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Devenir professionnel des diplômés du système universitaire guinéen : étude exploratoire à partir des diplômés de l'Université de Conakry

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par Mamadou Gando BARRY
Université de Montréal - Maîtrise en Sociologie 2003
  

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2.2 HYPOTHESES

Dans le cadre de cette recherche, à partir de notre revue de littérature, nous faisons les hypothèses suivantes :

1) premièrement, l'origine sociale influence l'insertion des diplômés ;

2) deuxièmement, les réseaux de relations jouent un rôle important dans l'accès aux emplois (effet direct et indirect) et le recours à ces réseaux peut revêtir plusieurs formes.

3) troisièmement, le renforcement du diplôme universitaire par une formation complémentaire (en informatique, en anglais ou en gestion par exemple) ou par un stage augmente notablement les chances d'insertion professionnelle.

La vérification de ces hypothèses et l'atteinte de l'objectif de recherches ci-dessus énoncées appellent la mise en oeuvre d'une analyse conceptuelle et d'une méthodologie de recherche appropriée.

2.3 ANALYSE CONCEPTUELLE

Dans cette partie, nous procéderons à une analyse des concepts : marché du travail, chômage et insertion professionnelle qui sont au centre de notre étude. Cette conceptualisation s'avère essentiel car c'est elle qui donne sens à la méthodologie de recherche qui a été adoptée.

2.3.1 LE MARCHÉ DU TRAVAIL

La notion de marché renvoie à la dynamique de l'offre et de la demande, à leur déséquilibre et à certaines conséquences qui en découlent, c'est-à-dire le manque d'emploi ou la rareté des travailleurs. Le Robert (2000 : 370) définit le marché comme un ensemble des offres et des demandes concernant une catégorie (ou un ensemble) de biens, de services ou de capitaux. Le marché du travail est composé de deux éléments qui tendent à s'ajuster l'un à l'autre pour ainsi être en situation d'équilibre. D'un côté il y a l'offre et, de l'autre, la demande. Ces deux facettes complémentaires décrivent respectivement la capacité des biens pouvant être vendus ou achetés. L'offre d'un bien représente, selon Claude (1990 : 317) « la quantité de ce bien qui peut être vendue sur un marché à un prix donné » tandis que la demande correspond à « la quantité de bien qu'un acheteur est disposé à acquérir et qu'il peut payer ». Ainsi, la réponse à la demande est donnée par l'offre et vice versa.

L'offre et la demande dépendent du point de vue adopté, en ce sens qu'elles s'interprètent à partir de ce qui est échangé. Par exemple, du point de vue de l'employeur, l'offre correspond au temps de travail (ou la compétence) qu'il peut acheter. La demande quant à elle, émane des individus à la recherche d'un emploi et correspond à la force de travail qui pourrait être vendue. Ainsi, l'employeur offre un emploi et le travailleur en demande un. Du point de vue du travailleur, l'offre correspond à sa force de travail et/ou ses compétences qu'il vend aux entreprises : il offre ses services. La demande, dans ce cas-ci, provient des entreprises et correspond à la demande de main-d'oeuvre. Ainsi, le travailleur offre son temps et sa force de travail et l'employeur demande de la main-d'oeuvre (Grenier, 1998).

L'écart entre l'offre et la demande engendre un manque d'emploi ou une rareté de travailleurs. Dans le premier cas, le chômage est lié aux faibles ventes des entreprises. Les employeurs, parce qu'ils ne vendent pas suffisamment, limitent leur recrutement laissant ainsi certains individus sans emploi. La demande de travail est donc supérieure à l'offre. Dans le second cas, le déséquilibre provient du fait que les entreprises ne parviennent pas à combler les postes disponibles, la main-d'oeuvre étant déficiente. Ici, l'offre de travail est supérieure à la demande (Gazier, 1991).

Par ailleurs, les acteurs qui interagissent sur le marché du travail (les employeurs et les demandeurs) ajustent donc leur comportement en fonction, d'une part, de ces situations de déséquilibre et, d'autre part, de leurs besoins et de ceux des autres. Le comportement des acteurs s'explique, comme le souligne Boudon (1977), en supposant qu'ils cherchent principalement à servir de manière satisfaisante leurs propres intérêts en employant les moyens qu'ils jugent les plus adéquats. Ils se fixent un objectif, déterminent les moyens susceptibles de les conduire à cet objectif et choisissent parmi ces moyens le plus avantageux ou celui qu'ils préfèrent.

En ce qui concerne les diplômés de l'enseignement supérieur, leur marché est complexe en fonction des types de formations ou domaine d'études. C'est pourquoi, à défaut de se diriger vers des marchés spécialisés propres aux diplômés, lorsque ces derniers sont saturés, ils sont obligés de s'orienter vers des marchés indifférents à la formation et à la limite donc plus indifférenciés.

Même si l'on parle du marché de travail dans son ensemble, il est apparu très tôt qu'il s'agissait d'une réalité très différenciée. En effet, comme le souligne Sales (1997 : 9), la spécialisation universitaire, puis l'expérience acquise dans un domaine professionnel empêchent de changer rapidement de filière professionnelle, à cause de la durée, des coûts et des risques d'un tel changement.

« Ceci conduit, pour aller au delà de la considération des rigidités des flux d'emploi, à reconnaître qu'il n'y a pas un marché du travail unifié pour les agents du savoir formel, mais plutôt de multiples marchés du travail propres à des filières de formation ou des sous-ensembles de filières qui d'une certaine façon reflètent ou transcrivent la balkanisation du savoir formel. Ces marchés compartimentés sont définis à la fois par les disciplines et les professions plus ou moins structurées qui leur sont associées, par les statuts choisis ou obtenus par les individus qui les placent sur des échelles spécifiques de carrière et de rémunération, et bien entendu par les types d'organisations qui emploient des diplômés universitaires en développant des marchés internes ou externes de qualité primaire ou secondaire. Pour comprendre en détail cette différenciation du marché du travail des diplômés universitaires, il faut faire appel à ce que Sales désigne : comme des trajectoires structurelles d'emploi (structural job trajectories) tout en tenant compte du type de rationalité qui caractérise chaque discipline ».

Le marché interne peut être défini comme étant "les mécanismes d'allocation de la main d'oeuvre internes aux entreprises, qui définissent l'ensemble des postes, des affectations et des rémunérations, et les règles de mouvements des travailleurs dans cet ensemble il s'agit ainsi d'un espace de mobilité que l'on peut observer surtout dans les grandes firmes, et constitué d'une séries de règles générales qui prévalent pour leurs employés, et ne sont donc pas négociables au coup par coup. Ce sont des filières d'utilisation et de promotion de la main d'oeuvre, largement déconnectées des confrontations entre offreurs et demandeurs sur le marché externe."(Gazier, 1992 : 223).

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery