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La perception des enseignants sur l'introduction du systeme LMD à l'UGB: Cas des responsables de structures de recherche

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par Abdoulaye Dramé
Université Gaston Berger de Saint Louis - DEA 2005
  

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LISTE DES TABLEAUX

Courbe 1 : Evolution Taux d'Accroissement Naturel des Etudiants par année (1990 à 2005) ...37

Diagramme 1:Répartition des étudiantes en fonction des UFR en

2005 37

Diagramme 2 : Répartition des enseignants de l'UGB selon le grade 2004-2005 .39
Diagramme 3 : Taux d'encadrement des étudiants de la maîtrise et du troisième cycle en 2005 à

l'UGB ..43

Figure 1 : Organigramme de l'UGB 45

Tableau 1 : Répartition des personnes enquêtées en fonction des laboratoires ..31

Tableau 2 : Evolution des effectifs de l'UGB par UFR .35

Tableau 3: Répartition de l'effectif du PER de l'UGB par catégorie en 2005 37

Tableau 4 : Répartition du PER selon le sexe .39

Tableau 5 : Résultats du concours d'agrégation du CAMES de 1991 à 2005 40

Tableau 6 : Pourcentage des réussites au concours d'agrégation de 1991 à 2005 .40

Tableau 7 : Rythme d'accès au rang magistral à l'UGB 41
Tableau 8 : Répartition du taux d'encadrement des étudiants en fonction des années...42

Tableau 9: Les différents enseignements offerts par l'UGB ..48

Tableau 10 : Répartition des différentes publications de l'URED en fonction des

années .50

Tableau 11 : Répartition de la documentation en fonction des UFR 51

Tableau 12: Répartition de la documentation dans les centres de documentations des UFR de l'UGB 52

Tableau 13 : Répartition des documents produits par les étudiants en fonction des UFR
53

Tableau 14 : Répartition des productions scientifiques en fonction des structures de

recherche .53

SOMMAIRE

INTRODUCTION : 1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

CHAPITRE I : Cadre théorique 7

CHAPITRE II : Approche méthodologique 27

DEUXIEME PARTIE : CADRE D'ETUDE

CHAPITRE I : Présentation socio-historique et organisationnelle de l'Université Gaston Berger de Saint Louis 34

CHAPITRE II : Présentation des structures, des supports pédagogiques et de recherche 48

TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DE QUELQUES RESULTATS PROVISOIRES

CHAPITRE I : Identification des contraintes pour la mise en place du LMD 56

CHAPITRE II : Le LMD : vers une reforme de la recherche dans

l'UGB

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE GENERALE .

ANNEXE

TABLE DES MATIERES .

INTRODUCTION

La crise accélérée du système d'enseignement supérieur en Afrique, ajoutée aux incohérences des politiques de recherche scientifique, suscitent des réflexions1 sur lesquelles il faut s'appuyer pour mieux saisir la portée des défis qui perdurent, malgré les tentatives de réformes des universités africaines.

Pourtant, partout dans le monde, il est reconnu que les universités, par la place unique qu'elles occupent dans la production de nouvelles connaissances, leur transmission et leur appropriation, à travers l'éducation et la formation, leur diffusion et leur valorisation, sont des vecteurs incontournables et indispensables au développement économique et social des Etats. Cependant, pour le continent africain, dans les premières décennies d'indépendance, l'Université a été sujette à un traitement peu valorisant.

D' abord, elle fut considérée comme un obstacle au développement et à la stabilité des Etats nouvellement indépendants à cause du foisonnement des idées et actes contestataires à caractère politique par les autorités administratives2 d'une part et, d' autre part, elle est réputée être une << institution budgétivore >> peu rentable par les bailleurs de fonds3.

1 A partir des années 1990, plusieurs réflexions et publications ont été réalisées au niveau national, régional et international pour définir les stratégies de revitalisation de l'enseignement supérieur. C'est effectivement dans ce silage que s'est tenue à Paris en 1998, la Conférence Mondiale sur l'Enseignement Supérieur (CMES)1 qui a réuni plus de quatre mille participants. Cette conférence était l'occasion pour les intervenants et partenaires de l' enseignement supérieur (ministères, responsables de l' éducation et de l' enseignement supérieur, enseignants, chercheurs, étudiants, parlementaires, représentants d'organisations intergouvernementales et non gouvernementales, le monde de l'économie, les organismes de financement, les maisons d'édition...) de diagnostiquer les maux auxquels celui-ci était confronté et de proposer des solutions de sortie de crise.

2 En Afrique, les intellectuels ont décrié l'absence de libertés académiques qui, est la possibilité pour les enseignants << d'enseigner, de faire de la recherche, de réfléchir, d'écrire et de publier librement >>, selon Taladidia THIOMBIANO, (Novembre 1990), << Les conséquences d'une absence de libertés académiques sur la formation et la recherche scientifique >> in Symposium sur liberté académique, Recherche et Responsabilité sociale de l'intellectuel en Afrique, 26-29 Juin : 3.

Son absence a entraîné la migration des intellectuels, les meurtres d'intellectuels hutus et tutsis et algériens, des brutalités policières à Yopougon en Cote d'Ivoire en 1991 etc....

3 S'agissant de l'enseignement supérieur, les experts de la Banque Mondiale, lors de la conférence de Hararé en 1986, recommandait aux pays africains d'envoyer leurs étudiants se former à l'étranger. L'université africaine est une << institution budgétivore consommatrice de res sources naturelles, productrice à coût élevé d'un nombre pléthorique de diplômés dont l'économie n'a plus besoin >> in Jeanne Lamour RONTOPOULOU,(1994) << L'Université africaine à la croisée des chemins », in Afrique Contemporaine. Crises de l'éducation en Afrique, numéro spécial Octobre-Décembre, Paris, la Documentation Française :31. Dans le même sillage et conformément aux résolutions adoptées lors de la Conférence sur l'éducation dans le Monde à Jomtien qui réclamait l'enseignement primaire universel en l'an 2OOO, la BM n'accordait que 7% de ses prêts aux universités contre 46% à l'enseignement primaire, comme le souligne B. FREDRIKSEN in << Amélioration de l'Enseignement supérieur en Afrique sub-saharienne : Ce qui marche!>>, (22 au 25 Septembre 2003), Accra, Ghana, in siteresources.worldbank.org/INTAFRREGTOPTEIA/Resources/final-fr.pdf

La tendance actuelle fait de l'université un pilier important pour l' accession au bien-être de la société. C'est dans ce sillage que s'inscrit Iba Ndiaye DJADJI qui soutient que << pour sortir du sous-développement, le chemin le plus sûr, c' est l' enseignement supérieur avec une recherche adaptée aux besoins des populations >>4.

En 1962 déjà, l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture) , en coopération avec la CEA(Commission Economique pour l'Afrique), lors de la conférence de Tananarive sur l' avenir de l' enseignement supérieur en Afrique, a interpellé les universités africaines sur leur devenir à travers deux défis majeurs à relever (:)

1- le rôle de l'enseignement supérieur africain dans le développement culturel, social et économique du continent ;

2-le choix des programmes d'enseignement supérieur et leur adaptation aux modalités de la vie et de l'évolution africaines, en matière de développement économique, de l'administration publique, des ressources naturelles et des études africaines. Bref, de son adaptabilité aux réalités tout autant nationales qu'internationales, mais et surtout de la capacité qu'elle a pour y répondre.

Toutefois, pour y arriver, des mutations sans précédent doivent s'opérer au sein de l'enseignement tertiaire. Car, comme le remarque Dwingai MUTUMBUKA, << si les universités africaines ne changent pas, il y'aura problème. Nous ne voulons pas que nos universités soient détruites, mais si nous ne gérons pas bien les réformes, ce changement n' aura pas lieu >>5.

Le Sénégal qui a bien pris conscience de la nécessité de procéder à des réformes de son système éducatif supérieur, à l'instar des autres pays africains, s'est engagé dans cette voie afin de trouver une réponse à la lancinante question de savoir : quel type d'homme former et dans quelle université ? Dans ce sillage, plusieurs réformes ont été opérées dans l'enseignement tertiaire qui peu ou proue se fixaient comme objectif de :

4 I.N. DJADJI, << Conférence internationale sur l'enseignement supérieur : Pour une université au service du développement >>, in Sud Quotidien 31 Octobre 2003.

5 D.MUTUMBUKA, << Financement de l'Université : La Banque Mondiale prête à s'engager >>, in Walfadjri 1er

Octobre 2003

1. Renforcer l'utilité sociale et économique de l'enseignement supérieur et de la recherche en adaptant l' offre de formation et de recherche aux besoins réels du pays ;

2. Maîtriser l'évolution des effectifs des étudiants dans des proportions compatibles avec les possibilités budgétaires ;

3. Optimiser au maximum l'utilisation des moyens, des infrastructures et de la logistique disponible6.

La réforme du LMD ( Licence-Master-Doctorat)7 qui constituera la nouvelle ossature de l'enseignement supérieur sénégalais, s'inscrit dans cette dynamique. Cette étude que nous menons sur la réforme LMD, est un prolongement du mémoire de maîtrise traitant la problématique de la recherche dans les structures de recherche de l'UGB (Université Gaston Berger). Ce travail recueillera le point des responsables de structures de recherche qui ont une longue expérience de la recherche et évoluant dans des laboratoires qui sont, sommes toutes, mieux organisées.

Ainsi, cette étude que nous ferons sur la réforme LMD en nous appuyant sur son apport à la recherche dans l'UGB de Saint-Louis s'articule autour de trois directions :

D'abord, il s'agira de préciser le cadre théorique et méthodologique. Ici, seront abordés notamment l'état de la question, la position du problème avant de dégager les objectifs de

l' étude. L' approche méthodologique sera axée autour de l'histoire de la collecte, de l'inventaire

6 Suite aux mouvements de Mai 68, une première reforme de l'enseignement supérieur allait s'opérer dans l'optique d'africaniser les programmes d'enseignement supérieur et les enseignants. La seconde réforme est celle de 1981 avec la convocation des Etats Généraux de l'Enseignement et de la Formation (EGEF) qui faisait la promotion la promotion d'une école laïque enracinée aux valeurs africaines. Son échec et les réactions qui ont suivi conduisent les enseignants du supérieur à organiser la Concertation Nationale sur l'Enseignement Supérieur (CNES), qui sera appliqué en 1994 et comportera deux volets à savoir le social et le pédagogique.

Sur le plan social, a été adoptée la privation des restaurants universitaires, l'interdiction du << clandotage >>. Pour ce qui est du volet pédagogique, le CNES se fixait comme objectif de faire de l'UCAD, une université de développement et combler son retard scientifique. Le programme se décline en plusieurs phases dont la mise sur pied de structures pédagogiques, la gestion de l'admission de nouveaux bacheliers, puis l'élaboration de nouveaux programmes, de nouvelles fiières, l'extension de la Bibliothèque Universitaire qui verra sa capacité d'accueil doubler et l'ouverture de centres régionaux en vue de décongestionner l'UCAD. Au paravent, lors du conseil interministériel du 9 Décembre 1993, 23 mesures impopulaires ont été adopté qui furent à l'origine des grèves de 1994 aussi bien par les enseignants que les étudiants. Pour mieux saisir la portée et les limites des différentes reformes qu'a connu l'Université sénégalaise, lire A.SYLLA, l'école : quelle reforme ? in << Sénégal trajectoires d'un Etat >>, ss dir. M.C.DIOP, 1992, Dakar, Sénégal, 500p. ; ou encore les Soleil du mois Août 1996.

7 << Selon le Professeur NDOYE, le système LMD n'est pas nouveau, du moins dans sa phase théorique, puisque l'essentiel des points de ce nouveau système de l'Enseignement Supérieur figurent déjà dans le document final des EGEF élaboré en 1981. >> in www.ugb.sn

des techniques de recueil de données, des techniques de traitement des données, de l' échantillonnage et enfin des difficultés rencontrées.

Ensuite, nous présenterons le cadre d' étude. Dans cette partie, nous ferons dans un premier moment la présentation socio-historique et organisationnelle de l'UGB et, dans un second moment, nous aborderons la question des structures et supports pédagogiques et de recherche.

Enfin, la troisième étape sera consacrée à l' analyse et à l' interprétation de quelques résultats provisoires à travers l'identification des contraintes pour la mise en place du LMD à l'UGB et le LMD : vers une réforme de la recherche à l'UGB.

Dans cette première partie, il est question de faire état des grandes étapes de la démarche intellectuelle et empirique de l' étude. Le premier chapitre ou cadre théorique de l' étude consiste ainsi I conquérir et construire son objet, tandis que le second chapitre en expose la démarche empirique ou la méthodologie.

CHAPITRE I : Cadre théorique

Ce chapitre est composé de plusieurs sections ayant trait à l'état de la question, la position du problème, aux objectifs de recherche et enfin à la formulation de l'hypothèse.

I.1.Etat de la question

Les tâches traditionnellement assignées à l' enseignement supérieur à savoir : l'enseignement (la formation), la recherche et les services, ont longtemps constituées le fondement sur lequel repose le développement. C' est dans cette perspective que AFFA'A et DES LIERRE analysant les missions des universités en Afrique affirment :

Oser penser développer l'Afrique et y réduire la pauvreté structurelle en marginalisant l'enseignement supérieur est un échec programmé [allusion faite aux institutions financières internationales, notamment la BM qui recommandait aux pays africains de fermer leurs universités]. Car aucun pays au monde ne semble avoir résolu ses problèmes de développement en assurant la seule éducation de base tout en laissant dépérir son enseignement supérieur8.

Cette assertion met les structures d'enseignement supérieur au coeur du processus de développement, tant dans la définition des priorités que dans la détermination des moyens requis pour sa réalisation, et tout ceci, grâce à la recherche. C' est dans cette logique que les pays africains, dès 1978 à travers le Plan Lagos, prévoyaient de reverser 1% de leur Produit National Brut (PNB) à la recherche et au développement. Dans cette même veine, 200 chercheurs auraient été formés par tranche de millions d'habitants9. Si nous prenons exemple sur le Sénégal qui compte environ 10millions d'habitants, ce dernier devrait avoir 2000 chercheurs. De nos jours, les indicateurs permettent de constater que les objectifs de Lagos sont loin d'être atteint, surtout en Afrique subsaharienne.

Quels sont alors ces indicateurs attestant l'échec de la politique de mise en valeur de la recherche dans les universités africaines ? Aussi, où peuvent se situer les responsabilités ? En somme, quelle est la situation de la recherche dans les institutions d' enseignement supérieur africaines ?

8 F-M.AFFA'A. et T.DES LIERRES,(2002). L'Afrique noire face à sa laborieuse appropriation de l'université. Le cas du Sénégal et du Cameroun. Paris : L'Harmattan/ Les Presses de l'Université de Laval : 22.

9 P.J.M.TEDGA, (1988), Enseignement supérieur en Afrique noire francophone. La catastrophe, Paris : L'Harmattan, 223 p.

En effet, les facteurs de blocage du développement de la recherche des universités africaines, en faisant d'elle << l'homme malade des systèmes éducatifs africains >>10 , sont à rechercher aussi bien au niveau des rapports qu'entretiennent ces institutions avec les autorités étatiques, qu' << à travers la façon concrète dont celle-ci est vécue par les universitaires euxmêmes. Car, c' est cela qui permet de découvrir la place qu' elle occupe dans l' échelle des activités des universitaires, et l' enjeu qu' elle constitue pour ces derniers >>11.

En réalité, l' enseignant chercheur est à la fois le premier acteur et le pivot central du système d'enseignement supérieur. La valorisation du savoir passe par une revalorisation du rôle de l' enseignant chercheur.

Paradoxalement, comme le remarque Abdoulaye NIANG12, le vécu des chercheurs et de la valorisation de leur statut souffrent d'une part de la volonté des politiques de les museler à travers plusieurs stratégies et d' autre part, à travers la perception que les universitaires ont de la recherche qui est prise comme << un enjeu de pouvoir >>.

Plus que toute autre région du monde, l'Afrique subsaharienne souffre d'un manque d'autonomie en matière de recherche scientifique et de formation. Cette lacune est rarement perçue comme l'une des causes du recul socio-économique des pays africains; bien au contraire, la pensée dominante dans beaucoup de milieux africanistes et surtout au niveau des élites politiques, considère la recherche et la formation supérieure comme un luxe dans des pays en lutte pour la subsistance.

Dans cette tentative de bâillonnement des chercheurs, Abdoulaye NIANG identifie trois motifs suivants :

- L'ignorance ou la faible connaissance des gouvernants de l'importance de la recherche dans le progrès de la connaissance sur les réalités locales et dans le

10 K.A.SOFONNOU, (2000), << La rentabiité de l'enseignement supérieur en Afrique au Sud du Sahara : Le cas du PTCI-Dakar, UCAD, Mémoire pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies FASEG : 2.

11 A.NIANG, (2005), << La recherche et ses facteurs de blocage dans les universités francophones d'Afrique ; l'expérience des universités sénégalaises >>, in Revue de l'Enseignement Supérieur en Afrique, volume 3, numéro 1:8 1.

12 A.NIANG, << La recherche et ses facteurs de blocage dans les universités francophones d'Afrique ; l'expérience des universités sénégalaises >>, in Revue de l'Enseignement Supérieur en Afrique, Op.cit : pp.77-100.

développement d'un pays, infèrent à leur niveau un manque d'intérêt par rapport à la science et à ses enjeux >>13 ;

- Les gouvernants perçoivent la valorisation de la fonction enseignante et l'amélioration des conditions de la recherche comme une possibilité de promotion sociale et matérielle des enseignants chercheurs. L'absence d'investissement dans l'amélioration des conditions de la recherche et la valorisation de la fonction enseignante traduit implicitement du coté des gouvernants une volonté de sanctionner l'insoumission politique du corps enseignants chercheurs du supérieur 14 ;

- la non attractivité de la fonction enseignante et des conditions de la recherche contraste avec les avantages et le prestige que confère un positionnement politique réussi du coté du parti au pouvoir. Ce contraste << stratégique >> n'a d'autre but que de créer chez les universitaires une aspiration exacerbée pour la politique et ses avantages15.

Ainsi, la non valorisation de la recherche en Afrique par les autorités politiques est à chercher dans la manière de gouverner en Afrique qui contraste, le plus souvent, avec les fondements de l'activité scientifique qui est de découvrir, de dévoiler. Pierre BOURDIEU à

l' égard de la sociologie, fait la même remarque et l' exprime en ces termes : << aucune science n'engage des enjeux sociaux aussi évident que la sociologie. La sociologie touche à des intérêts, parfois vitaux >>16 . Plus généralement la science, n'importe laquelle, est subversive17. Cependant, lorsqu'il s'agit d'un discours provenant des spécialistes des sciences sociales, il est perçu comme étant une critique au monolithisme politique, surtout pendant les périodes post indépendance.

Vouloir pointer d' un doigt accusateur les autorités politiques comme étant les principales responsables de la crise qui secoue les systèmes d'enseignement supérieur, nous semble réducteur.

La faible culture de recherche sonne le glas de l' avènement de chercheurs volontaristes. Le champ scientifique apparaît comme l'analyse Mattei DOGAN et Robert PAHRE18, une véritable jungle où l' ostracisme est une pratique courante. La recherche constitue à cet effet un

13 A.NIANG, << La recherche et ses facteurs de blocage dans les universités francophones d'Afrique ; l'expérience des universités sénégalaises >>, in Revue de l'Enseignement Supérieur en Afrique. Op.cit,: 80

14 Ibid

15 Ibid.

16P. BOURDIEU, (Novembre 2002), Questions de sociologie, Paris : Les éditions de minuit : 7.

17 Pour plus de détails, lire A.NIANG,( Janvier 1996), éditorial Revue Sénégalaise de Sociologie n°1, UGB, pp 1-6.

18 M. DOGAN et R. PAHRE, (1991), L'innovation dans les sciences sociales la marginalité créatrice, Paris, PUF, 313p.

enjeu de pouvoir dont la maîtrise permet d'asseoir son autorité surtout sur les plus jeunes. Ces jeunes chercheurs dont le nombre croîtra certainement tentent de développer des capacités de recherche propres, souvent au sein de nouvelles unités de formation et de recherche et dans des domaines où l'utilisation de technologies onéreuses n'est pas indispensable. Mais ces chercheurs se retrouvent souvent isolés et voient leurs opiniâtreté de s'engager dans la recherche s'effriter du fait de l' attitude des enseignants qui refusent de perdre leur aura et le prestige lié à leur rang académique. Citons en guise d'illustration Abdoulaye NIANG qui a identifié l'attitude des chercheurs voire l'utilisation qu'ils en font. Selon ce dernier, plusieurs cas de figure se présentent :

Premièrement, les autorités académiques inhibent toute velléité de publier, donc d' avancer dans la carrière d' enseignant, en mettant leur veto sur le soutien et l' encadrement des jeunes chercheurs. Dans ce cas de figure, << les autorités académiques se servent de la recherche comme un pouvoir d'entrave, car sa promotion signifie à leurs yeux, la promotion de futurs concurrents pour les positions de pouvoir qu'elles occupent et qui leur procurent avantages matériels, prestige. >>19

Deuxièmement, << la recherche de moyens de renforcement de la position sociale prend le dessus sur la production de savoirs >>20 . Ces conséquences sont énormes aussi bien sur l'intervention de l'enseignant dans l'encadrement des étudiants qu'au niveau de sa contribution dans l'amélioration du vécu des populations, car de toute évidence, la mission du chercheur africain est de trouver des pistes en vue d' aider les sociétés à sortir du gouffre de la dépendance économique et sociale. Cette posture des chercheurs qui pourrait être assimilée à une absence de culture de la recherche, poussent certains universitaires à affirmer que l'université est inutile, ou à se demander s'il << faut brûler l'université africaine ? 21>> . Dans ce sens, il urge de faire le procès du chercheur mu par la défense d'intérêts purement individuels ;

19A.NIANG, << La recherche et ses facteurs de blocage dans les universités francophones d'Afrique ; l'expérience des universités sénégalaises >>, in Revue de l'Enseignement Supérieur en Afrique. Op.cit: 81.

20Ibid.

21 A.SAWYER, (1998), << Faut-il brûler l'université africaine >>, in Globalisation et sciences sociales en Afrique, Bulletin du CODESRIA n°3 /4, Dakar, pp.19-24.

Enfin, la recherche est perçue comme une activité reléguée au second plan par les universitaires qui ont atteint le summum de la hiérarchie. Pour ces derniers, << la recherche, véritablement, n'est ni une vocation, ni un moyen d'autovalorisation scientifique, l'intérêt pour la recherche porte les limites de l' ambition pour la carrière. >>22

Tout compte fait, de tels comportements ne militent pas en faveur du développement de la recherche, au moment où, partout dans le monde, se construisent de grands ensembles en vue de dresser de solides tentacules en faveur de la recherche, notamment avec la création de l'espace européen de l'enseignement supérieur. La priorité pour l'Union Européenne était de <<devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde >>23 à travers la recherche.

C'est conscient des enjeux de la recherche et des préjudices qui guettent les Etats africains, et le Sénégal en particulier, en la marginalisant que la réactualisation de l'arrêté Souleymane Niang s'avère nécessaire. Le recteur Souleymane NIANG << avait signé un arrêté tendant à récompenser financièrement les maîtres de conférences et Professeurs qui s'investissaient dans la recherche pour la formation des jeunes assistants, afin qu'ils puissent passer maîtres-assistants après la soutenance de leur thèse de troisième cycle, mais aussi des maîtres-assistants, afin qu'ils passent maîtres de conférences après la soutenance de leur thèse de

doctorat d'Etat >>24.

Par ailleurs, l'insuffisance/mauvaise gestion des ressources allouées à la recherche et la détérioration des conditions de travail des universitaires (absence d'entretien ou non existence des structures de recherche, vétusté de la logistique, des équipements, entre autres), ont inéluctablement conduit à une baisse asymptotique de la qualité de la recherche dans les universités africaines.

22 A.NIANG, << La recherche et ses facteurs de blocage dans les universités francophones d'Afrique ; l'expérience des universités sénégalaises >>, in Revue de l'Enseignement Supérieur en Afrique. Op.cit: 81.

23 << Pour le refinancement de la recherche et de l'enseignement universitaire >>, in Mémorandum des Recteurs des Universités de la Communauté Française, Mars 2004 :1, 7p, in portal.unesco.org/education/fr/ev.php-URL_ 24 L.DIOP, (14 Janvier 2003), << A propos de la titularisation des assistants de l'université >>, Le Soleil in www.refer. sn.

Dans cette perspective, il convient de souligner l' absence de rationalité économique (répartition des crédits alloués à la recherche). L' analyse de la structure des budgets des universités africaines révèle à grands traits que les budgets alloués se limitent essentiellement à quatre rubriques essentiellement à savoir administration, salaires des enseignants, dépenses de matériels et bourses ou aides sociales diverses destinés aux étudiants. Une telle structuration laisse apparaître que la recherche reste le parent pauvre et une préoccupation mineure des autorités. A ce propos, les conclusions de l'UNESCO sont illustratives à plusieurs titres :

En Afrique subsaharienne, une part importante du budget de l'enseignement supérieur est souvent, allouée à des dépenses qui ne sont pas directement liées à la réalisation des missions de l'enseignement supérieur, notamment aux bourses d'études et aux différentes aides sociales destinées aux étudiants. Si ces dépenses ne représentent que 6% du budget de l'enseignement supérieur en Asie et 14% dans les pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), en revanche les ressources allouées aux bourses d'étude et aux oeuvres sociales absorbent 55% du budget total de l'enseignement supérieur en Afrique subsaharienne française contre 15% en Afrique anglophone25.

François ORIVEL ne dit pas autre chose lorsqu'il affirme :

55,5% en moyenne des financements constituent des bourses et des différentes aides sociales destinées aux étudiants tandis qu'une part très faibles est orientée vers les dépenses de matériel (2,7%) comme si la tache première de cet enseignement était d'apporter à une certaine catégorie de la population, pas obligatoirement la plus nécessaire, de revenus plutôt qu'un savoir26.

Une telle répartition budgétaire montre que dans l'échelle des priorités des universités, les dépenses de nature sociale occupent une place privilégiée, suivies de celles de fonctionnement alors que quelques subsides sont réservés à la recherche. Ici, la primeur est accordée à trouver une panacée aux conflits, aux revendications estudiantines et enseignantes plutôt qu'à la favorisation de l'émergence de centres de recherches performants. Ici, le leitmotiv est : << faire taire et faire plaisir >>. La raison est toute simple et apparaît dan ces lignes :

Les universités ont joué un grand rôle dans la démocratisation et demeurent un lieu où se cristallise un désir de changement inassouvi. En effet, l'aspiration au renouveau, révélée au début des années 1990, était telle qu'inconsciemment ou consciemment, les scolaires et les étudiants ont rejoint le front politique, structuré autour de la conquête du pouvoir. Leurs revendications corporatistes,

25 << Développements récents et perspectives de l'enseignement supérieur en Afrique subsaharienne au 21eme siècle >>, Réunion des partenaires de l'enseignement supérieur, 23 25 Juin 2003, p11, 31p, Paris, UNESCO, in portal.unesco.org/education/fr/ev.php-URL_

26 P.M.TEDGA, (1988), Enseignement supérieur en Afrique noire francophone. La catastrophe. Op.cit : 127.

habituellement dominés par l'exigence d'une amélioration matérielles de leurs conditions d'existence, se muèrent en revendication politique.

Dès lors, il semble nécessaire de procéder à une réforme des politiques de financement de l'enseignement supérieur en cherchant d'autres sources autres que l'Etat qui du reste a réduit sa contribution dans l'enseignement tertiaire27.

De là, les stratégies sont entre autres le paiement des frais de scolarité, la location d'infrastructures, la création d'entreprises commerciales et surtout l'implication plus grande du secteur privé dans les universités, car en effet, il s'agit d'alléger le poids des Etats28 sur les finances publiques, qui sont par ailleurs extrêmement sollicités dans la lutte contre la pauvreté. A ce titre, soutiennent des analystes, la meilleure chose à faire serait de mettre sur place un << un fonds pour les universités alimenté par la contribution forfaitaire du patronat, des subventions octroyés par des Fondations, permettrait de pouvoir financier la création de nouvelles filières, (...).Pour ce qui concerne les étudiants, le renforcement de leur participation au financement de l'université pourrait se faire par une augmentation concertée de leurs droits d'inscription29>>.

En définitive, cette politique pusillanime envers la recherche, a des conséquences aussi bien sur le plan de la production scientifique que sur la fuite des cerveaux. En effet, sur le plan de la production scientifique, les chercheurs africains occupent une place dérisoire sur la scène scientifique internationale :

Selon Mamdani citant des sources de l'UNESCO, des 900 titres produits en 2001, seulement 1,5 pour cent étaient publiées en Afrique parmi lesquels 65

27 Suite à la crise résultante du choc pétrolier des années 70, les recettes d'exportations ont baissé et les problèmes budgétaires des Etats africains se sont exacerbés. Tour à tour les pays africains ont fini par se plier aux injonctions des bailleurs de fonds à travers l'application des programmes de stabilisation ou Programme d'Ajustement Structurel (PAS) appliqués dans 35pays. La priorité sera faite à l'éducation de base au détriment de l'enseignement supérieur. Pour plus de détails, voir R.C.NOUMOU,(12 -14 Octobre 1997), << Financement et Gestion financière de l'éducation en Afrique >>, Série Nouvelles Pistes, Dakar, Sénégal, 189p. et M.MAMDANI, (1993), << Crise et réforme de l'Université : Une réflexion sur l'expérience africaine >>, in Bulletin du CODESRIA n° 3, Dakar : pp.14- 19.

28 << Quatre-vingt-quinze pour cent de nos ressources viennent de l 'Etat. Or la société tout entière doit participer au financement, les étudiants et les diplômés aussi. Les parents d'élèves, les industries, tout le monde doit s 'y mettre, pour que les ressources dont l'Université a besoin, le gouvernement à lui tout seul, ne pourra pas les lui donner >>, A. S.SALL, (20 Décembre 2003), in Walfadjri.

29 A. NIANG et B. TOI, (Janvier 2003), << Pratiques académiques et développement durable : quelles articulations dans les universités de l'Afrique francophone >> ? >>, in Revue Sénégalaise de Sociologie n°6, Saint Louis : pp 79- 101.

pour cent en Afrique du Sud et 25 pour cent en Afrique du Nord, ce qui est un reflet de l'absence de la recherche, qui conduit au manque de pertinence de l'institution concernée avec des terribles conséquences sur les processus d'apprentissage dans les pays de l'OCDE, les gouvernements financent prés de 80 pour cent de la recherche30.

KI ZERBO31 dans cette dynamique précise que 85% des recherches menées en Afrique sont l'oeuvre de non africains. Mieux encore, selon William SAINT32, dans certaines disciplines spécifiques des sciences naturelles et de la biologie, les chercheurs africains ne produisent que tous les 7 ans.

Une lecture attentive de ces données permet de certifier que les universités ont échoué dans leurs missions principales qui sont l'élaboration et le renouvellement de connaissances. Or, << le but de l'enseignement supérieur se définit par rapport au savoir, c'est-à-dire de : contribuer à la production du savoir (recherche), optimiser l'appropriation critique du savoir (enseignement), valoriser la maîtrise du savoir (capitalisation et mise en valeur) >>33. Par conséquent, il ne serait pas perfide de notre part de poser des questions sur la pertinence de l'université africaine dans la résolution des crises qui traversent de toutes parts les sociétés africaines.

Par ailleurs, l' exil des intellectuels est un fléau auquel le continent est de plus en plus frappé, même s'il n'est pas le seul à en être victime34. Le faible niveau socio-économique des pays de départ, les effets des contraintes des plans d'ajustement structurel du FMI sur les économies locales, favorisent des mouvements d' exode très souvent sans retour qui constituent une perte pour les Etats africains. Moins les Etats en développement offrent de meilleures

30 T.MANUB, (2002), << La situation des enseignants du supérieur et l'avenir du développement en Afrique >>, in L'Afrique dans le nouveau millénaire, Dakar, CODESRIA 10 Assemblée Générale ; pp.47-54.

31 J.KI-ZERBO, (1992), La natte des autres. Pour un développement endogène en Afrique. Dakar : Karthala, CODESRIA, 494p.

32 W.S.SAINT, (1993), << Les Universités en Afrique. Pour une stratégie de stabiisation et de revitalisation >>, in Document technique de la BM numéro 194F, 156p.

33 Pour une nouvelle vision de l'enseignement supérieur : Intégration, Pertinence et Qualité, (Rapport final Novembre 2004) :8.

34 15% de l'ensemble des chercheurs et cadres supérieurs que compte la population française sont expatriés. Aux Etats-Unis travaillent ou étudient 5000ingénieurs et chercheurs français. Pour plus de détails sur cette question, consulter les sites www.frontnational.com/argumentaires/fuitescerveaux.php et www.swisslist.com/news/swl_bral.pdf

conditions de travail, plus maigres sont les chances de retour au bercail. A ce propos, remarque Abdoulaye NIANG, la recherche scientifique, pour sa réalisation, a besoin d' << une situation de paix, ainsi que de bonnes conditions matérielles de travail et de recherche et d'une forte mobilisation de la part de ceux qui la portent35 >>.Ces chercheurs qui partent pour sauver la recherche ou se sauver, François VEZINA36 en décompte 300000 docteurs qui vendent leurs compétences hors d'Afrique. Le Sénégal n'échappe pas à la fuite des cerveaux et pour preuve, 105 départs de professeurs ont été enregistrés en moins de 10 ans dont 15 à l'UGB37.

Dans ce contexte, le débat sur l' efficacité externe des universités africaines se pose avec acuité. L'efficacité externe est << un concept utilisé selon Rémy Coffi NOUMOU, pour établir les liens existants entre la formation dispensée par le système et le marché du travail >>38.Pour être plus explicite, elle est la capacité du système à préparer les étudiants à leur rôle futur dans la société. Sous cet angle, les conclusions de Jeanne. L.RONTOPOULOU sont édifiantes à plus d'un titre : << l'université africaine est une institution budgétivore consommatrice des ressources nationales, productrice à coût élevé d'un nombre pléthorique de diplômés dont l' économie n' a plus besoin >>39 .Depuis quelques années, en effet, les difficultés d'insertion des jeunes diplômés issus des universités semblent être en dernière analyse le ventre mou de l'institution.

Construites pour la plupart pendant la période post indépendance, les institutions d'enseignement supérieur (fierté nationale), se fixaient comme principale mission la formation

35 A. NIANG, (17 Février 2003), << Les cerveaux fuient pour sauver la recherche >>, Walf Fadjri, in www.refer.sn

36 F. VEZINA, (Avril), << L'utiisation du savoir des titulaires de doctorat originaires d'Afrique au profit du développement de leur pays d'origine : Etude de cas sur les professeurs oeuvrant dans les universités québécoises >>, maitrise en relation internationale Institut Québécois des Hautes Etudes Internationales, in www.iqhei.ulaval.ca/Pdf/EssaifrancoisVezinaMRI.pdf

37 Pour plus d'informations sur les différentes alternatives proposées par les universitaires et syndicalistes pour endiguer la fuite des cerveaux, lire A. DRAME,(2004-2005), << Identification des contraintes et stratégies des structures de recherche face à la problématique de la recherche dans les universités sénégalaises : Cas des laboratoires de recherche de l'UGB >>,UGB, Mémoire de maitrise,1 11p.

38 R.C.NOUMOU, (1999), << Financement et Gestion financière de l'éducation en Afrique >>, in Séminaire panafricain, Dakar, Série Nouvelles Pistes : 84

39 J.L. RONTOPOULOU, << L'Université africaine à la croisée des chemins », in Afrique Contemporaine.Crises de l'éducation en Afrique, Op.cit :31

de diplômés essentiellement destinés à la gestion de l'Etat et de l'administration. Pendant ces années fastes qui vont de 1960 à 1979, l'université assurait un emploi << à presque tous les diplômés sans tenir compte de leur qualification professionnelle. Sa préoccupation était alors le recrutement des nationaux capables d'occuper les postes laissés vacants par le départ du colonisateur40 >>.

Cette période, depuis l'application des PAS, semble révolue. La priorité dans le recrutement est de plus en plus orientée vers les écoles de formation professionnelles. Ces dernières << proposent des offres de formation courte BAC+2 pour l'insertion professionnelle des étudiants. Il faut dire que la durée longue des études générales (au moins BAC+4) en ces temps de crise n'encourage guère certains parents à inscrire dans les universités publiques ou le taux de redoublement et d'abandon restent élevés. D'ailleurs, beaucoup d'entreprises de la place recrutent des étudiants issus de ces établissements ou la formation se passe sans perturbation41 >>.

A partir de ce moment, la professionnalisation des formations universitaires se pose avec force. Pour se faire une réforme générale du système s'impose à travers l'application de la réforme Licence Master Doctorat (LMD).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon