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Accès à la microfinance, inégalité et pauvreté en Cote d'Ivoire

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par Ambroise ABANDA
Ecole Nationale Supérieure de Statistique (ENSEA) d'Abidjan-Côte-d'Ivoire en collaboration avec l'Université de Versailles - DESS en Analyses Statistique Appliquées au Développement 2004
  

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3.3 Les déterminants de l'accès au système financier

Une question revient très souvent dans les débats relatifs à la lutte contre la pauvreté, à savoir « La microfinance lutte-t-elle contre la pauvreté ? ». De cette question ressort la présomption de la pauvreté à limiter l'accès à la microfinance. Dans ce sens LEEGE David, dans sa thèse, affirme que la microfinance, en tant que service marchand, a été parfois critiquée pour sa moindre efficacité et même pour l'exclusion des ménages plus pauvres ou de ceux qui sont contraints à une agriculture de subsistance.

Toutefois, cette question reste délicate lorsqu'on connaît les débats qui entourent la microfinance et lorsqu'on considère les espoirs, mais aussi les désillusions, que génère le sujet. Les études menées par les équipes de recherches de Alliance 2121(*), combinant approche géographique et analyses thématiques, ont présenté la complexité des systèmes de microfinance en Amérique Latine, en Afrique, en Asie et en Europe. Au bout d'une vingtaine d'articles parmi lesquels sont relatées des expériences positives ou négatives, il n'y a pas de réponse tranchée à cette interrogation.

Par ailleurs, dans le système bancaire classique, la chasse aux clients les plus lucratifs s'est toujours faite aux dépens des autres acteurs. Avec l'épargne de ses clients (pauvres ou non), la banque, va accorder des crédits et effectuer divers placements. Elle pourra donc financer des jeunes entreprises ou des sociétés créatrices d'emploi. Mais elle pourra tout aussi bien avancer de l'argent à des entreprises qui détruisent l'environnement, qui maltraitent leurs travailleurs dans certains pays, qui ne respectent pas les droits de l'homme ou qui font travailler des enfants.

Face à cette inquiétude, Bernard DEMONTY22(*) fait savoir qu'actuellement, un nombre croissant d'épargnants et d'investisseurs sont demandeurs de transparence et qu'il y a même aussi des banques qui commencent à répondre à cette demande. Il révèle également que la BACOB, la BBL, la CGER (Fortis Banque), la Générale de Banque ou encore KBC (ex-Kredietbank) ont lancé des produits financiers qui permettent à l'épargnant ou l'investisseur d'avoir la garantie que son argent ne servira pas à financer des projets contraires à ses valeurs, mais plutôt des entreprises, voire des associations respectueuses de l'environnement, des droits de l'homme, créatrices d'emploi, etc. Au-delà ajoute-il, une banque (Triodos) s'est même spécialisée dans l'épargne sociale et récolte des montants sans cesse croissants.

Au regard de ce qui précède, la pauvreté apparaît comme un facteur limitant l'accès à la microfinance et au système financier de manière générale.

Parmi les autres déterminants reviennent souvent : le niveau d'instruction, la catégorie socio-professionnelle, l'accès à des marchés porteurs, l'organisation des filières, l'insécurité, l'accès à l'information économique et aux savoir-faire.

Il n'est pas toujours facile de mesurer toutes ces variables. Pour des raisons d'ordre divers, la collecte des données dont les moyens mis à la disposition définissent les contraintes objectives intègre les aspects pratiques selon une méthodologie bien définie.

Quant à l'étude de la relation incluant la variable d'accès a la microfinance, la méthodologie adoptée par l'étude faite en 2001 par W. Awa Cissé23(*) pour le cas de la Côte d'Ivoire mesure la relation entre microfinance et lutte contre la pauvreté à l'aide du Khi-Deux. La limite d'une telle approche est qu'elle se limite à la validation ou non de l'hypothèse d'indépendance entre chacune des variables caractérisant la pauvreté et la variable d'accès à la microfinance. Il peut être intéressant d'aborder un tel problème par l'élaboration d'un modèle économétrique. L'approche ainsi adoptée est présentée au chapitre suivant.

Dans la littérature, s'agissant de la mesure d'inégalités, parmi les indicateurs les plus utilisés on peut relever : l'indice de Gini, la log variance et le coefficient de dispersion entre les premiers et les derniers quintiles. Notre analyse se servira essentiellement de l'indice de GINI qui est assez synthétique et très utilisé.

* 21 http://www.alliance21.org/fr/proposals/

* 22 Bernard DEMONTY, "Banquier, où places-tu mes valeurs?", Editions Luc Pire, 128 p.

* 23 Wagué Hawa Cissé, octobre 2001, "Microfinance et lutte contre la pauvreté en Côte d'Ivoire".

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand