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Réduction du risque cardiovasculaire par la médecine physique en milieu de travail à la Société Nationale d'Electricité

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par Louise KIKONTWE
Université de Kinshasa (RD CONGO) - Licence en Médecine physique 2006
  

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4.2. IMPACT DE L'ENTRAINEMENT CARDIOVASCULAIRE SUR LE RISQUE CARDIOVASCULAIRE

L'entraînement aérobie ou cardiovasculaire fortifie les organes qui nous font vivre. Il permet une mise en condition des poumons, du coeur et des vaisseaux sanguins. Certains pensaient que leur passé sportif avait un bénéfice pour toute leur vie. Cette opinion est fausse car dès qu'on arrête l'activité physique ou sportive, on en perd le bénéfice 3 mois après (18) et les mauvaises habitudes installent leur ruine très rapidement. Le coeur et les poumons doivent être sollicités régulièrement pour procurer un bon rendement.

Le step test avait permis aux sujets de se rendre compte de leur inaptitude. C'est ainsi qu'ils avaient accepté de se soumettre aux exigences de l'entraînement et de maintenir ensuite une activité physique selon les modalités apprises. Sans leur libre consentement, le programme ne leur aurait pas été profitable .Il a fallu les conscientiser de leurs responsabilités dans la gestion de leur capital santé.

Le fait d'avoir levé l'ignorance a contribué largement à vaincre le doute et à les pousser à prendre la décision de se battre pour une vie meilleure sans parler du refus d'être soumis a une médication continuelle. Bref, à la fin de chaque séance, nous prenions du temps pour donner quelques leçons théoriques sur l'anatomie et la physiologie. Ce programme était une thérapie pour améliorer l'état de santé des sujets à risque sans prise de médicaments, c'est-à-dire une thérapie curative en vue de prévenir les maladies cardiovasculaires par la correction des facteurs de risque. Il a été réalisé pendant les heures de travail.

L'entraînement amène une adaptation biologique s'il tient compte du niveau initial d'entraînement de l'intensité de l'exercice, de la durée de l'entraînement, de la fréquence de l'entraînement (17-18). Lorsque l'amélioration n'est pas parallèle à la gradation d'effort, le programme d'exercices devient essentiellement un programme d'entretien aérobie (34). C'est Laporte, un épidémiologiste de l'Université de Pittsburgh qui a conclu le premier qu'une pratique physique régulière même en intensité faible est bénéfique pour la santé (17).

La programmation de cet entraînement destiné à améliorer la santé contient plusieurs types d'exercices regroupés en phases (des exercices d'échauffements, d'endurance, de récupération, de souplesse, de force, d'étirement et des exercices ludiques).

- Phase d'échauffement et d'étirement : contenant des exercices dynamiques de faible intensité et des exercices d'étirement. Le but de l'échauffement est d'augmenter progressivement la fréquence cardiaque et la ventilation pour préparer les principaux systèmes sollicités par l'exercice (système cardio-vasculaire, respiratoires et musculaires) à une activité plus intense. Un bon échauffement permet de réduire les douleurs articulaires et musculaires (crampes) ressenties éventuellement au cours de l'entraînement et par conséquent, diminuer le risque de blessure.

- Phase des exercices d'endurance : destinées à améliorer la capacité et l'efficacité de l'ensemble des systèmes cardiovasculaire, respiratoire et métabolique (18) et qui utilisent les grands groupes musculaires : la marche, la course à pied, le vélo, la danse, aérobie, le step, la montée d'escalier, le saut à la corde, des exercices gymniques dynamiques.

- Phase de récupération et d'étirements : très important pour permettre l'élimination de l'acide lactique et pour éviter les malaises liés à un arrêt brutal d'activité à savoir les vertiges dus à l'accumulation de sang dans les extrémités périphériques (malaises vagaux de fin d'effort) et pour diminuer le risque de lésions ostéo-ligamentaires ou tendineuses.

- Phase d'assouplissement : Ces exercices sont recommandés surtout pour les sujets dont les qualités souplesse sont déficientes qui souffrent de douleurs musculaires, articulaires ou rachidiennes.

Ils sont en général intégrés, à la phase d'échauffement et de récupération.

- Phase de tonification musculaire ou entraînement de force : Il est admis que l'intégration des exercices de forces dans la programmation de l'entraînement est bénéfique non seulement pour développer l'aptitude physique mais aussi pour entretenir le capital santé. L'American College of Sports Medicine a ainsi donné des recommandations spécifiques concernant l'entraînement de force intégré ou programme de préparation physique (18).Ce type d'entraînement constitue un entraînement progressif fait avec des charges faibles. La charge choisie pour débuter le programme doit être telle qu'elle puisse être soulevée 10 fois. Si elle peut être soulevée plus de 10 fois, elle est trop légère, moins de 10 fois, elle est trop lourde. Ces séances doivent comporter 2 à 3 séries par jour et doivent être répétées 2 à 3 fois par semaine. Au fur et à mesure qu'on progresse le nombre de répétition à réaliser augmente. Dès qu'on atteint 15 répétitions on peut alors augmenter la charge. Au cours de l'entraînement la charge était le poids du membre soulevé par le sujet lui-même. Au début la répétition était de 3 à 5 fois et a progressé jusqu'à 15 à 20 fois.

- Activités ludiques : le but recherché est le plaisir ou la relaxation qu'elles apportent et qui contribuent à améliorer la condition physique. Le tennis de table, le badminton, le basket, le tennis sur cour exerce les mêmes effets que l'entraînement d'endurance s'ils sont pratiqués de manière intense. Par contre le golf et le bowling sont insuffisamment intenses pour développer l'endurance cardio-respiratoire mais malgré tout bénéfique pour la santé.

- Phase de revalidation cardiorespiratoire : une désadaptation respiratoire joue un rôle important dans la désadaptation cardiaque. Si les poumons n'assurent pas une bonne ventilation, le coeur aura des problèmes pour assurer convenablement son rôle de pompe et l'organisme tout entier en pâtira. Il convient donc de réadapter la respiration pour permettre une bonne réadaptation musculaire et cardiaque. Les sujets étudiés exécutaient les exercices respiratoires avant l'entraînement et ils coordonnaient la respiration avec l'exécution des différents exercices. La vitesse d'exécution était tributaire du rythme respiratoire qui devait demeurer normale sans précipitation.

Pour l'efficacité du programme, aucune forme d'exercice ne doit être négligé.

Les exercices physiques auxquels étaient soumis les sujets imposaient à leur corps une certaine surcharge créant une certaine fatigue. Après une période de repos, les sujets récupéraient de cette fatigue et atteignaient un niveau supérieur de forme à celui qu'ils avaient avant l'exercice. Refaire les exercices à un niveau plus élevé que d'habitude, avait permis certaines adaptations biologiques et les sujets pouvaient travailler plus efficacement. Cette alternance de périodes d'exercices suffisamment intenses et de périodes de repos qui induit une augmentation du potentiel physique de base s'appelle phénomène de surcompensation (18).

En théorie, des nombreuses adaptations physiologiques induites par l'entraînement en endurance doivent affecter le niveau de la pression artérielle au repos ou d'exercice (4, 17, 18,27, 77). L'une de ses principales adaptations est l'augmentation du volume plasmatique. Toute augmentation du volume plasmatique doit en principe augmenter la pression artérielle. Rappelons qu'un des modes essentiels du traitement de l'HTA est la prescription de diurétiques dont l'objectif est précisément de diminuer le volume liquidien et en particulier le volume plasmatique. Mais il est établi que le muscle entraîné est le siège de modifications structurales, en particulier, une augmentation de sa capillarisation (17, 18,27). En outre, chez un sujet entraîné, la capacité du système veineux est augmentée (17,18). Ces deux dernières adaptations expliquent que l'augmentation du volume plasmatique chez un sujet entraîné ne s'accompagne pas d'une augmentation simultanée de la pression artérielle.

Les mécanismes exacts responsables de la diminution de la pression artérielle de repos après entraînement ne sont pas encore clairement identifiés ; il est probable que la diminution du débit cardiaque de repos y contribue, les besoins en oxygène étant satisfaits grâce à l'augmentation de la différence artério - veineuse en oxygène. En admettant que le débit cardiaque de repos ne change pas, il faut alors envisager une diminution des résistances vasculaires périphériques dont l'origine pourrait être une baisse générale du niveau d'activités du système nerveux sympathique.

Les études épidémiologiques montrent que l'inactivité physique double le risque de maladies coronariennes (39,40). Les premiers travaux illustrant ce résultat ont été menés par l'équipe anglaise de Morris vers 1950 (17). Les sujets comparés étaient des chauffeurs du bus ou des agents de la poste séparés dans chaque profession en deux groupes selon leur niveau d'activité. Le taux de mortalité par maladie coronarienne était environ deux fois plus élevé chez les sédentaires. La plupart des études ultérieures ont tout à fait confirmé ces données (17,18).

Ces premières études se sont intéressées aux relations entre l'activité physique et la profession. Ce n'est que vers les années 1970 qu'on s'est mis à considérer l'activité physique d'ordre récréatif ou de loisir. Morris et ses collègues furent encore les premiers à montrer que le risque de maladies coronariennes est de 2 à 3 fois supérieur chez les sujets peu actifs (17). Ces résultats furent confirmés par d'autres épidémiologistes comme Pattenbager et Blair (17).

Vers le milieu des années 1980, Powell et ses collaborateurs, à Atlanta, ont compilé scrupuleusement et avec beaucoup de rigueur l'ensemble des données épidémiologiques sur ce sujet. Ils ont conclu que le risque relatif de maladies coronariennes lié à l'inactivité physique se situe entre 1,5 et 2,4 avec une moyenne de 1,9. Ce taux représente à lui seul le risque combiné de deux à trois fois autres facteurs essentiels de cette affection. Dans une étude de 1987, Pearsen démontre que dans les populations occidentales, le nombre de sujets inactifs excèdent de très loin le nombre de sujets qui cumulent trois autres facteurs de risque à savoir le tabagisme, l'hypertension artérielle ou l'hypercholestérolémie (18 ).

Ces données épidémiologiques ont conduit l'American Heart Association à déclarer en 1992 que l'inactivité physique constitue le facteur de risque le plus important de la maladie coronarienne.

L'étude de Nkoy (13) réalisée sur la population SNEL en 2002 a fait ressortir un taux très élevé d'inactivité physique estimé à 61,9% et la présente étude à 90,5%. Une autre étude réalisée en 2004, toujours sur la population SNEL, par ONYUMBE (44) a relevé un taux de mortalité très élevé estimé à 35,3% sur l'ensemble des départs durant la période de 1990 à 2003.

Généralement, nous nous considérons malades dès l`instant où nous ressentons un malaise quelconque. En l'absence de cela, nous sommes en bonne santé. Et pourtant de nombreuses études épidémiologiques montrent que dans beaucoup de maladies chroniques dégénératives, les processus pathologiques progressent silencieusement et le sujet apparemment non malade ne s'en aperçoit qu'au stade de complications graves ou fatales.

En dépit du haut risque cardiovasculaire encouru par la population étudiée et non encore soumise à un traitement pharmacologique respectivement pour l'HTA, le diabète sucré et l'hypercholestérolémie, le programme d'activité physique régulière imposé a entraîné une amélioration significative de certains paramètres évaluant les risques cardiovasculaires. Son effet était indifférent sur d'autres paramètres.

On ne le dira jamais assez, un dépistage précoce et un traitement adapté de ces pathologies chroniques sont essentiels pour en réduire la gravité et en éviter l'issue fatale. Pour les maladies cardiovasculaires, la réduction des facteurs de risque permettra de prévenir ou de retarder leur apparition (12,18, 78).

Pour cela, il convient de :

- mener une vie active (pratiquer d'avantage d'activités physiques et sportives) ;

- modifier ses habitudes quotidiennes (son mode de vie) ;

- arrêter la prise de tabac ;

- diminuer fortement ou mieux arrêter la consommation d'alcool ;

- prendre du repos ;

- apprendre à gérer les stress ;

- changer ou améliorer ses habitudes alimentaires ;

- etc.

Ces recommandations sont connues et familières à tout un chacun. Et pourtant ce qui est constaté est que la pratique de l'activité physique reste encore fortement négligée pour diverses raisons (le manque de temps, le manque d'argent, la culture, l'ignorance du risque cardiovasculaire,......) et ce malgré la diffusion assez abondante des brochures et des écrits vantant les mérites de la pratique de l'activité physique. Son rôle préventif et curatif dans la survenue et dans le traitement des maladies cardiovasculaires est pourtant fondamental (71). La présente étude le démontre largement.

Voici les effets théoriques de l'activité physique qui lui valent le mérite d'être un des meilleurs moyens de prévention des maladies cardiovasculaires :

- améliore les propriétés mécaniques ou contractiles du myocarde ;

- l'activité physique s'accompagne d'une hypertrophie du ventricule gauche (18) ;

- améliore la circulation coronarienne et le métabolisme du myocarde : le débit sanguin coronarien est plus élevé après l'entraînement cardiovasculaire (17-18,27) ;

- améliore les caractéristiques de la coagulation et normalise le profil des lipides sanguins (75,76) ;

- modifie de façon bénéfique le rythme et la pression cardiaque (17-18,34) :l'entraînement cardio-vasculaire diminue le débit cardiaque au repos et réduit la pression artérielle systolique et diastolique au repos ;

- permet une meilleure position corporelle (diminution du poids) (17, 18) ;

- améliore le développement d'une circulation collatérale dans le myocarde (17) ;

- établit un meilleur équilibre neuro-hormonal qui préserve l'oxygène du myocarde (17) ;

- permet de se débarrasser du stress des tensions psychologiques (l'activité physique est un complément thérapeutique de la dépression) (81,82) ;

- l'entraînement augmente la capacité de travail et augmente l'endurance (26, 33,34)

- l'exercice physique induit une diminution du tonus vasoconstricteur des vaisseaux et donc leur ouverture (18) ;

- L'exercice physique contribue à prévenir l'hypertension artérielle en diminuant les facteurs de risque de cette affection et diminue le taux de glucose sanguin (17, 18,29) :

? permet de réduire le risque d'insulino- résistance (83) ;

? améliore le profil lipidique : diminue la masse grasse et augmente la masse maigre (17, 18, 33,34) ;

? diminue le stress par son effet psychologique positif ;

? l'activité physique active la mobilisation des lipides (18,27) ;

? L'activité de stockage vers les muscles (18) ;

? l'activité physique réduit l'appétit (17).

Ces différents éléments montrent l'intérêt d'une intervention tant préventive que curative comme celle réalisée par la présente étude qui a démontré à juste titre les effets bénéfiques d'un programme d'entraînement en milieu de travail.

4.2.1. Paramètres anthropométriques

La durée plus ou moins courte de l'entraînement orientée particulièrement sur l'endurance cardiovasculaire, durant trois mois pourrait expliquer son rôle indifférent sur le poids. En effet, les exercices aérobiques d'intensité modérée n'entraînent pas nécessairement une utilisation des graisses car la dépense énergétique totale est beaucoup plus faible que lors des exercices aérobies à haute intensité (17). La tendance à la baisse du taux de l'obésité commune sous l'effet de l'entraînement cardiovasculaire n'a malheureusement pas atteint le seuil de signification statistique. Qu'à cela ne tienne, l'IMC n'est plus le paramètre anthropométrique (84) le plus significatif du risque de complication cardiovasculaire. Il s'agit plutôt de la répartition du tissus graisseux et de l'obésité abdominale qui fournissent un meilleur reflet de risque de complication cardiovasculaire que le poids corporel (12,78, 83-88). Les données récentes ont révélé que l'obésité abdominale était plus à même à prédire l'infarctus du myocarde que le poids corporel ou l'IMC (89). On peut évaluer l'obésité abdominale en mesurant simplement le périmètre abdominal (89), indicateur de l'adiposité abdominale, à savoir, les graisses situées profondément dans l'abdomen (90).

Aux Etats-Unis d'Amérique, 46% des personnes d'âge adulte ont le périmètre abdominal qui dépasse le seuil de risque (102 cm pour les hommes et 88 cm pour les femmes) (91).

L'obésité abdominale a triplé au cours des 40 dernières années (92). C'est la graisse intra abdominale qui représente l'un des éléments majeurs contribuant à la survenue des risques cardiovasculaire comme l'insulino-résistance et le syndrome métabolique et pouvant induire l'apparition d'une diabète ou d'une maladie cardiovasculaire ( infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral) (90) ;

C'est cette obésité abdominale qui est significativement diminuée dans la population étudiée en partant du taux de 66,7% avant l'entraînement cardiovasculaire à un taux de 28,6% après entraînement cardiovasculaire. Le faisant, l'entraînement cardiovasculaire combat le syndrome métabolique.

La réduction pondérale permettrait à elle seule de contrôler l'hypertension artérielle, le diabète sucré et l'hypercholestérolémie (12, 17, 27, 78, 84, 90). Cependant, il n'est pas facile de convaincre les africains au sud du Sahara en général et les congolais en particulier, sur la nécessité de perdre du poids progressivement en cas de maladies cardiovasculaires, de diabète sucré pour des raisons culturelles.

En effet, il faut souligner la limitation des programmes d'éducation sanitaire, d'entraînement cardiovasculaire et de prise en charge thérapeutique des sujets africains obèses et hypertendus (93). A l'échelle individuelle de l'africain en général et la femme africaine en particulier, l'obésité et/ou ses déterminants peuvent être le symbole de la force, de la puissance ou de la situation florissante du mari (93-94). La pandémie VIH/SIDA semble avoir influencé l'exaltation de l'embonpoint par peur de systématisation. incessante à l'infection VIH/SIDA.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King