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Impact du droit international de l'environnement sur le droit national congolais

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par Blaise Freddy NGUIMBI
Université de Limoges - Master2 Droit international et comparé de l'environnement 2006
  

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Section II. La supralégalité du traité international.

En vertu de l'organisation pyramidale des normes théorisée par Hans Kelsen, une norme internationale intégrée au sein de l'ordre juridique national occupe une place au dessus de la loi ordinaire. Si donc sa supraconstitutionnalité est ici réfutée, la supralégalité d'un engagement international par contre y est sans conteste affirmée. ce principe n'a pas simplement un fondement doctrinal; on le retrouve également dans la constitution.

En effet, l'article 185 de la constitution congolaise stipule:«les traités ou les accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois(...)». La suprématie établie de l'acte international sur une disposition législative suppose d'une part un devoir de conformité de la loi au traité (§1);ce qui pose le problème de nécessité d'un contrôle de conventionnalité des lois d'autre part (§2).

§1. La conformité de la loi au traité.

Une convention internationale régulièrement intégrée sur le plan interne sert de cadre de référence pour toute mesure législative adoptée par l'Etat. Son impact à ce niveau est très important si bien qu'elle conduit à l'abrogation de la loi antérieure non conforme (A) et impose un devoir de conformité de la loi postérieure (B).

A. Abrogation de la loi antérieure non conforme.

L'introduction d'un traité dans le système juridique national peut avoir des conséquences dans l'application des normes internes. En effet, lorsqu'une norme internationale intègre l'ordonnancement juridique national, elle rend inapplicable toutes les lois antérieures non conformes. Le traité s'appréciant comme norme supérieure par rapport à la loi, il l'étouffe en rendant impossible l'application de la loi antérieure non conforme à ses dispositions. Désormais, la loi devient inopérante et c'est le régime de l'acte international qui s'impose. Un devoir de conformité lie le législateur national à prendre des mesures législatives tenant compte de la nouvelle donne juridique. D'autres lois doivent être prises, abrogeant les dispositions de la loi antérieure et se conformant ainsi à la norme internationale.

En cas de conflit opposant l'application d'un traité à une loi, le juge est appelé à confirmer la supériorité de la disposition internationale en écartant l'application de loi même antérieure.

B. La conformité de la loi postérieure au traité.

La supériorité d'un accord international sur la loi est un principe qui régit la pyramide des normes juridiques placées sur le plan interne. L'application de ce principe suppose qu'une loi même postérieure au traité doit être conforme à celui-ci.

De l'observation de l'article 185 de la constitution congolaise (qui pose le principe de la supériorité du traité à la loi) découle qu'une loi postérieure ne peut pas modifier les dispositions d'un traité . Par conséquent, en cas de conflit entre une convention internationale et une loi postérieure, le juge ordinaire devra faire prévaloir le premier( le traité).

La supériorité des traités ou accords internationaux sur la loi même postérieure, a été affirmée dans l'arrêt Nicolo (CE. Ass. 20 octobre 1989) abandonnant ainsi la théorie de la loi écran, selon laquelle les dispositions d'une loi postérieure au traité l'emporteraient sur ce dernier(CE 1er mers 1968, Syndicat général des fabricants de sémoules de France; CE. Ass. 30 octobre 1998, Sarrant et Levacher).

Par ailleurs, puisque le Conseil Constitutionnel français a estimé que les engagements internationaux ne faisaient pas partie du bloc de constitutionnalité et a appliqué lui-même sa propre jurisprudence en 1988, le Conseil d'Etat à son tour accepte désormais d'écarter une loi contraire à un engagement international, même si elle lui est postérieure dans le temps, sans craindre les conflits avec le législateur. Déjà en 1989, le commissaire de gouvernement Patrick FRYDMAN refusait que le Conseil d'Etat exerçât un contrôle de la conventionnalité à la constitution en appliquant coûte que coûte le droit international. Il prévient déjà le Conseil d'Etat de ne écarter que la loi contraire à l'engagement international et non pas la norme supérieure.

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