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Travail des enfants de 5-14 ans et rendement scolaire au Cameroun

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par Francky FOUEDJIO
Institut Sous-Régional de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien 2008
  

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2.2. Approche en termes de bien-être des enfants

On étudie ici, l'arbitrage entre travail et éducation des enfants, ainsi que l'impact du travail des enfants sur leur bien-être futur. L'enfant est perçu ici, non plus comme une source de revenu complémentaire pour le ménage mais comme un investissement. On présente dans cette section des modèles relatifs à cette approche.

2.2.1. Arbitrage éducation - travail dans un environnement d'imperfection du marché des capitaux

L'approche en termes d'arbitrage travail-éducation dans un environnement d'imperfection du marché des capitaux, montre que l'incapacité des ménages à emprunter sur le marché des capitaux pour financer l'éducation des enfants les oblige à placer ceux-ci sur le marché du travail. L'éducation tout comme le loisir dans les modèles de bien-être est un bien de luxe. Cette approche repose sur quatre hypothèses communes à l'approche en termes de bien-être du ménage, à savoir : l'hypothèse du modèle de décision unitaire, l'hypothèse d'altruisme, l'hypothèse de la pauvreté du ménage et l'hypothèse de l'inégalité de revenus. Deux hypothèses additionnelles viennent compléter ces hypothèses :

· l'imperfection des marchés des capitaux : les ménages pauvres n'ont pas la possibilité d'obtention de crédit comme les ménages riches pour financer l'éducation de leurs enfants ;

· l'arbitrage entre travail et éducation des enfants : le loisir ne constitue plus l'alternative au travail des enfants mais l'école. Autrement dit, le temps des enfants est alloué entre travail et éducation.

Dans cette approche, la pauvreté n'est pas la seule cause lorsqu'elle s'insère dans un environnement d'imperfection du marché de crédit. En effet, les parents se soucient du bien-être de leurs enfants et veulent les doter d'un capital humain nécessaire à l'accès à des emplois qualifiés, mieux payés dans le futur. Si le marché du capital était parfait, ils renonceraient au travail des enfants et leur offriraient une éducation. Les analyses faites dans ce cadre cherchent donc à déterminer les raisons pour lesquelles les ménages n'investissent pas en éducation. Deux grandes approches se distinguent : celle de Ranjan (1999, 2001)29(*) et celle de Baland et Robinson (2000)30(*).

L'analyse de Ranjan (1999)31(*) montre qu'aussi longtemps que le taux de rendement de l'éducation sera supérieur au taux d'intérêt de l'emprunt sur le marché du capital, les parents investiront en capital humain pour leurs enfants. Ainsi, la perception des parents à l'égard du système éducatif revêt un caractère primordial dans cet arbitrage. En présence de marchés du travail et du capital concurrentiels, l'accroissement du capital humain implique des gains plus élevés. De ce fait, un enfant qui participe davantage au marché du travail, donc qui est moins scolarisé, sera plus pauvre à l'âge adulte (Emerson, Souza, 2003)32(*). Le même raisonnement implique que l'enfant de cet adulte sera moins scolarisé, ce qui peut contribuer à perpétuer le travail des enfants entre générations (« trappe du travail des enfants »).

L'approche développée par Baland et Robinson (2000)33(*) montre que particulièrement dans un environnement d'imperfection du marché de crédit où les parents n'ont ni héritage ni épargne, ils sont incités à faire travailler les enfants. L'effet étant beaucoup plus visible pour les ménages pauvres, dans la mesure où leurs revenus sont considérés comme faibles pour envisager l'épargne. Baland et Robinson (2000) ajoutent que les parents pauvres accordant une plus grande valeur à leur propre utilité, ne scolariseraient leurs enfants que si ces derniers garantissaient de les rembourser à l'âge adulte. Les parents pauvres, étant incertains quant à l'attitude future des enfants, les mettent au travail. En Zambie, Jensen et Nielsen (1997)34(*) ont trouvé une relation significative entre le travail des enfants, la scolarisation et l'imperfection du marché de crédit. De même, Jacoby et Skoufias (1997)35(*) ont découvert que les ménages pauvres, n'ayant pas un accès aisé au crédit, sont incités à faire travailler leurs enfants, une fois confrontés à un choc négatif de revenu. Dans une telle situation, la probabilité de scolarisation des enfants diminue. Les analyses de Guarcello et al. (2003)36(*) au Guatemala confirment cet impact négatif d'imperfection du marché de crédit sur la scolarisation des enfants. Cependant, l'effet du crédit sur le travail des enfants n'était pas concluant.

* 29 Bhukuth (2004).

* 30 Bhukuth (2004) et Ballet et al (2006).

* 31 Op.cit.

* 32 Lachaud (2005).

* 33 Op.cit.

* 34 Op.cit.

* 35 Op.cit.

* 36 Edmonds (2003).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille