WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo

( Télécharger le fichier original )
par Franck MBEMBA MALEMBE
Université Chrétienne Cardinal Malula (ex. ISPL) - Licencié en gestion et commerce international 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE III: LE COMMERCE EXTERIEUR DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Le présent chapitre cherche à évaluer les possibilités extérieurs ouvertes à la République Démocratique du Congo en examinant le comportement des exportations et les importations congolaises dans le passé récent. L'analyse repose essentiellement sur des chiffres provenant de la Banque Centrale du Congo. Le chapitre se divise en trois sections, la première contient une description générale des exportations congolaises et une analyse sur la stratégie commerciale adoptée par la République Démocrafique du Congo. La seconde porte sur les importations de la République Démocrabque du Congo en provenance de l'Occídent qui est tradifionnellement le principal partenaire commercial du pays. Enfin, la demière traite les effets pervers du commerce extérieur de la république démocratique du Congo.

III.1. LES EXPORTATIONS

III.1.1. L'ÉVOLUTION DES EXPORTATIONS

Les exportations congolaises se distinguent de celles de la plupart des pays moins avancés en ce qu'elles sont plus diversifiées tant bien en matières premières qu'en produits semi-finis. Cet avantage met la République Démocratique du Congo à l'abri de brusques variations des recettes propres à un seul produit. Aussi, bien que les cours sur les marchés mondiaux restent fluctuants, les recettes obtenus apparaissent-elles relativement plus stables que les pays mono-exportations. En conséquence, la réalisation des projets d'investissements y est-elle plus aisée théoriquement que dans d'autres régions en voie de développement.

Tableau 5: Structure des exportations (en millions de USD)

 

2001

2002

 

Valeur

%

Valeur

%

I.PRODUITS MINIERS

- Produits GECAMINES

- Cuivre SODIMICO

- Or

- Diamant

- Pétrole brut

- Autres

II.PRODUITS AGRICOLES

-Café

- Caoutchouc

- Bois

- Autres

III. PRODUITS INDUSTRIELS

- Ciment

- Produits chimiques

- Autres

829,5

83,9

1,7

20,7

462,1

201,3

59,8

56,6

20,1

1,1

34

1,4

12,7

12,7

-

-

92,3

9,3

0.2

2.3

51.4

22.4

6.7

6.3

2.2

0.1

3.8

0.2

1.4

1.4

-

-

1 098.1

57.8

-

18.2

653.3

204.6

164.2

23.3

15

0.2

7.3

0.8

11.1

8.9

0.7

1.6

97

5.1

-

16

57.7

18.1

14.5

2.1

1.3

-

0.6

0.1

1

0.8

0.1

0.1

TOTAL

898.9

100

1 132.5

100

Source: Banque Centrale du Congo

Nous constatons que les recettes d'exportations minières sont passées de 829,5 millions de USD en 2001 à 1 098,1 millions de USD en 2002, soit un accroissement de 32,3%. L'accroissement rendu possible par vente des diamants qui a augmentée de 41,3% en 2002.

Les recettes d'exportations agricoles se sont contractées de 58,8%, atteignant 23,3 millions de USD en 2002 contre 56,6 millions en 2001. Celles provenant de la vente du café ont baissé de 25,4% et celles générées par les exportations de bois de 78,5%.

Les recettes d'exportations industrielles se sont également contractées de 12,5%, ateignant 11,1 millions de USD en 2002 contre 12,7 millions en 2001. Celles provenant de la vente du ciment ont baissé de 29,9%.

Le produit intérieur brut (PIB) congolais a cru entre 2004 et 2006 de 6,5% par an (tiré par les secteurs minier, de la construction et des télécommunications) et les indicateurs macroéconomiques se sont stabilisés. Mais les conditionnalités des programmes financés par les institutions financières internationales impliquent une politique de libéralisation commerciale des importations comme des exportations.

Le FMI estime que le degré de libéralisation de l'économie congolaise est désormais suffisamment élevé et qu'il devrait encore augmenter suite aux accords de partenariat économique (APE) négociés avec l'Union européenne et aux accords négociés avec les États-Unis (AGOA). Or, étant donnée la faiblesse de ses capacités productives et de ses revenus, la République démocratique du Congo entretient un déficit chronique qui la rend d'autant plus vulnérable aux chocs extérieurs.

Si les revenus d'exportation de marchandises, essentiellement tirés par l'exportation de diamants, de pétrole, de cobalt et de cuivre, sont en hausse, passant de 1,8 à 2,3 milliards de dollars entre 2004 et 2006, le montant des importations augmente plus rapidement, de 2 à 2,8 milliards de dollars (37% concernant les produits pétroliers), tandis que la balance des services est largement déficitaire (-533 millions de dollars en 2006). Par conséquent, la balance des comptes courants est structurellement dans le rouge (-404 millions de dollars en 2006) et seuls les investissements directs étrangers (IDE) et des montants d'aide et d'allégements de nature exceptionnelle ont permis de limiter le déficit de la balance des paiements à 68 millions de dollars en 2006.

Les réserves de change étant réduites à leur portion congrue, l'économie congolaise se révèle des plus fragiles.

Si une première analyse de la balance des paiements congolaise indique un déficit structurel comblé par une assistance exceptionnelle (déficit de 831 millions de dollars avant assistance exceptionnelle en 2006), une recherche plus affinée laisse apparaître une réalité plus pernicieuse. Étant donnée l'importance de l'aide extérieure dans la composition des revenus et des dépenses du gouvernement, une part considérable de cette aide est liée à des importations de marchandises ou de services.

En 2006, les importations de marchandises et de services reliées à l'aide ont respectivement représenté 649 et 240 millions de dollars. Si on y ajoute le paiement des intérêts de la dette, on atteint un montant supérieur aux revenus propres du gouvernement. Les bailleurs de fonds s'assurent ainsi qu'une bonne part de l'aide ne soit pas versée à fonds perdus.

En matière de production, les trois provinces locomotives au niveau économique sont Kinshasa (40%), le Bas Congo (30%) et la Katanga (13%)16(*). La situation est dramatique en matière de production céréalière : la proportion de riz et de farine de blé importée ne cesse d'augmenter et la consommation locale de manioc recule. Au niveau des protéines animales, si on considère le marché de Kinshasa, on se rend compte que la consommation de la population repose seulement à 10% sur des protéines produites localement, essentiellement pour des raisons de prix : les protéines animales produites localement coûtent trois fois plus cher que les protéines importées17(*). En matière de commerce agricole, les recettes se sont effondrées avec la diminution des quantités exportées. La part des exportations agricoles est passée de 40% du PIB à l'indépendance à 15% au début des années 1990, puis à 10% au début des années 2000.

Les activités agricoles de subsistance ont été développées par les populations rurales contraintes de mener des stratégies de survie.

Par conséquent, les exportations agricoles, qui avaient déjà diminué de manière quasi continue au cours des dernières décennies, se sont effondrées durant les années de conflit. Globalement, la quantité de produits agricoles exportés est passée de 129 797 tonnes en 1995 à 10 682 tonnes en 2002 pour remonter à 39 125 tonnes en 2005. En valeur, la part des produits agricoles exportés en 2005 est de 9 millions de dollars, soit 0,52% des revenus totaux des exportations.

Figure 5 :

Des filières - comme le café, le thé, le cacao, les feuilles de tabac - se sont effondrées, d'autres - comme le coton, le quinquina ou l'huile de palme - ont totalement disparu dès 1998-1999. Seules quelques filières semblent résister et se maintenir avec des réussites très variables - comme le caoutchouc et les pellets de blé.

Figure 6 :

Parallèlement, les importations alimentaires ont fortement augmenté en vue de combler l'écart entre les besoins et les disponibilités alimentaires. Les importations de denrées alimentaires, en particulier le riz, le blé et la farine, ont connu des taux d'accroissement élevés pour atteindre environ 400 000 tonnes par an, soit un montant annuel fluctuant autour de 150 millions de dollars par an, ce qui représente une charge financière lourde pour un pays dont les ressources budgétaires sont très faibles.

Les importations alimentaires représentent 12% des importations totales (respectivement 7% pour les produits animaliers et 5% pour les produits végétaux), soit la troisième position derrière les produits pétroliers (37,2%) et les produits des industries chimiques et connexes (13%)18(*). Comble du paradoxe, alors que le paysan congolais se retrouve concurrencé par des importations agricoles à bas prix, non seulement il ne bénéficie d'aucun soutien de l'Etat, mais en outre il doit faire face à une taxe sur les intrants et à des « barrages » de militaires ou de policiers le long des routes agricoles - véritables petites douanes de fortune dressées

par des agents de l'État impayés. Cette réalité participe aux déséquilibres macroéconomiques qui rendent l'économie congolaise continuellement vulnérable aux chocs extérieurs - situation pour le moins paradoxale dans un pays avec un tel potentiel agricole. Les termes de l'échange agricole se sont ainsi gravement détériorés depuis le milieu des années 1980.

* 16 OCC, Rapport annuel 2005, août 2006

* 17 Alain Huart : importations des produits alimentaires en RDC, dangers et perspectives, mai 2007

* 18 République Démocratique du Congo, « Programme minimum de partenariat pour la transition et la relance (PMPTR) en République démocratique du Congo », novembre 2004, p. 168.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon