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La république populaire de Chine comme partenaire au développement de la république du Sénégal: Enjeux et perspectives

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par Moustapha Sokhn A DIOP
ENA - BREVET ENA 2007
  

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1.3. UNE OFFENSIVE DIPLOMATIQUE D'ENVERGURE

Le continent africain est avant tout un théâtre de confrontation avec Taiwan. Parmi les Etats qui reconnaissent Taiwan, un tiers sont des pays africains : la Gambie, le Burkina-Faso, le Libéria, le Malawi, le Tchad, le Swaziland et Sao Tomé et Principe. Taiwan avait déjà perdu le 1er janvier 1998 son principal soutien africain, l'Afrique du Sud, puisque le Président Nelson Mandela avait choisi d'établir des relations diplomatiques avec Pékin. L'Afrique du Sud avait tenté de convaincre la Chine de l'idée d'une double reconnaissance diplomatique, sans succès. Taiwan, en dépit de ses relais et des relations nouées à l'époque de l'apartheid avec les milieux d'affaire et militaire, n'est pas parvenu à dissuader Nelson Mandela de reconnaître la République Populaire de Chine. Désormais, les pays d'Afrique qui reconnaissent Taiwan ont un poids économique et une influence limités. Là encore, la Chine joue sur l'attrait que représente son immense marché. Avec le désengagement de la France et l'effondrement de la bipolarité, certains pays africains voient en la Chine un puissant protecteur moins exigeant quant aux normes démocratiques et peu regardant sur l'usage fait des crédits accordés.

La Chine a menacé à plusieurs reprises en juillet puis en septembre 2004 d'utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU pour s'opposer à l'adoption de sanctions politiques et pétrolières contre le Soudan, à propos du conflit dans le Darfour. La résolution 1564 (qui menace Khartoum de sanctions pétrolières) a pu être adoptée grâce à l'abstention de la Chine, qui en échange avait obtenu un amendement du texte (notamment la gestion de la crise par l'Union africaine). La Chine s'est également abstenue lors de la saisine de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité de l'ONU (avril 2005), afin de traduire en justice les responsables de crimes commis au Darfour. La Chine pour sa part compte sur l'Afrique pour appuyer sa politique étrangère et notamment ses revendications maritimes en mer de Chine.

Les pays africains (surtout ceux en délicatesse avec la communauté internationale) s'appuient sur la Chine afin de compenser l'influence des Etats-Unis et de la France comme au Gabon ou au Congo-Brazzaville, mais également pour mettre fin à leur isolement international et même obtenir des armes. Pékin n'a pas hésité à livrer au Soudan des avions de surveillance F-7 (dérivé des Mig-21 soviétique) en 1996 et des avions de transport Y-8 (dérivé des Antonov). L'Angola et la Chine ont également approfondi leur coopération dans le domaine militaire (livraison par Pékin de blindés légers et d'autres formes équipements de défense).

L'offensive diplomatique chinoise au Sénégal, par ailleurs, se justifie par sa position stratégique en Afrique et le rôle qu'il joue au sein des organisations internationales. Ainsi, la position du Sénégal vis-à-vis de l'Europe, des Amériques et des pays africains fait de ce pays un véritable « hub18(*) ». Il permet ainsi d'accéder assez facilement à ces différents marchés. A cela s'ajoute le rayonnement du Sénégal dans la sous-région, au sein du continent et au niveau international. A travers les organisations que sont la CEDEAO, l'UA, le NEPAD, l'ONU etc. ; la position du Sénégal est à la fois très écoutée et très respectée (cf. supra)19(*). C'est dans cette perspective que Nicolas Pinaud20(*), économiste à l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) affirme que : «  Les Chinois ne sont pas seulement intéressés par les pays producteurs de matières premières. Ils ont aussi une politique assez offensive à l'égard de pays qui peuvent être clef, en terme de maîtrise de l'espace africain. Ils s'intéressent par exemple à des pays comme le Sénégal (position clef en Afrique de l'Ouest) ».

Dans l'ensemble, la Chine, pays continent, avec un si grand potentiel ne pouvait rester en dehors du champ diplomatique du Sénégal. Et si la Chine a décidé de renouer avec notre pays, c'est qu'elle a eu le temps de peser le poids diplomatique non négligeable du Sénégal. La diplomatie étant une chose mouvante, car évoluant avec les intérêts de ses acteurs, la reprise des relations diplomatiques, avec la Chine doit surtout permettre aux deux pays d'en tirer le maximum de profit, tout minimisant les effets néfastes.

* 18 Terme dérivé de l'Anglais désigne un centre d'activité, un point névralgique qui permet de joindre facilement plusieurs autres.

* 19 Se conférer à la partie sur le contexte Diplomatique du Sénégal.

* 20 C'est l'un des auteurs du rapport L'ascension de la Chine et de l'Inde : quels enjeux pour l'Afrique ?

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