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La problématique des eaux douces dans l'estuaire du fleuve Sénégal : l'exemple de la zone du Gandiolais

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par El Hadji Ibrahima THIAM
Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) Dakar - DEA chaire UNESCO/UCAD 2005
  

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CHAPITRE II 

ESQUISSE DE SOLUTIONS

Au vue des multiples facteurs de la modification de la qualité des eaux, des difficultés des populations pour trouver de l'eau douce et des conséquences causées il nous est opportun de proposer des esquisses de solutions. Celles-ci vont tourner autour de l'adduction en eau potable de certains villages, du colmatage si possible de la brèche et de l'espoir que suscite le canal du Gandiolais pour résoudre les problèmes d'eau douce pour le maraîchage.

I / ADDUCTION EN EAU DES VILLAGES

L'adduction en eau des villages est possible vu la proximité des villages concernés de Saint-Louis ou de villages dotés de forages. Dieule Mbame et Mbambara peuvent être raccordés au réseau de la SDE à Bountou Ndour qui se situe à deux (2) voire trois (3) kilomètres. De même les villages de Ngaina et Gueumbeul ont la possibilité d'être fournis en eau potable car tous les deux sont proche de la RSFG qui est desservie par le forage de Ndiakher. Le problème se situe pour Doune Baba Dièye qui est complètement isolé dans un îlot de l'estuaire à un (1) kilomètre au sud de la brèche. Son adduction poserait de grands problèmes dans la mesure où il isolé du continent par les deux (2) petits bras du fleuve Sénégal. Il est bien sûr évident que l'adduction en eau ne réglerait pas tous les problèmes liés à l'eau douce. Le maraîchage ne verra pas toujours ses problèmes satisfaits car avec la cherté de l'eau (25 francs pour 20 litres) ils ne peuvent pas se payer le luxe d'arroser avec l'eau du robinet.

II / COLMATAGE DE LA BRECHE

Il n'est pas facile à réaliser à cause de sa largeur actuelle. Le coût de sa réalisation devrait s'élever à des milliards de francs CFA. Ce qui veut dire que ce n'est pas un problème dont on peut imaginer la solution dans un avenir proche. Mais son colmatage permettrait au moins de revenir à l'ancienne situation c'est à dire celle qui prévalait après l'érection du barrage de Diama. Le taux de salinité sera moins élevé qu'à ce moment.

III / LE CANAL DU GANDIOLAIS

C'est un canal financé à hauteur d'un milliard de francs CFA (1 054 433 545 plus précisément) par l'Etat du Sénégal à travers le BCI du mois d'avril 2004. Le maître d'ouvrage est l'APRHN qui a assuré la conception, le suivi, l'exécution des travaux et le paiement régulier des comptes. L'APRHN a confié HYDROCONSUL International (bureau d'étude) les études d'ingénierie et de faisabilité ; et à l'entreprise GENITE l'exécution des travaux.

L'objectif principal de ce canal est de permettre le transfert d'eau du marigot Galam à la dépression du Gandiolais qui se trouve prés de Rao Peulh.

1 / Les différents équipements du canal et leurs fonctions

Le Canal du Gandiolais est constitué de plusieurs équipements :

? Le chenal d'amenée qui sert de relais entre le Galam et l'ouvrage de prise c'est-à-dire l'entrée du canal.

? L'ouvrage de prise se situe en tête du canal et il est doté de deux (2) passes vannées avec un seuil et un dispositif de dissipation d'énergie.

? L'ouvrage en terre représente le canal qui est en terre non revêtue. C'est un ouvrage en matériau sablo argileux construit en remblai et déblai avec une pente nulle. Ce sont les conditions hydrogéologiques du Gandiolais (la profondeur de certaines nappes est de un mètre cinquante) qui ont imposé cette pente. Il sert de voie de passage des eaux.

? L'ouvrage terminal se situe au bout du canal et il est équipé d'un système batardeau afin de contrôler le niveau des eaux dans le canal. Cet ouvrage permet aux populations riveraines du canal de pouvoir bénéficier des eaux de celui-ci.

? Les ouvrages annexes constitués du :

? Pont Tuwo, aussi appelé Pont Sinco, doté de quatre (4) buses équipées de vannes de sécurité. Son rôle est de permettre aux eaux de franchir la dépression de Rao Peulh dans sa partie méridionale.

? Pont Madiagne retenu en lieu et place du Pont Bountou Baat, à l'entrée de la cuvette de Gueumbeul qui est très détérioré, régule l'entrée des eaux dans la zone par un système de vannage.

? L'ouvrage de régulation de Gueumbeul ou Pont Albar, complètement rénové, est constitué de deux (2) vannes plates équipées de crémaillères, permet de faire des lâchers vers

la dépression du Gandiolais à Rao Peulh en périodes de hautes eaux du fleuve ou d'arrêter tout écoulement si le fleuve et les cuvettes qui lui sont adjacentes (Gueumbeul, Lac Salicorne et Ngaye-Ngaye) sont envahis par les marrées de l'Océan Atlantique.

2 / Le fonctionnement actuel du système hydrologique du Gandiolais

Le système hydrologique actuel du Gandiolais est maintenant dépendant des ouvrages hydrauliques. Les ouvrages ponts vannés de Bango, Madiagne et Albar régulent l'entrée des eaux dans la zone. Pour la partie nord, le remplissage de la dépression du Gandiolais est effectué à partir du Galam qui dépend aussi de l'ouverture du pont barrage de Bango. Une fois le canal rempli à une certaine hauteur, les vannes de l'ouvrage terminal sont ouvertes pour permettre l'inondation de la dépression qui représente une ancienne vallée asséchée.

Du coté ouest l'approvisionnement de la dépression se fait en périodes de hautes eaux du fleuve. Ce sont les ouvrages Madiagne et Albar qui assurent les points de jonction entre le fleuve et la cuvette de Gueumbeul d'une part et la dépression de Rao Peulh d'autre part. Le système fonctionne de la manière suivante : l'ouverture des vannes de ces deux (2) ponts s'opère en périodes de crue et leur fermeture aux moments de basses eaux du fleuve qui est sous la domination des eaux océaniques. Cet arrêt des écoulements permet d'éviter la salinisation de la dépression du Gandiolais.

3 / Le canal comme solution à la redynamisation du maraîchage

Le canal du Gandiolais est selon certains observateurs la principale solution de sortie crise pour le maraîchage dans la zone. Les ingénieurs agricoles prévoient, si le canal fonctionne normalement, la mise en oeuvre de trois mille cinq cents (3 500) hectares de terre pour des activités liées au maraîchage. La redynamisation de ce secteur d'activité dans le Gandiolais se fera avec l'inondation de la dépression de Rao Peulh via le canal. Cette dépression (c'est une vallée fossile) qui a été recreusée pour la circonstance pourra ainsi être inondée pendant une bonne partie de l'année. Il faut aussi rappeler que les eaux du canal peuvent être utilisées par les populations des villages qu'elles traversent et qui ne se situent pas dans le Gandiolais. Ce sont les villages de Poudioum Gouye Tour, Guineguélakh Peulh, Gandon et Diama Toubé Peulh.

Ce sont les multiples problèmes liés à l'eau douce qui ont imposé les nombreuses propositions de solutions pour leur résolution. Ainsi les problèmes relatifs à l'alimentation en eau domestique peuvent être réglés par le raccordement de certains villages au réseau de la SDE ou à un forage. Quant au maraîchage il peut être redynamisé grâce au projet du Canal du Gandiolais. Mais le village de Doune Baba Dièye pose toujours problème car il ne peut pas être alimenté ni par un forage ni par la SDE.

Carte 4

Carte 5

Source : HYDROCONSUL International

Graphique 2 Schéma du fonctionnement hydrologique du Gandiolais

Fleuve Sénégal

A

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