WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Microfinance et Petites et Moyennes Entreprises (PME) en Haïti dans le courant des années 2000 à 2006 : Cas de Sogesol et ACME

( Télécharger le fichier original )
par Donija AUGUSTIN
Université d'Etat d'Haiti, Institut National d'Administration, de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI) - Licence en Administration, option Gestion des Affaires 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre II

Les grands courants de Pensées se rapportant à la microfinance

3- Les courants de Pensées

S'agissant des impacts de la microfinance sur la vie des bénéficiaires, les points de vue divergent. Plus d'uns sont d'avis qu'elle peut améliorer durablement les conditions de vie des pauvres et peut se révéler un outil de lutte contre la pauvreté. D'autres s'accrochent à cette idée moyennant qu'elle évolue dans un cadre externe adapté et d'autres pensent que la microfinance n'a aucun effet sur la vie des gens qui en bénéficient.

Nous nous arrangeons à côté de ceux qui pensent que la microfinance peut être positive pour ses bénéficiaires. Voici les points de vue de ceux qui vont dans le même sens de notre préoccupation.

Les Nations Unies, à travers la vision des secteurs financiers accessibles à tous, affirment que : «  l'accès à un système financier qui fonctionne bien peut émanciper des personnes, en particulier des pauvres, sur le plan économique et social, leur permettant ainsi de mieux s'intégrer à l'économie de leur pays, de contribuer à son développement et de se prémunir contre les chocs économiques29(*). » Selon cette vision, ``l'inclusion financière» est un instrument pour atteindre les objectifs du millénaire et un facteur essentiel pour l'économie dans son ensemble, et ceci, pour les raisons que voici: les paiements entre les acteurs seront plus faciles à effectuer et avec plus de sécurité; le système favorise les transferts des excédents de ressources vers ceux qui en ont besoin bref, la transformation facile de l'épargne en investissement; il rend aussi possible la formalisation de l'épargne permettant aux ménages d'accumuler des actifs financiers pour saisir les opportunités économiques éventuelles; et enfin, la minimisation des risques par la prestation des services d'assurance et de crédit.

Par ce système, au fur et à mesure que le niveau de vie des ménages augmente et les PME ont la maturité économique, les services financiers doivent s'adapter à leur besoins. Cette «  extension des services financiers aux pauvres fait partie intégrante d'une politique de croissance économique et de développement du secteur financier. L'élargissement et l'approfondissement des services financiers aux pauvres doivent s'inscrire [...] dans des stratégies d'allègement de la pauvreté...30(*) »

S'accordant à la définition de la microfinance comme la prestation des services financiers aux exclus du système financier formel, Nicolas Blondeau croit que, outre le microcrédit, elle inclut l'épargne, les services d'assurance, de transfert d'argent ; des produits adaptés aux besoins des familles pauvres d'Afrique, de l'Amérique latine, de l'Asie, de l'Europe et des Etats-Unis. Il pense, en termes d'impacts, que la microfinance permet aux clients d'augmenter leurs revenus, de réduire leur vulnérabilité, d'accéder aux soins de santé, à l'éducation, au logement, à une hausse de confiance et de l'estime de soi.

Il appuie ses propos sur la base des études réalisées sur l'impact de la microfinance sur le niveau de vie des clients, notamment celle de Jeffrey Sachs au Bengladesh dont la conclusion reconnait que la microfinance réduit la vulnérabilité des clients. Les petits entrepreneurs trouvent, dans cet outil, les moyens d'investir dans leurs familles ou dans leurs entreprises et aussi d'augmenter leurs revenus. En conclusion, Nicolas Blondeau reconnait que le microcrédit peut faire reculer la pauvreté moyennant qu'elle s'accompagne de politique de santé, d'éducation, d'environnement et d'infrastructures31(*).

De son côté, Asli Demirguc Kunt, dans un article intitulé « le développement du secteur financier: un élément pour atteindre les OMD », souligne l'importance de la microfinance comme partie de la finance globale. Selon lui, « la finance en faveur des pauvres » est une composante de l'élargissement de la finance privée dont la contribution à l'économie est sans conteste. Son hypothèse est la suivante: « Dans les pays possédant des secteurs financiers bien développés où le crédit privé représente une grosse part du PIB, les pauvres bénéficient d'une accélération de leurs revenues grâce à la croissance32(*). » Il appuie ses propos sur une étude de la Banque Mondiale qui concluait que la proportion du crédit privé disponible stimule la croissance de toute l'économie en augmentant plus rapidement le revenu des pauvres et constitue un instrument puissant pour atteindre les OMD. Il prend, en exemple, une étude comparative des taux de croissance annuels moyens de la pauvreté et la part du crédit privé dans le PIB sur 20 ans. Il est démontré qu'il y a une relation inversement proportionnelle entre le niveau du crédit privé et le niveau de la pauvreté. Il prend l'exemple du Chili où, avec un crédit privé de 54% du PIB, la quantité des gens vivant avec moins d'un dollar par jour diminue de 14% par an de 1987 à 2000. Le Pérou a vu diminuer de 19% les personnes en dessous du seuil de la pauvreté avec un crédit de 13% du PIB de 1985 à 2000. Ce même mode de calcul relate des résultats décevants pour l'économie brésilienne, de 1960 à 1999, qui n'a pas augmenté le revenu moyen des pauvres comparativement à l'économie coréenne dont le crédit privé est de 74% du PIB contre 28% de celui du Brésil.

Donc, suivant l'idée de l'auteur, un secteur financier dynamique, qui élargit les services bancaires et de crédit à tous les entrepreneurs incluant les pauvres, permet d'accroître le niveau d'activités économiques en créant plus d'emplois et de revenus chez les pauvres. Cette croissance qui en résulte réduit les inégalités et apporte aussi une réponse au problème de la redistribution de la richesse.

Pour Mia Adams, la microfinance c'est «  donner accès aux moyens de financement à un maximum de pauvres et leur permettre de mettre à profit leurs capacités en faveur d'un développement durable33(*). » Suivant cette définition, Mia Adams identifie, en la microfinance, une porte de sortie pour l'intégration économique et sociale des pauvres qui ne sont pas en mesure de bénéficier de la mondialisation. Etant fondée sur les compétences propres de l'individu pauvre, la microfinance crée un « cycle vertueux» au cours duquel le petit entrepreneur trouve le crédit, l'investit et le rembourse. Conséquemment, il augmente son pouvoir d'achat, sa reconnaissance sociale, le bien-être de sa famille et se doter de la confiance en soi. Les femmes, particulièrement, arrivent à surmonter certains obstacles d'ordre administratif, légal, éducatif et ont un rôle plus actif dans leurs familles. En résumé, malgré toutes les vertus énumérées ci-dessus, l'auteure affirme qu'en matière de lutte contre la pauvreté, la microfinance, à elle seule, n'est pas une panacée. Pour rendre ses actions efficaces, elle doit, outre le microcrédit, s'associer à d'autres instruments financiers comme l'épargne, l'assurance en équilibrant la mission sociale et la pérennité financière.

En se référent à une étude de la Banque Mondiale concluant que les inégalités des gens constituent un frein au développement économique des pays en développement, Axel de Ville cherche le lien entre le développement économique et le financement des activités économiques des femmes. Il prouve, en effet, que prêter les services financiers aux femmes pauvres, par le biais de la microfinance, peut constituer un moteur de croissance pour les économies. Représentant le plus fort pourcentage des gens vivant avec moins de un (1) dollar par jour, les femmes sont transformées en des actrices économiques. Leurs revenus augmentent et la pauvreté des leurs familles se réduit.

Il affirme aussi, outre les transformations économiques, la microfinance permet aux femmes d'être représentatives socialement en renforçant leur empowerment, terme anglo-saxon qu'il définit comme « processus par lequel les individus ou des groupes vulnérables, qui n'ont, au départ, pas ou peu de pouvoir, s'affirment, se renforcent et deviennent capables de faire des choix qui affectent leur existence34(*)

En termes d'indicateurs d'empowerment des femmes, il retient une plus grande habilité à la prise de décision, davantage de confiance en soi, de meilleures relations au sein des ménages, de réductions des violences domestiques ; la possibilité d'augmenter leur capital de travail en développant leurs entreprises selon leurs besoins à divers horizons temporels et en entretenant des relations professionnelles, des meilleurs relations dans les familles bref, un plus grand rôle au sein de la communauté.

Dans leur ouvrage conjoint: Le guide de la microfinance: microcrédit et épargne pour le développement, Sebastien Boyé, Jérémy Hajdenberg et Chritine Poursat soutiennent l'idée que la microfinance a un impact positif sur la vie de bénéficiaires et peut se révéler un instrument de lutte contre la pauvreté mais indirectement. Pour convaincre, les auteurs appuient leur argumentaire sur un ensemble d'études réalisées dans plusieurs pays de l'Amérique latine et de l'Afrique tels que la Bolivie, le Ghana, le Bengladesh etc. Toutes ces études relatent des contributions significatives de la microfinance sur la vie des ménages bénéficiaires35(*).

De manière plus détaillée, ils étalent comme bénéfice social de la microfinance, le fait qu'elle a un impact sur la capacité des individus à prendre en main leur propre situation. « La possibilité d'emprunter et d'investir, d'épargner, de travailler a une valeur en soi: celle d'élargir les options disponibles36(*). » Les femmes bénéficiaires connaissent une amélioration de leur statut au sein des familles par le renforcement de leur estime d'elles-mêmes, de leur capacité d'organisation, d'expression et de revendication.

Comme bénéfice économique, la microfinance peut contribuer à développer une filière de production d'une ville, d'une région ou d'un pays. Ainsi, au niveau « méso économique », elle influence le marché foncier et celui du travail par la disponibilité de capital financier qui permet aux paysans d'exploiter leurs terres et aussi, à tous les autres clients des IMF, de créer du travail sur le marché. Au niveau macroéconomique, elle permet d'accroitre la bancarisation de la population. De ce fait, la microfinance peut être « l'un des éléments à mettre en place dans le cadre des stratégies de développement plus larges, impliquant la mise en oeuvre de politiques sociales (de santé et d'éducation), des réformes économiques et politiques au niveau national (démocratie et bonne gouvernance) ou international notamment dans l'équité des règles de commerce37(*). »

Comme instrument de lutte contre la pauvreté, les auteurs s'alignent sur les conclusions de certaines études soutenant que la microfinance ne peut pas toucher les « plus pauvres des pauvres » au sens strict parce que ces derniers ont les moyens financiers humains et techniques qui leur font toujours défaut. Par contre, les ménages non vulnérables, juste en dessous ou juste au dessus du seuil de pauvreté, ont la capacité de développer une micro entreprise. Dans cette perspective, la microfinance n'est qu'un instrument indirect car «  les individus non pauvres et les entreprises qui bénéficient des opportunités de croissance, grâce au microcrédit, peuvent, par la suite, créer des opportunités économiques pour les pauvres (emplois, travail en sous-traitance)38(*). »

Dans la même lignée des auteurs cités précédemment, Sabrina Djefal présente un état de fonctionnement de la microfinance, après vingt ans de pratique, et son rôle dans le développement économique. Son propos se situe dans une double dynamique : d'abord, mettre fin au débat houleux sur la question de pérennité versus utilité sociale des IMF; et deuxièmement, reconnaître le rôle de la microfinance dans le développement économique en proposant un cadre opérationnel de fonctionnement pour atteindre cet objectif.

Elle a souligné en passant les faiblesses dans la pratique de la microfinance et les erreurs à éviter par les IMF si elles veulent créer une dynamique économique chez les pauvres pour sortir de la pauvreté. L'idée est que, par l'effet de levier créé pour les emprunteurs, la microfinance peut devenir un véritable catalyseur de développement économique dans ses zones d'implantation moyennant qu'elle sache concilier son rôle économique et son rôle financier39(*). Selon le modèle proposé, on y parviendra en relevant ces deux défis: l'accompagnement des emprunteurs et le développement des synergies entre les IMF. L'accompagnement suppose, en clair, que les IMF construisent un système d'information sur le milieu des affaires, en général, et orientent les emprunteurs vers les créneaux porteurs en identifiant les opportunités économiques. Ainsi:

Les organisations de microfinance améliorent les chances de pérennité de l'entreprise qu'elles soutiennent, celles d'avoir un impact important en termes de développement économique et celle d'un remboursement sans défaillance. Elles peuvent contribuer à une meilleure distribution des rôles entre les emprunteurs, voire initier des activités innovantes en fonctions des besoins constatés localement40(*).

Ce faisant, les IMF jouent un rôle de conseiller régulateur et renforcent sa position d'outil d'entraide et de développement.

L'autre défi, qui est la synergie, suppose une articulation des politiques entre les IMF dans l'optique de l'accompagnement. Certaines s'assurent du financement et d'autres d'une formation en conséquence.

De son côté, Isabelle Guérin cherche à jauger les impacts de la microfinance sur l'autonomie des femmes41(*). Elle affirme que la microfinance est un outil qui peut favoriser l'autonomie et la liberté des femmes. En accordant des crédits à ces dernières, même de faible montant, on leur permet de stabiliser leurs activités, d'en créer de nouvelles. La microfinance est une arme dont disposent les femmes pour lutter contre leur dépendance de leur entourage et aussi des usuriers. Elle leur permet aussi de faire face aux dépenses imprévues ou aux situations difficiles en évitant la décapitalisation de l'unité familiale. Par cet effet, la microfinance crée un cercle vertueux et une dynamique sociale par lesquels les femmes s'émancipent, se valorisent et deviennent libres. Cette liberté est entendue comme la capacité des femmes à convertir leurs ressources et leurs droits en de réelles potentialités.

Dans la perspective de la réduction de la pauvreté, elle reconnait que la microfinance n'est pas une solution-miracle, car la privation des services financiers n'est qu'une facette de la pauvreté et ses études révèlent que les programmes de microfinance ne donnent pas les mêmes résultats dans toutes les couches de la population.

De la revue de la littérature présentée, la conclusion qui se dégage, est que tous les auteurs se mettent d'accord sur le principe que la microfinance peut avoir des retombées positives sur la vie de ses bénéficiaires. A part les nations Unies, à travers le système financier inclusifs, Asli Deminrguc-Kunt, et Sabrina Djéfal qui sont affirmatifs que l'idée que la microfinance peut réduire la pauvreté et peut aboutir au développement, les autres formulent à ce sujet, des réserves sans nier ses vertus pour les gens à faibles revenus. La critique qui peut être formulée à l'endroit de ses travaux, est que la plupart des points de vue exprimés partent des conclusions d'autres études réalisées dans le domaine. Isabelle Guérin a extrapolé à partir des études qu'elle a faites. Elle n'a pas précisé les caractéristiques sociales, économiques et culturelles des pays qui bénéficient des services de la microfinance et qui n'arrivent pas à les utiliser de manière efficiente dans une perspective de lutte contre la pauvreté. Les auteurs ont notés les potentialités et les conséquences positives que la microfinance peut avoir sans présenter un modèle de fonctionnement qui pourrait permettre d'éliminer l'exclusion sociale, de dynamiser les économies nationales en créant plus de riches en faveur des pauvres, grâce à la microfinance. Les propositions de Sabrina Djéfal semblent, de manière opérationnelle, être très appropriées pour permettre à la microfinance d'atteindre son objectif. Sa limite, c'est qu'un système qui fonctionnera de cette manière peut être très couteux et l'auteure n'a pas précisé comment va-t-il faire face aux coûts que cela va engendrer. On sait que les couts supplémentaires vont provoquer les taux d'intérêt, un facteur négatif pour les investissements. Dans le cadre ce travail nous choisissons les propositions de Sabrina Djéfal comme référence théorique. Nous allons les mettre en rapport avec les réalités socio-économiques haïtiennes et montrer comment la microfinance peut-être un levier de développement des petites et moyennes entreprises et que les pauvres, par cet effet, peuvent s'appliquer à améliorer leurs conditions de vie en réduisant leur pauvreté.

* 29 ONU, Construire des secteurs accessibles à tous, New York, Nations Unies, 2006, p 4.

* 30 Ibid., p 6-7.

* 31 Nicolas Blondeau,. La microfinance. Un outil de développement durable? Etudes, sept 2006. (Page consultée le 25/01/08), [En-ligne], Adresse URL : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMF/pdf/0408_LamicrofinanceUnoutildedeveloppementdurabledeNicolasBlondeau.pdf

* 32 Asli Demirguc-Kunt., Le développement du secteur financier: un élément déterminant pour atteindre les OMD, Microfinance MTTERS, #16,2005, p.18. (Page consultée le 15/08/08), [En-ligne], Adresse URL : http://www.uncdf.org/francais/microfinance/pubs/newsletter/pages/2005_09/index.php.

* 33Mia Adams, La microfinance: un outil de lutte contre la pauvreté, ADA dialogue 31, Mars 2003, p17. (Page consultée le 15/08/08), [En-ligne], Adresse URL : http://www.lamicrofinance.lu/ada/internal.php?cn=269&SID=a8f726ae567ce9e1513f8f8a676b560f

* 34 Idem, p

* 35Sébastien Boyé, Jérémy Hajdenberg et Christine Poursat, Le guide de la microfinance: microcrédit et épargne pour le développement, Paris, Ed d'organisations, 2006, pp 93-96.

* 36 Ibid.

* 37 Idem, p. 100

* 38 Idem, p.105

* 39 Sabrina Djéfal, Après vingt ans de pratique: la microfinance, un catalyseur du développement économique, p.40. (Page consultée le 15/05/08), [En-ligne], Adresse URL : http://www.lamicrofinance.org/files/18919_file_TED78_article_DJEFAl.pdf

* 40 Ibid., p.41

* 41Isabelle Guérin, Microfinance et autonomie féminine, Document de travail #32, Programme fiance et solidarité, Secteur de l'emploi, Genève, Organisation Internationale du Travail, p. (Page consultée le 25/04/08), [En-ligne], Adresse URL : http: // www.lamicrofinance.org/files/14606_autonomiefeminine.pdf.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"