les pouvoirs publics et les partenaires au développement doivent soutenir les producteurs ; des orientations doivent être mises en oeuvre pour accompagner les stratégies spécifiques aux différentes filières agricoles afin d'optimiser les effets.

a) Développer la culture vivrière.

La relance des cultures céréalières, riz et mil notamment, peut permettre de résorber le déficit vivrier local. Pour cela, des mesures idoines doivent être prises dont :

8 Gouvernement du Sénégal

- la maItrise et la gestion rationnelle de l'eau par la petite irrigation et l'aménagement des bassins de rétention d'eau pluviales ;

- la reconstitution de la fertilité des sols salins et acides qui nécessitent une diminution de leur degré de salinité par un lessivage approprié et une neutralisation de l'acidité par des amendements organiques et / ou minéraux raisonné ;

- la sélection de variétés de riz tolérantes et leur diffusion auprès des populations rurales.

A ce propos, l'ISRA a mis en place la « fleur 11» qui est une nouvelle variété de riz sortie de leur laboratoire et qui a un cycle de production de 80 jours. Cette nouvelle variété permettrait

de réduire le cycle de la production de riz de manière a avoir deux ou trois récoltes par an9,

mais aussi d'augmenter les rendements ;

- la formation et l'encadrement des paysans ;

- la promotion du compostage et l'utilisation des engrais chimiques par la mise en place

de formations et des mesures d'incitation a la gestion des engrais, a l'utilisation des ressources locales pour la fertilisation des sols ;

- le parachèvement des aménagements dans les bas-fonds ;

- la transformation des CVGE / CIVGE en GIE d'agriculteurs

b) Relancer la filière arachide

L'importance de la filière arachide comme culture motrice sur les autres filières agricoles nécessite qu'un programme de relance soit mis en oeuvre pour lever les contraintes qui restreignent les performances de cette culture. Le programme de relance de la filière comportera :

- la restructuration du volet semencier qui passera par le renforcement de la recherche en matière de sélection, d'introduction variétale, la production semencière au niveau paysan et dans un cadre contractuel avec les professionnels des semences ;

- l'amélioration de l'accès au crédit avec la création de mutuelles de crédit rurale adaptée avec un taux d'intérêt accessible aux paysans;

- le retour aux systèmes de culture comme l'assolement et la rotation des cultures

- le regroupement des agriculteurs en GIE et coopératives ;

c) Encourager l'arboriculture et le maraîchage

L'arboriculture et le maraIchage se sont développés par réactions a la crise économique, aux aléas climatiques et aux contraintes pédologiques. Mais encore faudrait- il souligner que l'arboriculture fruitière est une vieille tradition dans le bassin ; chaque concession ayant au moins un arbre fruitier dans la cour.

Encourager le développement de l'arboriculture et le maraIchage consistera a :

- désenclaver les lieux de production grâce a un réseau routier fiable ;

9 Nous attirons l'attention que ces récoltes ne sont possibles que dans le cadre d'une agriculture irriguée.

- réhabiliter les plantations de bananes, d'ananas et de papayes dont les forages existent encore ;

- créer des unités de transformation et de création de produits agricoles (fruits) ;

- créer un réseau d'écoulement de produits (fruits, légumes...) ;

- aménager des magasins de stockage ;

- mettre en place des chaInes de conservation.

Pour gagner le pari de l'intensification et, au- dela, celui d'un développement agricole viable, des mesures globales pour accompagner les efforts doivent être prises. Il s'agit notamment de:

· Assurer la maîtrise et la gestion rationnelle de l'eau

L'une des contraintes fondamentales de l'agriculture dans le bassin de Goudomp est la non maItrise de l'eau qui constitue l'entrave la plus déterminante dans les performances de la riziculture. Pour faire face a cette question, il convient de réaliser des systèmes d'irrigation faiblement consommateurs en eau et a la portée des producteurs. Un programme de mise

en place d'aménagements de faible coUt conférant une bonne maItrise de l'eau a l'exploitation, sur la base de capacités paysannes de gestion et d'entretien permettant d'assurer leur pérennité doit être mis en oeuvre en partenariat avec les organisations paysannes. La mise en place d'un fonds d'entretien des aménagements structurants est un impératif dans la recherche de solutions aux problèmes de financement de fonctionnement.

· Désenclaver la zone par la mise en place d'infrastructures routières

La nécessité de favoriser le désenclavement des zones de production, de faciliter l'évacuation des produits agricoles et le transport des intrants ont un déterminisme important sur le développement du secteur agricole. Les pouvoirs publics se doivent de réaliser les infrastructures de base (pistes d'accès aux zones de production, aires de stockage et de conservation des produits...) avec l'appui des collectivités locales qui en assureront la gestion et l'entretien.

· Mieux gérer l'espace par la consolidation des stratégies locales de gestion et de préservation de l'environnement qui mettent l'accent particulièrement sur la restauration et la fertilisation des sols. En effet, face a la problématique de la baisse de productivité des sols qui procède de différents facteurs dont essentiellement: la faible teneur en matière organique, la faible capacité de rétention des nutriments, la faible infiltration et le niveau limité de la rétention en eau, la salinisation et l'acidification, de nouvelles stratégies doivent être mise en oeuvre dans un cadre participatif pour limiter les pratiques extensives fortes consommatrices de ressources naturelles et restaurer la fertilité des sols. A ce propos, une large diffusion du compostage, le retour aux procédés traditionnels de jachère et

d'assolement sera d'une grande utilité.

· Mettre en place des services d'appui à l' agriculture et à la décentralisation

Il s'agit, pour les pouvoirs publics, de renforcer les capacités des producteurs, réorganiser

les services agricoles - a travers les volets recherche, vulgarisation, encadrement- adaptés

au contexte de régionalisation et en partenariat avec les organisations paysannes et les acteurs privés.

II-2-2- Renforcer les capacités des acteurs directs du développement rural

Il s'agit la principalement de renforcer les capacités des collectivités locales et des organisations paysannes afin d'en faire les principaux gestionnaires de l'économie agricole mais, également, de veiller a doter l'État, ses démembrements, ses représentants et ses experts d'une culture méthodologique et d'une démarche pertinente de pilotage de la politique de développement agricole et rural. Responsabiliser les OP ne signifie pas que les paysans doivent être capables de tout faire par eux- mêmes, mais qu'ils doivent être capables d'assumer un certains nombre de fonctions pour le développement de leur filière. Dans ce contexte, il importe de réfléchir aux dispositions a mettre en place et/ou appuyer pour :

instaurer une démarche d'élaboration concertée de politiques en totale co-responsabilité d'acteurs clés dont la légitimité, la crédibilité et la représentativité ne souffrent d'aucune contestation ;

relever, de façon substantielle, les capacités de ces acteurs a diagnostiquer les situations

et environnements généraux et spécifiques de leurs filières, a déceler et analyser les contraintes prévalant, et a mettre en oeuvre des politiques, stratégies et mesures aptes a

les résoudre ;

améliorer et consolider leur fonctionnement en favorisant leur large participation aux prises de décisions ;

renforcer leur capacités d'intervention et d'adaptation a travers une meilleure gestion des savoirs et des richesses et un renforcement permanent des capacités organisationnelles.

Le transfert de responsabilités est un processus qui met en jeu un changement profond des rapports entre État et producteurs et a des dimensions juridiques et institutionnelles fortes. Qui dit transfert de responsabilité dit aussi transfert de pouvoir et de moyens pour assumer ces responsabilités. La question du financement est donc cruciale. L'État dans la quête de ses objectifs fixés, créera l'environnement fiscal, institutionnel et législatif et sera par ailleurs

le fournisseur de biens et services en matière de recherche et de conseil agricole et rural.

II- 2- 3- Une approche participative dans la planification et la mise en oeuvre des opérations de développement

L'approche participative est un outil qui favorise la prise en charge effective par l'ensemble

de la population des actions de développement du terroir. Elle tend a modifier la perception

du rôle de chaque acteur et a proposer un partage de responsabilités entre les différents partenaires. Une démarche participative bien conduite aide a repérer tous les acteurs du développement, a valoriser et a reconnaItre leur importance, même ceux qui peuvent avoir été «oubliés» lors de la conception d'un projet ou d'un programme.

A cet effet, consolider le partage du processus de gestion du secteur agricole avec l'ensemble des partenaires de l'Etat constituera les germes d'un changement radical de la vision et des stratégies agricoles. Un système de concertation, de partage des décisions dans la conception, l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de développement agricole durable s'impose. Ainsi la réalisation des projets et programmes se fera principalement avec une pleine participation des collectivités locales et des paysans. L'Etat leur apportera l'appui nécessaire a l'amélioration de l'environnement de leurs activités (réglementation, fiscalité, investissements structurants)10

II- 2- 4 - Prise en compte à toutes les étapes de la dimension genre

La mise en valeur de bas- fonds étant surtout l'affaire des femmes, il paraIt indispensable de

les associer dans toutes les décisions entrant dans le cadre de l'amélioration de la productivité dans les rizières. Ceci est d'autant plus nécessaire que leur capacité a s'organiser prouvée a travers les diverses associations traditionnelles a caractère lucratif ou d'épargne (tontines) dépasse de loin celle des hommes. Les femmes constituent le poumon

de l'économie locale et assurent a presque elles seules les charges de tout le ménage. En raison de ces obligations financières croissantes, les femmes attachent une grande importance aux activités génératrices de revenus. Il convient toutefois de noter que ces activités génératrices de revenus ne devraient pas- comme c'est souvent le cas dans la pratique- représenter une charge supplémentaire pour elles.

Afin de tenir compte des intérêts a la fois pratiques et stratégiques des femmes dans

la formulation des projets ou programmes, il importe de travailler avec les groupes et réseaux locaux de femmes de manière a intégrer les diverses particularités socioculturelles dont regorge le Balatacounda. Il est également utile de coopérer davantage avec les leaders des associations féminines car celles-ci sont connues sur le terrain et ont parfois de l'influence sur les autorités traditionnelles.

II- 2- 5- Promouvoir le financement des exploitations familiales par une politique de développement de la micro finance

Liée a l'histoire de la Grameen Bank au Bangladesh, qui a su s'imposer de un contexte de grande pauvreté et développer un volet social très dense, la micro finance est née de l'effort des populations de faire face au climat économique difficile et aux rigueurs des institutions

10 Gouvernement du Sénégal

bancaires. C'est un crédit de faible montant offert a ceux qui ne peuvent accéder au crédit bancaire classique, faute de pouvoir apporter les garanties matérielles exigées (salaire, biens immobiliers, épargne suffisante...) d'où son importance pour les populations du bassin.

Une bonne politique crédit mettra l'accent sur la baisse du taux débiteur par la mise

en place de fonds de bonification des taux ; ce qui favorisera l'accès au crédit des exploitations familiales, notamment celles dont le niveau de revenus sont égaux ou en dessous du seuil de pauvreté. L'accent sera mis aussi sur l'amélioration des conditions d'accès et le développement du crédit de proximité (mutualisation du crédit) A ce propos, il serait intéressant d'appuyer les associations traditionnelles d'épargne et de crédit11 déja existantes comme l'AJAC, la FADECBA qui ont fait leurs preuves dans ce domaine.

Conclusion

La spécificité du bassin de Goudomp exige un modèle de développement particulier qui prendra en compte toute la complexité et les contradictions dont regorge le bassin.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote