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Implication structurale des anomalies gravimétriques en bordure septentrionale du craton du Congo

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par Yves Shandini Njankouo
Université de Yaoundé I Cameroun - DEA 2007
  

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2. ELABORATION DE LA CARTE

Projection des éléments de la banque de données

Les données gravimétriques disponibles dans la banque de données, avant d'être utilisées pour des traitements ultérieurs doivent être converties en coordonnées cartésiennes et nécessitent une interpolation. La conversion des coordonnées géographiques en distances kilométriques se fait par projection UTM (Universal Transverse Mercator ) sur l'ellipsoïde de Clarke (1880) avec le méridien central 13°E.

Interpolation des valeurs d'anomalies de Bouguer

La méthode d'interpolation est basée sur les éléments finis (Inoué, 1986). Par cette méthode l'ajustement entre la surface calculée et les données mesurées est obtenu en minimisant une norme composée des résidus des données, des dérivées premières et secondes qui représentent respectivement les écarts, les fluctuations et les rugosités de la fonction de lissage. Le choix du pas de grille dépend à la fois de l'extension latérale et de la profondeur de la caractéristique géologique à localiser (Neumann, 1967 ; Astier, 1971 ; Sharma, 1982). De plus, la profondeur jusqu'au toit de la structure anomalique doit être supérieure ou égale au pas de grille (Sharma, 1982).

Les données ainsi traitées ont permis d'établir une carte d'anomalies de Bouguer obtenue en joignant suivant un plan tangent au géoïde les points ayant la même valeur de l'anomalie de Bouguer. Une courbe joignant des points de même anomalie est appelée courbe iso-anomale. Le tracé de la courbe se fait par ordinateur pour un besoin d'objectivité.

Pour la présente étude, nous avons obtenu une carte d'anomalie avec des équidistances de 5 mgal. L'analyse de cette carte permettra de déterminer la structure du sous- sol en nous appuyant sur la géologie.

Fig. 6a : Carte d'anomalies de Bouguer

N

3. INTERPRETATION QUALITATIVE DES DONNEES GRAVIMETRIQUES

La carte d'anomalies de Bouguer (Fig.6a) permet de faire une interprétation qualitative des anomalies en s'appuyant sur les connaissances géologiques de la région. Une vue d'ensemble de cette carte fait ressortir la répartition de la carte en plusieurs secteurs gravimétriques qui laisseraient entrevoir la structuration en profondeur de la zone d'étude. Un examen approfondi de la carte permet de la repartir en secteurs gravimétriques négatifs et positifs. On distingue ainsi :

- Les zones d'anomalies positives

On distingue quatre secteurs gravimétriques positifs dans la zone d'étude.

La partie occidentale de la carte est constituée d'une zone d'anomalies positives caractérisée par des iso-anomales de direction générale N-S et d'amplitudes modestes. On a un minimum local de -5 mgal au sud-est d'Edéa. Ce domaine correspond à la zone côtière.

Dans la partie méridionale de la carte, située entre les méridiens 12° et 13° E, on observe une anomalie positive avec un minimum de - 40 mgal au NE de la localité d'Ambam. Cette anomalie est caractérisée par une direction générale WSW-ENE et correspond à l'unité archéenne du Ntem. L'anomalie serait associée à la présence de plutons lourds dans la zone mis en place à l'Archéen ; elle corrèle bien avec les granitoïdes charnockitiques du complexe du Ntem.

Le Nord-Est de la carte, au-dessus du parallèle 4°N, est occupé par un panneau gravimétrique positif. Ce domaine est caractérisé par des iso- anomales étendues de direction générale presque W-E et de faible amplitude. On observe une anomalie fermée de courte longueur d'onde et d'amplitude - 25 mgals dans la localité de Mbama. La présence de ce panneau positif serait due à une forte intrusion de matériaux lourds dans la croûte ou à un relèvement du socle panafricain.

La zone située à l'ouest du panneau gravimétrique NE est marquée par un alignement d'anomalies positives et négatives fermées, de courte longueur d'onde et de forme presque circulaire. On remarque quatre anomalies : la première située au nord de Ngambe a une amplitude de - 45 mgals, la seconde dans la localité de Monatélé a une amplitude de - 60 mgals, la troisième et le quatrième respectivement au nord de Yaoundé et à l'est de Monatélé ont des amplitudes de - 50 mgals et - 30 mgals. Ce chapelet d'anomalies suggère de nombreuses intrusions de matériaux dans la croûte témoignant d'une intense activité magmatique. L'origine de ces anomalies pourrait être attribuée aux effets d'une suture de plaque.

- Les zones d'anomalies négatives

On distingue dans la zone d'étude deux secteurs gravimétriques négatifs.

Dans la partie centrale de la carte, au sud de l'axe Yaoundé- Abong-Mbang, on observe une anomalie négative de grande dimension ; cette anomalie de direction W-E possède une extension au sud du 3° N qui s'étale entre les localités de Djoum et de Ngoila. Cette anomalie est caractérisée par des iso-anomales de grande longueur d'onde, avec une amplitude de - 95 mgals au sud de la localité d'Ayos. Cette vaste anomalie pourrait être due à l'intrusion de matériaux légers dans la croûte, à l'effondrement du socle dans la région ou à l'épaississement de la croûte sous-jacente. L'anomalie négative centrale, se prolonge vers l'Est, s'atténuant en amplitude et prenant une direction générale WNW-ENE. Ce domaine est caractérisé par des iso-anomales étendues de faible amplitude (- 70 mgals). L'extension dans la région de l'aulacogène de la Sangha pourrait être à l'origine de cette anomalie. On note dans cette région la présence de deux anomalies de courte longueur d'onde. La première anomalie située au sud de Yokadouma est caractérisée par des iso-anomales circulaires et de faible amplitude (minimun local de - 90 mgals) ; cette anomalie semble indiquer la présence d'une cuvette dans la région. La seconde anomalie d'amplitude plus modeste (- 60 mgals) située à l'est de Ngoila est caractérisée par des iso-anomales fermées ne définissant pas une forme géométrique particulière. Cette anomalie serait due à la présence de la tillite de Mouloundou. Au niveau de la frontière Cameroun-R.C.A les nombreuses anomalies circulaires qu'on observe se superposent aux roches basiques de la série de Nola.

A l'est du gradient côtier, entre les méridiens 10 et 11° E, on observe une zone d'anomalie relative positive (- 50 mgals) caractérisée par des anomalies de courte longueur d'onde et de forme presque ellipsoïdale. Ces anomalies correspondent à la série éburnéenne du Nyong et à la terminaison occidentale de l'unité du Ntem. L'allure de ces iso- anomales pourrait traduire la présence en profondeur de structures lourdes de forme bidimensionnelle. Il s'agirait de roches intrusives (orthogneiss et syénites) qui ont été affectées par l'orogenèse éburnéenne vers 2050 Ma (Toteu et al., 1994) et remontées à la faveur de l'intensité du magmatisme panafricain. La présence de dolérites dans la série du Nyong marquerait à l'ouest du craton du Congo, l'ouverture d'un fossé paléoprotérozoïque qui recueille les formations du Nyong.

- Les zones de gradient

Les différents domaines gravimétriques mis en évidence sont séparés par des zones de gradient. Ces gradients représentent des discontinuités gravimétriques matérialisant des fractures allant des faibles aux grandes profondeurs.

Le domaine positif septentrional et l'anomalie négative centrale sont séparés par une zone de gradient latéral élevé formé par une succession d'anomalies filiformes serrées de direction W-E placée au-dessus des formations panafricaines à la latitude de Yaoundé. Ce gradient s'étend depuis l'axe Yaoundé-Abong-Mbang jusqu'en R.C.A en s'affaiblissant. Il dénote une structure tectonique majeure pénétrant la croûte, et marque la transition entre le craton du Congo au Sud et la chaîne panafricaine au Nord. Cette structure aurait favorisé l'effondrement du socle dans la partie centrale de la région.

Le bassin côtier de Douala est séparé des formations éburnéennes du Nyong par une zone de gradient qui indique une structure linéaire qui peut être interprétée comme un accident en bordure du bassin. Cette faille aurait favorisé l'effondrement du socle au Protérozoïque lors de la formation d'un fossé qui recueille les sédiments de la série du Nyong.

Sur l'axe Mbalmayo-Ebolowa, on observe une zone de faible gradient ; cette zone sépare le plateau négatif central d'une zone lourde à l'ouest de celui-ci. Ce gradient semble traduire le chevauchement de la série du Nyong par la nappe de Yaoundé.

La zone de gradient séparant le plateau négatif central et le domaine positif Sud-Ouest (reposant sur l'unité du Ntem) se caractérise par des iso anomales linéaires filiformes serrés à gradient relativement fort par endroits donc à forte variation des roches sous-jacentes. Elle se subdivise en trois segments :

- le premier de direction SW-NE part de la région Nord d'Ambam vers la localité de Nlobessé. Il suit le contact entre les charnockites au Sud et les granites au Nord.

- le second, dans la direction Nlobessé -Djoum. Il traduit une zone sous-jacente à

variation latérale de densité importante, de direction NW-SE. Cette zone semble

correspondre à la limite entre les unités du Ntem et celles de l'Ayina.

- le troisième segment de direction ENE-WSW partant de Djoum sépare la plage positive méridionale d'une zone négative à l'extrême sud de la carte.

Dans l'ensemble, la direction générale des iso-anomales parait suivre celle des contacts géologiques observés dans la région. Au Nord, la direction des iso anomales semble suivre le contact entre les formations du craton au Sud et les formations de la chaîne panafricaine au Nord. L'allure sinueuse de ces iso anomales au Nord marque l'importance du phénomène de plissement et de la tectonique lors du remaniement de la croûte panafricaine.

L'analyse de la carte de Bouguer a permis d'envisager une structuration complexe du socle de la région en profondeur et d'identifier les principales formations géologiques de la région d'étude. La zone de gradient située le long du parallèle 4°N semble indiquer le contact entre les formations du craton au Sud et les formations de la chaîne panafricaine et la zone de gradient côtier indique une faille en bordure du bassin côtier. La complexité de la structuration du socle en profondeur suggérée par l'analyse serait la conséquence de la collision entre les deux blocs structuraux. A la suite de l'analyse nous allons à présent procéder à l'interprétation quantitative des données gravimétriques ; elle permettra de proposer un modèle du sous-sol de la région.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus