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Des Etats particuliers libres à l'organisation sociale mondiale


par Raphaël BAZEBIZONZAS
Saint Pierre Canisius - Bachelier en Philosophie 2006
  

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CHAPITRE II : LE PHENOMENE DE L'ORGANISATION SOCIALE MONDIALE

La question nodale dans ce deuxième chapitre est simple : Comment nous apparaît l'organisation sociale mondiale ? L'Etat moderne weilien comme nous le savons, cherche comment unir la morale vivante de la communauté historique avec la rationalité de la société de travail. Quand ces doubles exigences - l'efficacité et la justice - sont en disharmonie, la possibilité de la violence guerrière reste inévitable. C'est à ce niveau que l'organisation mondiale intervient pour orienter les politiques particulières des Etats. De telle sorte qu'aux rumeurs de la violence succède le chant de la liberté, cette « sorte d'«Etat universel » qui selon Simon Decloux, [va] réconcilier à un niveau supérieur, les antagonismes que chaque Etat tranchait à l'intérieur de ses propres frontières. C'est cela l'organisation mondiale : l'espace unique de normes juridiques et éthiques, les organisations multinationales nées après 1945. Peu ou prou, tout cela concerne tous les Etats de la planète. Tout cela conduit à une société humaine réellement unifiée qui prend conscience de problèmes communs à toute l'humanité sans pour autant devenir uniforme.

2.1. Comment nous apparaît l'organisation sociale mondiale ?

La situation géopolitique actuelle du monde, ou le phénomène de mondialisation36(*), peut en quelque sorte nous aider à nous faire une idée juste de ce que serait l'organisation sociale mondiale. Que voyons-nous aujourd'hui, dans le concret de notre vie sociétale ? Il se pourrait que la mondialisation soit en train de préfigurer une réponse possible à cette énorme et redoutable question de la société mondiale.

Par les télécommunications, l'espace mondial peut se « condenser » en un seul repère. De même, une grande partie du monde est accessible physiquement en moins d'une journée à partir de n'importe quel endroit de cette partie. On assiste à une rapide concentration des entreprises, particulièrement dans les branches où les économies d'échelle sont importantes : automobile, pétrole, transport aérien, aviation et armement. De grandes firmes nationales s'unissent pour donner naissance à des groupes mondiaux. D'autres firmes cherchent de plus en plus à se « mondialiser » en concevant leurs produits pour un marché mondial. Deux niveaux d'intégration se dégagent pragmatiquement. D'abord le niveau planétaire avec les organisations multilatérales nées après 1945 - ONU, FMI, BIRD, UNESCO, OMS, FAO, plus récemment OMC. Puis le niveau régional, avec des Associations « inter nationes », dont l'Union Africaine. Un espace unique de normes juridiques et éthiques se superpose de plus en plus aux espaces purement nationaux. De nombreuses conventions internationales définissent un nouvel espace juridique du droit public supérieur aux droits nationaux. Eric Weil avait constaté que « l'époque moderne a...vu la naissance de tribunaux internationaux et d'organisations conçues pour administrer, sur un plan supra-national, certaines affaires concernant plusieurs Etats »37(*). Sous l'impulsion des ONG, de l'ONU et de diverses autorités morales, un corps de normes pour les Droits Humains s'impose peu à peu en dépit de nombreuses résistances. Pour toutes ces raisons, le droit et les juges prennent une importance sociale et politique accrue, un véritable « intérêt général » mondial commence à apparaître. A l'occasion de famines, de guerres civiles, d'atteintes aux Droits de l'Homme, de destructions d'espèces vivantes ou de milieux naturels, une opinion publique planétaire commence à se manifester et à peser sur les décisions politiques ou économiques. « Un problème des relations internationales existe pour tout gouvernement moderne. Ce monde n'est [plus] seulement celui des Etats historiques : il est aussi [devenu] celui de la société moderne, mondiale par son principe et en principe »38(*). Voilà pourquoi la lutte contre l'exclusion devient prioritaire et le « travail social » une question essentielle.

Mais Eric Weil va un peu plus loin. Il envisage une grande organisation dont le but est la satisfaction des hommes raisonnables à l'intérieur d'Etats libres. Cette organisation confiée à la politique de tout Etat moderne est appelée « Etat mondial ». Terme approprié quand on pense à cette part de l'activité de l'Etat qui échoit à l'administration du travail social. Mais terme ambigu si l'on pense à l'appareil construit par l'action extérieure de l'Etat, essentiellement a-morale et fondée sur la possibilité de la violence. Sans compter que cet Etat se caractérisera par une absence de politique extérieure. « Au sens courant du mot Etat, qui découlerait de l'histoire, ce serait, au contraire d'un Etat, une organisation coordonnant le travail de communautés dont chacune aurait pour but et pour sens le développement de sa morale, de son univers particulier concret. »39(*)

* 36 Je signale en passant, qu'il existe plusieurs définitions du concept « mondialisation » et que j'entendrai par là « le processus d'intégration des économies nationales grâce à l'action d'une série d'institutions chargées de favoriser la croissance des échanges économiques entre différents régions du monde ». Cf. Zaki LAIDI, Un monde privé de sens, Fayard, Paris, 1994.

* 37 PP., p. 227.

* 38 PP., p. 225.

* 39 PP., p. 240.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo