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Les déterminants de la qualité de l'habitat à Kinshasa. Approche par le modèle Biprobit (Probit Bivarié)

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par Christian OTCHIA SAMEN
Université de Kinshasa (UNIKIN) - Licencié en économie mathématique 2006
  

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CONCLUSION

L'objectif de notre étude était d'identifier les déterminants d'ordre socio-économique de la qualité de l'habitat à Kinshasa en nous servant des données de l'enquête 1-2-3 réalisée en 2004. En effet, les indicateurs de la qualité de la structure du logement et de la qualité de l'infrastructure sont les deux critères retenus pour expliquer la qualité de l'habitat. La structure d'un logement comprend le mur, la toiture et le pavement. Une unité d'habitation remplit l'indicateur de la qualité de la structure du logement si ses murs sont faits en béton armé, en ciment ou en briques cuites ; si sa toiture est faite en dalle en béton, en tôle galvanisée, en tuile, en ardoise ou en éternit ; et si son pavement est en carrelage, en bois ou en ciment.

Par ailleurs, l'indicateur de la qualité de l'assainissement comprend les toilettes, le mode d'évacuation des ordures et la source d'approvisionnement en eau. Un logement dispose d'un assainissement de qualité si ses habitants utilisent les toilettes intérieures ou extérieures privées avec chasse eau, les latrines aménagées publiques et privées ou les communs ménages ; s'ils utilisent un moyen sanitaire (service public ou privé, incinération, enfouissement, compost ou fumier) pour évacuer les ordures ; et s'ils s'approvisionnent en eau de boisson de qualité (robinet intérieur ou extérieur, borne fontaine, robinet autre ménage, puit protégé, source aménagée ou forage).

L'identification des déterminants de la qualité de l'habitat a été réalisée grâce au modèle Biprobit. L'intérêt accordé à ce modèle se justifie au fait qu'il nous a permis d'estimer simultanément l'indicateur de la qualité de la structure du logement et l'indicateur de la qualité de l'infrastructure tout en montrant si les événements représentés par ces indicateurs sont corrélés.

Du point de vue empirique, cette étude a confirmé l'existence d'une typologie spécifique à chaque quartier. Nos résultats montrent par ailleurs que le profil moyen des habitations est le quartier planifié. Ainsi, les quartiers résidentiels sont généralement construits en béton armé, tôlés en dalle en béton, pavés en carreaux et dont le lieu d'aisance est à l'intérieur avec la chasse eau. Les quartiers planifiés quant à eux s'approchent plus des quartiers résidentiels que les quartiers non planifiés. En effet, les quartiers planifiés sont généralement construits en murs de ciment et tôlés en tuile ou éternit alors que les quartiers non planifiés sont en tôle galvanisée et de récupération.

Cependant, la probabilité pour un ménage non pauvre, vivant dans un appartement ou une villa qui est localisé dans un quartier résidentiel ou planifié et dont le chef est célibataire et s'est arrêté à l'école primaire de disposer d'un habitat de qualité est 0,3218. Par ailleurs, la probabilité pour ce même ménage de disposer d'une structure de qualité et d'une infrastructure de qualité est respectivement de 0,9332 et de 0,3312.

De ce fait, les facteurs qui déterminent la qualité de l'habitat sont le niveau de vie, la part des dépenses consacrées au logement, la localisation, le type d'habitation, le statut d'occupation et le niveau d'études du chef de ménage. Parmi ces facteurs, il sied de noter que le niveau d'études du chef de ménage ne détermine pas la qualité de la structure. Egalement, le statut d'occupation ne détermine pas la qualité de l'infrastructure.

Le niveau de pauvreté réduit la probabilité de disposer d'un habitat de qualité. Lorsque le ménage est pauvre, les probabilités de remplir les indicateurs de la qualité de l'habitat, de la qualité de la structure et de la qualité de l'infrastructure sont respectivement de 0,2450, 0,8975 et 0,2590.

La part de dépenses consacrées au logement, le statut d'occupation du logement et le niveau d'études du chef de ménage augmentent quant à eux la probabilité de disposer de la qualité de l'habitat. Toutefois, la probabilité de disposer de la qualité de la structure est légèrement réduite à la baisse lorsque le chef de ménage n'a pas fait les études secondaires ou universitaires.

Comme pour la pauvreté, le fait de résider dans un quartier non planifié réduit la probabilité de disposer d'un habitat de qualité. Lorsque notre ménage de référence est pauvre et vit dans un quartier non planifié, il a 19,08% de chance de disposer d'un habitat de qualité alors que si ce ménage vit dans un quartier planifié, il aura 38,59% de chance de disposer de la qualité de l'habitat. Ainsi, le fait d'habiter dans un quartier planifié influence fortement la qualité de l'habitat.

D'une façon générale, les maisons dans des concessions et les studios diminuent la probabilité de disposer de la qualité de l'habitat. Par contre, les maisons en bandes influencent positivement la qualité de l'habitat.

De ce point de vue, nous suggérons ce qui suit :

1. La restructuration du secteur de l'habitat ;

Il faut réhabiliter l'État en tant que premier promoteur de l'habitat. Toutefois, la promotion de l'habitat ne doit pas être considérée comme l'apanage de l'État seul. Là où l'État pourra prouver son incapacité, les promoteurs privés peuvent encore tenter leur chance.

2. L'aménagement des nouveaux sites.

Compte tenu de la faiblesse des revenus, nous suggérons que l'État puisse aménager les sites (surtout à l'extension Est de la ville) et promouvoir l'habitat planifié du type des logements sociaux et dans une large mesure l'habitat administré.

3. Au niveau des ménages, ceux-ci doivent, au delà d'être instruits, posséder des bonnes qualités des poubelles de recueillement. Ceci supposerait, dès lors, que l'on soit assuré que la collecte s'effectue de façon adéquate au niveau de la parcelle. Par `` collecte adéquate'', nous entendons un mode de collecte qui garantisse un maximum de protection hygiénique et évite toute sorte de nuisance qui peuvent survenir lors du stockage à domicile en attendant le passage du service d'assainissement. Pour ce faire, la possession d'un bac à ordure, couvert et de bonne qualité sera de grande importance.

Quoi qu'il en soit, ce travail n'a pas eu la prétention d'épuiser tous les aspects de l'analyse de la qualité de l'habitat. Dans ce champ, bien que nous ayons utilisé un modèle robuste pour notre spécification, il existe encore des limites en termes de la méthodologie de la collecte des données, mais surtout en terme de la quantification. En effet, la qualité de l'habitat est une notion complexe qui englobe plusieurs attributs dont on pouvait tenir compte pour la construction d'un indicateur de la qualité de l'habitat. Cependant, les enquêtes disponibles ne tiennent pas compte de tous ces aspects. C'est ainsi qu'il serait d'ailleurs utile que des travaux ultérieurs aillent plus loin dans cette voie, en essayant précisément de construire un indicateur composite de la qualité de l'habitat qui tiendra compte d'un éventail assez large d'attributs.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote