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La RDC et le processus d'intégration des pays des Grands Lacs comme voie de sortie de la crise sécuritaire régionale

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par Eric Ntumba Bukasa
ENA (France) - Mastère en Administration Publique 2008
  

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La communauté internationale face à la deuxième guerre du Congo

La prise de pouvoir de Laurent Kabila et de l'AFDL va être suivie très rapidement de déconvenues diplomatiques, économiques et politiques qui vont sortir le nouveau régime de l'état de grâce dont il bénéficiait. Elles vont relancer à la fois des visées d'accès au pouvoir et de contrôle de la rente RD congolaise, des questions tactiques sur le démantèlement définitif des structures politico-militaires des réfugiés hutus, des options stratégiques de sécurisation des frontières (Rwanda) et d'accès à un hinterland congolais (Ouganda).

Très vite les contours de la deuxième guerre du Congo s'installent. Celle-ci «... semblent à ses débuts connaître les mêmes causes et répéter le même scénario... » que la précédente, «... elle a ses origines à nouveau dans la région des Grands Lacs, dans l'impossibilité de sécuriser la poudrière du Kivu, dans la guerre civile burundaise, et dans le discrédit international et la contestation interne du régime de Kabila »68(*). Cette seconde guerre ne fait pas unanimité sur la scène africaine, elle ne ressemble en rien à la première et divise l'opinion internationale qui se contente de regarder passivement son évolution.

Une action claire de la communauté internationale est rendue impossible, minée par la posture adoptée lors du premier conflit et par la division des acteurs régionaux jadis unanimes sur la question. La léthargie du Conseil de sécurité des Nations Unies et sa difficulté à qualifier la crise congolaise ou à tenter d'y remédier choquent l'opinion congolaise. Face à ce mutisme et à l'intensification des atrocités, le ministre congolais des droits humains, Léonard She Okitundu, ira jusqu'à affirmer que « le Conseil de sécurité n'oeuvre pas en faveur de la paix et la sécurité internationale dans la région des Grands Lacs ».

L'africanisation du conflit par la formation d'alliances à l'échelle continentale et leurs installations dans la durée ainsi que la partition de fait de la RDC sur fond de prédation économique, vont conduire la communauté internationale à envisager « une balkanisation » d'un Congo devenu ingérable, et souffrant de deux anomalies difficiles à résoudre : « d'une part l'anomalie géologique de son sous-sol et ses richesses minérales, d'autre part l'anomalie géopolitique, l'importance des périphéries potentiellement riches dans un pays sans centre de gravité géographique »69(*).

Cette idée va se buter au principe sacrosaint de l'intangibilité des frontières et raviver le sentiment d'une identité congolaise, ainsi que le désir de préserver l'existence du Congo dans ses contours actuels au sein de l'élite congolaise des deux cotés du front. Cette prise de conscience va préparer le terrain des négociations qui seront menées et parrainées par la communauté africaine d'abord, puis par la communauté internationale. Ces négociations déboucheront à la fin de la guerre et aux premières élections en RDC.

Les leaders africains seront des acteurs déterminants dans l'établissement d'un dialogue et le début de négociations entre les belligérants.

Diverses concertations et tentatives d'accords se succèdent. Il y aura Victoria Falls I et II au Zimbabwe, Durban, Adis Abéba en Ethiopie, Port Louis, Nairobi au Kenya, Windhoek en Namibie, Gaberone au Botswana, Syrte en Lybie, Lusaka en Zambie, Pretoria puis enfin Sun City en Afrique du Sud.

De tous ces accords, celui de Lusaka marque un tournant décisif pour le conflit et demeure la fondation première du processus de pacification de la RDC.

* 68 C Thibon, op. cit.

* 69 Idem.

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