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Régime juridique des Banques Centrales d'Afrique: Cas spécifiques de la Banque Centrale des Etats

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par Bakary Junior Bamba
Université de Lausanne en Suisse - DEA (LL.M.) en droit europeen et en droit international économique 2006
  

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B. NATURE JURIDIQUE, ORGANISATION ET ADMINISTRATION

Bien qu'il existe de grandes similitudes dans l'organisation de la BCEAO et de la BEAC, dans un souci de clarté, nous traiterons ce point en analysant ces deux BC séparément.

B.1- La Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)

B. 1. 1-Présentation:

La BCEAO est l'Institut d'émission commun aux huit (8) États membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). 13

La BCEAO a pour origine le traité ayant institué l'UMOA (<< Union Monétaire Ouest Africaine >>) du 12 mai 1962. Ainsi qu'énoncé à l'article 1er de ses statuts, elle est un établissement public international constitué entre les Etats membres de l'union Monétaire Ouest Africaine. En vue de permettre à la Banque Centrale de remplir ses fonctions, le statut, les privilèges et les immunités des institutions financières internationales lui sont reconnus sur le territoire de chacun des Etats membres de l'Union14. A ce titre, elle a le privilège exclusif d'émettre les signes monétaires sur le territoire des États de l'Union. Son siège est établi à Dakar (Sénégal).

Son capital, dont le montant n'est précisé ni dans les statuts15 ni dans aucun autre traité officiel, est également reparti entre les participants. Ici, il convient de noter que ce capital provient d'une dotation initiale de la France16(2,8 millions de francs CFA), et constitue un transfert effectué par l'ancien institut d'émission au nouveau.

Outre l'émission des signes monétaires dans les Etats membres de l'Union dont elle a le privilège exclusif, la BCEAO a en charge :

- la centralisation des réserves de devises de l'Union,

- la gestion de la politique monétaire des Etats membres de l'Union,

- la tenue des comptes des Trésors des Etats de l'Union,

- la définition de la loi bancaire applicable aux banques et aux établissements financiers.

13 Voir carte en annexe n°3.

14 Article 4 des statuts de la BCEAO.

15 134,1 Milliards de francs CFA selon le rapport annuel de la BCEAO 2003, soit 319,286 Millions CH. F (pour 1CHF = 420 CFA F) et 2 14.573 Euros.

16 Sergio BORTOLANI, << Rôle de la Banque Centrale en Afrique >> page 65.

Les textes qui régissent la BCEAO sont les suivants:

- Le Traité de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), signé le 12 mai 1962, entré en vigueur le 2 novembre 1962 et révisé le 14 novembre 1973.

- L'Accord de coopération entre la République Française et les Républiques membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine conclu le 4 décembre 1973.

- Un avenant à cet accord de coopération a été signé entre les pays membres de l'UMOA et la République Française le 29 mai 1984.

- La Convention de compte d'opérations conclue le 4 décembre 1973 entre la République Française et l'Union Monétaire Ouest Africaine.

La création d'un Institut d'émission commun fait l'objet du Titre V du Traité de l'UMOA (articles 15 à 21).

Les Statuts de la BCEAO sont annexés au Traité. Ils comprennent 70 articles portant, notamment, sur la constitution, le capital, le statut juridique, les opérations et l'administration de la BCEAO, ainsi que sur les dispositions diverses concernant la comptabilité, les exemptions fiscales, le contrôle et l'approbation des comptes, la détermination et la répartition des bénéfices.

B.1.2-Organisation de la BCEAO :

B.1.2.1-Administration de la BCEAO:

Sous la direction et le contrôle du Conseil des Ministres de l'UMOA, la Banque Centrale est administrée par un Gouverneur, un Conseil d'Administration et des Comités Nationaux du Crédit.

L'article 41 des statuts prévoit que " le gouverneur de la Banque centrale est nommé par le conseil des ministres pour une période de six années, renouvelable. Il doit être choisi de manière à appeler successivement à cette fonction un ressortissant de chacun des Etats membres de l'Union ".

En fait, une règle non écrite17 voudrait que le siège de la Banque centrale soit à Dakar, que le Gouverneur soit un Ivoirien et que les vice-gouverneurs soient ressortissants du Burkina Faso et du Niger. Depuis que le poste de Gouverneur a été rétrocédé aux Ouest-africains, en 1974

17 Contrairement à la BEAC dont les statuts (Article 40) prévoient expressément que « le Gouverneur de la Banque est nommé par la Conférence des Chefs d'Etat de la CEMAC, sur proposition du Conseil d'Administration statuant à l'unanimité sur présentation du Gouvernement gabonais».

(le gouverneur était jusque-là un français), les Ivoiriens auront monopolisé le fauteuil : Abdoulaye Fadiga, Alassane Ouattara et Charles Konan Banny. Cette règle n'est pas propre à la BCEAO. Plusieurs institutions de la zone obéissent à cette étrange répartition des rôles. Par ailleurs nous relèverons également qu'aucune disposition des statuts ne précise quel devrait être le profil du candidat au poste de gouverneur18

Le gouverneur fait exécuter les décisions prises par le Conseil des Ministres, ainsi que celles qui sont arrêtées par le Conseil d'Administration qu'il préside.

Il est assisté de deux Vice-gouverneurs nommés par le Conseil d'Administration pour une durée de cinq années, renouvelable.

Il gère les disponibilités extérieures de l'Union et il est également responsable de l'organisation des services et de leurs activités.

Le Conseil d'Administration est composé d'administrateurs, à raison de deux membres pour chacun des Etats.

Dans le cadre des directives données par le Conseil des Ministres, le Conseil d'Administration :

- précise les opérations de la Banque Centrale et fixe leurs taux et conditions d'exécution,

- arrête les règles qui s'imposent aux Comités Nationaux du Crédit, dans l'exercice de leur compétence,

- détermine le montant global des concours que la Banque Centrale peut accorder au financement de l'activité économique dans chacun des Etats,

- autorise les opérations affectant le patrimoine de la Banque Centrale et arrête les comptes de cette dernière,

- détermine les modifications aux Statuts de la Banque devant être soumises à ratification par le Conseil des Ministres de l'Union.

Un Comité National du Crédit est mis en place dans chacun des pays membres de l'Union. Il est composé du Ministre chargé des Finances, qui en assure la présidence, des deux représentants de l'Etat au Conseil d'Administration, de quatre membres nommés par le Gouvernement et d'un représentant de la France.

18 Ce qui n'est pas le cas pour la BEAC dont les Statuts (Article 40) prévoient qu'« il est choisi en raison de sa compétence dans les domaines économique, monétaire et financier».

Le Directeur National de la BCEAO en est le rapporteur.

Le Comité apprécie les besoins de financement de l'activité économique du pays, propose au Conseil d'Administration le montant de crédit intérieur et celui des concours que la Banque Centrale pourra consentir aux banques et au Trésor, et en assure l'utilisation et le contrôle dans l'Etat concerné.

B.1.2.2-Organisation interne :

L'organisation interne des services de la Banque Centrale incombe au Gouverneur, assisté de deux Vice Gouverneurs, dans le cadre de la gestion du personnel et des opérations quotidiennes de la BCEAO.

L'organisation générale de la BCEAO19 comprend le Siège, établi à Dakar au Sénégal, une Direction Nationale dans chacun des Etats membres de l'Union, un Bureau de représentation à Paris auprès des institutions européennes de coopération et un Bureau de représentation à Ouagadougou auprès de la Commission de l'UEMOA. L'Institut d'émission emploie des agents ressortissants des huit pays membres de l'Union.

Au Siège de la BCEAO se trouvent le Gouvernement de la Banque, le Contrôleur Général, les Directeurs de Départements et les Directeurs des Services Centraux.

Le Gouvernement de la Banque comprend :

- le Gouverneur,

- les Vice Gouverneurs,

- le Secrétaire Général,

- le Secrétaire Général Adjoint,

- les Conseillers et Conseillers Spéciaux du Gouverneur, - le Directeur de Cabinet du Gouverneur.

Le Secrétaire Général est responsable de l'Administration de la BCEAO. Il est secondé dans sa tâche par un Secrétaire Général Adjoint. Certaines Directions sont rattachées au Secrétariat Général.

Enfin, des Chargés de Mission nommés pour mener à bien des missions particulières, sont rattachés au Cabinet du Gouverneur.

19 Voir annexe n°1.

Ces Missions ont pour objectif de faciliter et d'accélérer la réalisation de certains projets concernant des activités traditionnellement dévolues aux Directions.

Le Cabinet du Gouverneur est chargé de l'organisation et des méthodes, de l'organisation du Secrétariat du Gouverneur, de la supervision des bureaux de la Banque Centrale à l'étranger et de la supervision de toutes les Missions spécifiques.

Le Secrétariat Général supervise quatre Directions dont les activités sont en relation avec l'ensemble des services de la BCEAO :

- la Direction des Affaires Juridiques (études et conseils, procédures et contentieux, droit international, centralisation et conservation des textes de base de la BCEAO) ;

- la Direction de la Communication (communication interne et externe, secrétariat des Conseils, traductions) ;

- la Direction de l'Informatique (stratégie, développements et traitements informatiques, assistance micro-informatique, réseaux) ;

- et la Direction de la Sécurité et des Services Généraux (relations publiques, courrier, imprimerie, sécurité).

Le Contrôle Général, placé sous l'autorité directe du Gouverneur, est chargé de l'inspection des services de la BCEAO, du contrôle interne, et des relations avec les missions d'audit externe. La Direction de l'Inspection est sous l'autorité du Contrôle Général.

Les autres directions sont regroupées en trois Départements.

Chaque Département a, à sa tête, un Directeur chargé de la supervision et de la coordination des Directions placées sous sa responsabilité. Le Département des Etudes Economiques et de la Monnaie comprend :

- la Direction du Crédit (plan comptable bancaire, réglementation bancaire et prudentielle, législation sur les moyens de paiement, gestion des titres et participations, programmes monétaires, politique monétaire) ;

- la Direction des Etudes (analyses monétaires, études de conjoncture économique, études de prévision économique et monétaire, surveillance multilatérale, suivi du budget et de la dette des Etats, relations avec les organismes internationaux et communautaires, réglementation des changes, balances des paiements) ;

- la Direction de la Recherche et de la Statistique (études économiques, études économétriques, recherches économiques et monétaires, collecte, centralisation et gestion des bases de données et des statistiques, documentation, publications, archives).

Le Département de l'Emission, de la Comptabilité et des Finances comprend :

- la Direction de la Comptabilité et du Budget (comptabilité du Siège et comptabilité centralisée, contrôle et exécution du budget, gestion du Règlement de comptabilité et des Principes généraux de budgétisation) ;

- la Direction de l'Emission (conception, commande et gestion des billets et monnaies, gestion de la caisse et du règlement de caisse, gestion des titres) ;

- la Direction des Opérations Financières (relations avec les correspondants étrangers, gestion de la trésorerie en devises, des avoirs en or, des systèmes de paiement, suivi des marchés extérieurs des capitaux et des changes, opérations financières).

Le Département de l'Administration Générale et de la Formation comprend :

- la Direction de la Formation (programmes d'enseignement, concours et admissions, recyclage, administration du centre de formation de la BCEAO, gestion des relations avec les instituts extérieurs de formation) ;

- la Direction des Ressources Humaines (administration du personnel, gestion intégrée des ressources humaines, des affaires médico-sociales, des assurances des biens et des personnes, des fonds sociaux) ;

- la Direction des Affaires Administratives et du Patrimoine (gestion du matériel, du mobilier, des fournitures, gestion du patrimoine immobilier, entretien, travaux de reprographie).

Au Siège, les Directions sont organisées en services auxquels sont dévolues des attributions bien précises. Chaque service a un responsable qui a pour rôle de coordonner le travail de ses collaborateurs et de veiller à la bonne exécution des tâches.

Les Directions Nationales sont placées sous la supervision d'un Directeur et comprennent chacune une agence principale et une ou plusieurs agences auxiliaires. Les agences principales sont placées sous la responsabilité d'un Directeur et sont organisées en neuf services : Administration et Patrimoine, Caisse, Comptabilité et Budget, Crédit, Etudes, Informatique, Opérations Financières, Recherche et Statistiques, Ressources Humaines.

Un Contrôleur de gestion et des Contrôleurs internes veillent au contrôle de l'opportunité et de la régularité des opérations comptables, budgétaires et financières, ainsi qu'au respect des règles de procédures et des normes de sécurité.

Les agences auxiliaires sont supervisées par un Chef d'agence, secondé par un Assistant, et organisées en cinq sections : Administration, Caisse, Economique, Financière et Comptable, Informatique. Dans chaque agence auxiliaire, il existe une cellule de Contrôle Interne.

La Banque Centrale compte huit agences principales, quinze agences auxiliaires dont une au Bénin, une au Burkina, six en Côte d'Ivoire, deux au Mali, deux au Niger, deux au Sénégal et une au Togo, ainsi qu'un dépôt de billets en Côte d'Ivoire.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand