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Affections respiratoires chroniques et tabagisme dans la commune de Matete, ville de Kinshasa

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par John NKAILU NZUZI
Université Simon Kimbangu (RD CONGO) - Docteur en médecine 2005
  

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4.2. AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES

Hier absentes dans les statistiques hospitalières et les enquêtes dans la communauté de 1885 à nos jours (38), les affections respiratoires chroniques sont belles et bien présentes dans la ville de Kinshasa. Ce taux de prévalence estimé à 20,5 % doit déjà interpeller les décideurs politiques et les chercheurs congolais sur la nocivité de la pollution urbaine en général et celle de la fumée de tabac sur l'arbre respiratoire (39, 40, 41, 42, 43).

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En effet, sur l'ensemble des affections respiratoires, 41,2% représentent les broncho-pneumopathies- obstructives. La fumée de tabac agit directement ou indirectement sur presque tous les organes de l'organisme soit par la chaleur, soit par l'action directe de ses irritants sur les voies respiratoires, soit par le passage de certains produits dans le sang(44).

4.2.1 Tabagisme par cigarette et affections respiratoires chroniques

Ce travail montre que le tabagisme par cigarette multiplie par 5 le risque de laryngite chronique et que si dépendance il y a (fumeur régulier de cigarette), la fumée de la cigarette est non seulement un facteur de risque de laryngite chronique mais multiplie par 2 le risque de bronchite chronique chez les enquêtés, en dépit du seuil significatif non atteint. A l'avenir les patients avec laryngite chronique seraient exposés à un haut risque de cancer de larynx (45, 46, 47, 48,49).

4.2.2. Tabac à priser

Le statut de priser régulièrement du tabac multiplie par 6 le risque de bronchite chronique et par 2 celui de laryngite chronique chez les enquêtés.

4.2.3. Tabac à chiquer

Le statut de chiquer régulièrement du tabac multiplie par 3 le risque de laryngite chronique chez les enquêtés. La force statistique entre chiquer du tabac et laryngite chronique est significative telle que démontrée pour la fumée du cigarette et le statut de priser régulièrement du tabac. Ce qui confirme la nocivité de chaque forme du tabac sur la santé humaine (50).

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En effet, en regroupant la consommation du tabac tous types confondus, le statut de tabagisme en général confère un triple risque de laryngite chronique, risque qui double de manière très significative en cas de régularité de ce tabagisme général.

4.2.4. Ensemble des affections respiratoires chroniques

En considérant la régularité de chaque type de tabac consommé, le taux de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques diffère de manière très significative entre les différents types de tabac :  le taux le plus élevé de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques se remarque chez les fumeurs réguliers, suivi des chiqueurs réguliers, des priseurs réguliers et très loin des enquêtés avec abstinence de tabac. Ceci démontre le rôle péjoratif de la fumée de tabac sur le revêtement muqueux, les macrophages alvéolaires pulmonaires.

4.2.4.1. Action du tabac sur le revêtement muqueux

Les bronches sont revêtues d'une muqueuse constituée d'une couche de cellules qui les protègent. Les cellules des bronches sont pour la plupart des cellules à bordures ciliées, munies chacune de centaines de petits cils battant ensemble. Ces battements bien organisés permettent d'éliminer les sécrétions, les poussières et les microbes, qu'il s'agisse de bactéries ou de virus. Les cellules glandulaires sécrètent le mucus bronchique qui aide à engluer les impuretés et les éliminer par un véritable escalator mucociliaire (23).

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L'irritation par le tabac du revêtement bronchique a deux conséquences :

· dès les premières bouffées de tabac, les cils bronchiques se paralysent.

L'escalator ciliaire devient incapable de faire remonter les particules et les sécrétions bronchiques vers la bouche. En cas de prolongation du tabagisme, les cils disparaissent progressivement rendant ces cellules incapables de jouer leur rôle dans l'évacuation des sécrétions et de toutes les particules polluantes contenues dans l'air inspiré. La toux devient le seul recours pour éliminer mucus et particules ; 

· parallèlement sous l'effet de la fumée du tabac, les cellules glandulaires et les glandes bronchiques sécrètent des quantités excessives de mucus. En fin de nuit, au moment du réveil l'amoncellement de sécrétions dans les poumons durant quelques temps pour assurer l'évacuation des crachats permettant une « toilette bronchique». Cette toilette bronchique matinale évite l'encombrement, si le fumeur prend soin de bien cracher en toussant.

La poursuite de l'irritation va transformer profondément le revêtement muqueux bronchique et provoquer une transformation dite  « métaplasie » de la muqueuse. Les cellules au lieu de rester sur une seule couche, vont s'empiler. Cette métaplasie fait le lit du cancer des bronches (le plus souvent appelé cancer du poumon). La métaplasie met plus d'un an pour disparaître après l'arrêt total du tabac (23).

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4.2.4.2. Action du tabac sur les macrophages pulmonaires

Chez les fumeurs, malgré l'augmentation de leur nombre, les macrophages alvéolaires sont incapables d'assurer correctement leur fonction. Les tests mesurant l'adhérence et l'habilité des macrophages alvéolaires à digérer les particules par phagocytose sont très perturbés chez le fumeur.

La fumée du tabac, toxique pour les macrophages alvéolaires, rend de ce fait le poumon plus sensible à d'autres polluants. Car les macrophages ne peuvent plus jouer leur rôle normal dans l'épuration .

4.3. ASTHME BRONCHIQUE

La présente enquête ne montre pas une association significative entre la fumée de cigarette et l'asthme bronchique contrairement à l'évidence et à la plausibilité biologique fournies par la littérature (51, 52, 53, 54, 55). La non structuration du questionnaire relatif à l'asthme bronchique souvent non compris par les enquêtés pourrait expliquer ces résultats.

 

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