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La RDC et le processus d'intégration des pays des Grands Lacs comme voie de sortie de la crise sécuritaire régionale

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par Eric Ntumba Bukasa
ENA (France) - Mastère en Administration Publique 2008
  

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L'après génocide rwandais et les causes de la première guerre d'invasion du Congo.

Les conditions pour le prolongement du drame rwandais en territoire congolais sont de suite réunies par l'installation sur la frontière entre la RDC et le Rwanda d'un million et demi de réfugiés hutus encadrés par des éléments génocidaires de l'ancienne armée rwandaise. Ces militaires n'ont pas été désarmés à leur entrée en territoire congolais. Ils ne tardent pas à lancer des expéditions meurtrières en direction du Rwanda et sur le territoire congolais, parfois de connivence avec des populations autochtones, contre des éleveurs tutsis (Dans Masisi au Nord Kivu ou encore contre les banyamulenge au Sud Kivu).

Ces attaques déclenchent l'exode d'une partie de ces populations vers le Rwanda.

Les résidus de ces groupes de réfugiés armés sèment encore aujourd'hui la terreur au Kivu sous des dénominations diverses : FDLR, Rastas, Interhamwee, etc.

Dans la foulée du génocide, la présence dans les camps d'éléments armés de l'ancienne armée rwandaise représente un danger direct et permanent pour les régimes tutsis et alliés de la région (Rwanda d'abord mais aussi Ouganda et Burundi). Elle va donc constituer, couplée avec les exactions dont sont victimes les populations tutsies au Congo, l'essentiel de l'alibi d'une guerre en territoire congolais. Un jeu d'intérêt complexe va en dessiner le contour.

La guerre qui éclate en 1996 sur fond de revendications ethniques des Banyamulenge ne cache pas ses dessous de cartes longtemps. Ses principaux leviers sont la volonté du Rwanda de mettre un terme à l'insécurité que cause des camps de réfugiés hutus militarisés situés à sa frontière et venger, si possible, les victimes du génocide en disposant des bourreaux, et le désir de l'Ouganda d'en finir avec les bases arrière des rebelles de la Lord Resistance Army (LRA) et le souci d'accéder au rang de puissance régionale face à un Zaïre s'écroulant. Un rôle pour l'Ouganda de leader régional que l'administration Clinton ne cessera d'affirmer et d'appuyer.

En guise de couverture politique, d'anciens maquisards congolais, dont Laurent Désiré Kabila, sont vite recrutés afin de masquer une guerre d'agression en lui conférant le caractère plus noble de lutte pour la libération du peuple congolais, opprimé sous la dictature trentenaire du maréchal Mobutu.

C'est sur cette trame qu'une armée d'enfants soldats dits `Kadogos', soutenue militairement par les armées ougandaise et rwandaise et plus tard par l'armée angolaise (décidée d'en finir une fois pour toute avec les bases arrières des rebelles de l'Unita en territoire congolais et de se débarrasser de son ennemi de toujours :Mobutu) va procéder au démantèlement, teinté de massacres, des camps de réfugiés hutus, prendre le contrôle des ressources du Nord Est et de l'Est du Congo et progresser lentement vers Kinshasa afin d'y prendre le pouvoir.

Cette armée regroupe en son sein les cadres de « l'armée sans frontière » ayant combattu en Ouganda et au Rwanda ainsi que des renforts d'Erythréens, de Somaliens, d'Ethiopiens, et selon certains observateurs même des combattants libériens de l'ethnie Khran33(*).

Dès 1996, l'africanisation du conflit que l'on qualifiera plus tard de première guerre mondiale africaine a déjà pris racine.

Devant une armée de déserteurs qui abandonnent positions et munitions sans résister, l'armée hétéroclite qui porte désormais le nom d'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo) avance très rapidement. Les renforts apportés au régime de Mobutu par l'entremise de mercenaires recrutés par la France dans les Balkans sous le commandement de Christian Tavernier, la résolution 1080 du Conseil de sécurité de l'ONU, fortement poussée par la France, prévoyant l'envoi au Kivu d'une force internationale (qui ne verra jamais le jour), l'intervention des soldats togolais envoyés par Eyadema et le soutien des rebelles angolais de l'Unita n'y feront rien. L'AFDL entre dans Kinshasa et sonne le glas de la plus vieille dictature d'Afrique noire. Paul Kagamé a réussi son pari comme il le confiera plus tard au Washington Post. Il s'était donné pour but de démanteler les camps de réfugiés hutus, de détruire la structure de l'ancienne armée rwandaise et des milices Interhamwee basées autour de ses camps et au final en finir avec Mobutu.34(*)

Plusieurs autre pays se seront joints à l'effort, la Zambie de manière discrète, le Zimbabwe et la Namibie en envoyant l'un des fonds et des grains, l'autre des cargaisons de poissons séchés pour les troupes de l'AFDL, l'Afrique du Sud en prenant le volant diplomatique. L'Afrique entière semble s'être mise en mouvement pour un Congo qu'elle espère voir devenir un des moteurs de son développement.

* 33 C. Braeckman, «l'Enjeu congolais», op. cit.

* 34 John Pomfret, « Rwandas led revolt in Congo », The Washington Post, 9 juillet 1997.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo