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Le marché financier de l'UEMOA et le financement des entreprises burkinabe

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par Ezéchiel Josias DJIGUEMDE
Université libre du Burkina - Maitrise 2007
  

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INTRODUCTION GENERALE

A l'heure des débats sur la mondialisation des économies et sur les questions relatives au financement du développement des pays du Sud, la question du financement du développement de l'Afrique se pose avec plus d'acuité que jamais. Il ne saurait en être autrement si l'on sait que le débat sur les modèles possibles de développement a depuis belle lurette, laissé place à des interrogations sur les moyens de réduction de la pauvreté, la lutte contre la malnutrition et les grandes endémies, en un mot, les questions de survie ont remplacé les questions de développement. Une des conséquences tirées de cette situation, est que l'aide au développement qui s'est essoufflée1(*) au cours des deux dernières décennies est de plus en plus consacrée au soulagement de quelques "souffrances" comme la pauvreté, les maladies, etc.

Alors que les pays africains ont toujours fait recours à la dette auprès des organismes internationaux et des pays amis pour financer leurs investissements aussi bien pour les grands projets de l'Etat que pour les projets des entreprises publiques et privées, il s'est avéré utile et urgent de réfléchir sur les moyens alternatifs de financer l'investissement public et privé, ce qui dans toute économie saine et orientée vers la croissance et le développement, devrait provenir de l'épargne nationale. Or, l'exiguïté des marchés nationaux et la faiblesse des tissus économiques locaux, cumulées aux besoins grandissants des Etats Africains, font que l'on ne peut plus se limiter aux sources classiques de financement.

Dès 1974, à la création de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), les Etats membres ont compris l'enjeu que constituait le financement des investissements publics et privés par l'épargne intérieure (sous régionale). C'est ce qui a justifié la création d'un Marché Financier Sous Régional avec comme point d'orgue l'érection de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) à la place de la Bourse d'Abidjan en décembre 1993. Ce Marché qui regroupe l'ensemble des pays membres2(*) de l'Union Monétaire et Economique Ouest Africaine (UEMOA) a été conçu pour compléter et renforcer les marchés interbancaires et monétaires, et offrir aux opérateurs économiques de la Sous Région de nouvelles opportunités de placement et de financement alternatifs.

La mise en oeuvre de la décision du Conseil des Ministres de l'UMOA de décembre 1993 a conduit à la constitution de la BRVM, du Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR), et à l'adoption de la Convention portant création du Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers en 1996. Ces institutions (la BRVM et le DC/BR) ont démarré leurs activités le 16 septembre 1998.

Les missions du Marché Financier Régional (MFR), telles qu'elles lui ont été assignées par les autorités monétaires de l'UMOA, étaient de constituer un pôle attractif de l'épargne des entreprises et des ménages, d'être une source de financement des Etats et des entreprises mais aussi, de rendre adéquat les capacités et les besoins de financement.

Il est somme toute surprenant qu'au moment où beaucoup d'entreprises éprouvent de réelles difficultés de croissance et de financement, limitées au seul secteur des banques et établissements financiers, avec lesquels les conditions de crédits sont encore élevées, hésitent à recourir au Marché Financier Régional. Hormis les Etats, la grande majorité des intervenants du Marché sont des filiales de multinationales.

Après huit ans de fonctionnement, le Marché Financier Régional a fait la preuve de son utilité en tant qu'instrument de mobilisation3(*) de l'épargne et de financement des économies, offrant aux opérateurs économiques de nouvelles opportunités de financement de leurs activités, en complément aux financements traditionnels du système bancaire.

Cependant, le Marché Financier de l'UEMOA a du mal à attirer les entreprises burkinabé; la BRVM est dominée par des sociétés ivoiriennes, et le nombre de cotations est présentement bien inférieur à celui escompté au départ. L'objectif affiché était de 100 cotations d'ici 2005. Aujourd'hui l'on est loin de l'avoir atteint avec les quarante (40) sociétés inscrites à la cote des actions.

Il y a là matière à réfléchir sur la perception qu'ont les opérateurs économiques burkinabé du Marché Financier et sur le modèle boursier qui leur est proposé.

Pourquoi le recours au Marché Financier Régional est-il l'apanage d'une minorité d'entreprises burkinabé, alors qu'un certain nombre parmi elles pourraient lever des capitaux ? Ce principal questionnement justifie notre réflexion sur le thème intitulé : « Le Marché Financier de l'UEMOA et le financement des entreprises burkinabé ».

Les entreprises burkinabé sont-elles satisfaites des sources existantes de financement ? Les produits offerts par la BRVM répondent-ils à leurs attentes ? Quels sont les facteurs qui pourraient expliquer le manque d'engouement pour ce Marché Financier Régional?

Notre étude s'inscrit globalement dans une volonté de comprendre et d'expliquer les facteurs empêchant les entreprises burkinabé de diversifier leurs sources de financement notamment en s'intéressant au Marché Financier, et de proposer également des pistes de réflexion qui pourront à terme instaurer une culture boursière au Burkina Faso.

Afin d'atteindre ses objectifs, l'étude a été réalisée à partir d'une enquête auprès de dirigeants d'entreprises burkinabé auxquels nous avons administré un questionnaire4(*), une recherche documentaire à travers des ouvrages économiques, des publications d'institutions telles que la BRVM, le CREPMF, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), et une consultation de documents électroniques à travers les sites web de certaines institutions comme la BRVM, la BCEAO, le CREPMF et la Banque de France.

Ainsi, l'étude s'articule autour de deux (02) parties. La première intitulée « Généralités sur les sources de financement des entreprises » développera sur la base de notre revue de littérature, le cadre théorique dans lequel s'inscrit la présente recherche. Quant à la deuxième, elle a pour objet de donner une explication plausible du manque d'engouement des entreprises burkinabé pour le Marché Financier d'où son intitulé : « Le Marché Financier Régional et les entreprises burkinabé ».

* 1 Contrairement aux proclamations généreuses lors des sommets internationaux, l'Aide Publique au Développement (APD) délivrée en 2006 par les pays riches a baissé de plus de 5%. D'un montant de 103,9 milliards de dollars, l'APD ne représente que 0,30% du revenu national brut des pays donateurs, alors qu'ils se sont engagés, à plusieurs reprises depuis 1970, à la porter à 0,70%. De plus, l'aide à l'Afrique (hors remises de dette) a stagné alors que les pays du G8 s'étaient engagés en 2005 à doubler cette aide d'ici 2010.

Infos article « Le Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) dénonce l'échec du financement de développement par les pays riches ». URL: http://www.cadtm.org

* 2 Les pays membres de l'UEMOA sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

* 3 Les opérations sur le Marché Financier depuis le démarrage des activités a permis de mobiliser plus de 844 milliards de francs CFA. L'exercice 2006, affiche une capitalisation à 2549 milliards de FCFA pour les 40 sociétés cotées contre 1623 milliards de FCFA au 30 décembre 2005, soit une progression de plus de 50%.

* 4 Voir le questionnaire d'entretien à l'annexe 1, page ii.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote