WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Microfinance et Petites et Moyennes Entreprises (PME) en Haïti dans le courant des années 2000 à 2006 : Cas de Sogesol et ACME

( Télécharger le fichier original )
par Donija AUGUSTIN
Université d'Etat d'Haiti, Institut National d'Administration, de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI) - Licence en Administration, option Gestion des Affaires 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Recommandations

La microfinance représente un élargissent du crédit privé. Les IMF, les PME, l'Etat et les institutions partenaires internationales sont les acteurs impliqués dans le développement du système financier inclusif dont la mission première est d'étendre les services financiers aux pauvres pour leur permettre de briser le spectre de la pauvreté. Au terme de ce travail, nous nous évertuons à faire les recommandations suivantes pour que le système financier accessible à tous, prôné par les nations unies, soit une réalité en Haïti, et les PME soient devenues de vraies entreprises, capables de contribuer à une croissance économique durable.

- Au niveau des Petites et Moyennes Entreprises

C'est un fait avéré que les PME ont un poids énorme dans le tissu des entreprises haïtiennes et qu'elles peuvent amplement promouvoir la croissance économique. Telles qu'elles sont maintenant, avec toutes ces faiblesses qui les caractérisent, leur assigner une tâche pareille est illusoire. Pour atteindre un seuil appréciable de productivité et de compétitivité, nous envisageons certaines révisions au niveau de leur fonctionnement. Celles portent, en effet, sur :

D'abord, une restructuration sur le plan organisationnel et managérial. Cela implique pour les PME de se doter du statut d'entreprise et d'intégrer, de manière formelle, les fonctions fondamentales de l'entreprise. Car, il y a une interrelation entre les différentes fonctions, la convergence des orientations concourent à la rentabilité des affaires. Sans peur d'être taxé d'orthodoxie, nous avançons que les conditions d'expansion des PME haïtiennes doivent passer par une restructuration sur le plan managérial et organisationnel.

Nous savons aussi que les PME font face à des problèmes de qualifications des ressources humaines. Donc, pour appliquer ces principes, il faut des compétences. Les bons plans ne servent à rien s'il n'y a pas de bons esprits pour les appliquer. Là, nous retrouvons Sabrina Djéfal dans l'effet de synergie et d'accompagnement auquel elle fait allusion en décrivant le rôle de la microfinance dans le développement. Nous sommes d'avis qu'il doit y avoir un transfert de compétence.

Deuxièmement, nous envisageons une diversification des activités économiques. Dans les pages antérieures, nous avons mentionné le phénomène de mimétisme considéré comme un facteur de blocage à l'expansion des PME. La présence de plusieurs opérateurs, dans une seule niche de marché, attise la concurrence et plafonne les activités dans ce segment. Ceci constitue un obstacle à l'innovation. Donc, l'identification des créneaux porteurs permet de résoudre le problème de saturation de marché en ouvrant de larges possibilités pour d'autres PME de se présenter sur le marché de l'offre des biens et services. Issa Barro considère comme un créneau porteur ce qui permet d'atteindre des objectifs techniques, économiques et sociaux en termes de création de la valeur ajoutée, la rentabilité économique et/ou financière, la création d'emplois durables et rémunérés, la valorisation des ressources ou d'un savoir-faire local, la promotion de l'économie par l'apport en devise et l'intégration avec d'autres secteurs créateurs d'emplois et de valeur ajoutée82(*). La diversification des activités et le choix des créneaux porteurs constitueraient un facteur d'explosion des PME et créeraient un effet d'entrainement sur les autres secteurs de l'économie.

Troisièmement, la spécialisation. Après avoir installé les activités dans le créneau porteur, les PME peuvent choisir de se spécialiser. A ce stade, l'entreprise choisit de faire ce qu'elle peut faire le mieux en choisissant un segment de marché dont elle connait tous les contours.

Quatrièmement, le regroupement ou cluster. Le concept de cluster est développé par un des maîtres à penser des sciences de la gestion, c'est l'américain Michael Porter, pour désigner un mode de regroupement des entreprises dans le souci d'exploiter les opportunités économiques. Ce qui fait, maintenant, la force de l'économie italienne. Un des modèles de regroupement d'entreprises les plus célèbres au monde est la Silicon Valley, en Californie, où sont installés des géants mondiaux dans le domaine de la technologie. Ce modèle est trop sophistiqué pour Haïti. Mais le fait qui doit retenir l'attention est sa cohérence interne qui doit s'appliquer à tous les modèles de regroupement quelle que soit la taille.

Le regroupement permet de développer des produits suivant une chaine. Cela permet, non seulement de rationnaliser les approvisionnements pour faire baisser les coûts opérationnels mais aussi, d'assurer une économie d'échèle ou de volume. Ces entreprises constitueraient des pôles de croissance économiques, des consortia de production. Les concepts de productivité retrouveraient leurs lettres de noblesse et la compétitivité de l'économie serait aussi améliorée pour donner à Haïti une place plus ou mois concurrentielle dans la région. On formerait des clusters agricoles, des clusters touristiques, des clusters technologiques etc. Tous auraient des retombées positives pour les promoteurs qui augmenteraient leurs revenus, pour les pauvres qui trouveraient du travail pour accéder au revenu et s'épanouir comme des individus à part entière, pour l'Etat qui trouverait la possibilité d'augmenter ses recettes pour investir dans les infrastructures et les services publics au profit de la société en général.

- Au niveau des Institutions de microfinance

Aux Institutions de Microfinance, nous faisons les recommandations suivantes :

1- Intégrer d'autres produits financiers dans la gamme de services offerts, sur une base de pérennité, suivant la vision du système financier accessible à tous, prôné par les Nations Unies et le CGAP. Vision selon laquelle : « un monde dans lequel les pauvres bénéficient d'un accès permanent à une large gamme de services financiers de qualité, délivrés par différents types d'institutions par le biais d'une variété de mécanismes adaptés83(*) ». Ces services sont entre autres : la micro assurance, l'épargne, crédit-bail, financement de l'habitat et d'autres services non-financiers comme un encadrement technique pour la bonne conduite des affaires. Car d'après le principe numéro #1 des principes clés du CGAP: « les pauvres ont besoin de toute une gamme de services financiers et non seulement des prêts, des services d'épargne, d'assurance et de transfert d'argent84(*) »

2- Offrir des montants de crédits plus flexibles pour les PME.

3- Etendre le financement sur d'autres secteurs de l'économie, à côté du secteur du commerce.

4- Augmenter la maturité des prêts en diversifiant des prêts à court terme, à moyen terme et à long terme, donc, des prêts très adaptables aux besoins des PME.

5- Augmenter le volume du portefeuille de crédit pour toucher plus de clients possibles.

6- Développer des services financiers spéciaux pour les étudiants, diplômés des écoles de sciences économiques et des sciences de la gestion ou autres, désireux de trouver du financement pour se lancer en affaires. Cela sera possible en construisant un partenariat avec les écoles et les universités de la place.

- Au niveau de l'Etat

Dans la perspective de la construction du système financier inclusif et pour la dynamisation des PME en Haïti, l'Etat doit jouer sa partition dans les niveaux suivants :

1- Mettre en oeuvre un cadre règlementaire adéquat. On a révélé que le secteur de la microfinance non-coopérative et les PME ne font l'objet d'aucune disposition légale. Ce qui constitue un goulot d'étranglement au fonctionnement efficace du système. Claude Falgon, dans son étude intitulée « Cadre juridique des Institutions de microfinance non-coopératives », fait une esquisse complète des recommandations en faveur d'une législation des activités de microfinance, particulièrement dans le secteur non-coopératif.

2- Intensifier les infrastructures et les services publics. Les infrastructures adéquates sont des éléments indispensables à la vie de l'entreprise au niveau de son environnement externe. Ce déficit est un mal chronique dont souffre l'économie haïtienne. Pour un développement substantiel des activités de microfinance et une expansion des PME, l'Etat doit intensifier les infrastructures comme les routes, l'électricité, l'eau, les aéroports pour ne citer que ceux-là.

En termes de services publics, on peut noter, entre autres : la sécurité et les facilités pour les formalités administratives et légales.

3- Changer sa perception par les PME. En effet, beaucoup de PME préfèrent ne pas se formaliser, parfois, pour fuir le fisc mais aussi pour éviter l'Etat. On lui reproche son comportement de prédateur. Dès fois, au lieu de faire marcher les affaires, les interventions publiques les handicapent. Dans cette situation, les acteurs et l'Etat jouent le chat et la souris. Conséquemment, il est impossible d'impulser un mouvement de croissance économique durable.

4- Elaborer une politique nationale de microfinance et aussi intégrer la notion de PME dans la formulation de politiques économiques.

5- Créer une instance publique d'accompagnement des PME. On sait qu'en Haïti les choses publiques s'offrent un problème de gouvernance, mais ce serait une chose très importante pour le renforcement des PME. Dans certains pays en développement, il y a ces instances comme le Sénégal qui a un ministère des PME, de l'entreprenariat féminin et à la microfinance. Ce rôle pourrait intégrer la mission du Centre de facilitation des investissements (CFI)

- Au niveau des Institutions partenaires internationales

Les institutions partenaires internationales devront agir en ces termes :

1- Apporter des capacités techniques pour un transfert de compétence, en partageant d'autres expériences qui ont réussi ailleurs, aux acteurs locaux.

2- Participation au capital des IMF pour toucher plus de PME possibles, particulièrement celles qui sont dans des secteurs à fort potentiel de développement économique et social.

3- Financement des projets-pilotes. On sait que les IMF haïtiennes n'offrent que, dans leur quasi-totalité, le microcrédit. Pour lancer d'autres produits financiers au public, il faut les tester. On sait aussi que les IMF font face à des problèmes de moyens. Dans ce cas, les institutions partenaires internationales, dans le cadre d'une coopération, supporteraient ces projets.

* 82 Issa Barro, Diagnostic approfondi du secteur de la microfinance et analyse des opportunités d'investissement, Microfinance et financement des PME et MPE, Sénégal, 2004, p15.

* 83CGAP, Guide de bonnes pratiques pour les organisations qui financent la microfinance, Directives concertées en microfinance, Washington, 2 ème Ed.,2006, p. viii.

* 84 Ibid., p ii.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard