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Devenir professionnel des diplômés du système universitaire guinéen : étude exploratoire à partir des diplômés de l'Université de Conakry

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par Mamadou Gando BARRY
Université de Montréal - Maîtrise en Sociologie 2003
  

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3.1.1 SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET DÉMOGRAPHIQUE

La République de Guinée est un pays côtier qui est situé dans la partie occidentale du continent africain, couvrant une superficie de 245 857 km2, elle est limitée à l'Ouest par la Guinée Bissau et l'Océan Atlantique, au Nord par le Sénégal et le Mali, à l'Est par la Côte d'Ivoire et au Sud par la Sierra Leone et le Liberia. Du point de vue géographique, la Guinée est subdivisée en quatre régions naturelles (la Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière) qui sont assez distinctes et très riches en ressources naturelles.

Le dernier recensement de 1996 réalisé en Guinée évalue la population guinéenne à 7 156 406 habitants. Les données de ce recensement indiquent que 15 % de cette population vivent à Conakry, 20 % vivent en Basse Guinée, 23 % en Moyenne Guinée, 20 % en Haute Guinée et 22 % en Guinée Forestière. (DNS, 1999).

La population guinéenne vit essentiellement en milieu rural (70 %) et plus de la moitié de la population urbaine (51 %) réside dans la capitale. Le poids des personnes âgées de moins de 15 ans (46 %) traduit l'extrême jeunesse de celle-ci. C'est la conséquence d'une fécondité élevée (l'ISF est de 5,5), caractérisée par sa précocité et sa stabilité, en dépit de tous les efforts de sensibilisation menés par les programmes de planification familiale. Le taux brut de natalité est estimé à 39,7 %. Quant à la mortalité, son niveau reste encore élevé (taux brut de mortalité estimé à 14,2 %). L'espérance de vie à la naissance est de 54 ans pour les deux sexes (55,4 ans pour les femmes et 52,7 % pour les hommes) (DNS, 2000 : 6).

3.1.2 SITUATION ÉCONOMIQUE

Depuis avril 1984, la République de Guinée, pays ouest africain a connu un changement politico-économique majeur; le passage d'un régime socialiste à celui d'un régime à économie de marché. Ce changement a eu d'énormes conséquences dans tous les domaines. Par exemple l'emploi par l'État des diplômés des institutions de formation a cessé d'être automatique. La recherche de l'emploi est désormais du ressort des diplômés. D'après les indications de l'Office National de l'Emploi et de la Main d'oeuvre (ONEMO, 1994), il y avait en 1990 près de 40 000 demandeurs d'emplois inscrits dont plus de 2 000 diplômés de l'enseignement supérieur. Ces chiffres ne sont, à notre avis, que le sommet de l'iceberg du chômage des diplômés. Le chômage des diplômés de l'enseignement supérieur en Guinée semble être donc une tendance majeure.

En effet, au niveau de la fonction publique par exemple, des mesures ont été prises : une réforme administrative suivie d'une forte réduction des effectifs de la fonction publique conduisant à un blocage systématique de recrutement.

Selon la Direction Nationale de la Statistique (2000 : 5), l'essentiel, des objectifs macroéconomiques de court et moyen termes ont été atteints au cours de la première phase (1986-1988) et de la deuxième phase (1989-1991) du programme de réforme économiques et financières. La dévaluation de la monnaie en 1986 a permis une relance de l'agriculture et, en particulier, des exportations agricoles (café notamment). L'inflation a été contenue, car son taux est successivement passé de 72 % en 1986 à 27 % en 1990 et de 5 % en 1994 pour atteindre 1,9 % en 1997, grâce à une plus grande rigueur dans la gestion des finances publiques. Le déficit budgétaire a été sensiblement réduit, passant de 10,7 % du PIB en 1986 à 7,5 % en 1993. L'économie guinéenne a connu un taux de croissance annuel moyen de l'ordre de 4% au cours de la période de 1990-1994. Parmi les autres résultats obtenus, il y a le taux brut de scolarisation qui est passé de 28,6% en 1990 à 50,4 % en 1996/1997, puis de 53,5 % en 1999 à 56,7 % en 2000. La proportion de la population ayant accès à l'eau potable est de 55 % en 1995 contre 28 % en 1989. Tandis que le taux d'accès aux soins de santé primaire est de 40 % en 1996 contre 10 % en 1986.

Nonobstant, de nombreux handicaps et déséquilibres économiques subsistent. Le rapport sur le profil de pauvreté en Guinée indique qu'environ 40,3 % de la population se trouvent dans une situation de pauvreté absolue c'est-à-dire vivent avec un niveau de revenu en dessous du seuil de pauvreté de 293 714 FG par personne et par an (soit 239 dollars canadiens). L'extrême pauvreté concerne près de 13 % de la population. Le rapport précise que la pauvreté est surtout un phénomène rural : 52,2 % de la population vivant dans ce milieu est pauvre contre 6,7 % à Conakry et 24,3 % au niveau des autres centres urbains (Diallo et al, 1994-1995 :2).

En ce qui concerne le chômage, selon l'enquête intégrale budget et consommation (EIBC), près de 55 % des chômeurs sont en quête du premier emploi. Il faut aussi noter que le sous-emploi de la population occupée est manifeste. Le taux de sous-emploi visible est de 16,6 %. La situation de l'emploi en 1995 d'après les indicateurs fournis par l'EIBC est préoccupante et nécessite des politiques de promotion ou de relance de l'emploi plus appropriées et efficaces. Ce d'autant plus que depuis décembre 1985, le gouvernement guinéen a adopté et appliqué le Programme de réforme économique et financier (PREF). L'application de ce programme d'ajustement a contribué à déséquilibrer le marché du travail :

- par le licenciement massif dans la Fonction Publique et le gel de tout recrutement de nouveaux agents;

- par une désaffection de la main d'oeuvre des emplois ruraux;

- par l'afflux incessant de migration de la main d'oeuvre des campagnes vers les centres urbains et surtout vers la capitale;

- par la fermeture de nombreuses usines suite à l'application des mesures de restructuration et une économie qui connaît des difficultés énormes de reprise.

Ainsi, suite à la mise en oeuvre du PREF en décembre 1985, la situation de l'emploi a connu une crise qui est, de nos jours, préoccupante. Elle est caractérisée par un sousemploi et un chômage massif, affectant particulièrement les jeunes diplômés des universités.

Le secteur privé sur lequel le gouvernement a fondé son espoir dans la mise en oeuvre du programme n'a jusqu'à présent pas répondu à cette attente. L'offre d'emploi est insignifiante par rapport à la demande toujours croissante parce que les entreprises privées qui ont été créées sont généralement de petite taille et souvent confrontées à la concurrence du secteur informel. Cette crise au niveau de l'emploi moderne a non seulement amplifié le taux de chômage mais elle a modifié la structure globale de l'emploi en faveur du secteur informel.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry