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Les déterminants de la qualité de l'habitat à Kinshasa. Approche par le modèle Biprobit (Probit Bivarié)

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par Christian OTCHIA SAMEN
Université de Kinshasa (UNIKIN) - Licencié en économie mathématique 2006
  

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CHAPITRE TROISIEME :

ESTIMATION DU MODÈLE DE LA QUALITE DE L'HABITAT

Dans ce chapitre, il sera essentiellement question de présenter les résultats des estimations en vue d'identifier les facteurs qui ont une influence sur la qualité de l'habitat. Pour ce faire, nous estimerons par la méthode de maximum de vraisemblance un modèle Probit pour la qualité de la structure des logements et de l'infrastructure et un modèle Biprobit qui tiendra compte de deux indicateurs simultanément. Cependant, étant donné qu'il n'existe aucun modèle théorique sur lequel se baser pour sélectionner les variables explicatives de la qualité de l'habitat49(*), nous allons procéder par une analyse exploratoire des variables retenues dans le modèle en vue de connaître les effectifs des ménages qui remplissent les indicateurs de la qualité de l'habitat et d'analyser ensuite leur dépendance.

3.1. Analyse exploratoire des données

Tableau 22: Pourcentage des ménages selon le niveau de vie et la qualité de l'habitat

En général, la possibilité de disposer d'un logement décent constitue un des éléments de la satisfaction des besoins essentiels.  Il ressort de ce tableau que 67,12% des ménages sont non pauvres et seulement 32,88% sont pauvres. Est pauvre tout ménage dont la consommation journalière par personne est inférieure au seuil de pauvreté. Ce seuil est évalué à 254,5 FC par personne et par jour en milieu urbain en RD Congo50(*). Le test d'indépendance entre la qualité de l'habitat et le niveau de pauvreté renseigne que la qualité de l'habitat dépend du niveau de la pauvreté (p-value = 0,000). En effet, parmi les non pauvres, 86,24% disposent d'une structure de qualité, 41,42% disposent d'une infrastructure de qualité alors que seulement 39,72% disposent de la qualité de l'habitat. Par contre, 69,72% des pauvres disposent d'une structure de qualité alors 19,56% et 17,03% disposent respectivement d'une infrastructure et d'un habitat de qualité.

Cette lecture dénote que les pauvres sont plus exposés à un cadre de vie qui n'est pas du tout décent, surtout au niveau des infrastructures qui accompagnent le logement. Cette situation s'illustre clairement dans le graphique suivant qui montre que les indicateurs de la qualité de l'habitat sont d'autant plus faibles que le ménage est pauvre.

Graphique 8: Répartition des ménages selon le niveau de pauvreté et la qualité de l'habitat

Tableau 23: Pourcentage des ménages selon l'âge du chef de ménage et la qualité de l'habitat

Le tableau 23 présente l'âge du chef de ménage et les indicateurs de la qualité de l'habitat. On observe que dans tous les âges, le pourcentage des ménages dont les logements disposent d'une structure de qualité varie entre 75% et 86% : ce pourcentage est très élevé pour les ménages dont le chef est âgé entre 50 et 79 ans. Par contre, un nombre réduit de logements remplissent l'indicateur de la qualité de l'infrastructure et de la qualité de l'habitat. En effet, seulement 43% et 58,33% des ménages dont l'âge du chef est compris respectivement dans l'intervalle 70 - 79 et 80-89 satisfont l'indicateur de la qualité de l'infrastructure. Quant aux autres catégories des chefs de ménage, ils satisfont à moins de 30% à la qualité de l'infrastructure. Notons également que le niveau de satisfaction de l'indicateur de la qualité de l'habitat est presque homogène dans tous les âges des chefs de ménage. En effet, le test d'indépendance entre l'âge du chef de ménage et les trois indicateurs de la qualité de l'habitat renseigne que ces deux variables ne dépendent pas l'un de l'autre.

Tableau 24: Pourcentage des ménages selon le sexe du chef de ménage et la qualité de l'habitat

La répartition des ménages selon le sexe du chef du ménage montre d'importantes différences selon que l'on est homme ou femme. Au premier coup d'oeil, l'on constate la place importante qu'occupent les ménages dirigés par les hommes (80,59%). En effet, le rapport homme - femme entre les chefs de ménage est de 4 à 1. Le tableau 24 montre que la qualité de l'habitat ne dépend pas du sexe du chef de ménage. En effet, 79,84% des ménages dont le chef est un homme disposent d'un habitat de qualité alors que cette proportion est de 79,46% chez les chefs de ménages de sexe féminin. Par ailleurs, les femmes satisfont plus à la qualité de l'infrastructure et à la qualité de l'habitat que les hommes : 35,64% des femmes disposent d'une infrastructure de qualité contre 32,74% d'hommes et 33,42% des femmes disposent d'un habitat de qualité contre 30,53% des hommes.

Tableau 25: Pourcentage des ménages selon le statut matrimonial et la qualité de l'habitat

Il ressort du tableau 25 que les mariés monogames représentent 67,61% des chefs de ménage alors que les célibataires et les mariés polygames représentent respectivement 7,54% et 1,78%. On compte également 12,83% des veufs et veuves, 5,91% des divorcés et 4,32% des ménages qui vivent en union libre. La majorité de ces ménages disposent d'une structure de qualité. Par contre, seulement 54,05% des mariés polygames, 42,04% des célibataires, 33,40% des mariés monogames, 33,33% des divorcés, 29,96% des veufs ou veuves et 17,78% des ménages vivant en union libre disposent d'une infrastructure de qualité. A l'opposé, 45,95% des mariés polygames, 39,49% des célibataires, 31,41% des mariés monogames, 30,89% des divorcés, 27,72% des veufs ou veuves et 15,56% des ménages vivant en union libre disposent d'habitat de qualité. De ce fait, il est évident que la qualité de l'habitat soit fonction du statut matrimonial du chef de ménage.

Tableau 26: Pourcentage des ménages selon le degré de promiscuité et la qualité de l'habitat

Par promiscuité, on entend généralement un voisinage désagréable et gênant pour l'intimité (de personnes qui vivent ensemble dans un espace restreint)51(*). Cette caractéristique est mesurée par un indicateur nommé « degré de proximité » qui renseigne sur le niveau d'encombrement des personnes dans une chambre. Mathématiquement, il est égal au nombre de personnes par chambre à coucher. Dans le cadre de ce travail, nous considérons qu'il y a grande promiscuité lorsqu'il y a 4 personnes ou plus par chambre à coucher.

La lecture du tableau 26 montre que près de la moitié des ménages (47,64%) vivent dans une grande proximité. Par ailleurs, quel que soit le degré de promiscuité, beaucoup de ménages disposent d'une structure de qualité alors que la qualité de l'infrastructure et de l'habitat sont satisfaites par un nombre peu élevé des ménages. Du reste, la qualité de l'habitat dépend du degré de promiscuité dans le logement : elle diminue lorsque le degré de promiscuité augmente. Cette augmentation est souvent due à la cohabitation de plusieurs membres de familles dans un seul ménage.

Tableau 27: Pourcentage des ménages selon le niveau d'étude du chef de ménage et la qualité de l'habitat

Le tableau 27 présente le pourcentage des ménages selon le niveau d'études du chef de ménage et la qualité de l'habitat. Il y ressort que le niveau secondaire est le niveau de l'enseignement le plus élevé suivi par plus de la moitié des chefs de ménage, soit 54,54%. Les niveaux universitaire et postuniversitaire sont atteints respectivement par 22,68% et 0,36% alors que seulement 18,86% des chefs de ménages se sont arrêtés à l'école primaire. Notons qu'il existe des chefs de ménage qui ont suivi des programmes non formels. Ceux-ci ne représentent que 3,57% des chefs de ménages.

Le niveau d'études est un facteur qui influence la qualité de l'habitat. Une autre lecture de tableau 27 renseigne que les trois indicateurs de la qualité de l'habitat augmentent avec le niveau d'études. 90,56% des universitaires disposent d'une structure de qualité, 54,16% d'une infrastructure de qualité et 52,36% d'un habitat de qualité. Comparativement aux postuniversitaires, tous remplissent l'indicateur de la qualité de la structure, 71,43% remplissent l'indicateur de la qualité de l'infrastructure et 71,43% remplissent l'indicateur de la qualité de l'habitat. Ces pourcentages sont de loin supérieurs aux autres niveaux d'études.

Tableau 28: Pourcentage des ménages selon le statut d'occupation et la qualité de l'habitat

Il ressort du tableau ci-dessus que 79,95% des propriétaires, 79,61% des locataires, 98,31% des ménages logés par l'employeur et 62,52% des ménages logés dans la concession familiale remplissent l'indicateur de la qualité de la structure. Comparativement à la qualité de l'infrastructure, c'est seulement 33,33% des propriétaires, 32,93% des locataires, 53,57% des ménages logés par l'employeur et 25% des ménages logés dans la concession familiale qui en disposent. En ce qui concerne la qualité de l'habitat, il convient de noter que la proportion des ménages qui en disposent est faible par rapport aux deux premiers. En effet, 31,08% des propriétaires, 30,52% des locataires, 53,57% des ménages logés par l'employeur et 12,50% des ménages logés dans la concession familiale satisfont à cet indicateur.

Une autre lecture du ce tableau renseigne que la qualité de l'habitat dépend du statut d'occupation. Les ménages logés par l'employeur ou dans les maisons à vendre et les ménages propriétaires de leur logement disposent plus de la qualité de l'habitat que les autres types de ménages. Toutefois, il convient de préciser 42,67% des ménages sont propriétaires de leur logement, 39,84% sont locataires et 17,49% se partagent les autres propriétés.

Tableau 29: Proportion des ménages selon la localisation et la qualité de l'habitat

Le tableau 29 montre que la qualité de l'habitat dépend de la localisation du ménage. Les ménages vivant dans les quartiers résidentiels et planifiés disposent d'un cadre de vie meilleur par rapport aux ménages vivant dans les quartiers non planifiés. En effet, 94,05% des ménages des quartiers résidentiels disposent d'une structure qualité contre 90% dans les quartiers planifiés et 74,74% dans les quartiers non planifiés. Du côté de la qualité de la structure, 71,43% des ménages des quartiers résidentiels en disposent contre 57,07% dans les quartiers planifiés et seulement 21,31% dans les quartiers non planifiés. L'indicateur de la qualité de l'habitat est quant à lui satisfait par 71% des ménages des quartiers résidentiels, 54,66% des ménages des quartiers planifiés et seulement 19,05% des ménages des quartiers non planifiés.

Tableau 30 : Proportion des ménages selon le type d'habitat et la qualité de l'habitat

Le tableau 30 montre que les studios satisfont le moins à la qualité de l'habitat. Par ailleurs, le test de Khi-carré montre que la qualité de l'habitat dépend du type d'habitat.

* 49 MUKOKO, S., Op. Cit., p. 85

* 50 RD Congo (MPLAN), Document stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSCRP), Kinshasa, juin 2006, p.23

* 51 Microsoft Encyclopédie Encarta 2006

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