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La problématique des eaux douces dans l'estuaire du fleuve Sénégal : l'exemple de la zone du Gandiolais

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par El Hadji Ibrahima THIAM
Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) Dakar - DEA chaire UNESCO/UCAD 2005
  

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PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

L'eau, source de vie, est pour un état et pour un peuple la souveraine richesse, comme le disait BRUNHES J (1952). Elle représente également un élément essentiel du développement, mais constitue une équation majeure pour les pays en voie de développement et de surcroît sahéliens. La difficulté d'accès à l'eau potable dans les pays de l'Afrique au sud du Sahara est tellement posée que la plupart des O.N.G et des organismes internationaux y investissent de gros moyens financiers et matériels pour aider les gouvernements locaux à venir à bout de ce problème. Les populations locales, elles aussi essayent toutes formes de techniques pour trouver ce liquide précieux.

Généralement ce manque d'eau potable est dû à plusieurs facteurs comme la profondeur trop importante des nappes souterraines, leurs pollutions, leurs salinisation et tarissement rapide, l'inexistence de forages capables de capter l'eau de ces nappes et l'absence d'écoulement en eau douce. Au Sénégal le problème subsiste malgré une bonne desserte en eaux de surface et en eaux souterraines. Les eaux souterraines sont représentées par trois (3) grandes nappes : les nappes phréatiques, peu profondes, sont localisées dans les sables infra basaltiques du Cap-Vert, dans les sables du littoral nord et les alluvions du fleuve avec des affleurements de surface dans les « Niayes »; les nappes du Continental Terminal, plus profondes, atteignent dans certains endroits trente (30) à cent (100) mètres de profondeur ; et les nappes du Maestrichien, très profondes, dans tout le pays sont atteintes par les forages entre cent (100) et quatre cents (400) mètres de profondeur.

Dans le Gandiolais, zone faisant partie de l'estuaire du fleuve Sénégal, la plupart des villages souffrent de ce manque d'eau douce surtout ceux jouxtant le fleuve. Pourtant les disponibilités en eaux souterraines et de surface sont importantes car on a la présence du fleuve, les nappes des sables du Quaternaire et les nappes du Continental Terminal. Ce problème qui se pose avec acuité est causé par trois (3) facteurs : la salinisation, le tarissement dés le début de la saison sèche des nappes et l'absence de vallées d'eau douce.

Les facteurs explicatifs de ces phénomènes sont multiples : la sécheresse, la position estuarienne de la zone du Gandiolais, les effets du barrage de Diama et le canal de délestage ouvert sur la Langue de Barbarie. Le tarissement des nappes souterraines est lié à la sécheresse avec une diminution des totaux pluviométriques. La sécheresse a entraîné une

réduction de l'approvisionnement en eau douce des nappes souterraines. La pluviométrie est de plus en plus marquée par des débuts tardifs et des fins précoces.

La nature salée des nappes est d'abord liée à la position estuarienne du Gandiolais. Cette situation estuarienne de la zone permet à la mer d'inonder, une partie de l'année, le fleuve Sénégal et les cuvettes de dépression. Ainsi en saison sèche l'eau salée de la mer dominait dans le milieu et rendait saumâtre le fleuve et les nappes souterraines : c'est la période de basses eaux du fleuve. Mais dés que les ondes de crue du fleuve arrivaient, le phénomène s'inversait et les nappes devenaient à nouveau douces. C'est la saison de hautes eaux du fleuve et la zone est entièrement occupée par ces eaux.

Le barrage de Diama a accentué la salinité du fait de la programmation faite pour l'ouverture de ses vannes, qui ne s'opère que quand la cote de crue atteint un mètre cinquante (1.5) de hauteur. Or ces crues sont rares et ne surviennent qu'à la fin de la saison des pluies avec l'arrivée tardive du maximum de crue. Ceci a comme effet une présence plus marquée des eaux océaniques sur les eaux fluviales dans la zone. Les cuvettes qui alimentent les nappes souterraines sont salées et par conséquent les nappes aussi.

Enfin la brèche ouverte sur la Langue de Barbarie a aggravé la situation avec un déversement rapide des eaux fluviales dans l'océan. La brèche s'est transformée en une nouvelle embouchure et de ce fait les eaux fluviales ne séjournent plus longtemps dans le milieu. Avec l'ancienne embouchure, qui se situe à des dizaines de kilomètres plus loin, les eaux fluviales parcouraient toute la zone et dessalaient une partie du milieu.

Tous ces facteurs ont ainsi contribué à priver une bonne partie des populations du Gandiolais en eau douce et potable. Pendant plusieurs mois, ces populations sont dépourvues d'eau potable pour leur alimentation.

C'est pour pallier cette situation que des camions citernes du Service Régional de l'Hydraulique de Saint-Louis alimentent régulièrement certains de ces villages en eau potable. L'eau leur revient chère puisque la bassine d'eau est vendue à soixante (60) francs CFA. Ce sont les villages de Gueumbeul et Ngaina qui sont concernés par ce type d'approvisionnement. Les autres villages, situés dans les îlots de l'estuaire comme Mbambara, Dieule Mbame et Doune Baba Dièye s'alimentent soit à Saint-Louis par voie fluviale avec des bidons; soit à Bountou Ndour, village situé sur la route de Gandiole et desservie par le réseau de la SDE depuis Saint-Louis, avec des bassines et des bidons. Ce village est localisé à deux kilomètres du premier des villages cités plus haut.

Les conséquences sur la vie des populations sont nombreuses. On peut citer les difficultés d'approvisionnement en eau douce, l'abandon du maraîchage, les problèmes de santé et la disparition de certaines espèces végétales. Cependant notre étude ne porte pas sur toute la zone du Gandiolais mais seulement la partie située au sud de la ville de Saint-Louis.

L'intérêt de cette étude est de montrer l'évolution des ressources hydrologiques de la zone du Gandiolais à travers les crises de sécheresse, l'influence de la mer sur le fleuve Sénégal, et les différents aménagements effectués sur ce dernier.

Les objectifs de recherche sont les suivants :

\u9679oe Il s'agit dans un premier temps d'étudier les aspects physiques, hydrologiques et humains de la zone,

\u9679oe Puis d'analyser les différents facteurs qui ont contribué à ce manque d'eau douce,

\u9679oe Pour ensuite démontrer l'évolution de cette situation,

\u9679oe Et enfin montrer les différentes conséquences sur la vie des populations et dégager des esquisses de solutions.

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