WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Facteurs de stimulation de la créativité et efficacité d'un processus de créativité croisée entre deux entreprises

( Télécharger le fichier original )
par Louis-Alexandre Grangé
CNAM - Master Economie et Gestion de l'Innovation 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4. Impact de ces modèles sur la pratique des entreprises

Ces modèles de la créativité organisationnelle ont inspiré des chercheurs et des consultants pour recommander de méthodes de stimulation de la créativité dans les entreprises. Deux types d'outils de management ont ainsi été mis en place : les dispositifs intraprenariaux (Bouchard, 2004) et les systèmes de management des idées (Robinson et Stern, 1998, Robinson et Getz, 2007) :

- Les dispositifs intraprenariaux reposent sur l'idée qu'il faut laisser l'organisation en place en charge de ce qu'elle sait le mieux faire - gérer l'existant - et confier à des individus ou à des petits groupes la tâche d'identifier et d'exploiter de nouvelles opportunités. Les individus et les petits groupes sont en effet considérés comme plus aptes à remplir cette tâche en raison de leur créativité, flexibilité et capacité d'apprentissage inhérentes dès lors qu'ils sont libérés des contraintes de l'organisation. Concrètement, les dispositifs intraprenariaux consistent à encourager les salariés à générer des projets de création de nouvelles activités et à leur confier la mise en place en leur donnant les ressources nécessaires en terme de temps, d'argent et d'autonomie. Les dispositifs intraprenariaux s'appuient donc sur trois leviers principaux identifiés comme critiques par les travaux de créativité organisationnelle : l'autonomie, l'engagement personnel et le contrôle des ressources (Amabile, 1988 ; Woodman, Sawyer et Griffin, 1993). Des entreprises aussi connues qu'Eastman Kodak, Xerox Corporation et Lucent Technologies aux Etats-Unis, SAS, Siemens Nixdorf en Europe ainsi que d'autres moins connues ont, au cours de leur histoire récente, mis en place des dispositifs intrapreneuriaux.

- Les systèmes de management des idées (SMI) reposent sur l'idée que tous les salariés de l'entreprise peuvent contribuer à l'innovation. Les SMI consistent donc à mettre en place un ensemble de méthodes pour encourager, réaliser et reconnaître les idées de tous les salariés et favoriser ainsi l'innovation continue. Deux principes essentiels au bon fonctionnement des SMI visent à favoriser la motivation intrinsèque. Le premier est de décentraliser au maximum la gestion des idées. Dans la mesure du possible la décision de mettre en place l'idée ainsi que sa mise en oeuvre doit être confiée au salarié lui-même, sans passer par sa hiérarchie. Si une décision par la hiérarchie est jugée nécessaire, celle ci doit être en mesure de donner une réponse dans un délai de 72h au salarié. Si la réponse est positive, la mise en place de l'idée sera confiée au salarié. « Ce qui stimule le plus le salarié, c'est de voir son idée réalisée. La créativité repose sur des motivations personnelles, comme la volonté de laisser sa propre marque. » (Getz, 2005). Le deuxième principe est de mettre en place un système de récompenses déconnecté des résultats, si possible avec l'implication de la direction générale. Une rencontre régulière entre le PDG et les auteurs des idées est un exemple de récompense recommandée. A l'inverse, les incitations financières sont proscrites. « Donner une somme prédéfinie signifierait qu'avoir des idées ne fait pas partie du travail quotidien de chaque salarié. Ensuite, cela pervertit le système : s'il y a un barème, les salariés tendent à se censurer. Ils croient devoir attendre de trouver la meilleure idée, celle qui rapportera le plus, alors que pour être créatif, il ne faut préjuger de rien. Ce sont parfois les idées les plus basiques qui rapportent le plus à l'entreprise » (Getz, 2005). Ce type de système a d'abord vu le jour au Japon, puis aux Etats-Unis avant de concerner les grandes entreprises européennes. En France, Renault et ST Microelectronics ont par exemple mis en place des SMI (Getz, 2007).

Par le biais des ces deux dispositifs, le courant de la créativité organisationnelle a trouvé des applications importantes au sein des entreprises. Ces applications se situent dans un logique d'innovation interne et s'intègrent dans un modèle d'innovation fermée. De manière complémentaire, le champs de la créativité organisationnelle peut il nous suggérer des facteurs du succès pour l'intégration de personnes extérieures dans les processus de créativité ?

Un des enseignements majeurs qui ressort de ces modèles de créativité organisationnelle est que la créativité se joue d'abord au niveau de l'individu et qu'il existe des caractéristiques qui permettent de déterminer si un individu à des chances d'être créatif. Les composantes de la créativité de Teresa Amabile (motivation intrinsèque, compétences pour le domaine et compétences pour la créativité) ainsi que les traits de personnalité du modèle de Simon Taggar (le caractère consciencieux, l'ouverture aux expériences, le caractère agréable et l'extraversion) peuvent ainsi être considérés comme des critères pertinents pour sélectionner les personnes à intégrer dans un processus d'innovation. Concrètement, pour savoir si une personne extérieure présente un potentiel créatif pour l'entreprise, il sera probablement intéressant de valider qu'elle possède une forte motivation intrinsèque (une passion pour le sujet), une connaissance du sujet originale et pertinente ainsi que des compétences pour la créativité (ce qui peut être validé par la qualité des idées que cette personnes a généré par le passé). Le caractère consciencieux, l'ouverture aux expériences, le caractère agréable et l'extraversion pourront être considérés comme des indices en faveur de la possession des composantes d'Amabile.

Dans la partie suivante, nous présenterons les principaux enseignements de la recherche sur le brainstorming. Cette partie nous permettra d'identifier des facteurs de succès liés à l'organisation et à l'animation des groupes de brainstorming avec des personnes extérieures à l'entreprise et/ou avec des personnes internes.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote