WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La problématique des eaux douces dans l'estuaire du fleuve Sénégal : l'exemple de la zone du Gandiolais

( Télécharger le fichier original )
par El Hadji Ibrahima THIAM
Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) Dakar - DEA chaire UNESCO/UCAD 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I / : LA SECHERESSE

Les crises de sécheresse qui, sur un fond d'aridité permanente, caractérisent la zone du Gandiolais et accentuent le déficit hydrique. Cette diminution des précipitations est la cause première de toutes les crises (baisse du débit du fleuve, diminution du niveau des nappes), bien que la notion de sécheresse se dissocie de celle de précipitations déficitaires. Leurs origines ne sont pas bien expliquées : « Nous ne savons pas pourquoi les présentes sécheresses existent ni pourquoi des sécheresses se sont produites dans le passé » (Farmer et Wigley 1985). Cette sécheresse est de type pluviométrique et hydrologique.

1 / : La sécheresse pluviométrique

La zone nord sahélienne, située à peu près au sud du parallèle 17°05' N, a une pluviométrie moyenne annuelle pour ces trente (30) dernières années qui oscille entre 200/300 mm. Cette pluviométrie annuelle moyenne est répartie sur deux (2) à trois (3) mois.

Cependant ses conditions climatiques ont connu des variations chroniques et de grandes ampleurs, surtout depuis le début des années 1970. La station météorologique de Saint-Louis a enregistré une rupture nette des séries pluviométriques autour des années 1968-72, avec 1970 comme année charnière. La baisse de la pluviométrie entre la normale 1915-43 et 1944-72 est d'environ 7 %. Cette diminution s'est accrue et a atteint les 25 % entre la normale 1944-72 et 1973-02.

Les précipitations font partie des ressources en eau de la zone même si leur quantité sont nettement moindre comparée à celles des eaux de surface. Les pluies engendrent le ruissellement et participent à la recharge des nappes souterraines.

Graphique 1


Calcul de l'indice de sécheresse décennal

Ce calcul nous renseigne sur le niveau de sécheresse d'une localité donnée. L'indice de sécheresse s'obtient en divisant la moyenne pluviométrique décennale par la valeur moyenne de l'évapotranspiration décennale.

Tableau 1 : Données climatiques de la Station Synoptique de Saint-Louis 1961/00 Source : Pascal Sagna

Décennies

Pluies en mm

ETP en mm

I S

C C

1951/60

326.8

1754.2

0.18

Aride

1961/70

342.5

2201.2

0.15

Aride

1971/80

215.2

2175.2

0.09

Aride

1981/90

227.3

2060.7

0.11

Aride

1991/00

238.3

1931.1

0.12

Aride

ETP : Evapotranspiration Potentiel

IS : Indice de Sécheresse

CC : Classification Climatique

Le calcul des indices de sécheresse décennaux montre que Saint-Louis est caractérisé par une aridité chronique datant 1951 et qui se poursuit jusqu'à 2000. Les moyennes pluviométriques décennales sont de loin inférieures aux valeurs moyennes de l'évapotranspiration décennale. Ce qui signifie que les pertes par ETP sont supérieures aux apports pluviométriques. Le tableau suivant montre les écarts entre les moyennes pluviométriques décennales et les ETP décennales.

Tableau 2 Ecarts pluie/ETP à Saint-Louis 1950/00

Décennies

Pluies en mm

ETP en mm

Pertes en mm

1951/60

326.8

1754.2

1430.4

1961/70

342.5

2201.2

1858.7

1971/80

215.2

2175.2

1960

1981/90

227.3

2060.7

1833.4

1991/00

238.3

1931.1

1692.8

2 / Sécheresse hydrologique

La sécheresse hydrologique découle d'une longue sécheresse météorologique et se traduit par une brusque diminution du niveau des eaux de surface et souterraines. Dans le Gandiolais cette sécheresse résulte de la baisse de la pluviométrie sur le bassin du fleuve et qui à son tour entraîne une réduction des débits écoulés et par conséquent sur les nappes souterraines.

Le régime d'écoulement du fleuve Sénégal dépend essentiellement des précipitations dans le Haut Bassin. Il est caractérisé par :

une saison de hautes eaux, de juillet à octobre,

une saison de basses eaux à décroissance régulière, de novembre à mai/juin.

La saison des hautes eaux débute en fin août ou début septembre et s'achève rapidement dans le courant du mois d'octobre. A la fin de la saison sèche, en mai ou juin, il ne reste en général qu'un très faible débit d'étiage dans le grand bras du fleuve et dans ses affluents. A Bakel, qui est très souvent considéré comme la limite entre le Haut Bassin et la Vallée, et comme la station de référence du fleuve Sénégal parce que située à l'aval du dernier affluent important qu'est la Falémé, le débit moyen annuel du fleuve est d'environ 676 m3/s. Les débits moyens

mensuels changent entre les valeurs extrêmes de 3.320 m3/s en septembre et de 9 m3/s en mai.
Une autre particularité importante du régime du fleuve Sénégal est son irrégularité inter- annuelle. Par exemple pour la période 1903-04 à 1995-96, l'écart entre le débit moyen annuel de l'année la plus humide et celui de l'année la plus sèche peut être dans la proportion de six (6) à un (1). Ainsi en 1923-24, le débit moyen annuel est de 1.265 m3/s ;
et pour l'année 1987-88, il est passé à de 216 m3/s. Pendant la période d'étiage, comprise entre novembre et mai-juin et au cours de laquelle aucune précipitation importante n'est enregistrée, les débits du fleuve et de ses affluents diminuent progressivement.

L'implantation du niveau du barrage de Diama (fonctionnel depuis 1985) a permis la régulation des débits en soutenant les étiages. Les débits moyens annuels calculés tournent tous autour 600 m3/s : ainsi pour 1994-95 le débit est de 659 m3/s ; 629 m3/s pour 1999-00 et 679 m3/s pour 2003-04. Mais le débit moyen annuel reste toujours faible comparé à l'année 1923-24.

Tableau 3 Volume d'eau lâché au niveau du Barrage de Diama

Années

Volume d'eau en m3

1994-95

21 600 000 000

1999-00

18 917 797 600

2003-04

17 528 800 000

Cette irrégularité interannuelle et cette faiblesse de plus en plus croissante des débits jouent sur la présence de ces eaux douces du fleuve dans l'estuaire, car les lâchers opérés au niveau du barrage de Diama se font quand la cote de crue atteint au moins un mètre cinquante mètre (1.50) de hauteur. Mais avec ces faibles débits notés en saison sèche, le barrage est fermé et les eaux douces n'accèdent pas dans la zone du Gandiolais. Il s'y ajoute une diminution des volumes d'eau écoulés au niveau de ce barrage.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway