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Les rituels funéraires chez les Dadjo vivant au Gabon

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par Abakar Ramadane
Université Omar Bongo - Master 1 2004
  

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Deuxième partie

II- APPROCHE METHODOLOGIQUE

I- Méthodologie de travail

«L'ethnologue n'a pas à placer ses filets au bon endroit et attendre qui viendra s'y jeter. Il doit se montrer chasseur dynamique, tâlonner sa proie, la diriger vers les rêts et la poursuivre jusqu'en ses derniers retranchements»1(*)2.

C'est par cette méthode basée sur l'observation participante, que nous avions identifié les Dadjo vivant à Libreville, puis intégré leur vie funéraire. Nous nous sommes servis d'un guide d'entretien pour canaliser nos questions. L'objectif de cette méthode est de recuéillir seulement les informations pertinentes relatives à notre enquête mais aussi d'orienter nos informateurs à répondre efficacement aux questions qui entrent dans le cadre précis de notre recherche, à savoir les rituels funéraires.

Ensuite, dans l'élaboration du travail, nous avons présenté le peuple Dadjo dans le contexte historique, puis décrit le déroulement et le retrait de deuil.

Nous nous sommes servis de la méthode de travail de Louis Vincent Thomas selon laquelle la description précède l'analyse de contenu du corpus.

a°) Pré enquête et l'enquête de terrain

a°) Pré enquête

Pendant cette opération d'observation, nous avons identifié les personnes cibles, les informateurs Dadjo de Libreville, que nous avions eu à approcher et interroger sur notre thème d'étude. Nous nous rendions les matins, puis les soirs, respectivement à Akébé, puis à Apostrophe, pour prendre contact et s'informer sur des éventuels cas de mort.

Le but de ces déplacements est de tomber au « bon moment », moment où un individu décède, pour avoir opportunités d'observations et de collectes. car il nous faudrait en ce moment là aperçus du travail avant de formuler objectivement nos hypothèses. Durant cette période, nous avons pris des rendez-vous avec nos informateurs car les phases cérémoniels ne déroulent illico presto, parce que personne ne sait pas exactement quand décède un membre des Dadjo. Ces Rendez- vous s'étalent sur des jours et des mois d'attente. Aussi, l'information n'est pas « récoltable » du coup car elle se déroule sur des phases successives.

Entendu que quelques séquences observées sur les cérémoniels funéraires ne sauraient cerner l'ensemble des événements relatifs à notre étude, il nous a fallu attendre qu'un membre de la communauté Dadjo décède avant de trouver une opportunité d'enquête.

Enfin, lors de cette pré-enquête, nombreuses sont des personnes qui m'interrogeaient sur la portée d'une telle étude. Cette portée est ici connotée d'une forte charge financière; car pour certains, ils suspectaient des blancs curieux de connaître les noirs (dans leur culture); pour d'autres, moins intéressés, c'est un travail inutile qui rapporte rien quand on sait que « le vrai travail, c'est celui des bureaucrates...».

b°) L'enquête

L'enquête s'est déroulée de Mars à Juin 2006. Elle a commencé et s'est achevé à Libreville, au Gabon.

Nous nous sommes munis d'un enregistreur (radio K7) pour certains entretiens que nous avons eu avec quelques informateurs, notamment ceux réalisés auprès des femmes Dadjo endeuillées. Outre le magnétophone, nous avons aussi un cahier et un crayon dans lesquels nous notions toutes les informations importantes.

Ensuite, nous nous sommes rendus dans certains quartiers de Libreville, Akébé et Apostrophe, où se trouvent la majorité des Dadjo, pour les interroger sur les pratique endogènes relatives à la mort. Nous avons évité au passage de nous entretenir avec ceux qui ne les pratiquent plus depuis l'introduction des rites islamiques et ceci malgré la rareté des manifestations des cérémonies mortuaires.

Ce qui a frappé notre attention, c'est la manière combien particulière des nos informateurs par rapport aux questions posées mais aussi la difficulté de rendre compte en français le descriptif ou certains aspects dudit rituel.

Enfin, l'immigration de ces peuples durant des trentaine à quarantaine d'années a, soit éloigné certains individus des réalités funéraires soit a permis plonger dans des profondes controverses sur certains aspects du rituels même tous étaient unanimes de leur présence.

Des camps d'oppositions se sont toute de suite construits lors des questions. Pour les plus « radicalistes », les rituels funéraires existent et leur mise en pratique est toujours d'actualité; pour les moins conservateurs, ils les classent comme des pratiques vétustes à ranger dans les tiroirs des oubliettes.

Enfin, toute l'enquête a commencé et s'est achevée dans une ambiance de sourire et d'échanges fructueux: repas, thé, historiettes, songes.

c°) Difficultés rencontrées lors de l'enquête

Hormis le problème lié aux moyens financiers qui est plus que d'actualité pour un étudiant réfugié, mener une telle étude nécessite la maîtrise de la langue Dadjo. Bien que locuteur circonstanciel du Dadjo, nous nous sommes ainsi butés aux problèmes de la compréhension du discours. La difficulté de restituer en français est souvent passée par une interprétation qui, reconnaissons-le, trahit malheureusement l'authenticité du discours par trois faits majeurs:

-soit que la traduction prolongeait les mots, donc leur sens;

-soit que le sens y est mais approximatif de par la profondeur des sens de mots Dadjo;

-soit enfin, il s'installe une espèce de mésentente parce que mes tentations de traductions expliquaient plus qu'elle ne traduisait le contenu discursif.

Aussi, ces aspects portent sur le comportement des informateurs, qui souvent ne répondaient pas à toutes les questions. Pour quelques uns, les problèmes de rituels ne doivent pas être abordés avec légèreté. Car ce sont des choses qui nécessitent une profonde connaissance de la vie et bien plus, de la tradition. Par ailleurs, la réticence provenait du fait que pour d'autres, ces « histoires », ils ne les avaient pas vécues eux même. Ainsi, parler des problèmes que d'autres personnes ont vécu était une sorte de sorte de profanation.

Nous avons entre autre constaté que certains informateurs vivant à Libreville depuis longtemps, ignoraient totalement ou partiellement le problème de la sorcellerie dans les conflits d'héritage.

Pour beaucoup de personnes, cette recherche était financée par l'Etat, pour ce faire il fallait qu'on leur en donne car on ne fait rien pour rien. Sans quoi, ils ne libéraient pas totalement l'information.

* 1 Bronislow Malinoski, les argonautes du pacifique occidentale, Paris, Puf, 1922, NP. 65

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault