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Gestion des risques des projets

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par Nabil SAKR
Université cadi-eyyad - licence gestion 2006
  

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VI- Communication des risques

La phase de communication constitue le pivot du processus de gestion des risques. Elle vise notamment à ce que les risques associés au projet et les options disponibles en vue d'en réduire les conséquences soient bien comprises, permettant ainsi de faire des choix éclairés qui tiennent compte des exigences auxquelles le projet doit répondre.

La mise en oeuvre d'une communication efficace est simple en apparence mais difficile en pratique. La détermination des informations essentielles à transmettre n'est pas toujours évidente au cours du déroulement d'un projet. Dans un contexte de gestion des risques, la phase de communication est rendue plus difficile en ce sens qu'elle traite de conséquences négatives qui ne font pas toujours l'objet d'un accueil favorable auprès des intervenants à qui l'information est destinée. Sous l'influence de certains paramètres tels que le climat caractérisant le projet, l'organisation dans laquelle il s'inscrit, le niveau de confiance entre les membres de l'équipe de projet, l'historique des conflits interpersonnels, le respect qu'ont les membres de l'équipe de projet entre eux, le rapport établi entre les gestionnaires et les spécialistes de domaine et l'état des relations clients fournisseurs, l'information relative aux risques sera communiquée de diverses façons.

Elle pourra être dissimulée, transmise par des intermédiaires, propagée sous forme de rumeurs provenant de sources non identifiées ou enfin, et heureusement, partagée de façon à être prise en compte rapidement et efficacement. Par ailleurs, la recherche d'une phase de communication efficace ne doit pas non plus compromettre la structure organisationnelle et les voies hiérarchiques existantes ou dégénérer en un exercice de démotivation systématique.

La phase de communication, pour être efficace, doit faire appel au principe de communication libre, c'est-à-dire un échange d'information libre de contraintes entre intervenants de même niveau hiérarchique et de niveaux hiérarchiques différents. Elle doit également valoriser les opinions individuelles tout en stimulant le travail d'équipe qui favorise l'échange de points de vue et contribue ainsi à améliorer la qualité et la pertinence des informations.

Les entrées et les sorties de la phase de communication sont présentées dans le diagramme suivant :(page suivante)

Détail de la phase de communication

La phase de communication n'étant pas une étape proprement dite du processus de gestion des risques, en ce sens qu'elle n'est pas précédée ou suivie d'une autre phase, ses entrées en sont également les sorties, possiblement reformulées sur la base de différents points de vue de l'équipe de projet. Les entrées en sont les fiches de risque découlant de chacune des phases du processus de gestion des risques. Les sorties en sont des plans de travail, une répartition des tâches à réaliser et un calendrier de réalisation. L'effet résultant de la phase de communication est une meilleure compréhension des risques considérés et de leur évolution, des mesures de mitigation ou de contingence envisagées ou mises en oeuvre, des résultats obtenus et des décisions prises à leur égard.

Le transfert d'information sur les risques en fonction des phases de gestion des risques et des intervenants les plus à même d'être concernés est illustré dans le diagramme suivant :

À noter que l'information disponible à la suite de l'application de la phase d'analyse peut également être transmise à la phase de contrôle avant d'être transmise à la phase de planification, car il est possible qu'une décision (p. ex. fermer le dossier) puisse être prise à ce moment. L'information résultant de l'application de la phase de contrôle est ensuite utilisée dans le cadre de l'application de la phase de planification et transférée à la phase de suivi. L'information associée à cette dernière sera traitée par la phase de contrôle et les tendances qui pourront être dégagées influenceront vraisemblablement la phase d'identification. Trois grandes catégories de facteurs doivent être prises en considération dans l'établissement de la phase de communication, soit l'attitude individuelle face aux risques, la nature des groupes et la culture organisationnelle.

1) Attitude individuelle face aux risques

Les personnes se répartissent en trois catégories : celles qui évitent les risques, celles qui en prennent et celles qui ont une attitude neutre vis-à-vis les risques. La caractéristique dominante du groupe d'individus auquel il est demandé de se prononcer sur les risques aura nécessairement une influence importante sur la nature et le contenu des informations communiquées dans le cadre de la mise en oeuvre d'un processus de gestion des risques. Il est donc souhaitable de s'assurer que la composition de l'échantillon d'individus consultés est équilibrée tout au long de la mise en oeuvre de ce processus.

2) Nature des groupes

Au niveau des groupes participant à la réalisation du projet et du projet lui-même, leur envergure et leur localisation influenceront également la mise en oeuvre de la phase de communication. La dynamique d'une petite équipe est significativement différente de celle d'une grande équipe et la communication est en principe beaucoup plus facile à établir à l'intérieur de la première que de la seconde. La communication au sein d'une équipe partageant un même local est également plus facile que dans une équipe répartie dans plusieurs locaux, particulièrement si ceux-ci sont éloignés les uns des autres.

3) Culture organisationnelle

La culture organisationnelle caractérisant l'entité dans laquelle le projet s'inscrit aura aussi une influence importante sur la façon dont la phase de communication est établie. Quatre cultures dominantes ont ainsi été identifiées par Larry Constantine dans le cadre de ses travaux à ce sujet [«Work Organization : Paradigms for Project Management and Organization», Communications of the

ACM, Oct. 93, Vol. 36, No. 10], notamment:

§ la culture organisationnelle dite fermée (réfractaire au risque), représentée par la hiérarchie traditionnelle rigide où le groupe est valorisé par rapport à l'individu;

§ la culture organisationnelle dite aléatoire, qui caractérise les entreprises en démarrage, où l'individu est valorisé et où la prise de risque est encouragée;

§ la culture organisationnelle dite ouverte (caractérisée par une attitude neutre vis-à-vis le risque), souvent observée dans les organismes de normalisation où l'atteinte d'un consensus a une grande valeur et où les discussions sont encouragées;

§ la culture organisationnelle dite synchrone (plutôt réfractaire au risque), caractérisant une organisation où chacun a une vision et une compréhension communes de la façon dont celle-ci opère (une salle d'urgence, par exemple).

§ Une approche éprouvée permettant de faire en sorte que les informations essentielles circulent au sein d'un projet consiste à faire appel à des mécanismes d'assurance qualité. En raison de la position de cette dernière dans une organisation et de la perspective qu'elle a des orientations de la direction, des besoins dont il a été entendu que le projet doit combler, de la façon dont le projet se déroule et des produits de travail qui en découlent, l'assurance qualité est particulièrement bien positionnée pour assumer ce rôle. Le personnel d'assurance qualité agit alors en tant qu'intermédiaire objectif dans la transmission des informations de la direction vers la clientèle et l'équipe de projet, de la clientèle vers l'équipe de projet et la direction et de l'équipe de projet vers la clientèle et la direction.

Par ailleurs, la façon de mettre en oeuvre l'assurance qualité dans un projet dépendra largement de la composante dominante de la culture organisationnelle.

Les fiches de risque constituent le véhicule privilégié de communication des risques. Les fiches en question peuvent être segmentées selon les phases composant le processus de gestion des risques (identification, analyse, planification, suivi et contrôle) ou autrement, les informations qui y sont contenues peuvent être intégrées dans une seule fiche fournissant une perspective globale de chaque risque.

Des approches complémentaires peuvent être utilisées afin d'appuyer la communication des risques.

Diverses méthodes peuvent être envisagées; celles présentées ci-après ont été observées au sein d'organisations ayant fait l'objet d'évaluations de risques et se sont avérées utiles.

1. Identifiez dans l'organisation ou dans le projet un intervenant ayant un talent de caricaturiste confiez-lui le soin de représenter le déroulement du projet en y ajoutant sa touche personnelle.

Une organisation ayant assumé la responsabilité d'un projet de grande envergure a grandement bénéficié de cette approche qui avait été initiée spontanément par un membre de l'équipe doué à cet égard. Une caricature humoristique était ainsi produite de façon hebdomadaire et l'intervenant en question était régulièrement alimenté par ses collègues, par les gestionnaires, par les partenaires du projet et à l'occasion, par le client lui-même. À la fin du projet, un compendium de toutes ces caricatures fut compilé et distribué au sein de plusieurs organisations au Canada et aux États-Unis. La popularité de la bande dessinée « Dilbert » est d'ailleurs éloquente à cet égard.

2. Si vous avez un rôle de gestion ou de direction, explorez la pertinence d'établir un groupe de travail ayant la responsabilité de recueillir les problèmes potentiels entrevus par les membres de l'équipe et d'agir. Ce rôle est souvent assumé de façon informelle par un ou plusieurs intervenants ayant établi une relation de confiance avec l'interlocuteur auquel cette information est destinée.

3. Tirez parti des réunions périodiques et spontanées entre gestionnaires et spécialistes de domaine afin de sonder le personnel sur les événements susceptibles de dégénérer en crises.

4. Établissez un journal de bord qui permet aux membres de l'équipe de projet de noter les situations qui leur semblent problématiques. Assurez-vous cependant que certaines règles sont respectées vis-à-vis le type d'observations qui peuvent y être notées. Une version électronique d'un tel véhicule peut également être envisagée si un intranet est disponible.

5. Établissez un mécanisme de sondages périodiques auprès des membres de l'équipe de projet. Il s'agit là d'une technique qui peut grandement contribuer à améliorer l'efficacité d'une organisation.

6. Finalement, assurez-vous que les mesures de prévention sont aussi visibles que les mesures de résolution de problèmes et qu'elles font l'objet d'une reconnaissance proportionnelle aux difficultés qu'elles ont permis d'éviter.

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