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Les déterminants de la qualité de l'habitat à Kinshasa. Approche par le modèle Biprobit (Probit Bivarié)

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par Christian OTCHIA SAMEN
Université de Kinshasa (UNIKIN) - Licencié en économie mathématique 2006
  

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3.3. Calcul des effets marginaux et élasticités

Les valeurs estimées des paramètres ne sont pas directement interprétables. C'est ainsi qu'on s'intéresse seulement à leurs signes : un signe positif (respectivement négatif) indique qu'une augmentation de la variable explicative considérée augmente (respectivement diminue) la probabilité disposer d'un habitat de qualité. Toutefois, pour mesurer et comparer les effets des variables explicatives sur la probabilité de disposer de la qualité de l'habitat, nous avons calculé les effets marginaux et les élasticités.

Tableau 33: Calcul des effets marginaux pour les modèles de la qualité de l'habitat

Source : Calculé par l'auteur sur base le l'enquête 123

Tableau 34: Calculs des élasticités pour les modèles de la qualité de l'habitat

Source : Calculé par l'auteur sur base de l'enquête 123

4.4. Statique comparative

La probabilité de disposer d'un habitat de qualité est fonction des caractéristiques du ménage et du chef de ménage. C'est ainsi que nous présentons dans le tableau suivant une simulation de la probabilité de disposer d'un habitat de qualité compte tenu de la variation de certains déterminants, les autres restant égaux par ailleurs.

Tableau 35: Probabilité de disposer de la qualité de l'habitat

Source : calculé par l'auteur sur base de l'enquête 123

4.5. Interprétation des résultats

Le modèle estimé de la qualité de l'habitat (modèle 3) identifie six variables pertinentes expliquant le comportement des ménages de Kinshasa face à la qualité de l'habitat. Il s'agit des variables niveau de vie, dépenses de logement, niveau d'études du chef de ménage, localisation du ménage, statut d'occupation et type d'habitat. Par ailleurs, seul le niveau d'études du chef de ménage n'est pas significatif pour le modèle de la qualité de la structure (modèle 1) alors que le statut d'occupation ne l'est pas pour le modèle de la qualité de l'infrastructure.

Être pauvre est significatif et a un effet négatif dans les trois modèles. Ceci montre que la pauvreté diminue la probabilité de satisfaire les indicateurs de la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat. En outre, lorsque les pauvres augmentent d'une unité, la probabilité de remplir les indicateurs de la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat diminuent respectivement de 4,81, 10,91, et 11,34 unités. Cette variation traduit l'intérêt qu'on doit donner à la lutte contre la pauvreté.

La probabilité de remplir l'indicateur de la qualité de l'habitat augmente avec la part de dépenses consacrées au logement. Cette variable est hautement significative dans les trois modèles mais elle influence plus la probabilité de remplir l'indicateur de la qualité de la structure que la probabilité de remplir les indicateurs de la qualité de l'habitat et de l'infrastructure.

Le niveau d'instruction du chef de ménage, de signe positif, est hautement significatif pour le modèle de la qualité de l'infrastructure et de l'habitat, traduisant ainsi l'intérêt que l'on doit accorder à l'éducation des chefs de ménage. En effet, éduquer les chefs de ménage revient à leur faire comprendre les avantages aussi bien sanitaires qu'environnementaux liés à la qualité de l'habitat.

Le fait de résider dans un quartier non planifié a un impact négatif respectivement au seuil de 10% et 1% sur la qualité de la structure et sur la qualité de l'infrastructure. Ce résultat s'explique par le fait que les quartiers non planifiés ne bénéficient pas d'infrastructures adéquates et sont construits par les ménages seuls qui, pour la plupart, sont pauvres. Ceci est d'autant plus vrai qu'à partir du calcul de l'effet marginal, on constate que la réduction d'une unité des quartiers non planifiés augmente la probabilité de remplir les indicateurs de la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat respectivement de 3,6, 21,74, et de 21,61 unités.

Le statut d'occupation est statistiquement significatif au seuil de 10% pour le modèle de la qualité de la structure et au seuil de 5% pour la qualité de l'habitat. Le fait d'être propriétaire ou locataire augmente la probabilité de remplir les indicateurs de la qualité de la structure et de l'habitat. Ceci est vrai dans la mesure où les matériaux de constructions sont disponibles et se vendent à bon marché. Par ailleurs, être propriétaire augmente la probabilité de remplir l'indicateur de la qualité de la structure de 1,38% alors que le fait d'être locataire le fait varier de 5,45%. Comparativement à la qualité de l'habitat, le fait d'être propriétaire augmente la probabilité de disposer d'un habitat de qualité de 8,41% alors que le fait d'être locataire le fait varier de 13,33%. Ceci s'explique par le fait que beaucoup de propriétaires des logements disposent des parcelles et construisent pendant qu'ils y habitent déjà. Le fait de ne pas disposer d'assez d'argent pour construire du coup diminue tant soit peu la qualité de la structure. Par contre, les ménages locataires habitent dans des parcelles qui sont déjà construites par des nantis.

La modalité Maison en bande a un signe positif et est statistiquement significative au seuil de 10% pour la qualité de la structure, 1% pour la qualité de l'infrastructure et de l'habitat. Elle augmente la probabilité de remplir les indicateurs de la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat respectivement de 2,79%, 18,54% et 18,51%. Par contre, les modalités maison dans une concession et studio ont des effets négatifs sur la probabilité de disposer d'un habitat de qualité. En effet, la maison dans concession diminue la probabilité de remplir l'indicateur de la qualité de la structure de 3,01% alors que le studio diminue cette probabilité de 11,64%. L'impact de la maison dans concession sur la qualité de l'infrastructure et de l'habitat est qu'elle diminue ces probabilités de 6,86% et 6,95% pendant que le studio les diminue de 16,11% et 17,02%.

Le degré de promiscuité dans les ménages, bien que présentant un signe positif pour la qualité de la structure et un signe négatif pour la qualité de l'infrastructure et de l'habitat, ne semble pas être très significatif pour expliquer les trois indicateurs de la qualité de l'habitat. De même, le statut matrimonial du chef de ménage n'est pas non plus significativement différent de zéro.

Compte tenu de ces déterminants, la probabilité (Pi) pour notre ménage de référence de disposer d'un habitat de qualité étant donnée son niveau de vie, les dépenses de logement, son niveau d'études, la localisation de son logement, le nombre de personnes par chambre à coucher, son statut d'occupation, son statut matrimonial, le type d'habitat est de 0,9332 pour la qualité de la structure, 0,3329 pour la qualité de l'infrastructure et 0,3218 pour la qualité de l'habitat. Cette probabilité renseigne que les ménages de Kinshasa ont énormément de chance de remplir l'indicateur de la qualité de la structure. Par contre, ils ont pratiquement peu de chance de remplir les indicateurs de la qualité de l'infrastructure et de la qualité de l'habitat.

Les simulations des probabilités montrent que pour un ménage non pauvre, la probabilité de remplir les indicateurs de la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat est respectivement de 0,9456, 0,3681 et 0,3584. Lorsque ce ménage est pauvre, cette probabilité diminue de 0,481, 0,1091, 0,1134 unité respectivement pour la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat. La pauvreté réduit la qualité de l'infrastructure et de l'habitat plus qu'elle le fait pour la qualité de la structure. Un ménage non pauvre vivant dans un quartier planifié a plus de chance de disposer d'un habitat de qualité qu'un ménage pauvre vivant dans un quartier planifié. En effet, l'écart de la probabilité est 0,351, 0,1225 et 0,1289 unité pour la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat. Parallèlement, les ménages pauvres vivant dans un quartier non planifié ont moins de chance de disposer de la qualité de l'habitat que les ménages pauvres vivant dans un quartier planifié. L'impact du quartier non planifié réduit cette probabilité de 0,519, 0,1987 et 0,1951 respectivement pour la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat.

Comparativement à la pauvreté, la planification des quartiers influence fortement la qualité de l'habitat. Cet impact est plus sensible dans la qualité de l'infrastructure et de l'habitat. Statistiquement, ceci est même confirmé par la statistique z (en valeur absolue) des quartiers non planifiés qui est supérieure dans presque toutes les estimations.

Certes, la probabilité de disposer de la qualité de l'habitat pour un ménage non pauvre vivant dans un quartier planifié est plus faible que celle dont le chef, en plus d'être non pauvre et de vivre dans un quartier planifié, a fait les études universitaires ou postuniversitaires. Du reste, cette probabilité diminue dès lors que le ménage est pauvre.

Qu'il s'agisse des maisons dans une concession ou des maisons en bandes, les types d'habitation influencent différemment la qualité de l'habitat. En effet, habiter dans une maison dans une concession diminue la probabilité de disposer de la qualité de l'habitat pour un ménage non pauvre vivant dans un quartier planifié et dont le chef est universitaire alors que cette probabilité augmente lors que le ménage habite dans une maison en bandes. L'écart de probabilité entre un ménage de cette caractéristique et le fait d'habiter dans une maison dans une concession est respectivement de -0,38% ; -1,47% et -1,60% pour le qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat. Comparativement au fait d'habiter dans une maison en bandes, cet écart est de 1% ; 12,57% et 12,91% respectivement pour la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat.

Notons enfin qu'un ménage pauvre vivant dans une maison dans une concession localisée dans un quartier non planifié a relativement peu de chance de disposer de la qualité de l'habitat. Ces ménages disposent respectivement de 86,67% ; 19,10% et 17,83% de chance de disposer de la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat. Comparativement aux ménages pauvres vivant dans un quartier planifié, l'écart est de 6,31% ; 21,10% et 20,76% respectivement pour la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe