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Devenir professionnel des diplômés du système universitaire guinéen : étude exploratoire à partir des diplômés de l'Université de Conakry

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par Mamadou Gando BARRY
Université de Montréal - Maîtrise en Sociologie 2003
  

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1.2.3 LES RÉSEAUX DE RELATIONS

La notion de réseau social fut d'abord exploitée par l'anthropologue Barnes (1954) dans ses travaux au cours des années 1950. Depuis, elle a été adoptée par des chercheurs oeuvrant dans divers domaines. Récemment, elle a été utilisée pour définir le support social fourni aux individus vivant des situations difficiles. Les réseaux sociaux désignent simplement les systèmes particuliers de liens unissant des personnes

(Beausoleil et collaborateurs, 1988: 39). Les réseaux sociaux forment donc une trame de base de la société et constituent une voie importante d'intégration sociale. Plusieurs ont ainsi choisi d'y avoir recours dans une foule de situations comme l'intervention, la recherche de l'emploi ou la réinsertion sociale. Les réseaux sont enfin des entités dont les frontières ne sont jamais complètement délimitées; ils évoluent et s'adaptent rapidement, et se rendent facilement indépendants des institutions. Plusieurs auteurs ont démontré l'efficacité des réseaux sociaux comme mode d'accès à l'emploi, comme réponse au problème du chômage chez les jeunes. Pour Vincent Lemieux (2000 : 18), les réseaux sociaux sont faits de liens, généralement positifs, forts ou faibles, tels qu'il y a une connexion directe ou indirecte de chacun des participants à chacun des autres, permettant la mise en commun des ressources dans le milieu interne.

La plupart des thèses sur la théorie des liens trouvent leur origine dans les travaux de Granovetter (1973) et établissent simultanément les fondements théoriques de modes de régulation informels comme les réseaux. Dans un article The Strength of Weak Ties (1973, 1982), Granovetter distingue deux sortes de liens : des liens forts et des liens faibles qui sont présents dans la plupart des réseaux. Afin de pouvoir qualifier ces relations, Granovetter (1973, 1982) classe les liens interpersonnels en fonction de leur force. La force ou la faiblesse d'une relation s'évaluent à partir de la durée de la relation, de l'intensité émotionnelle, de l'intimité et finalement, des services réciproques que se rendent les individus (1973: 1361). Des liens forts prendront, par exemple, la forme de relations familiales ou de grandes amitiés, tandis que des liens faibles se concrétiseront souvent à travers des relations entre anciens collègues d'école ou de travail. L'auteur arrive à la conclusion que plus le réseau d'un individu est composé de gens avec lesquels il entretient des liens forts et plus ce réseau a de chances de constituer un milieu clos. Les liens faibles sont ceux qui peuvent jeter des ponts entre ces milieux. C'est à travers eux que circulent les informations et que des individus appartenant à des réseaux différents peuvent entrer en contact. L'enquête de Granovetter (1973) démontre que ceux qui obtiennent les meilleurs emplois sont ceux qui utilisent des contacts professionnels plutôt que des liens familiaux ou d'amitié, des liens faibles plutôt que des liens forts et des chaînes de relations courtes.

Abordant la notion de recours aux réseaux sociaux pour l'accès à l'emploi dans les pays en développement, Bocquier et Fall (1992) font remarquer que si a priori, la compétence détermine avant tout l'accès à l'emploi, la formation scolaire est un critère d'embauche essentiel dans certaines entreprises, en particulier dans le secteur public. Cependant, la mobilisation de la main-d'oeuvre par les entreprises, mêmes modernes, s'insère de fait dans un environnement relationnel, et on constate que le recours à un tiers chez les diplômés n'est pas un phénomène négligeable. Les auteurs de cette étude précisent que tout d'abord la difficulté de l'accès à l'emploi pour les jeunes générations s'est accompagnée d'un recours plus systématique à la parenté ; ensuite, lorsqu'il y a recours pour obtenir un emploi dans le secteur public, la personne ressource est plus souvent un parent. Ainsi, les parents sont plus souvent sollicités lorsque le service est difficile à rendre.

En effet, dans le contexte de raréfaction de l'offre d'emploi pour les jeunes, il est de plus en plus difficile de trouver une personne-ressource occupant une position privilégiée. Ainsi, le champ des possibles se resserre et les diplômés sont maintenant contraints de faire appel à des relations de plus en plus variées. C'est pourquoi, dans un contexte de crise et de saturation des filières d'embauche, les réseaux sociaux, du fait de leurs caractéristiques à la fois informelle et transversale, sont particulièrement mis à contribution pour l'accès à l'emploi.

On a vu avec Bourdieu que l'origine sociale influence l'insertion. En Afrique, ce sont les réseaux qui jouent ce rôle. Cependant, il faut préciser que les réseaux sont divers (niveau familial, amical et lointain) comme l'ont fait remarquer des auteurs comme Bocquier et Fall (1992) ; Gérard, (1997).

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand