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Les déterminants de la qualité de l'habitat à Kinshasa. Approche par le modèle Biprobit (Probit Bivarié)

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par Christian OTCHIA SAMEN
Université de Kinshasa (UNIKIN) - Licencié en économie mathématique 2006
  

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1.1.3 Organisation administrative

Capitale de la RD Congo, la ville de Kinshasa est une entité administrative décentralisée où siègent les institutions nationales et internationales. Elle dispose d'une administration urbaine qui se compose, outre d'un cabinet qui seconde le gouverneur, d'une direction urbaine qui assure la coordination des activités administratives rendues par les divisions urbaines qui représentent les différents ministères au niveau de la province. Cette administration est aussi complétée par les communes qui sont les entités de base constitutives de la ville. Ces communes sont Bandalungwa, Barumbu, Bumbu, Gombe, Kalamu, Kasa-vubu, Kimbaseke, Kinshasa, Kintambo, Kisenso, Lemba, Limete, Lingwala, Makala, Maluku, Masina, Matete, Mont-Ngafula, N'djili, Ngaba, Ngaliema, Ngiri-Ngiri, Nsele, Selembao.

1.1.4. Croissance urbaine

Le fait urbain en Afrique Centrale est essentiellement dû à la colonisation. Dans ses débuts, Kinshasa était une escale et un comptoir de traite au bord du fleuve Congo. Au fil du temps, elle est devenue une ville multifonctionnelle.

Actuellement, Kinshasa est une ville étouffée dont la population est concentrée autour d'un centre des affaires (Central Business District, CBD). Qualifiée aussi de ville dynamique, « Kinshasa aurait crû en moyenne de 9% entre 1924 et 1977, soit un doublement de la population tous les huit ans, dont la moitié environ est le résultat d'un solde migratoire positif»13(*).

A) Croissance de la population

En 1881, Kinshasa comptait 5000 habitants. La capitale est passée successivement de 1,1 millions en 1970 à 3,6 millions d'habitants en 1990 et dépasse aujourd'hui les 7 millions d'habitants.

Le tableau suivant présente l'évolution de la population depuis 1881. Sa lecture nous montre la persistance d'une forte croissance dans presque toute la période.

Tableau 1: Evolution de la population de Kinshasa

La période de 1910 à 1930 est marquée par l'implantation des grandes compagnies, l'extension de la zone industrielle Ngaliema-Ouest et le développement des activités portuaires. La nécessité de disposer de la main d'oeuvre pour ces activités explique tant soi peu l'accroissement de la population de Kinshasa pendant cette période.

La grande dépression (1929-1934) s'est traduite par une récession de la population14(*). Le chômage a entraînée le départ massif de la population vers l'arrière-pays en vue de chercher l'emploi. Cependant, la population a recommencé à croître entre les années 1935 et 1955 à cause de la reprise économique. Elle est passée successivement de 49972 en 1940 à 101501 habitants en 1945 et à 397970 habitants en 1955, avec un taux annuel moyen de croissance le plus élevé de 15,22% entre 1940 et 1945. Cette croissance s'explique par l'effort de guerre. En effet, les colonies étaient obligées de fournir aux alliés engagés dans la guerre des matières premières d'intérêt stratégique (caoutchouc, étain). C'est ainsi que d'importants investissements dans l'industrie de transformation locale ont été effectués, avec comme conséquence le dédoublement de la population de Kinshasa en 1945 et en 1950.

Cette croissance démographique s'est ralentie à partir de 1955 jusqu'à l'indépendance. C'est la période pendant laquelle des mesures administratives ont été prises pour éviter les soulèvements liés à la recherche de l'indépendance.

La période après l'indépendance se caractérise par une augmentation de la population. Celle-ci est due notamment aux manoeuvres politico-administratives qui voulaient assurer aux partis politiques une base électorale. Ensuite les rebellions et sécessions (1960-1967) ainsi que la zaïrianisation (1973-74) ont favorisé le déplacement massif de la population vers Kinshasa à la recherche des conditions favorables de vie et de sécurité.

La première moitié des années 80 a connu un taux de croissance relativement faible. Ce n'est que entre 1985 et 1990 que le taux de croissance s'est encore élevé, passant de 3,04% à 5,50%.

La période de 2000-2005 inaugure une nouvelle ère. Elle est caractérisée par la fin de la guerre et la formation d'un gouvernement d'union nationale. Pendant cette période, la population est passée de 5284589 à 7500000 habitants, soit une croissance annuelle moyenne de 7,25%15(*).

Selon les estimations16(*), Kinshasa pourra s'insérer parmi les 30 plus grosses agglomérations mondiales en 2015 avec une population de 12 millions d'habitants. Plus précisément, elle occupera le 28ème rang avant Paris et Madras.

Parmi les facteurs de cette croissance, l'on peut noter que le nombre de naissances annuelles pour 1000 habitants oscille depuis 1985 entre 52 et 58 pendant que le nombre de décès diminue. Comme résultante, le taux d'accroissement naturel avoisine les 40%o, avec un pic de 45,7%o entre 1985 et 1990. Bien que le taux d'accroissement naturel ait exercé une influence sur le peuplement de Kinshasa, il ne semble pas cependant l'expliquer seul. En effet, la lecture de la colonne du taux de migration nous renseigne que l'apport migratoire dans l'accroissement de la population Kinoise est non négligeable. Les migrations vers Kinshasa ont été plus remarquables entre 1985 et 1990. En somme, la ville de Kinshasa connaît un taux de croissance quasi excessif par rapport à l'ensemble du pays où la population s'accroît à un rythme annuel de 3%.

Tableau 2: Facteur de croissance de la population de Kinshasa

Il apparaît aussi utile de distinguer une migration qui se pratique d'une commune à une autre à l'intérieur de la ville de Kinshasa. Avant tout, il sied de remarquer que la commune de Kimbaseke regorgeait environ 16% de la population de Kinshasa en 1993. Elle était suivie de Ngaliema, Masina et N'djili qui représentaient respectivement 9,66, 6,06 et 6,02%. Par ailleurs, les populations des communes situées à l'Ouest de Kinshasa ont tendance à diminuer au profit de celles de la partie Est comme Masina, Nsele et Maluku. « Ces migrations sont effectués par les Kinois habitants les zones construites avant l'indépendance et qui, suite aux difficultés conjoncturelles, vendent leurs maisons et émigrent vers les nouvelles zones dites d'extension »17(*). De ce fait, l'on peut admettre que la ville s'étend de plus en plus dans sa partie Est.

Tableau 3: Evolution de la population kinoise en fonction des communes (en %)

B) Croissance spatiale et densification

L'explosion de Kinshasa n'est pas seulement démographique mais aussi spatiale. La croissance spatiale est rapide et son rythme peut être assimilé à une augmentation exponentielle, surtout après 1960. En effet, pendant cette période, l'urbanisation a été incontrôlée. Comme l'indique le graphique 1, la superficie urbanisée est passée de 5500 ha en 1957 à 9400 en 1967, soit une augmentation de 71%. En outre, elle a atteint 17900 ha en 1977 contre 20160 en 1981 et 59000 en 1998.

Graphique 1 : Croissance spatiale de Kinshasa

La ville de Kinshasa connaît dans son ensemble une densité presque élevée. Elle est notamment de 441 habitants par km2 en 1984 contre 457 habitants au km2 en 1993 et elle dépasse 700 habitants en 200518(*). Cependant, cette densité est très variable d'une commune à une autre, comme l'indique le tableau suivant.

Tableau 4: Répartition des communes de Kinshasa en fonction de leurs densités (hab/Km2)

Entre 1984 et 1993, le nombre d'habitants au km2 a beaucoup augmenté dans la majorité des communes de Kinshasa. Toutefois, avant d'aborder cette analyse, il convient de signaler que Kinshasa présente des contrastes importants dans la mesure où la commune de Maluku, couverte d'une savane herbeuse parsemée d'arbustes, occupe à elle seule 79% du territoire de Kinshasa.

Une autre lecture du tableau 4 nous permet de classer les communes en quatre ensembles qui présentent des caractéristiques assez homogènes :

· Les communes de fortes densités (au-delà de 30000 habitants au km2) comme Kinshasa, Ngiri-Ngiri, Kalamu, Bumbu, Matete, Makala, Kitambo et Ngaba

· Les communes de densité moyenne comprise entre 20000 et 30000 habitants au km2. il s'agit de Lingwala, Bandalungwa, Barumbu, Kasa-Vubu et N'djili.

· Les communes de faible densité comprise entre 500 et 20000 habitants. Ce groupe rassemble les communes comme Kinsenso, Lemba, Selembao, Masina, Limete, Kimbaseke, Ngaliema et Gombe.

· Les communes de très faible densité qui sont en deçà de 500 habitants au km2. Parmi elles, nous pouvons citer N'sele, Mont-Ngafula et Maluku.

Cependant, il convient également de noter que la superficie agglomérée de Kinshasa n'occupe pas plus de 6% de la superficie totale du district urbanisé, soit 590 Km2. Comme le signale le tableau suivant, cette superficie agglomérée abrite l'habitat planifié et non planifié, les zones industrielles et commerciales, les équipements publics et de transports, des espaces agricoles et les autres usages du sol. Par contre, les 94% des limites sont occupées par des zones urbanos-rurales : les domaines agro-pastoraux, les terrains non aedificandi et les eaux.

Tableau 5: Occupation du sol dans le district urbain

* 13 CANEL P. et Al., Construire la ville africaine, Karthala - ACCT, Paris, 1990, p.16

* 14 MBUMBA N., Kinshasa 1881-1981 : 100 ans après Stanley, éd. CRP, Kinshasa, 1982, p.31

* 15 http://www.library.uu.nl/wesp/populstat/Africa/congokit.htm

* 16 http://www.gazetteer.de/c/c_cd.htm

* 17 NZUZI L., TSHIMANGA M., Pauvreté urbaine à Kinshasa, Cordaid, La Haye, 2004, p.42

* 18 RD Congo (MPLAN), Monographie de la ville de Kinshasa, Kinshasa, Avril 2005, p.12

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein